06 Nov

Jean-Christophe Lagarde et l’UDI prennent leur distance avec Dominique Reynié

Dans un précédent article Régionales 2015 révèle la modification « sauvage » des listes départementales LR-UDI par Dominique Reynié. Une modification contraire aux décisions prises par les instances nationales de l’UDI et de LR. D’après nos informations, elles portent sur l’Hérault et concernent un candidat LR (proche de Nicolas Sarkozy) mais également des candidats UDI.

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La réaction ne s’est pas fait attendre. Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, vient de demander que ses troupes ne participent pas à la conférence de presse de Dominique Reynié prévue, le vendredi 6 novembre, à Montpellier.

Laurent Dubois

05 Nov

Coup de tonnerre : Dominique Reynié a modifié ses listes contre l’avis de Nicolas Sarkozy

Jeudi 5 novembre, à 14 heures, Dominique Reynié a déposé ses listes départementales à la Préfecture de Région. D’après nos informations, la tête de liste régionale de la Droite et du Centre a déposé de « vraies-fausses » listes. Des listes qui ne correspondent pas à celle adoptées par les instances nationales des Républicains et de l’UDI.

Dominique Reynié (Photo : MaxPPP)

Dominique Reynié (Photo : MaxPPP)

Certains Républicains le craignaient. Dominique Reynié l’a fait. D’après plusieurs sources concordantes, le candidat de la Droite et du Centre a « retouché » les listes qu’il a déposées en Préfecture.

La veille, lors d’un échange avec Nicolas Sarkozy, Dominique Reynié a donné sa parole d’honneur : il déposera les « bonnes » listes. Celles qui ont été votées (ou du moins validées) par les Commissions Nationales d’Investitures de LR et de l’UDI.

L’hypothèse d’un coup de force de Dominique Reynié circule depuis plusieurs mois. Les instances nationales des Républicains ont longtemps plaidé pour qu’un mandataire dépose les listes à la place de Dominique Reynié. A défaut, un responsable national de LR proposait de faire accompagner la tête de liste régionale par des hommes de confiance.

Dominique Reynié a toujours refusé ce dispositif. Il le juge insultant et même humiliant. C’est donc sans mandataire qu’il s’est rendu au guichet de la préfecture de Région.

Depuis, des doutes planent. La veille du dépôt, mercredi 4 novembre, des bruits insistants évoquaient une modification « sauvage » des listes départementales. Notamment dans l’Hérault. Les bruits se sont transformés en quasi-certitude. Dans ce département, le secrétaire départemental des Républicains Arnaud Julien, proche de Nicolas Sarkozy, a été purement et simplement exfiltré de la liste par Dominique Reynié.

Les instances nationales de LR ne confirment pas de manière sûre et certaine. Elles attendent une vérification qui doit intervenir dans les prochaines heures. Mais elles disposent d’informations indiquant une modification des listes électorales, ce que plusieurs responsables régionaux des LR confirment. 

Un responsable national de LR dit : « Si c’est définitivement vérifié, c’est une faute politique majeure. Dominique Reynié a donné sa parole à Nicolas Sarkozy ».

Les relations entre Dominique Reynié et Nicolas Sarkozy sont tendues. Elles vireraient à la guerre ouverte. D’après nos informations, la découverte d’un « tripatouillage » des listes départementales a déclenché une colère « volcanique » chez Nicolas Sarkozy, qui refuse désormais de prendre le candidat tête de liste au téléphone.

Dominique Reynié peut toujours retourner à la Préfecture pour corriger le tir et rectifier les listes.

Mais les dégâts politiques seraient énormes. Dominique Reynié est sur la sellette concernant son éligibilité. Il bénéficie du soutien de son parti dans cette affaire. Mais la violation des listes adoptées par les instances nationales de LR et de l’UDI serait vécue comme une véritable trahison.

La polémique autour de son éligibilité a fragilisé Dominique Reynié. Il doit son maintien à des considérations pratico-pratiques (engagement des frais de campagne, prêts bancaires). Dominique Reynié était déjà en délicatesse avec Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde. Une manoeuvre sur les listes départementales pourrait bien être le coup de trop.

