29 Avr

1er mai : un « appel des 100 » pour lancer un débat à gauche.

Un appel au milieu des brins de muguet. Dimanche 1er mai 100 personnalités lancent un texte appelant à un débat à gauche. Les signataires ont finaliséla liste. Une liste  publiée dans un hebdomadaire et distribuée (avec un manifeste) sous forme de tract lors des traditionnelles manifestations de la fête du Travail. Parmi les signatures on trouvera celle de personnalités politiques (Marie-Noëlle Lienemann, Clémentine Autain, Noël Mamère), syndicales (Gérard Aschieri) ou médiatiques ( Gérard Filoche et Caroline de Haas, l’emblématique opposante à la loi El Khomri).

Des « régionaux » donnent également leurs paraphes : le conseiller régional « Nouveau Monde« , Serge Regourd et sa collègue Myriam Martin, la figure tarnaise de la lutte contre le barrage de Sivens, Ben Lefetey. Une ancienne élue régionale ne s’est pas contenté de signer. La tarbaise, Marie-Pierre Vieu, accompagne le projet depuis le début.

Marie-Pierre Vieu ancienne conseillère régionale et présidente du Front de Gauche à la Région

Marie-Pierre Vieu ancienne conseillère régionale et présidente du Front de Gauche à la Région

Elle explique de le sens de cet « appel des 100 du 1er mai ». Pour la responsable communiste il s’agit de « remettre la charrue avant les bœufs en provoquant le débat ». Un débat critique. Comme le précise Marie-Pierre Vieu, « c’est une critique de gauche de la politique gouvernementale. De maintenant jusqu’à la fin juin, nous allons organiser des débats et des forums dans les grandes métropoles et dans les départements. Il s’agit d’établir un cahier des charges des problèmes à régler et de faire des propositions phares pour sceller un rassemblement à gauche ».

La représentante du PC insiste sur la diversité des profils : « parmi nous, il y a des gens favorables à une primaire à gauche (ndlr pour la présidentielle de 2017) et d’autres qui estiment qu’une primaires est piégée par le PS ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Loi El-Khomri – Monique Iborra (députée PS) : « les frondeurs ne sont pas décidés à voter »

Le scénario tourne en boucle. Depuis le début mars, des manifestants battent le pavé pour « abattre » la loi El-Khomri. La quatrième manifestation, jeudi 28 avril, a moins mobilisé que les précédentes. Mais la résistance persiste et se déroule sur fond de violentes échauffourées avec les forces de l’ordre. Pendant ce temps, la commission des Affaires Sociales de l’Assemblée termine son travail d’amendement. A partir du lundi 3 mai, c’est une autre  séquence qui s’ouvre.

La réforme du code du travail va arriver en séance publique. Quelles sont les modifications apportées par rapport au projet gouvernemental ? Les retouches des député(e)s peuvent-elles calmer la rue et les organisations syndicales ? Réponse avec la coordonnatrice du groupe PS sur la loi El-Khomri, Monique Iborra. La députée de Haute-Garonne évoque les points durs qui coincent encore entre l’Assemblée et Matignon et annonce un assouplissement de la taxation des CDD. Interview.

Monique Iborra, députée de Haute-Garonne et coordonnatrice du groupe PS sur la réforme du travail

Monique Iborra, députée Haute-Garonne-coordinatrice du groupe PS sur la réforme du travail

Le Blog Politique. La contestation contre le projet de loi El-Khomri marque le pas mais elle ne s’éteint pas. Le texte que votre commission a examiné et retouché arrive en séance publique lundi. Quels sont les points qui peuvent rassurer les opposants à la réforme ? Que reste-il du projet gouvernemental après son passage devant votre commission ? 

Monique Iborra. Le texte a été examiné par la commission des affaires sociales sur le fond mais également par la commission des affaires économiques pour avis. Plus de 1 000 amendements ont été examinés et des points ont été modifiés. L’architecture générale n’a pas bougé. On maintient la possibilité que des accords d’entreprise dérogent à des accords de branche. Les organisations syndicales prétendent que le fait d’introduire ce nouveau dispositif conduit à la fin de la protection des salariés. Mais ce sont 44 000 accords d’entreprise qui sont déjà signés. Y compris par la CGT. Les accords d’entreprise n’ont rien de nouveau. Ils existent depuis 2012. On entend dire que le patron va décider tout seul et imposer un accord. Ce n’est pas vrai. La commission des affaires sociales a apporté une modification au projet gouvernemental. L’accord doit être majoritaire et adopté par au moins 50% des salariés. En dessous, c’est la loi qui s’applique. De plus, dans le cadre des négociations, un salarié sera mandaté par un syndicat. Dans les petites entreprises, le taux de syndicalisation est très faible et un salarié pourra être mandaté par un syndicat pour négocier. Evidemment, il s’agit d’un salarié de l’entreprise et non d’une personne syndiquée qui viendrait de l’extérieur.

Le Blog Politique. Des accords d’entreprises peuvent-ils servir à contourner les 35 heures ?

Monique Iborra. Un accord d’entreprise est focalisé sur l’organisation du travail.Les 35 heures ne sont pas concernées. Elles relèvent de la loi.

Le Blog Politique. Un autre point de crispation concerne les conditions de licenciement. Quelle est désormais, après le passage en commission, la situation ?

