12 Mai

Grande région : l’opposition demande des comptes à Carole Delga sur le coût de la fusion

La lettre est arrivée sur le bureau de Carole Delga mercredi 11 mai . Dans ce courrier, Elisabeth Pouchelon demande des comptes sur le coût de l’assemblée plénière du 15 avril dernier et sur le montant des travaux dans les hémicycles toulousain et montpéllierain. La conseillère régionale (LR) souhaite obtenir la communication de factures et de devis.

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60.000 euros pour la plénière du 15 avril. 10 millions d’euros concernant un (éventuel) agrandissement de l’hémicycle montpelliérain. 8 millions s’agissant d’un (virtuel) aménagement de l’enceinte toulousaine. Les montants ont été communiqués par la présidente de Région. Ce chiffrage ne suffit pas à Elisabeth Pouchelon : « Je vous demande de bien vouloir me communiquer tous les éléments comptables permettant de chiffrer les prestations réalisées à Montpellier mais également l’ensemble des demandes pour l’évaluation des travaux d’aménagement des deux hémicycles ». 

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, l’Hôtel de Région déclare : « nous sommes en pleine préparation du budget, la comptabilité analytique n’est pas vraiment notre priorité ». Néanmoins, la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) range dans la catégorie des documents communicables « l’ensemble des documents comptables, des pièces liées à l’exécution des dépenses« . L’autorité administrative indépendante cite comme exemple : «  les factures, les mémoires« . Les seules restrictions concerne le secret commercial ou professionnel ainsi que les brevets. Ces deux limites ne sont pas opposables s’agissant de la location d’une salle et des services annexes.

Elisabeth Pouchelon risque de devoir attendre. Sa demande n’est (visiblement) pas prioritaire. Néanmoins, sa requête est juridiquement fondée. De plus, un blocage ou une rétention volontaire d’information est difficilement imaginable. Cela cadrerait mal avec la politique de transparence affichée par Carole Delga.

C’est du côté des devis pour les travaux à Toulouse et Montpellier qu’il existe une inconnue. Ce type de document entre dans la catégorie des documents communicables. Encore faut-il qu’ils existent.

En Midi-Pyrénées, Martin Malvy a lancé, avant la fin de son dernier mandat, une étude. L’ancien président pensait normal et naturel que la future assemblée régionale de la Grande Région se réunisse à Toulouse. Martin Malvy a donc signé le 25 juin 2015 une convention afin d’établir une simulation graphique d’un nouvel hémicycle. Un nouvel hémicycle capable d’accueillir 158 élus. Les 8 millions d’euros de travaux annoncés par Carole Delga reposent donc (visiblement) sur des études menées par les services ex-midi-pyrénéens. En revanche, du côté de Montpellier, aucune information concernant d’éventuels devis. A la fin du mandat de l’ancien président de l’ex-Languedoc, son cabinet affirmait n’avoir lancé aucune étude prospective. Mais la situation a peut-être évolué dans les toutes dernières semaines de la présidence Alary.

La demande d’Elisabeth Pouchelon apportera (peut-être) une réponse.

Laurent Dubois (@laurentdub).

11 Mai

L’affaire des « gifles » de Montauban classée sans suite

Souvenez-vous, c’était le 7 avril dernier, jour d’élection universitaire. Le vote des étudiants avait pris une tournure particulière à Montauban où deux personnes en étaient venues aux mains.

Une bousculade et une gifle, rien de bien important. Si ce n’est que les deux belligérants n’étaient pas de simples étudiants mais des proches des deux « ennemies intimes » de la politique montalbanaise, Brigitte Barèges, maire Les Républicains, et Valérie Rabault, députée socialiste.

En l’occurence, à ma droite Pascal Ellul, chef de cabinet de Brigitte Barèges et ancien président du syndicat étudiant UNI et à ma gauche Paul Murat-Craïs, secrétaire général du Mouvement des jeunes socialistes du Tarn-et-Garonne.

Que s’est-il vraiment passé ce jour-là ? Les versions des deux camps divergent. Bousculade, gifle… Des plaintes avaient étaient déposées par les deux hommes, accusant l’autre de l’avoir agressé.