Un débarquement est difficilement envisageable. Les délais sont très courts pour déposer une nouvelle liste et (maintenant que le dépôt en préfecture est effectué) Dominique Reynié verrouille juridiquement les choses.

Mais le politologue prépare déjà les législatives et lorgne sur une circonscription. Après le coup de Jarnac du dépôt des listes, Nicolas Sarkozy n’est pas prêt de lui octroyer une investiture.

Ce n’est pas cher payé vu le chaos que suscite, à Droite et au Centre, le comportement de Dominique Reynié.

Laurent Dubois.

[Décryptage] Affaire Reynié : un ancien préfet explique le dessous des cartes

Cet après-midi, jeudi 5 novembre, Dominique Reynié doit déposer sa liste en préfecture. Depuis lundi, les candidats se succèdent au guichet de la place Saint-Etienne, à Toulouse. Ils déposent le fameux formulaire CERFA. Mais, pour Dominique Reynié, ce n’est pas une simple formalité. Des doutes et une polémique entourent son éligibilité. Il a, sur la tête, l’épée de Damoclès d’un rejet de sa candidature. Comment va être géré son dossier ? Le préfet de Région, Pascal Mailhos, peut-il fermer les yeux ? Son contrôle va-t-il être réel ? Le représentant du Gouvernement peut-il recevoir des consignes politiques ? Un ancien préfet accepte de répondre à ces questions.

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Régionales 2015-D’après vous, quelle va-être l’attitude du préfet Mailhos face au dossier de Dominique Reynié ?

Sur le fond, je ne connais pas le dossier. Je ne vais donc pas m’exprimer sur le cas de Dominique Reynié. Je peux simplement rappeler les principes. Les préfets sont toujours très attentifs et vigilants pour contrôler la légalité. Surtout en période électorale, la tension est permanente. Des recours sont possibles et les gens sont en éveil.

Régionales 2015-Concrétement, que va-t-il se passer une fois le dossier déposé ? Il va sur le bureau du préfet Mailhos ? Il reste dans les services ? 

La procédure est la suivante pour tous les dépôts de candidature. Les services examinent et vérifient le dossier. En cas de difficulté ou de problème, ils le transmettent au préfet. Le préfet peut alors demander à la personne qui a déposé le dossier d’apporter des complèments pour le mettre en règle.

Régionales 2015-Un préfet peut-il fermer les yeux sur un dossier qui n’est pas en règle ?

A priori il ne peut pas fermer les yeux. Mais il peut y avoir un jugement en opportunité. Le préfet peut se dire que si le candidat est battu ou si le candidat est élu mais qu’il y a peu de risque de recours, on peut toujours laisser passer. Battu ou élu, le problème se règlera alors de lui-même. Une fois la campagne terminée, la tension retombe et l’attention tombe.

Régionales 2015-Le préfet peut-il recevoir des consignes politiques ?

(silence). Le préfet peut demander au gouvernement ce qu’il doit faire. Dans les dossiers sensibles, le préfet peut se tourner vers le ministère de l’Intérieur. Il peut recevoir consigne de laisser courir et on verra s’il y a des recours. Le gouvernement peut indiquer que politiquement une solution est préférable à une autre.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

De la théorie à la pratique, comment les deux régions préparent la fusion en coulisses

© MaxPPP

© MaxPPP

Dès le 1er Janvier 2016, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ne feront plus qu’une. Un vaste territoire, une région immense (plus grande que certains pays européens). Près de 7000 agents régionaux sont concernés par la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Depuis des mois, les services s’y préparent.

Dans les bureaux du Conseil régional de Midi-Pyrénées, dans chaque service, depuis des mois, les agents sont en contact au quotidien avec leurs homologues à Montpellier. Et pour faciliter le travail et le dialogue, on a fait appel aux nouvelles technologies : un serveur d’échanges de fichiers internes a été installé ainsi qu’un système de visioconférence. Chaque service a fait un état des lieux pour permettre les comparaisons et déterminer le travail de chacun à Toulouse et à Montpellier.