Monique Iborra. On détaille ce qui permet de justifier un licenciement économique. Et on le fait en s’appuyant sur la jurisprudence. C’est un vrai progrès pour les petites entreprises. Pour les entreprises de moins de 11 salariés, c’est un trimestre de baisse de chiffre d’affaire ou de commandes. Entre 11 et 49 salariés, ce sont 2 trimestres consécutifs. De 50 à 299 salariés, ce sont 3 trimestres consécutifs. A l’heure actuelle, le juge ne dispose pas de référence. Autre évolution, le projet du gouvernement prévoyait que le salarié qui refuse un accord majoritaire d’entreprise était licencié pour cause personnelle. Dans le texte issu de la commission, ce n’est plus le cas. Le salarié qui ne veut pas se soumettre à un accord d’entreprise est suivi par Pôle Emploi et fait l’objet d’un reclassement. Enfin, s’agissant des licenciement abusifs, les entreprises s’en remettaient autrefois aux juges et aux avocats, sans aucune lisibilité sur les indemnités. Nous donnons des échelles pour que le salarié, comme les entreprises, puisse se projeter. On permet la création d’un fonds de prévention qui permet aux petites entreprises de faire face et on crée un service public d’accès au droit, toujours pour les petites entreprises.

Le Blog Politique. A l’issu du passage du texte en commission, quels sont les points qui continuent à bloquer entre les députés de la majorité et la commission ? 

Monique Iborra. Il reste deux points durs. Le premier concerne les licenciements dans les grandes entreprises. Dans le projet de loi, seule la situation nationale de l’entreprise est évaluée, sans tenir compte de ses filiales à l’étranger et de ses résultats dans les autres pays. Plusieurs députés ne trouvent pas cela normal. Il faut aller au-delà du contexte strictement national. Le second point concerne la taxation des CDD. Le Premier ministre a annoncé un peu rapidement que tous les CDD doivent être taxés. On peut le regretter. Mais c’est la réalité. Les recrutements se font très largement sur la base de CDD. Dans l’esprit des gens il vaut mieux un CDD que rien du tout. L’essentiel c’est l’emploi et pas de faire gagner de l’argent à l’Unedic. Le gouvernement revient un peu là dessus sur la taxation uniforme des CDD. Une modulation est possible. Une modulation en fonction de la durée des CDD. Les plus courts, les CDD d’un mois par exemple, pourraient être taxés alors que des CDD plus longs, six    mois ou davantage, échapperaient à la taxation.

Le Blog Politique. Après le passage en commission, après le débat en séance publique et la navette avec le Sénat, ce sera, en juin prochain, le moment de vérité : le vote. Pensez-vous que le projet de loi sera voté ?

Monique Iborra. On n’est pas assuré du vote. Les frondeurs ne sont pas décidés à  voter et la droite ne veut pas voter non plus en prétextant que le texte a été démoli, ce qui est totalement faux

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

28 Avr

La députée PS Cathy Lemorton a-t-elle fait pression sur un avocat toulousain ?

L’avocat d’une salariée poursuivi par la présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale. L’affaire n’est pas banale. Mais elle débute de manière assez « classique ». Une collaboratrice de la députée PS de Haute-Garonne Catherine Lemorton fait l’objet d’une procédure de licenciement. L’ex-employée tente une conciliation et finit par saisir la juridiction prud’homale. L’affaire est un contentieux du travail comme il en existe des milliers en France et la députée Lemorton n’est pas la première parlementaire à se retrouver sur la sellette.

Les législateurs entretiennent des relations parfois compliquées avec le code du travail. Mais la suite des événements est beaucoup plus originale. L’avocat de la salariée licenciée écrit au président de l’Assemblée, Claude Bartelone et au président du groupe PS, Bruno Le Roux. Catherine Lemorton n’apprécie pas du tout. Elle saisit, par l’intermédiaire de son avocate, le Bâtonnier de Toulouse en invoquant « un chantage sur un élu de la République ». Une enquête déontologique est ouverte. 

La députée Cathy Lemorton (Photo : AFP)

La députée Cathy Lemorton (Photo : AFP)

10 septembre 2015, Véronique Dufor est convoquée pour un entretien préalable à un licenciement. Elle travaille pour la députée de Haute-Garonne depuis 2007. Catherine Lemorton souhaite rompre son contrat de travail. Motif : « absences répétées et prolongées (qui) perturbent le fonctionnement de la permanence« . C’est la fin d’une collaboration qui se déroulait sans grosse anicroche. Quelques remarques sur un manque d’investissement politique. Véronique Dufor est une militante PS (encartée jusqu’en décembre 2015) mais, selon l’ancienne salariée, sa patronne trouve qu’elle manque d’enthousiasme pour distribuer des tracts ou participer à des réunions. Rien de très méchant. En 2011, un accroc plus sévère se produit. Véronique Dufor utilise le téléphone fixe et le portable de la permanence parlementaire à des fins personnelles. La facture est salée : 1 801, 53 euros. Catherine Lemorton adresse un rappel à l’ordre à sa collaboratrice qui s’engage à rembourser les sommes. Ces faits (aujourd’hui prescrits) auraient pu motiver un licenciement pour faute. Mais c’est en 2015, quatre ans plus tard, que le divorce est consommé.