Après convocation au commissariat de Montauban et rappel à la loi, les deux bagarreurs ont été renvoyés à leurs chères études. Les deux plaintes ont été classées sans suite. La justice montalbanaise a sans doute autre chose à faire que de juger ce type de chamailleries, même si les mis en cause/plaignants sont des proches de deux (fortes) personnalités politiques.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Primaire à droite : François Fillon reporte son déplacement sur Toulouse

François Fillon, député de Paris et ancien premier ministre à l'Assemblée Nationale. Photo : AFP

François Fillon, député de Paris et ancien premier ministre à l’Assemblée Nationale. Photo : AFP

François Fillon reporte son déplacement toulousain du jeudi 12 mai. L’ancien premier ministre et actuel député de Paris est retenu au Palais Bourbon par le dépôt d’une motion censure suite à l’engagement du « 49-3 » par Manuel Valls. Une motion (liée au vote de la loi El Khomri) qui sera examinée au moment même (jeudi 12 mai à 15 heures) ou François Fillon devait se trouver dans les locaux d’une start-up à Labège.

L’ancien premier ministre ne prendra pas la parole et ne montrera pas à la tribune de l’Assemblée mais il votera la motion déposée par la droite. 

S’agissant de sa venue sur Toulouse, le staff de François Fillon précise : « pas de nouvelle date définie pour le moment ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Grande Région-Fusion : la grogne monte chez les agents et les fonctionnaires

 En février dernier, la CGT-Région a dégainé la première. C’est le second tract syndical qui dénonce les conditions de la Fusion entre les deux ex-régions, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Mais le coup de sang de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) prend une dimension particulière. Comme le précise un vieil habitué de l’Hôtel de Région, « si la CFDT commence à bouger, c’est que ça secoue vraiment. C’est très, très rare que ce syndicat plutôt conciliant monte au créneau ».

Hôtel de Région - Toulouse

Hôtel de Région – Toulouse

Le syndicat (toulousain) n’a pas l’image d’un « agitateur-agité ». Au contraire. « La CFDT a permis un atterrissage en douceur à la fin du mandat Malvy alors que des avantages pour les agents et les fonctionnaires ont été supprimés » déclare une source.

Visiblement, le début du mandat de Carole Delga ne bénéficie pas de cette entente cordiale. Dans un paragraphe consacré à la réorganisation des services, la CFDT écrit : « officiellement le nouveau exécutif concentre ses efforts sur le fonctionnement des Directions, sans rupture de service…Des rumeurs courent sur le partage de compétences et de responsabilités (ressources humaines, agriculture, tourisme) entre chacun des deux sites (ndlr Toulouse et Montpellier) sans y associer à ce stade les organisations syndicales ».

Autre sujet de préoccupation la mobilité géographique et les déplacements entre Toulouse et Montpellier :  » La présidente s’est engagée à ne pas prescrire de mobilités géographiques, mais la frontière entre le forcé et le fortement suggéré est ténue…De plus, les nombreux déplacements des agents subissent depuis janvier, peuvent s’apparenter à de la « mobilité forcée ». Ils génèrent du stress, de l’anxiété, de la fatigue et ont des répercussions sur la vie familiale et personnelle« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

10 Mai

Idex : la présidente de l’Université de Toulouse demande un entretien à Manuel Valls

La présidente de l’Université de Toulouse, Marie-France Barthet interpelle le premier ministre. Elle a écrit à Manuel Valls au sujet de l’exclusion des 3 universités et 17 grandes écoles toulousaines du projet Initiative Excellence. Un projet Idex dans lequel établissements d’enseignements supérieurs et laboratoires de recherche de la ville Rose étaient engagés depuis 2013.

Marie-France Barthet (Photo : MaxPPP)

Marie-France Barthet (Photo : MaxPPP)

Dans la lettre adressée à Matignon et que France 3 Midi-Pyrénées a pu consulter, Marie-France Barthet emploie des mots forts. La présidente de l’Université de Toulouse exprime « une incompréhension totale suite à la décision de l’arrêt brutal de l’idex » et justifie son courrier par le « souhait d’exprimer les raisons de la perplexité »

Marie-France Barthet ne comprend pas pourquoi le jury international (à l’origine du retrait de Toulouse de l’Idex) « a ignoré la convention signée avec l’Etat« . Une convention qui remonte à 2013 et qui a été signée avec le premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault. Marie-France Barthet estime que l’accord avec l’Etat a été totalement respecté et intégralement appliqué : « nous avons pleinement rempli en temps et en heure les objectifs que vous nous aviez assigniez tant du point de vue institutionnel que pour la réalisation des programmes scientifiques« .