Le chantier est colossal : plus de 150 réunions techniques entre les deux régions ont été organisées depuis le mois de février (service après service) et des centaines de pages de dossiers ont été échangées pour mettre en place une stratégie commune. Aux transports, les deux services préparent ensemble la nouvelle convention qui doit être signée avec la SNCF et à l’Environnement, Midi-Pyrénées découvre par exemple la gestion des ports du littoral.

 

En vidéo, le reportage de Pascale Lagorce et Laurence Boffet :


Les services de la région Midi-Pyrénées préparent la fusion

Aux ressources humaines, des bilans « diagnostics» ont été faits dans chaque hôtel de Région, ils ont été comparés et des pistes d’harmonisation seront proposées.

3400 agents sont concernés par cette fusion en Midi-Pyrénées, presque autant en Languedoc-Roussillon avec des avantages différents dans chaque région. Cela nécessite donc des ajustements. Les syndicats des deux administrations avec les directions respectives se sont d’ailleurs rencontrés à plusieurs reprises. Les syndicats évoquent les inquiétudes des agents dans les deux régions face à cette réorganisation inédite notamment en termes de mobilité ou de compétences.

Après ce travail de fourmis des agents régionaux, ce sont les politiques qui auront le dernier mot. Dans les mois qui viennent, la nouvelle assemblée devra en effet décider du fonctionnement de la grande Région et de son administration.

Pascale Lagorce

Ce reportage sera diffusé et ce thème abordé dans un débat spécial Régionales de l’émission « La Voix est Libre » commune aux rédactions de France 3 Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon à l’antenne samedi 7 novembre à 11 heures.

03 Nov

Avis de tempête chez les communistes, alliés de Gérard Onesta

©PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE ; PHOTOPQR / MIDILIBRE / SYLVIE CAMBON /  GERARD ONESTA / DEPUTE EUROPEEN / PARTI EUROPE ECOLOGIE LES VERTS / CANDIDAT A LA PRESIDENCE DE LA FUTURE GRANDE REGION LANGUEDOC ROUSSILLON ET MIDI PYRENEES / (MaxPPP TagID: maxnewsworldthree778503.jpg) [Photo via MaxPPP]

Géard Onesta © MaxPPP

Le bateau ne fait pas encore eau de toutes parts mais une brèche est ouverte dans la coque. Le bâtiment en question est celui de l’union entre la gauche du PS (PCF, Ensemble!, PG) et les écologistes, un projet commun « christophecolombement » nommé « Nouveau Monde », avec à la barre l’ex-député européen Gérard Onesta. Et l’iceberg qui vient de le faire tanguer porte le drapeau… à la faucille et au marteau.

Sa partie émergée, la seule visible actuellement, vient de certaines sections du PCF notamment en Haute-Garonne. A Verfeil, par exemple, à l’est de Toulouse, le secrétaire de la section communiste a exprimé publiquement ce que d’autres pensent encore tout bas : dans une lettre il explique que sa section « refuse de faire campagne pour la liste Onesta/Vieu » (NDLR : du nom de Marie-Pierre Vieu, cheffe de file régionale du PCF désignée par les instances nationales).

« Sur le fond, écrit-il, nous refusons d’entériner la nouvelle dilution du Parti dans un ensemble socio-démocrate quelle que soit la couleur arborée, rose ou verte. C’est tromper les communistes que de le leur faire croire. La liste Onesta ne représente en rien une émancipation de la social-démocratie, au contraire ». Nombre de communistes ne se reconnaissent pas dans la liste mais surtout dans les idées de leurs « partenaires » écologistes.

Sur la forme, les communistes de Haute-Garonne ont en travers de la gorge la « rétrogradation » de Dominique Satgé, cheffe de file désignée par les militants du département. Membre du conseil national du PCF, elle ne figure qu’en 8ème position sur la liste Onesta. Il y a bien un PCF aux premiers rangs, Christian Picquet (3ème), mais c’est un « communiste de fraîche date » : l’ancien de la LCR, fondateur de la Gauche Unitaire et conseiller régional sortant, a dissous son mouvement dans le PCF… le 8 septembre dernier !

Dans les 10 premiers de la liste de Haute-Garonne, on compte 5 EELV, 2 PCF, une « société civile » et une représentante du mouvement « Ensemble! ». Sachant qu’entre les deux tours, lors de la probable fusion avec la liste de Carole Delga, quand les places éligibles coûteront cher, les écologistes seront en position de force par rapport à leurs partenaires.