Le licenciement est engagé en 2015

Une série d’arrêts maladie et de longues semaines d’absence (9 mars au 10 avril 2015, 6 mai au 31 juillet 2015, 26 août au 30 septembre 2015) finissent par conduire à un licenciement. Un licenciement dont l’ex-salariée ne conteste pas le principe mais les modalités pratiques. Véronique Dufor prend un conseil, Maître Claude Yéponde, du barreau de Toulouse. Le 21 septembre 2015, l’avocat toulousain écrit à Catherine Lemorton. Dans le courrier, Maître Yéponde propose « une solution négociée » tout en laissant planer la possibilité d’une action en justice. La réponse ne tarde pas. Elle est datée du 28 septembre. Elle se résume à une fin de non-recevoir : « votre lettre…n’est en rien le reflet de la réalité… la formulation est empreinte d’affirmations inutilement menaçantes, je prends rendez-vous avec mon conseil ». 

L’avocat écrit au président de l’Assemblée Nationale

Trois mois plus tard le ton monte d’un cran. Le 17 décembre 2015, l’avocat de l’ex-salariée fait remonter l’affaire vers le quatrième personnage de l’Etat, le président (socialiste) de l’Assemblée Nationale, Claude Bartelone, et vers le président du groupe PS au Palais-Bourbon, Bruno Leroux. Dans une lettre que s’est procurée France 3 Midi-Pyrénées, Maître Claude Yéponde écrit : « Compte tenu de ses fonctions et de ses hautes responsabilités au sein de cette Commission (ndlr des affaires sociales) et alors que sa connaissance et son application du droit du travail devraient être exemplaires, il me semblait essentiel de vous alerter sur les nombreux manquements qu’elle (Catherine Lemorton) a pu commettre à l’égard de ma cliente‘ ».

Voici la lettre envoyée au président de l’assemblée nationale :

L’avocat de la députée saisit le conseil de l’ordre

La lettre finit au panier. Mais du côté de Catherine Lemorton, pas question d’en rester là. Le bâtonnier de Toulouse est saisi et une enquête déontologique est ouverte. Contactée par France 3, Catherine Lemorton nie être à l’origine de la contre-attaque : « ce n’est pas moi mais mon avocate‘. Effectivement, selon nos informations, c’est bien Maître Vaysse-Lacoste, avocate au barreau de Toulouse et membre du conseil de l’Ordre qui a lancé la procédure. Une procédure qui a débouché, selon plusieurs sources concordantes, sur une convocation. Catherine Lemorton déclare : « Il peut être radié ou suspendu, c’est grave de faire pression sur un justiciable« . En réalité, selon une source judiciaire, l’épée de Damoclès se limite plutôt à un blâme ou à un avertissement.

En revanche, Catherine Lemorton cherche visiblement à calmer le jeu et à dégonfler les choses. La ligne « ce n’est pas moi mais mon avocate » va dans ce sens. Problème. Ce n’est pas très convaincant. Maître Vaysse-Lacoste la représente et agit au nom de sa cliente : Catherine Lemorton. D’ailleurs, c’est elle qui plaidera aux prud’hommes le dossier « Lemorton/Dufor ».

Les acrobaties verbales de la députée de Haute-Garonne traduisent simplement un malaise. C’est normal. Attaquer un avocat qui défend une salariée, c’est difficile à assumer. Surtout de la part d’une présidente socialiste de la commission des Affaires sociales

Laurent Dubois (@laurentdub)

VIDEO – Quand #NuitDebout perturbe le meeting de Jean-François Copé à Toulouse

Photo : EJT

Photo : EJT

En meeting à Toulouse pour la campagne de la primaire à droite pour 2017 (lire son interview sur le Blog Politique), le député-maire de Meaux et ancien président de l’UMP Jean-François Copé a tenu une réunion publique mercredi soir à Toulouse devant un parterre d’élus et de militants Républicains.

Juste avant, place du Capitole, il avait croisé les participants à Nuit Debout. Apparemment dans la bonne humeur.

Le candidat à la primaire s’est donc ensuite rendu à la salle du Sénéchal toute proche pour son meeting. C’est là, alors qu’il prononcé son discours, que l’ambiance a changé lorsqu’une dizaine de membres de Nuit Debout s’est invité dans la salle criant notamment « retrait de la loi El Khomri ». Ils ont été rapidement évacués par le service d’ordre, comme le montre ces images tournées par des étudiants de l’Ecole de Journalisme de Toulouse (EJT) :

Jean-François Copé a ensuite pu poursuivre sa réunion. François Fillon est attendu à Toulouse le 12 mai. Il n’est pas (encore) prévu qu’il rencontre les participants de Nuit Debout. En tout cas de son plein gré.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

27 Avr

Primaire à droite : le programme de la visite toulousaine de François Fillon

La tournée toulousaine des candidats à la primaire de la droite continue. Après Nathalie Kocsiusko-Morizet et Jean-François Copé cette semainece sera au tour de François Fillon le 12 mai prochain.

François Fillon (Photo : AFP)

François Fillon (Photo : AFP)

L’ancien premier ministre vient d’arrêter son programme avec son comité de soutien en Haute-Garonne. Un comité présidé par Jean-Marie Belin.

François Fillon arrivera en début d’après-midi. La première étape sera thématique et dédiée à l’agroalimentaire du futur. Une table ronde se déroulera, à Labège, dans les locaux d’Agronutrition. Anciennement située sur le site d’AZF, cette entreprise est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de compléments alimentaires à base d’oligo-aliments et d’algues.