Marie-France Barthet dénonce le modèle mis en avant par le jury international (la fusion) et estime que l’imposition de ce canevas suscite « un trouble profond dans la communauté universitaire« . La présidente de l’Université de Toulouse précise que la rigueur du jury handicape lourdement le site toulousain : « une priorité à la fusion des universités nous demande de nous amputer de la richesse de nos grandes écoles (ndlr : conformément aux textes en vigueur le modèle d’une fusion ne permet pas d’inclure une grande école) ».

Marie-France Barthet a « besoin de connaitre le choix du gouvernement » et si, effectivement, comme l’exige le jury international, le seul moyen pour Toulouse de réintégrer l’idex passe par une fusion.

La présidente de l’Université de Toulouse termine son courrier en sollicitant un entretien avec le premier ministre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

[EDITO] Quand « La manif pour tous » détourne la journée de commémoration de l’esclavage

Cette journée du 10 mai devrait être sacrée. C’est la journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Un moment où tous les Français devraient se retrouver autour de la même pensée : celle de se féliciter qu’en 1848, la France mit fin à cette abomination de croire qu’un être humain pouvait en posséder un autre et le réduire en esclavage. 

Cette journée mérite à elle seule un instant de communion. Pourtant, certains pensent que d’autres combats peuvent être menés en parallèle, en se raccrochant à cette commémoration de manière intellectuellement contestable. 

C’est de « La Manif pour tous » dont on parle ici. Mais si, souvenez-vous, ce mouvement né contre la loi Taubira sur le mariage pour tous et qui depuis la promulgation en 2013 survit de manière groupusculaire mais néanmoins spectaculaire en sautant sur toutes les occasions pour faire passer ses messages.

Lors d'une "Manif pour tous" à Toulouse (Photo : AFP)

Lors d’une « Manif pour tous » à Toulouse (Photo : AFP)

Dernier en date, donc, faire de ce 10 mai, la « journée d’action contre la GPA à l’occasion de la journée de commémoration de l’esclavage », avec un slogan-choc : « GPA = esclavage ».

Plusieurs rassemblements sont prévus en France, dont un mardi soir à Toulouse.

La GPA, c’est la gestation pour autrui. Autrement dit, une « mère porteuse » porte pendant 9 mois l’enfant d’un couple qui pour des raisons physiologique ne peut pas avoir d’enfant. Rappelons-le, cette pratique est interdite en France. 

Bien-sûr, il ne s’agit pas ici d’empêcher quiconque de participer au débat (qui d’ailleurs n’a pas véritablement lieu actuellement en France) pour ou contre la GPA. Chacun à le droit de penser ce qu’il veut. D’ailleurs, certains intellectuels (de gauche) s’étaient mobilisés en 2015 contre la GPA sur le thème de « l’exploitation des femmes les plus démunies », un argument tout à fait audible

Non, ce qui choque, c’est la méthode. Rattacher le débat sur la GPA à la journée de commémoration de l’esclavage, c’est souiller la mémoire des esclaves, ne pas respecter leurs descendants. 

« La Manif pour tous » n’en est plus à un coup d’éclat près. Mais en agissant de la sorte, elle ne sert pas ses idées. Faut-il rappeler que la France est le seul pays à avoir déclaré la traite négrière et l’esclavage « crimes contre l’humanité » ?

Cette journée appelait donc recueillement et silence. Pas de gesticulations idéologiques. Dommage.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Comment j’ai (enfin) réussi à voter pour le nom de la région

Exprimer son opinion est parfois un combat. Que ce soit pour voter lors d’une élection politique ou à l’assemblée générale du club de pétanque de son village, il faut se mobiliser, se déplacer, s’impliquer. Cela ne se fait pas tout seul et c’est tant mieux. L’acte citoyen doit être mobilisateur. Se rendre dans les bureaux de vote et donner de la « voix » nécessite de s’impliquer un minimum.

Pour participer à la consultation organisée par la région pour lui donner un nouveau nom, c’est un peu pareil. A quelques différences près.

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Le « scrutin » a été ouvert sur internet lundi 9 mai à 11 heures. Quelques heures plus tard, il était devenu impossible d’y accéder. Officiellement, les serveurs informatiques de la région étaient en surchauffe. Trop de votants au même moment. Ah, combien ?  Des dizaines de milliers ? Plusieurs centaines de milliers ?  Un million ? Non. Environ 6000 personnes avaient réussi à franchir toutes les étapes informatiques avant de se connecter ! Et encore, selon la Région, seuls 2/3 étaient allés jusqu’à l’ultime étape du vote !