« Ensemble! », représentée en Haute-Garonne par l’ex-dirigeante du NPA Myriam Martin, est aussi dans le collimateur des communistes qui ne s’expliquent pas pourquoi celle-ci a décroché la deuxième place sur la liste départementale. « On ne peut pas parler de rassemblement non plus avec des personnalités et des groupes qui ne représentent quasiment rien et qui posent comme préalable l’effacement du PCF », écrit le secrétaire de section PCF de Verfeil.

Ambiance !

F. Valéry

Edito : promesses et contribuables

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Ca y est ! On rentre dans le cœur du sujet… Les programmes commencent à se dessiner plus précisément et les priorités de chacun se font jour. Parce que baisse des dotations de l’Etat oblige, il faudra choisir.

La Région, comme un pouvoir public compensateur ? Compenser le manque de fond d’investissement de certaines entreprises, compenser encore un peu plus le manque de trésorerie des agriculteurs, compenser en aidant la recherche ou la culture… A croire parfois que le budget régional est un puits sans fond si l’on écoute certains candidats.

« Nous pouvons le faire ! Il suffit de le vouloir et de sélectionner précisément nos domaines d’action ! Oui cela aussi est de la compétence des régions ! » Le discours promotionnel est ainsi scandé et sa caravane publicitaire le suit de près. Oui, la campagne est lancée.

Le candidat a plutôt intérêt à se rappeler toutefois d’une chose, c’est qu’il s’adresse à des contribuables. Le coup du camelot à la potion miraculeuse, on lui a déjà fait. C’était aux Municipales. Et après avoir choisi cette potion sensée guérir toutes ses douleurs et surtout celles de notre économie, l’électeur-contribuable s’est parfois réveillé avec la gueule de bois en recevant sa première feuille d’impôts locaux ou ses premières factures de cantine scolaire.

Profil bas donc messieurs, dames, les bateleurs. Vous avez évidemment le droit d’avoir de grandes ambitions pour ce nouveau territoire, mais vous n’avez plus les moyens de réaliser de grands chantiers pharaoniques ou de distribuer les subventions et autres aides sans compter. L’ère du rêve est révolue depuis bien longtemps.

Ah tiens, personne n’a encore dégainé sur la « reprise »… – 0,7 % de chômeurs en septembre. Est-ce le retournement qu’attend la majorité au pouvoir ? Est-ce une réelle note d’espoir sur laquelle s’appuyer ? Parce que oui l’emploi est encore au cœur des préoccupations des français dans ce scrutin, comme dans tous les autres ces dernières années. « La reprise »… Voilà une promesse qui ne coûte pas cher.

P.Noviello

Une démission sur la liste de Carole Delga en Haute-Garonne qui en dit long

Alors que les dépôts de listes en préfecture ont débuté ce lundi, ça coince encore pour certains candidats. A Toulouse, le 32ème candidat sur la liste de la socialiste Carole Delga vient de jeter l’éponge.

Carole Delga, tête de liste PS aux régionales et secrétaire d'Etat

Carole Delga, tête de liste PS

Vendredi 30 octobre, c’est le premier secrétaire départemental du PS, Sébastien Vincini, qui adresse par email la liste « officielle » des 38 noms qui seront déclarés en préfecture de Haute-Garonne. Ousseynou Diaw, artisan serrurier à Toulouse, y figure en 32ème position, non-éligible.

Je ne reviendrai pas sur ma décision »

Ousseynou Diaw

Dimanche, à la veille de l’ouverture du dépôt des listes, ce militant socialiste annonce à Carole Delga sa démission. « Je ne reviendrai pas sur ma décision« , explique aujourd’hui l’intéressé à France 3, précisant qu’il a démissionné « pour des raisons personnelles » sur lesquelles il ne souhaite pas revenir. Certaines sources socialistes évoquent une « déception » quant à sa place sur la liste. D’après nos informations, lors d’une réunion de secrétaires de sections dans les locaux de la fédération du PS lundi soir à Toulouse, Ousseynou Diaw a expliqué à ses « camarades » qu’il ne voulait pas être une « simple caution » sur la liste Delga et n’avait pas supporté d’être « rétrogradé » d’une dizaine de places.