Deux starts-up seront invitées à débattre avec François Fillon.

Le second volet de la visite sera plus politique. Une rencontre est prévue avec des élus. Ce sera l’apéritif avant le plat central : un meeting dans le gymnase de Balma, sur les terres du conseiller régional et maire de la ville, Vincent Terrail-Novès. Des personnalités régionales sont conviées : Gérard Trémège, le maire de Tarbes et conseiller régional, Brigitte Barèges maire de Montauban, Marie-Thérèse Sanchez-Schmid députée européenne. Dominique Reynié, président du groupe de la droite et du centre au conseil régional, pourrait participer au meeting.

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et la députée de Haute-Garonne/Présidente de la fédération LR31, Laurence Arribagé sont invités. Ils ne souhaitent pas prendre la parole mais leur présence semble acquise.

Jean-Marie Belin souhaite complèter ce programme (table ronde, rencontre avec des élus, meeting) avec une visite sur le terrain, auprès des agriculteurs à Montastruc-la-conseillère (31). Cette formule n’est pas encore validée et elle sera, éventuellement, calée en fin de matinée, avant la table ronde sur l’agroalimentaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Avr

[Exclusif] Jean-François Copé : « Rien n’est joué pour 2017 »

Deux mois après l’annonce de sa candidature, Jean-François Copé multiplie les déplacements à un rythme soutenu. Carcassonne, Nîmes, Manosque et Cavaillon la semaine dernière. Ce  mercredi 27 avril, il est à Toulouse avant les Pyrénées-Orientales. Les sondages ne classent pas Jean-François Copé parmi les favoris de la primaire. Il oscille entre 1 et 3 points dans les baromètres. Mais l’ancien président de l’UMP affirme qu’il peut gagner même s’il relativise en précisant qu’il a « conscience d’attaquer l’Himalaya par la face Nord« .

Dans une interview exclusive pour Le Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées, Jean-François Copé déclare disposer des parrainages nécessaires pour se présenter à la primaire et cite parmi ses soutiens la députée de Haute-Garonne et présidente de LR31, Laurence Arribagé. Le candidat à la primaire se prononce également sur les « chances » d’Alain Juppé et défend son programme.

Jean-François Copé (Photo : AFP)

Jean-François Copé (Photo : AFP)


Le Blog Politique. Vous étiez opposé au principe des primaires. Vous êtes désormais candidat et engagé dans la compétition. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis et convaincu de vous présenter sur la ligne de départ ?

Jean-François Copé. C’est vrai qu’à l’origine je n’étais pas à l’aise avec ce principe des primaires. Il me semblait en rupture avec l’esprit de la Vème République, celui de la rencontre d’un homme et du peuple… J’ai évolué ! Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui aucun leader naturel ne s’impose à droite. Et comme il serait suicidaire d’utiliser le premier tour de l’élection présidentielle pour départager tous les candidats de notre famille politique, mieux vaut le faire dans le cadre de primaires ! Elles permettront de dégager un candidat reconnu par l’ensemble de la droite et du centre. A titre personnel, je m’étais donné deux critères pour être sur la ligne de départ. Le premier était d’être lavé de tout soupçon dans l’affaire dite Bygmalion, sur le financement de la campagne présidentielle de 2012. Les juges, vous le savez, m’ont fait connaître qu’ils ne retenaient aucune charge contre moi. Mon éthique personnelle m’aurait empêché de me présenter si jamais j’avais été mis en examen. Le second critère était d’être prêt, tout simplement. Je le suis. J’ai derrière moi 20 ans d’engagement politique local et national. Surtout, je porte des idées, celles d’une droite décomplexée, que je ne vois nulle part ailleurs. Des idées  que j’ai décrites dans mon livre, le Sursaut français, je veux les porter moi-même. Mon expérience, mon parcours, mon projet me portent à être candidat pour me mettre au service des Françaises et des Français…

Contrairement aux autres principaux concurrents, je n’ai pas été aux manettes entre 2007 et 2012″

Le Blog Politique. 11 candidats sont en piste. Ce n’est pas trop ? Vos atouts par rapport aux autres concurrents ?

Jean-François Copé. C’est la démocratie ! Mais ne nous y trompons pas : il y a beaucoup de candidats à la candidature, mais il y en aura beaucoup moins sur la ligne de départ fin septembre. Tous n’auront pas les parrainages requis. Il y aura cinq ou six candidats au final. Quant à moi, j’estime avoir plusieurs différences avec les autres candidats. D’abord, je ne suis comptable d’aucun bilan. Contrairement aux autres principaux concurrents, je n’ai pas été aux manettes entre 2007 et 2012. Or ce quinquennat –où tout n’a pas été mauvais loin de là !- a été une occasion manquée pour réformer la France en profondeur. Les Français avaient des attentes immenses en 2007, ils ont été déçus. Ils savent qu’il y a peu de raisons que ceux qui n’ont pas eu assez de résultats hier, en aient plus demain. Moi, je n’ai pas ce problème, j’étais de ceux qui poussaient pour réformer plus en avant : par exemple, c’est moi qui, avec mes amis députés, ait bataillé pour interdire le port de la burqa alors que l’exécutif, initialement, ne voulait pas de cette loi ! Ensuite, je suis le seul maire d’une ville moyenne, Meaux. Une petite France ancrée dans le réel : 50% de logements sociaux, 27 nationalités. Et j’y ai eu des résultats : la délinquance a été divisée par deux en dix ans, des centaines d’emploi ont été créés, la laïcité a été réaffirmée, la rénovation des quartiers a changé le visage de la ville… Si j’ai été réélu à chaque fois au premier tour, c’est bien parce que mes administrés ont vu leur cadre de vie s’améliorer. Ce que je fais pour Meaux, c’est ce qu’il faut faire pour la France. Enfin, je suis le seul à assumer une méthode de gouvernement infaillible pour réformer : celles des ordonnances, c’est-à-dire de 15 décisions immédiatement applicables au lendemain de l’élection sans passer par l’interminable procédure législative. Je n’aurai pas la main qui tremble quand il s’agira de prendre des décisions difficiles qui seules pourront remettre notre pays en ordre de marche !