Revenez plus tard ! »

Trop de monde en même temps et voilà que je pouvais plus donner mon avis sur la question. J’ai eu beau essayer sur différents ordinateurs, à différents horaires, la réponse était la même : revenez plus tard.

Comme je suis quelqu’un d’assez discipliné, j’ai donc attendu, laissé passer la nuit et retenté ma chance ce mardi matin. Et pas pour rien !

Ce mardi à 8h26 précisément, j’ai donc enfin réussi à répondre à la consultation. C’est une évidence, le parcours, même lorsque les serveurs informatiques de la région répondent, est un peu fastidieux.

J’ai prouvé que je n’étais pas un robot en sélectionnant des images de plats de pâtes ! »

Car avant de pouvoir voter, il faut s’inscrire : nom, prénom, adresse mail valide. Puis prouver que l’on est pas un robot (SIC), en choisissant parmi des photos celles représentant des pelouses, des rivières ou des plats de nouilles (non, je ne plaisante pas !).

Une fois cette étape d’identification franchie, il est impératif d’avoir mon téléphone portable à proximité et de garder une main sur ma boîte aux lettres électronique. Car il me faut alors donner mon numéro de portable pour recevoir par texto un code de validation qu’il faut ensuite rentrer sur le site. Terminé ? Pas encore ! Cette fois, il me faut cliquer sur le lien que le logiciel a envoyé dans ma boîte mail pour valider mon adresse électronique.

Allez je vote !

Je valide, une petite goutte de sueur sur le front, en espérant que les serveurs de la région ne vont pas lâcher à cet instant ! »

Là, épuisé mais content, je peux enfin saisir avec ma souris les 5 noms proposés dans la colonne de gauche et les faire glisser dans celle de droite dans l’ordre de préférence. Puis je valide, une petite goutte de sueur sur le front, en espérant que les serveurs de la région ne vont pas lâcher à cet instant !

Terminé ? Ah non, il y a (encore) une étape à franchir : remplir un nouveau questionnaire d’identité, en choisissant mon nom ou pseudo qui va apparaître sur le site (on peut aussi choisir de voter anonymement en cochant une case supplémentaire), la ville où je me trouve et mon département parmi les 13 de la région.

Derrière ces multiples barrières et étapes, un intérêt légitime : éviter les fraudes et assurer la sincérité de la consultation ».

Ça y est, c’est fait. D’après le décompte du site, à 8h26 ce mardi, on était 9 000 à l’avoir fait. Avec mes 8999 comparses, on souhaite bon courage aux autres. On peut cependant comprendre les initiateurs du système, qui derrière ces multiples barrières et étapes, ont un intérêt légitime : éviter les fraudes et assurer la sincérité de la consultation.

Mais je vous le disais : exprimer son opinion est parfois un combat.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

09 Mai

Primaire à droite et publication des parrainages : une transparence relative

Cette semaine la caravane des primaires à droite reprend dans la région. Après une pause d’une semaine et le tir groupé « NKM-Copé » (les 25 et 27 avril), François Fillon sera dans la ville Rose le 12 mai prochain. Mais une actualité « parisienne » alimente les conversations de certains cadres et de militants de la fédération LR31. Jean-François Copé vient d’annoncer qu’il dispose de parrainages pour se lancer dans la course. La liste est déposée auprès de la Haute Autorité des Primaires.

Quels noms se trouve sur la liste ? Laurent Arribagé a confié à des élus et cadres du parti qu’elle serait prête à donner son parrainage. Selon une source, cet affichage (jugé trop ostentatoire) aurait d’ailleurs agacé Jean-Luc Moudenc et « indisposé » des soutiens sarkozystes. Pas évident dans une fédération très « pro-sarko ».

Au delà du cas de Laurence Arribagé et des soutiens de Jean-François Copé, comment va se dérouler la publication des parrainages ?

Réponse par la principale intéressée : la présidente de la Haute Autorité des Primaires. Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, Anne Levade précise :

Aucune liste de soutiens d’aucun candidat à la candidature ne sera diffusée par la Haute Autorité avant le 21 septembre, date de publication de la liste des candidats. A cette date, nous rendrons publique une liste de 250 élus tirés au sort parmi lesquels 20 parlementaires pour chaque candidat.