Ousseynou Diaw, figurait en 32ème position sur la liste Delga.

Ousseynou Diaw, figurait en 32ème position sur la liste Delga.

Car Ousseynou Diaw n’est pas un simple militant socialiste : il est secrétaire de la section 6 du Parti socialiste à Toulouse et membre du bureau fédéral du PS 31. On peut même écrire qu’il portait sur cette liste une triple casquette : socialiste donc, mais aussi Toulousain (ils sont de plus en plus rares sur la liste départementale de Carole Delga) et enfin représentant de la diversité. Sur ce dernier point, Ousseynou Diaw indique à France 3 s’en remettre à Carole Delga pour trouver une nouvelle tête « représentant la diversité ».

En tout cas, cette démission est un nouveau coup de canif porté dans les relations entre Carole Delga et le parti socialiste toulousain. Plusieurs secrétaires de sections avaient signé, nous en parlions récemment, une pétition pour demander le respect de l’ordre des candidats établi par le vote des militants. Dans le collimateur : le « glissement » d’Alexandre Borderies (ancien collaborateur de Martin Malvy et Pierre Cohen) à une place sans doute non-éligible après l’éventuelle fusion d’entre deux tours. Mais la candidate n’a rien voulu savoir et Alexandre Borderies n’est pas sur la liste.

Avec le départ de Ousseynou Diaw, ce sont ainsi deux représentants du PS toulousain qui ont disparu de la liste Delga, avec pertes et (surtout) fracas.

F. Valéry

02 Nov

Régionales 2015 : 1 liste en plus et 1 liste en moins ?

9 listes en compétition et, suite à un (possible) retrait, 9 listes qui finalement prendront le départ. « 9-1=9 ». L’opération peut sembler franchement douteuse. Mais, pourtant, c’est ce qui risque de ressortir des dépôts de listes en préfecture. En effet, d’après nos informations, la liste « Nouvelle Donne » n’a pas encore trouvé tous ses candidats. Elle pourrait se retirer. Mais, en revanche, « Bien Commun » de Christophe Cavard est en passe de se présenter.

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Dans un mail communiqué à Régionales 2015, « Nouvelle Donne » démarche encore des personnes pour essayer de boucler sa liste. Elle peut parfaitement y parvenir. Il reste encore 7 jours (clôture des dépôts le 9 novembre) pour trouver des noms. Mais le suspens est entier. Les péripéties de « Nouvelle Donne » rappelle toutefois une évidence : des listes annoncent publiquement leur participation au scrutin sans savoir si elles pourront participer.

Elles communiquent et occupent l’espace médiatique sans être certaines d’entrer réellement en course. Si leur participation se confirme, c’est juste un peu d’anticipation. En revanche, si elles restent sur le banc de touche, c’est de la publicité gratuite et une belle esbrouffe.

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Si « Nouvelle Donne » (ce qui, une fois encore, n’est pas certain) passe à la trappe. Une autre liste pointe le bout de son nez. Il s’agit du « Bien Commun ». Une liste montée par le député du Gard, Christophe Cavard. Cela « compenserait » une éventuelle disparition de « Nouvelle Donne ». De 9 listes on passerait à..9 listes.

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L’émergence de « Bien Commun » a d’ailleurs eu droit à une véritable coup de projecteur. Gérard Onesta et Philippe Saurel contestent l’authenticité de la liste et voient, derrière elle, une manoeuvre du PS pour déstabiliser le vote « Ecolo-Citoyen ». D’ailleurs, d’après nos informations, le Bureau National du PS a été saisi du sujet.

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Pour le commun des mortels, le guichet de la Préfecture est synonyme de paperasse et de morosité. Mais, quand il s’agit des Régionales, l’exercice a beaucoup plus de piment.

Laurent Dubois

Dans le rétro : sont-ils vraiment différents ?

LVEL

Samedi dernier, dans « La Voix est Libre » nous avons choisi de sortir des sentiers battus, comme je le précisais en introduction de l’émission.