Le Blog Politique. Pour participer aux primaires, le ticket d’entrée est élevé : 250 élus dont 20 parlementaires issus de 30 départements et 2 500 adhérents. Où en êtes-vous de votre « récolte » de signatures ?

Jean-François Copé. J’aurai les parrainages nécessaires malgré les pressions assez peu « fair-play» des uns et des autres… Plus de 20 parlementaires et des centaines d’élus m’ont déjà assuré par oral ou par écrit de leur soutien !

Chacun connaît ma proximité amicale et politique avec Laurence Arribagé »

Le Blog Politique. Vous pensez pouvoir obtenir des soutiens dans la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon ? Combien et lesquels ?

Jean-François Copé. Bien sûr ! J’étais par exemple la semaine dernière à Nîmes où mon ami député européen Franck Proust me soutient ! Et puis chacun connaît ma proximité amicale et politique avec Laurence Arribagé, Elie Aboud, François Calvet… Beaucoup d’entre eux sont engagés en tant qu’organisateurs du scrutin dans leur département et, à ce titre sont tenus à une certaine réserve. Ils feront part de leurs choix le moment venu !

Laurence Arribagé et Jean-François Copé en 2013 (Photo : MaxPPP)

Laurence Arribagé et Jean-François Copé en 2013 (Photo : MaxPPP)

Le Blog Politique. Quels sont les thèmes que vous allez défendre pendant cette primaire ?

Jean-François Copé. Un axe fort : le commandement. La France souffre de ne plus être commandée : regardez François Hollande qui recule devant la pression de l’UNEF et de certains casseurs de Nuit Debout pour édulcorer la loi El Khomri… c’est consternant ! Jusqu’à quand allons-nous laisser la France décrocher ainsi ? Partout, nos compatriotes disent que notre pays n’est plus tenu. Eh bien je m’engage à ce que désormais il le soit, à ce « qu’on ne recule plus », c’est pour cela que j’ai fait de cette phrase forte mon slogan de campagne ! Je propose de changer la France en votant dès l’été 2017, 15 ordonnances pour rétablir l’autorité de l’Etat (création de 50 000 postes de policiers, gendarmes, magistrats, gardiens de prison, militaires…), restaurer la liberté économique (avec 50 milliards de baisses d’impôts et de charges), lutter contre le communautarisme (faire en sorte que l’Islam s’adapte à la République et pas l’inverse)… Il n’y aura pas de Sursaut français possible sans rétablissement du commandement, du leadership, à la tête de notre pays !

Le Blog Politique. Pensez-vous que les perdants aux primaires vont s’aligner derrière le vainqueur ? La lutte ne va-t-elle pas laisser des traces ?

Jean-François Copé. Pas d’angélisme : il n’y a pas de compétition sans éclats. Il y aura forcément des frictions. Pas de catastrophisme non plus : nous serons tous derrière le vainqueur ! En tous cas, moi je n’aurai pas d’état d’âme. Si jamais je ne l’emportais pas, je serai à 100% derrière notre candidat ! L’essentiel est de réussir l’alternance. François Hollande est le pire Président de la Vème République, la France ne peut pas se permettre de continuer avec lui.

Le Blog Politique. Nicolas Sarkozy est un des favoris des primaires. Pensez-vous que sa mise en examen dans l’affaire Bygmalion est un obstacle ? Son éventuelle qualification aux primaires peut-elle « exploser » en vol en raison d’un calendrier judiciaire qui peut venir percuter celui des présidentielles ?

Jean-François Copé. Je n’ai pas d’information particulière en ce qui concerne Nicolas Sarkozy ni en ce qui concerne l’avancée de l’instruction de l’affaire du financement de la campagne présidentielle de 2012. Il prendra sans doute la décision de se présenter ou non en accord avec ses valeurs.

Nous sommes à un an des élections tant de choses peuvent se passer… Rien n’est joué, rien n’est plié, rien n’est écrit

Le Blog Politique. Alain Juppé est le favori des sondages. Le match est plié ? S’il gagne les primaires, il deviendra le futur président de la République ?

Jean-François Copé. Les sondages d’avril 2016 ne font pas le Président de mai 2017. Nous sommes à un an des élections tant de choses peuvent se passer… Rien n’est joué, rien n’est plié, rien n’est écrit. Fin 1994 pas grand monde ne misait sur Jacques Chirac et il a gagné six mois après… Les pronostics ne servent à rien, seule la vérité des urnes compte.

Le Blog Politique. Ce week-end l’extrême droite a remporté une victoire historique en Autriche. En France Marine Le Pen est bien placée dans les sondages pour 2017. Pensez-vous que la présidentielle va se gagner en « droitisant » la droite ?

