08 Juin

Bruno Le Maire : « Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy a de l’avance mais je n’ai pas de retard »

C’est le troisième homme de la primaire. Dans les sondages, Bruno Le Maire est dans le « tiercé » de tête, derrière Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Secrétaire d’Etat a 39 ans, ministre à 40 ans, Bruno Le Maire passe un cap et se lance dans la course à la présidentielle.

En moins de 10 ans, l’énarque-agrégé de lettres est passé des couloirs de la diplomatie aux coulisses de Matignon et du statut de conseiller du Prince à l’arène politique. Le député de l’Eure est jeudi 9 juin à Toulouse. Ce sera son 376 déplacements. Bruno Le Maire s’exprime sur la primaire, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, son réformisme et les blocages qui grippent le pays. Interview.

Bruno Le Maire, député de l'Eure et candidat à la primaire de la droite et du centre Photo MaxPPP

Bruno Le Maire, député de l’Eure et candidat à la primaire de la droite et du centre Photo MaxPPP

Le Blog Politique -Vous venez de remporter le prix de l’humour politique pour votre phrase « mon intelligence est un obstacle ». Jacques Chirac qualifiait d’Alain Juppé de « meilleur d’entre nous ». Comme le maire de Bordeaux, vous êtes passé par les grandes écoles de la République. Il y a du Juppé en Bruno Le Maire ?

Bruno Le Maire. Chaque responsable politique a sa propre histoire, son propre parcours. Ce n’est pas parce que nous avons fait les mêmes écoles que nous portons les mêmes idées. J’ai démissionné de la fonction publique, je ne cumule pas les mandats et je n’ai jamais gouverné aux destinées de ce pays. C’est ma différence.

Le Blog Politique-Dans les sondages, vous êtes le troisième homme de la primaire. C’est une bonne surprise ou un résultat que vous analysez froidement et qui vous donne envie d’aller plus haut ?

Bruno Le Maire. L’objectif n’est pas d’être le troisième homme mais de gagner la primaire. Pour cela, le seul sondage qui compte, c’est celui des 20 et 27 novembre prochains. Ce que je ressens sur le terrain, c’est que les Français veulent que les choses changent et qu’ils sont prêts à faire le choix du renouveau. Prêt à renouveler la classe politique, prêt à refonder le dialogue social.

Les français veulent que les choses changent

Le Blog Politique- L’organisation de la primaire va, en partie, conditionner les résultats. Quels sont les points qui vous semblent décisifs : choix implantation des bureaux de vote, organisation des débats dans les fédérations départementales… ?

Bruno Le Maire. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Ce qui est décisif c’est d’effacer le souvenir honteux de l’élection interne de 2012 en s’assurant que l’élection de notre candidat soit incontestable et incontestée. Cela nécessite une organisation transparente et équitable pour tous les candidats. J’ai toute confiance en Thierry Solère, qui coordonne cette primaire et notamment l’implantation des 10 000 bureaux de vote, pour réussir ce défi.

Effacer le souvenir honteux de l’élection interne de 2012

Le Blog Politique-Vous êtes confiant dans la qualité et la sincérité de la compétition ? La lutte ne va pas trop laisser de traces ?

Bruno Le Maire. Ce n’est pas une question de confiance mais de nécessité : nous n’avons pas le choix. Après le désastre du quinquennat Hollande et le pitoyable spectacle de l’UMP en 2012, notre famille politique a le devoir de rester unie. Je compte sur le sens des responsabilités de chacun.

Le Blog Politique-Nicolas Sarkozy a-t-il une longueur d’avance sur ses concurrents parce qu’il est le président de LR ?

Bruno Le Maire. J’ai effectué 375 déplacements depuis janvier 2013 pour aller à la rencontre des Français et échanger avec eux. J’ai tissé depuis quatre ans un tissu solide d’élus locaux et nationaux qui me soutiennent avec loyauté. Avec mon équipe nous pouvons compter sur des milliers de bénévoles, de jeunes et de donateurs qui partout en France croient au renouveau politique que je porte. Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy a une longueur d’avance, mais je n’ai pas pris de retard.

Le Blog Politique-La primaire se marque à droite pour séduire militants et sympathisants. Cette « droitisation » est-elle un handicap car il faudra ensuite parler à l’ensemble des français ?