Cette semi-transparence (une publication partielle suite à un tirage à sort) est pour le moins surprenante. Pourquoi ne pas prévoir une publication intégrale et exhaustive des parrainages ? Un vrai soutien ce n’est pas simplement une signature au bas d’un document à en-tête « Les Républicains« . Un vrai soutien est censé battre les estrades médiatiques et militantes. La confidentialité et la discrétion ne sont pas compatible avec une (authentique) campagne électorale. Même s’il s’agit d’une campagne (à taille réduite) tournée vers le « peuple » des sympathisants et militants.

Cette demi-publicité ne se justifie même pas par un gage de liberté. Dans une fédération pro-Juppé, on pourrait comprendre qu’il est difficile de s’afficher quand on est un sarkozyste. Mais la Haute Autorité prévoit un tirage au sort. A moins de piper les dès, aucun nom n’est à l’abri d’une divulgation.

L’argument des économies de papier et de la préservation des forêts ne sont pas non plus recevables.

« LR » ne roule pas sur l’or et compte le moindre de ses euros. Mais, à l’époque de la politique 2.0, une simple mise en ligne suffit pour informer toute la planète média et l’ensemble de militants-sympathisants.

Faute d’explication rationnelle, il reste un seul constat à formuler : étrange.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Un deuxième député PS refuse de voter la loi El-Khomri

Semaine décisive pour la loi El-Khomri. Les débats reprennent ce lundi 9 mai, à 16 heures et un vote doit intervenir jeudi. Les députés de la Grande Région remontent sur Paris et un deuxième parlementaire socialiste annonce qu’il votera contre le projet du gouvernement. Après le gersois Philippe Martin la semaine dernière, c’est au tour de l’Audois Jean-Claude Perez.

Assemblée Nationale - Paris

Assemblée Nationale -Paris

Le brouillard est épais. Mais l’écueil est clairement identifié. Le gouvernement ignore si la loi El-Khomri pourra être votée. En revanche, Manuel Valls sait parfaitement ce qui bloque et menace d’engloutir la réforme du travail. Il s’agit de l’article 2 sur les accords d’entreprise. Aubrystes et Frondeurs refusent catégoriquement d’entériner ce nouveau dispositif. Jean-Claude Perez est (comme Philippe Martin) un fabiusien. Néanmoins, il partage le point de vue de la gauche du PS : « Depuis la semaine dernière, je me suis aperçu (ndrl : après le passage en commission des affaires sociales) de deux points durs : la période de licenciement de 6 mois et la hiérarchie des normes ». 

La hiérarchie des normes, c’est précisément le sulfureux article 2 et les accords d’entreprise. Le projet de loi prévoit que les accords concernant l’organisation du travail seront négociés au niveau de chaque entreprise (en relation directe avec le patron) et non plus au niveau des branches (dans lesquelles les syndicats sont plus présents et plus influents).

A l’image de Philippe Martin, Jean-Claude Perez insiste : « Je me suis décidé tout seul, comme un grand et je n’ai besoin de personne. Je ne suis pas un frondeur. J’ai voté 97% des projets de loi ».

Frondeur ou non, l’arithmétique a ses lois. Une (nouvelle) voix de moins c’est une adoption qui devient de plus en plus improbable.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Nom de la Région : « Notre souci, c’est la sincérité de la consultation » selon Gérard Onesta

La consultation, c’est maintenant. Du 9 mai au 10 juin, les habitants de la région vont pouvoir choisir le nom de la nouvelle région. Avec des bulletins « papiers » et sur le web, les « électeurs » vont pouvoir départager les 5 noms en compétition. Le président du bureau de l’assemblée régionale précise le mode d’emploi mais surtout il revient sur les questions qui fâchent. Gérard Onesta répond aux critiques sur le côté « usine à gaz » du vote et sur la place dans le dispositif de la presse de la famille Baylet. Interview.

Gérard Onesta, président du Bureau de l'Assemblée Régionale " Photo AFP

Gérard Onesta, président du Bureau de l’Assemblée Régionale  » Photo AFP

Le Blog Politique. La consultation sur le nouveau nom de la nouvelle Grande Région débute aujourd’hui. Qui peut voter ?