Jean-François Copé. Le score de l’extrême-droite en Autriche s’explique largement par l’incapacité de l’Europe à apporter une réponse crédible à la crise des migrants… Tout se joue là : dans la crédibilité et les résultats pas dans la « gauchisation » ou la « droitisation ». Celui ou celle qui sera le prochain président de la République sera celui ou celle qui aura donné le plus de gages quant à sa capacité à agir pour redonner à la France son indépendance et sa grandeur, à agir pour que, dans les dix ans qui viennent nos enfants, qui aujourd’hui ont la tentation de l’expatriation, puissent vivre et réussir dans notre pays.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Primaire à droite : quelles garanties d’une consultation sincère ?

La droite part favorite pour la présidentielle de 2017. Mais un dérapage incontrôlé lors des primaires pourrait « tuer » ses chances. Un simple doute ou une impression de « bidouillages » peuvent « torpiller » la dynamique. Une personnalité doit veiller au grain. Anne Levade est la présidente de la Haute Autorité en charge de l’organisation et du contrôle des primaires.

Cette juriste de 46 ans, professeur de droit public à Paris-Est, connaît les arcanes et les procédures de l’ex-UMP. En 2014, Anne Levade était déjà aux manettes pour assurer la régularité de l’élection du président du parti.

Quelles sont les garanties de sincérité du vote pour les primaires qui se dérouleront en novembre prochain ? Comment s’assurer que les votants remplissent les conditions pour participer au scrutin ?

NKM et Jean-François Copé sont sur Toulouse cette semaine. Ce sera ensuite le tour de Bruno Le Maire et de François Fillon, mi-mai. Comment la Haute Autorité présidée par Anne Levade va-t-elle encadrer les fédérations départementales ? Interview.

Anne Levade (Crédit photo : MaxPPP)

Anne Levade (Crédit photo : MaxPPP)

Le Blog Politique. Comment est composée la Haute-Autorité que vous présidez et quelles sont les garanties d’indépendance ?

Anne Levade. En application de la Charte de la Primaire, la Haute Autorité est « composée de cinq membres extérieurs aux partis et groupements concourant à la primaire, choisis pour leur compétence juridique parmi des personnalité offrant toutes garanties d’indépendance et jouissant de la plus haute considération morale ».Les membres de la Haute Autorité sont, outre sa présidente, Anne Debet, agrégée de droit privé et professeur des universités, ancien membre de la CNIL, elle est spécialiste des nouvelles technologies ; Jean-Claude Magendie, magistrat, il a notamment été président du TGI de Paris puis premier président de la Cour d’Appel de Paris ; il a été membre de la Commission nationale sur la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique ; Bertrand Mathieu, agrégé de droit public et professeur des Universités, ancien membre du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), il est vice-président de l’Association internationale de droit constitutionnel ; Pierre Steinmetz, Préfet de Région en métropole et en outre-mer, il a été successivement directeur général de la Gendarmerie, directeur de cabinet du Premier ministre, Conseiller d’Etat et membre du Conseil constitutionnel.

Le Blog Politique. Quels points vous semblent cruciaux pour assurer l’objectivité et la sérénité du secret ? 

Anne Levade. Comme pour tout scrutin, le secret du vote est garanti et l’ensemble des moyens sont mis en œuvre, par transposition des règles applicables aux scrutins de la République, pour assurer qu’il en soit ainsi, que le vote ait lieu par bulletin papier ou par voie électronique.

Le Blog Politique. Pour pouvoir se présenter aux primaires, les candidats doivent justifier du soutien de 2 500 adhérents. Comment allez-vous vérifiez que les adhérents sont bien des « vrais » adhérents avec des cotisations à jour ?

Anne Levade. Il faut, à titre préalable, rappeler que la règle que vous évoquez ne vaut que pour les candidats issus du parti « Les Républicains ». Le guide électoral que nous avons rendu public vendredi 22 avril prévoit que les adhérents de ce parti doivent être à jour de cotisation au 31 décembre 2015 ou au 30 juin 2016. A compter de cette date, le parti nous communiquera la liste de ses adhérents à jour de cotisation et c’est sur cette base que nous procéderons aux vérifications dans la limite du nombre requis pour être candidat.

Le Blog Politique. Comment vont se dérouler les opérations de vote ? Comme dans tous les scrutins et une sorte de « copier-coller » du Code Electoral, il existera des scrutateurs, des présidents de bureau de vote, une liste d’émargement ?

Anne Levade. Il n’est pas possible d’entrer dans le détail de manière exhaustive. Je ne peux que vous renvoyer au Guide électoral que nous avons rédigé et qui est disponible sur le site de la primaire. Mais, en effet, la Charte de la Primaire prévoit que la tenue des bureaux de cote et le dépouillement du scrutin se font conformément aux règles applicables aux scrutins de la République. Il y aura donc évidemment des listes d’émargement dans chacun des 10 337 bureaux de vote qui seront tenus par un président et des assesseurs comme pour tout scrutin et le dépouillement sera opéré par des scrutateurs, le tout sous l’œil de délégués des candidats.

Le Blog Politique. Pas de procuration de vote en métropole pourquoi ?

Anne Levade. C’est le choix qui a été fait par les rédacteurs de la Charte de la Primaire et il s’applique à l’ensemble des opérations de vote soit, bien sûr, en métropole mais aussi outre-mer et pour les Français établis hors de France.