Bruno Le Maire. Je m’emploie depuis plusieurs années à défendre avec constance des idées et des valeurs qui sont les miennes et auxquelles je suis profondément attaché. Il n’a jamais été question de déroger à celles-ci. Je veux être élu sur un programme et ne ferai pas de compromis par opportunisme.

Le Blog Politique-François Hollande et Manuel Valls battent des records d’impopularité. C’est gagné pour la droite en 2017 ?

Bruno Le Maire. Rien n’est jamais gagné. La droite ne doit pas l’emporter par dépit ou par revanche mais parce que le projet qu’elle porte insuffle le renouveau capable de redresser la France et de redonner confiance à tous nos compatriotes. Il est de notre devoir de faire preuve d’audace et de renouveler nos pratiques politiques comme je le demande depuis maintenant plusieurs années : fin définitive du cumul des mandats, limitation à 3 mandats parlementaires successifs, réduction du nombre de parlementaires et d’élus régionaux, et démission de la fonction publique pour les hauts fonctionnaires élus. Je me bats contre les pratiques dépassées, les postures partisanes et les discours incantatoires qui ne trompent plus personne. En 2017, les Français doivent avoir le choix d’une nouvelle offre qu’ils attendent depuis si longtemps.

La droite ne doit pas l’emporter par dépit ou par revanche

Le Blog Politique-Vous avez annoncé que vous ne serez pas le premier ministre du prochain président de la République. Pourquoi ? Matignon est un « cadeau empoisonné » ?

Bruno Le Maire. Je n’ai qu’un seul objectif : gagner la primaire pour devenir le prochain Président de la République Française et réformer le pays. C’est le seul message qui vaille et notre électorat n’en peut plus des manœuvres d’appareil et des parcours sinueux. Il faut offrir un choix clair aux Français pas un plan de carrière.

Le Blog Politique-Dans la galerie des présidents de la Ve République, du Général jusqu’à François Hollande lequel est, selon vous, le meilleur et le pire ?

Bruno Le Maire. Nous devons nous tourner vers l’avenir pour écrire une nouvelle page de l’Histoire de France. Néanmoins je garde une admiration toute particulière pour le Général de Gaulle, et je pense que François Hollande a abaissé la France comme jamais sous la Ve République.

Une admiration particulière pour le Général de Gaulle

Le Blog Politique-Vous venez dans le Sud-Ouest au milieu des grèves de trains et des blocages anti-El Khomri. C’est le côté « gaulois » d’un peuple qui résiste toujours et encore aux réformes ?

Bruno Le Maire. Ce n’est pas la France qui résiste. C’est une minorité qui se dit représentative mais qui en réalité ne représente qu’elle-même et qu’une idéologie totalement obsolète. L’idée selon laquelle le pays serait difficilement réformable ne me semble pas juste. La réalité est que nous nous y prenons mal depuis plusieurs décennies, en refusant d’être clairs sur nos projets et en faisant une fois au pouvoir l’inverse de ce qui a été annoncé en campagne. Or, le rôle du chef de l’État est de respecter la majorité et d’appliquer son contrat de mandat conclu avec le peuple français. La France n’est pas plus difficilement réformable que d’autres pays en Europe. Dans tous les pays européens, quand on porte des changements profonds, comme en Allemagne ou en Italie, cela crée des résistances et des réactions. C’est bien normal, nous sommes en démocratie. Ce qui pose problème en France c’est que nous cédons aux minorités contre la majorité depuis trente ans. Il est temps que la majorité soit respectée.

En France nous cédons aux minorités contre la majorité depuis trente ans

Le Blog Politique-Vous faites une visite à Toulouse. Quels sont vos soutiens en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon ?

Bruno Le Maire. J’ai l’honneur d’être soutenu par des élus qui font un travail remarquable et sans qui rien ne serait possible. La liste complète des parrainages que j’ai recueillis est disponible sur mon site Internet.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Présidence UDI31 – Jean-Jacques Bolzan « je veux une nouvelle élection »

La menace planait. Elle est devenue réalité. Jean-Jacques Bolzan a déposé, ce mercredi 8 juin, un recours devant les instances nationales de son parti. Un recours qui vise l’élection du sénateur Médevielle à la présidence départementale de l’UDI31. Le scrutin s’est déroulé dans une ambiance délétère. A peine les résultats proclamés, Jean-Jacques Bolzan a refusé de prendre acte du vote.