Gérard Onesta. Toute personne de plus de 15 ans habitant notre région ou déclarant y avoir des attaches. Autrement dit, tous les jeunes de plus 15 ans plus les électeurs inscris sur les listes électorales plus tous ce que nous appelons les visiteurs, cela va de l’ingénieur allemand d’Airbus jusqu’à l’Africain qui trime durement sur le port de Sète plus la diaspora c’est-à-dire les personnes qui ont quitté la région mais qui conservent des attaches familiales ou affectives.

Le Blog Politique. Que répondez-vous aux critiques sur le côté « usine à gaz » de la procédure de vote ? Il y a une part une part de vérité ou c’est un procès d’intention ?

Gérard Onesta. C’est la formule qu’employait la droite au départ. Ce serait simple si on avait prévu aucune contrainte pour assurer la sincérité du vote et si tout le monde pouvait cliquer 400 fois. C’est complexe mais c’est le seul moyen pour être serein. Ce n’est pas quand même pas très compliqué. Pour le vote papier, il suffit de classer les noms de 1 à 5 en cochant des cases et ensuite de mettre dans une enveloppe sans affranchir. Un numéro de  téléphone est demandé pour vérifier qu’une même personne ne vote pas 40 fois, c’est tout. Sur internet, il suffit de remplir un formulaire en indiquant son nom, son prénom, son département d’origine et son numéro de téléphone puis on reçoit un mail de confirmation afin d’être certain que la personne qui s’est inscrite est bien à l’origine du mail. Quelqu’un peut connaître votre adresse mail et l’utiliser. Une fois cette étape passée, je reçois un sms avoir un code pour  valider. Le but est d’éviter qu’une personne utilise 50 portables ou 50 adresses IP.

Le Blog Politique. L’addition des étapes (mail de validation, Sms…) ne va-t-elle pas dissuader les gens de voter ?

Gérard Onesta. Nous préférons moins de votes à un vote qui n’est pas sincère. On veut une vraie consultation citoyenne. Si on voulait faire tourner le compteur, on ne demandait rien et une personne pouvait cliquer 100 fois. Pour le téléphone, il faut un numéro à 10 chiffres, un numéro français. Quand j’entends parler de vote réalisés depuis Barcelone… 4 millions de personnes peuvent essayer de voter, cela ne fera pas 1 suffrage (NDLR : les organisateurs « craignent » une forte mobilisation du vote catalan des deux côtés des Pyrénées).

Le Blog PolitiqueL’opposition vous accuse de faire un cadeau déguisé à Jean-Michel Baylet en achetant de l’espace publicitaire et en insérant des bulletins de vote dans les journaux du ministre de François Hollande. Que répondez-vous à cette accusation ?

Gérard Onesta. Notre souci a été d’éviter une fracture numérique. 90% des habitants de la région sont connectés et disposent d’un ordinateur ou d’une tablette mais on n’a pas voulu laisser de côté 10% de la population. Le seul moyen est de prévoir un support papier. Le premier vecteur de distribution ne sera pas la presse de Jean-Michel Baylet mais le journal de la région. Il est distribué dans toutes les boites à lettres. Cela va au-delà de la Dépêche du Midi, de Midi Libre, de l’Indépendant réunis. Et pour les journaux de la presse, nous avons un partenariat avec tous les journaux qui l’ont demandé et parmi les journaux il y a effectivement la presse de Jean-Michel Baylet. On ne va pas exclure un vecteur qui est difficilement contournable uniquement pour éviter une critique.

Le Blog Politique. Combien de votants espérez-vous ? A partir de quel seuil estimez-vous que ce sera un succès ou au contraire un échec ?

Gérard Onesta. A 100 000, c’est un vrai sondage. Au delà de 500 000, c’est un triomphe. Mais, notre premier souci, c’est la sincérité de la consultation. On ne cherche pas uniquement à faire tourner le compteur.

Le Blog Politique. Le vote sur internet ou sur papier, sera-il définitif ? Le gouvernement ou le Conseil d’Etat (qui doit être obligatoirement consulté) peuvent-ils passent outre votre consultation ?

Gérard Onesta. C’est une autre inconnue. Si peu de gens votent, n’importe quel scribouillard du Conseil d’Etat pourra s’asseoir sur la consultation et choisir en dehors de la liste des 5 noms. En revanche, si la consultation est massive qui osera passer outre à Paris ? Si je ne veux pas laisser le choix à d’autres, c’est à moi de choisir.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

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