Le Blog Politique. Comment la collecte et la transmission des résultats locaux vont-ils être gérés ? 

Anne Levade. Le recensement des résultats se fera tout entier sous le contrôle de la Haute Autorité qui procédera à une consolidation des résultats par circonscription législative et par département avant de proclamer les résultats nationaux.

Le Blog Politique. En cas de contestation des résultats quel est votre compétence ?

Anne Levade. Une fois encore, les choses sont clairement établies par la Charte de la Primaire et le Guide électoral en précise les modalités d’application. Comme pour un scrutin national, tout électeur peut contester la régularité des opérations de vote dans le bureau où il aura voté en faisant porter une réclamation au procès-verbal. Par ailleurs, tout candidat peut, dans les vingt-quatre heures suivant la clôture du scrutin, contester la régularité de l’ensemble des opérations devant la Haute Autorité. Les pouvoirs de la Haute Autorité sont les mêmes que ceux de tout juge électoral : si elle constate des irrégularités, il lui revient d’en apprécier la nature et la portée et de décider s’il y a lieu de poursuivre les opérations électorales ou de prononcer leur annulation totale ou partielle.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Christophe Borgel : « Tout faire pour une primaire » à gauche pour 2017

Une vingtaine de ministres pour défendre le bilan de François Hollande. C’est l’opération « Hé oh la gauche » lancée par Stéphane Le Foll et qui s’est déroulée le lundi 25 avril. Un grand rassemblement progressif. C’est la « Belle alliance populaire » inaugurée mi-avril par le 1er secrétaire national du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Les socialistes se mobilisent et donnent au mois d’avril un air de pré-campagne présidentielle. Quel est le sens de cette mobilisation ? Une préparation d’une candidature Hollande ? Une tentative de sauver les meubles d’une maison qui brûle ? Réponse avec le numéro 3 du PS et député de Haute-Garonne, Christophe Borgel. Interview.

Christophe Borgel, député de Haute-Garonne et numéro 3 du PS

Christophe Borgel, député de Haute-Garonne et numéro 3 du PS

Le Blog Politique. « Hé Oh la gauche  » avec Stéphane Le Foll. « Belle Alliance populaire » du côté de Cambadélis. Comment expliquez-vous cette soudaine mobilisation ? 

Christophe Borgel. « Belle alliance populaire », c’est la volonté de se tourner vers le mouvement social. Le PS ne doit pas se rétracter sur lui-même, il s’agit d’appeler à un débat serein, honnête et étayé. C’est une volonté d’élargissement et de dépassement du PS. Il s’agit d’affirmer un bloc réformiste. Si le PS ne s’ouvre pas, il va se rétracter encore plus. Il faut se tourner vers le mouvement social. Pour « Hé Oh la gauche », c’est le fruit d’une expérience vécue par Stéphane (ndrl Le Foll). Il était sur un marché et une personne l’interpelle en lui disant qu’il n’est pas question de faire travailler les français jusqu’à 65 ans en repoussant l’âge de la retraite. Stéphane lui a répondu qu’il ne voyait absolument pas à quel projet du gouvernement cette personne pouvait faire allusion. Il n’a jamais été question de repousser l’âge de la retraite à 65 ans. En fait, cette personne croisée sur un marché confondait avec une proposition faite par Alain Juppé. Il faut expliquer l’action du gouvernement car la perception est totalement brouillée.

Le Blog Politique. Vous parlez d’un débat ouvert pour éviter un repli du PS. Cette ouverture va-t-elle jusqu’au turbulent Emmanuel Macron ?

Christophe Borgel. Emmanuel Macron peut être une pierre de plus.

Le Blog Politique. Le PS a tenu son Congrès il y a moins d’un an. Pourquoi faut-il clarifier l’action du PS et du gouvernement un an après. C’était un Congrès pour rien ?

Christophe Borgel. Non le Congrès a servi à régler des choses et notamment à assumer la politique suivie et à demander des inflexions. Certaines ont été réalisées d’autres sont restées lettre morte. Le PS a été suivi sur la réforme du travail. Mais il l’a été moins sur le pacte de responsabilité (ndrl : ensemble de mesures à destination des entreprises et perçues par une partie de la gauche comme un cadeau au patronat). A un an de la fin du quinquennat, on veut bien entendre des critiques fortes. Mais une partie de la gauche prétend que le PS c’est la droite en pire. On ne peut laisser dire sans réagir. Il faut prendre le débat à bras le corps. 

Le Blog Politique. Le meilleur moyen pour débattre avec toute la gauche, ce n’est pas une primaire ?

Christophe Borgel. Cela ne dépend pas de nous. Le PS est partant mais à une seule condition : que tous les participants soutiennent celui qui l’emporte. Les primaires de 2011 ont été un succès parce que nous avons pu faire une belle photo Aubry-Hollande. S’il faut attendre 10 jours de tractation pour faire la photo et on renvoie une image politicienne on tue l’essentiel de la primaire. Les sondages traduisent l’éparpillement de la gauche et le risque d’être absent du 2nd tour.

Le Blog Politique. Pour vous l’organisation d’une primaire est donc une bonne solution.