Nous souhaitions entendre « des voix dissonantes » en invitant quatre nouvelles listes moins présentes dans les médias. Or différentes, l’ont-elles vraiment été ? 

 

Jean-Claude Martinez n’y va pas par quatre chemins : « Je suis venu vous apporter la vie ». Voilà à n’en pas douter un programme qui sort du lot. Seulement l’ancien vice-président du FN, désormais sous les couleurs de « Force France Sud », a l’air de tout pouvoir promettre ou développer n’importe quelle idée tant son art de la rhétorique est rôdé. Il formule d’ailleurs plus de 120 propositions dans son programme de la robotisation agricole, aux IRM mobiles sillonnant nos campagnes en passant par un train Toulouse-Montpellier en 40 minutes.

 

Face à lui, à table, Christophe Rudelle, candidat du mouvement « Nouvelle Donne » de Pierre Larrouturou. « Nous voulons que les citoyens reprennent la main ». L’intention est noble mais manque de démonstration concrète. Mais bon, si nos téléspectateurs sont tentés, ils peuvent se rendre sur le site du mouvement.

L’emploi recto-verso

« La Révolution »… Sandra Torremocha l’attend et l’espère. Selon elle, les travailleurs pourraient s’intéresser à ces élections à condition qu’on leur parle de leurs véritables préoccupations : celles des salaires et de la préservation de l’emploi. Pour ça, la candidate de Lutte Ouvrière préconise qu’on arrête de baser tous les programmes de relances économique sur des faveurs accordés aux patrons qui  eux, selon elle, ne tiendront pas leurs engagements d’embauche.

 

Et c’est là où ça achoppe avec celui qui lui fait face. Damien Lempereur de « Debout La France » estime qu’il faut encore plus aider les chefs d’entreprises. Quant aux hommes et femmes politiques actuellement aux affaires, pour lui la ligne directrice est simple : « il faut faire le ménage ». Casiers judiciaires vierges de toutes affaires de corruption pour pouvoir être élu, limiter les mandats, voici quelques solutions.

Une campagne, ça coûte cher

Lui, comme Jean-Claude Martinez, évoque la Présidence de Région pour mettre en œuvre ses projets. Mais eux-mêmes ne sont pas dupes… Il faut d’abord débourser près de 200 000 euros pour faire imprimer les bulletins de vote et professions de foi à son nom, essayer de garder un peu d’argent pour faire campagne et espérer dépasser la barre des 5% de votes pour espérer être remboursé. Tout ça pour faire entendre « sa différence », faire croire aux électeurs que d’autres chemins sont possibles.

 

Pas évident à l’heure où les façons de faire des grands partis qu’ils dénoncent occupent les « Unes », discréditant bien souvent la chose politique. Et puis, eux, après tout, que feraient-ils de vraiment différent s’ils étaient à leur place, l’Europe au dessus de la tête et une conjoncture pas très radieuse sur les bras ? Pas sûr qu’on le voit un jour… Mais c’est aux électeurs de décider.

Patrick Noviello

01 Nov

Gauche et PS : le week-end de toutes les accusations

Calme plat en surface. Tempête en coulisse. Le week-end du 1er novembre n’a pas été  rythmé par des petites phrases ou de grandes déclarations. Et pourtant. Il marque peut-être un tournant. Un véritable « ouragan » (fait de colère et de révolte) secoue la gauche. Le PS se retrouve dans l’oeil d’un cyclone. Ce sont les alliances de 2nd tour qui pourraient en pâtir.

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Des accusations de manipulation soufflent violemment dans en direction des socialistes. Le premier « tourbillon » vient de la mairie de Montpellier. Philippe Saurel soupçonne le PS de « miner » sa candidature avec un sondage qui le placerait en dessous de la barre des 4 points.

Le sondage n’existe pas encore. Mais le leader des « Citoyens du Midi » est persuadé qu’un mauvais coup se prépare : faire « exploser » des mauvais chiffres juste avant le dépôt de ses listes en préfecture.

Cette « mine socialiste » viserait un seul but : dissuader des candidats d’aller au bout de l’aventure et exclure Philippe Saurede la course.