Le maire adjoint de Toulouse porte le conflit devant la Commission Nationale d’Arbitrage et de Transparence (CNAT) de l’UDI. Jean-Jacques Bolzan précise ses griefs et annonce clairement son objectif : « pas d’arrangement sur un coin de table mais une nouvelle élection ».  Interview.

Jean-Jacques Bolzan, maire adjoint UDI de Toulouse et conseiller régional

Jean-Jacques Bolzan, maire adjoint UDI de Toulouse et conseiller régional

Le Blog Politique. Pourquoi avez-vous déposé un recours devant les instances nationales de l’UDI ?

Jean-Jacques Bolzan. L’organisation du scrutin était floue. Il y avait des bulletins et des enveloppes pour les trois scrutins qui se déroulaient : l’élection de la présidence, de la liste départementale et de la liste nationale. On ne s’y retrouvait pas. Moi même j’ai eu du mal à voter. Résultat certains de mes bulletins ont été invalidés uniquement parce que certains de mes électeurs se sont trompés d’enveloppe. Et puis il y a eu une vague d’adhérents qu’il a fallu guider pour qu’ils trouvent le lieu du vote 22 allée de Barcelone, qui ne me connaissaient pas, qui ne connaissaient pas Pierre Médevielle (ndlr : le sénateur de Haute-Garonne et vainqueur du scrutin) et que personne n’a jamais vu. Une vague d’adhérents menée par le président d’une de nos composantes. Il y a deux ans, lors d’un vote au sein d’Alliance Centriste, on a vu débarquer un bus entier d’adhérents sortis de nulle part. C’est le même genre de manoeuvre que s’est reproduite. Je ne peux pas approuver ce genre de méthode.

Le Blog Politique. Que pointez-vous dans votre recours ?

Jean-Jacques Bolzan. Il y a une liste de personnes qui auraient pu voter et qui n’étaient pas sur le fichier. Je me demande pourquoi ? Je demande à la CNAT de se pencher sur cette question et de m’apporter une réponse. Attention, je ne stigmatise absolument personne. C’est juste une question pratique mais je demande si des personnes peuvent voter sur la base de titres de séjours. Je demande également une vérification des paiements des cotisations : sont-elles à jour et comment ont elles été réglés ? cartes bleues ? en liquide ?

Le Blog Politique. Vos adversaires parlent de propos racistes tenus contre des adhérents d’origine africaine. Que répondez-vous à cette accusation ? 

Jean-Jacques Bolzan. Je démens catégoriquement. Pas du tout. Je suis attaché aux valeurs humanistes et de tolérance de l’UDI. J’aimerai d’ailleurs que tout le monde les respecte et que cessent des pressions inadmissibles. Je n’ai pas tenu de propos racistes. Je suis formel et choqué que l’on colporte de tels ragots indignes.

Le Blog Politique. Vous avez conscience que votre querelle publique avec Pierre Médevielle peut nuire à l’image de votre mouvement ?

Jean-Jacques Bolzan. J’ai proposé à Pierre Médevielle de travailler ensemble. Quand je vois les résultats et que nous sommes « fifty-fifty »  je me dis que l’on aurait pu s’épargner tout cela. Il y a moins de 15 voix d’écart entre nous deux. On aurait pu s’entendre. Mais c’est allé trop loin. Ce sont des méthodes d’un autre temps et il y a des limites à ne pas franchir. Ils attaquent et dénigrent Les Républicains et le Capitole (ndlr : Jean-Luc Moudenc)

Le Blog Politique. Vos adversaires vous accusent  d’être piloté par Jean-Luc Moudenc. Que répondez-vous ?

Jean-Jacques Bolzan. Jean-Luc Moudenc n’a rien à voir dans cette affaire. J’ai pris ma décision moi-même à la différence de Pierre Médevielle qui a été influencé par Alain Châtillon (ndlr sénateur de la Haute-Garonne). J’ai pris la décision tout seul d’être candidat à la présidence de l’UDI quand j’ai vu les manigances au sein de l’UDI 31. J’ai souhaité porter un projet fédérateur afin de retrouver les fondamentaux de la proximité en remettant le parti au travail. C’est tout.