Christophe Borgel. On va tout faire pour qu’elle ait lieu. Mais les Verts ont quasiment fermé la porte et le PC ne veut pas entendre parler d’une primaire avec François Hollande.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

25 Avr

Montauban : Brigitte Barèges secourue par l’armée après une chute dans un escalier

Brigitte Barèges après sa chute

Brigitte Barèges après sa chute

Brigitte Barèges, la maire LR de Montauban, s’est blessée à la cheville en faisant une chute dans un escalier ce lundi matin, a-t-elle révélée elle-même sur sa page facebook. Elle souffre d’une « entorse et fracture arrachement du scaphoïde tarsien de la cheville…droite ( ça ne s’invente pas ! ) » a-t-elle indiqué (les points de suspension avant « droite » et la parenthèse sont signés Brigitte Barèges). 

La maire de Montauban a bénéficié après sa chute de l’assistance de… l’armée. Il faut dire que c’est dans les locaux de l’armée où elles remettait des prix aux sportifs militaires que son accident s’est produit.

On ignorait ce lundi combien de temps la maire de Montauban serait ainsi « au repos forcé ».

FV (@fabvalery)

24 Avr

EDITO – Fête de la musique à Toulouse : la polémique inutile

A Toulouse, « même les mémés aiment la castagne » et une fois encore l’histoire montre que Nougaro ne s’était pas trompé. Une référence musicale pour une polémique inutile. Une de plus.

Lors de la fête de la musique 2015 à Toulouse (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Lors de la fête de la musique 2015 à Toulouse (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Pour résumer la situation à ceux qui auraient passé ses derniers jours sur une autre planète ou au fond d’une grotte en Ariège, la mairie de Toulouse a annoncé que l’accès à la place du Capitole se ferait le 21 juin prochain exclusivement sur accréditation, les Toulousains souhaitant y assister devant s’inscrire sur internet. La ville avance des raisons de sécurité. Cris d’orfraie pour une partie (seulement) de la gauche. Un groupe facebook lance une opération de boycott. Une partie (seulement) de la presse locale s’égosille contre cette « privatisation » de la soirée et sort même Jack Lang, l’inventeur de la Fête de la Musique, de sa retraite à l’Institut du Monde arabe pour exhorter Jean-Luc Moudenc à changer d’avis.

La polémique enfle artificiellement et le community manager du maire de Toulouse, qu’on a vu souvent plus inspiré, répond sur Twitter à l’ancien ministre de la culture usant d’une référence hasardeuse au logement de l’ancien ministre de la culture. 

Une maladresse, sans doute, car si l’on devait ausculter les habitations des élus toulousains on tomberait, sans aucun doute, sur quelques « appartements luxueux ». La meilleure défense c’est l’attaque. Pour le coup, l’intervention de Jack Lang n’appelait peut-être pas de réponse.

La soirée du 21 juin place du Capitole, ce n’est pas la Fête de la Musique, c’est une émission de télé ! »

Le problème dans cette affaire c’est que tout le monde se trompe de sujet. La Fête de la Musique c’est quoi ? C’est l’occasion pour des artistes amateurs de s’installer dans la rue, devant des terrasses de cafés, dans leur quartier, dans leur ville, et de jouer leur musique librement, jusqu’au bout de la nuit. On peut d’ailleurs s’étonner de la proportion que prend cette polémique concernant la Place du Capitole, alors que l’an passé peu de voix se sont élevées contre la décision de la ville de Toulouse de limiter les concerts à une heure du matin. Circulez saltimbanques, à une heure du mat’ on remballe ! En l’occurrence, une mesure qui, elle, n’était pas dans l’esprit de la Fête de la Musique voulue par Jack Lang.

Pour les spectateurs, la Fête de la Musique, c’est l’occasion en tournant le coin d’une rue de passer de Bach à du Heavy Metal, de découvrir des papys reprenant du Brassens à 50 mètres d’adolescents jouant du rock des années 80. D’accélérer le pas quand un groupe « massacre » gentiment, mais dans l’esprit, quelques standards. La Fête de la Musique, c’est ça !

Le spectacle présenté par Garou qui aura lieu le 21 juin prochain place du Capitole, ce n’est pas la Fête de la Musique. C’est une émission de télévision, organisée par une chaîne nationale, à l’occasion de la Fête de la Musique. Mais c’est avant tout… une émission de télé !

Que l’on prenne des précautions, en plein état d’urgence, pour assurer la sécurité de cet événement retransmis dans le monde entier (via TV5) et devant des millions de téléspectateurs sur France 2, ne devrait choquer personne.

Même ceux qui s’emparent de l’affaire pour défendre l’esprit « Jack Lang » savent que la Fête de la Musique, la vraie, l’authentique, ne sera pas Place du Capitole ce soir-là. Elle sera à Saint-Cyprien, aux Carmes, aux Minimes, aux Argoulets, à Bellefontaine, à Esquirol et partout où des groupes ou des musiciens vont tirer un câble électrique pour brancher les guitares ou poser un siège et jouer pour leur plaisir et celui des spectateurs. Elle sera dans ces petits bistrots où les patrons auront poussé quelques tables pour laisser la place à des musiciens qui ne se produisent que rarement en public. Loin de Garou et de ses invités.

Que les milliers de personnes qui se seront inscrites pour voir une « émission musicale en direct » place du Capitole en profitent. Les autres ne seront pas pour autant empêchés de vivre leur Fête de la Musique ailleurs dans la ville. 

Fabrice Valéry (@fabvalery)

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