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Le maire de Montpellier n’est pas le seul à prêter de « noirs desseins » au PS.

Gérard Onesta et  « Nouveau Monde » placent également sur le sellette leurs « camarades » socialistes. Et l’acte d’accusation est particulèrement lourd. Il ne s’agit pas simplement de sondages malveillants mais carrément d’un réquisitoire contre un acte de « piratage ». Une liste servirait à torpiller le vote « Ecolo-Citoyen ».

Bien évidemment, du côté de Carole Delga et du numéro 3 du PS, Christophe Borgel, le démenti est catégorique. En revanche, dans l’entourage de « Nouveau Monde » le dossier est jugé suffisamment sérieux pour remonter jusqu’au national. Cécile Dufflot est alertée.

Pour étayer le réquisitoire, l’entourage de « Nouveau Monde » égrène les faits : une réunion à Castelnaudary cet été au cours de laquelle le « deal » aurait été révélé par son principal bénéficiaire, des témoignages et un précédent.

Georges Frêche, ancien maire de Montpellier

Georges Frêche, ancien maire de Montpellier

En effet, au moment des Régionales 2010, Georges Frêche est soupçonné d’avoir téléguidé une liste. Une liste qui servait à émiétter le vote écologiste et empêchait les écolos de franchir la barre des 10% au 1er tour. Un membre du cabinet Frêche aurait été à la manœuvre.

D’après plusieurs membres de « Nouveau Monde » le scénario serait en passe de se répéter. Au sein du PS, différentes sources partagent cette conviction. Cela va du « c’est bien possible » au « je suis convaincu que c’est vrai ».

Evidemment, ces différents témoignages ne constituent pas une preuve.

Ils se heurtent à une question de fond. Monter une « vraie-fausse » liste suppose de financer cette « vraie-fausse » liste.

Le financement de la vie politique repose sur des principes. Les dons sont plafonnés à 4 600 euros et ils sont réservés aux personnes physiques. Les entreprises et autres personnes morales ne peuvent pas participer. De plus, il faut désigner un mandataire financier et les comptes de campagne doivent être validés.

Le PS ne pourrait pas financer en sous main. Des milliers de prête-noms ne passeraient pas inaperçus dans les comptes de campagnes. Un campagne « minimaliste » coûte 200 à 250 000 euros. Il faudrait des bataillons de donateurs. Impossible de ne pas éveiller les soupçons en multipliant les généreux volontaires.

Et puis cela poserait une autre question : comment payer des donateurs pour qu’ils payent la campagne ? L’argent ne peut pas sortir des caisses du PS.

Le financement électoral n’est plus celui des années 80-90. De très mauvaises langues parlent de voyages en Russie pour ramener des liquidités. Bien sur, c’est juste une « légende ».

Plus sérieusement, on image mal (le mot est faible) le PS en train de faire des chèques sous la table ou en train de glisser des enveloppes. En réalité, pour téléguider une liste (outre la mise à disposition de candidats), il reste une piste : fournir de la logistique.

Toutes les listes doivent imprimer des millions de documents (bulletins de vote, professions de foi) pour pouvoir participer au scrutin. Ces dépenses obligatoires peuvent être allégées par un imprimeur « sympathique » qui fait des ristournes. Toutes les collectivités dépensent des sommes importantes en imprimerie.

Il est évident qu’un gros client (mairie ou département) peut toujours convaincre son fournisseur d’être conciliant avec un « ami ». Il faut dire que les imprimeries n’ont pas bonne presse.

D’après un officier de gendarmerie spécialisé dans la criminalité organisée, les imprimeries servent parfois de machine à blanchir l’argent sale.

Malgré tout, ce faisceau d’éléments ne suffit pas à démontrer la réalité du « coup tordu » dénoncé par « Nouveau Monde ». Mais, fantasme ou réalité, cela va laisser des traces. Dans tous les sondages, la victoire de Carole Delga repose sur une addition des forces de gauche.

Cette addition prend désormais la forme d’une vraie division.

Pour éviter qu’elle ne dégénère en un véritable schisme, le PS va devoir apaiser rapidement la colère de son « partenaire ».

Laurent Dubois

 

 

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