Le Blog Politique. Vous pointez l’influence d’Alain Châtillon. Pourquoi, selon vous, le sénateur de Revel s’implique autant dans les affaires de l’UDI 31 ?

Jean-Jacques Bolzan. Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Vous avez qu’à lui poser la question.

Le Blog Politique. Maire adjoint de Toulouse en charge du commerce, conseiller régional, président régional du Parti Radical. Cela fait beaucoup. Pourquoi vouloir rajouter la présidence de l’UDI 31 ?

Jean-Jacques Bolzan. Ce n’est pas cumuler pour cumuler. Je suis attaché à l’UDI et c’est pour dynamiser et transformer en machine de guerre l’UDI. J’ai un vrai projet pour les cadres et les militants.

Le Blog Politique. Vous avez eu Pierre Médevielle au téléphone depuis le « clash » de l’élection ? Vous êtes prêt à lui tendre la main ?

Jean-Jacques Bolzan. Non je n’ai pas de nouvelle. Encore une fois j’étais prêt à travailler avec lui. Mais maintenant je veux que l’élection soit refaite. Avec tout ce qui s’est passé, il n’y aura pas d’arrangement au coin d’une table.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

07 Juin

Législatives 2017 : les Républicains ont investi leurs candidats en Haute-Garonne

La Commission Nationale des Investitures (CNI) des Les Républicains vient ce mardi soir d’attribuer les investitures en Haute-Garonne pour les législatives 2017. LR ne compte pour l’instant qu’une seule députée en Haute-Garonne, Laurence Arribagé, qui est aussi la présidente des Républicains 31.

La liste comporte de nombreux élus locaux (5 sur 9) dont 3 du Capitole (Laurence Arribagé, François Chollet, Bertrand Serp). Elle est également composée de nouvelles personnalités (Nicole Doro, Françoise Borret). A noter le respect d’une parité. La moitié des circonscriptions est réservée à des femmes.

Les désignations seront officialisées en décembre prochain. Suite à un accord entre tous les candidats à la primaire, un compromis a été trouvé. Nicolas Sarkozy souhaitait que les investitures soient attribuées avant l’été. C’est fait avec la décision de la CNI. Mais Alain Juppé voulait que les candidatures interviennent après les primaires. C’est ce qui va se produire avec une officialisation programmée en décembre 2016.

En cas de victoire du maire de Bordeaux à la primaire, cette dernière étape pourrait être chose qu’une simple formalité. C’est encore plus clair du côté du troisième homme de la primaire, Bruno Le Maire. L’entourage de l’ancien ministre déclare : « le gagnant de la primaire fera ce qu’il veut des investitures« .

François Fillon est sur la même ligne. L’ancien premier ministre précise  » Cela n’engage que ceux qui sont désignés. Le vainqueur de la primaire aura son mot à dire ».

Précision absolument pas inutile. Dans le casting de la Haute-Garonne on trouve des copeistes (Laurence Arribagé), des juppéistes (François Chollet), des Le Mairiens (Damien Laborde, Arnaud Laffont), des sarkozystes (Xavier Spanghero). Manque juste à l’appel des fillonistes. Mais ils n’ont pas présenté de candidats.

UMP righ-wing opposition party member of parliament, Laurence Arribage (L) and current UMP President, and former French President Nicolas Sarkozy attend a commemoration ceremony for the victims of French jihadist gunman Mohamed Merah, in Toulouse on March 19, 2015. Merah shot dead three soldiers in southern France in 2012 before killing three students and a teacher at a Jewish school more than a week later. AFP PHOTO / REMY GABALDA / AFP PHOTO / REMY GABALDA

Laurence Arribagé avec Nicolas Sarkozy, président des Républicains (Photo : AFP)

Les investitures accordées par Paris sont donc les suivantes :

  • 1ère circonscription : François CHOLLET (Adjoint à la mairie de Toulouse, Vice-président Toulouse Métropole) 
  • 2ème circonscription : Christine GENNARO-SAINT (conseillère municipale de L’Union)
  • 3ème circonscription : Laurence ARRIBAGÉ (députée sortante-maire adjointe)
  • 4ème circonscription : Bertrand SERP (vice-président Toulouse Métropole)
  • 5ème circonscription : Xavier SPANGHERO (chef d’entreprise, délégué de circonscription)
  • 6ème circonscription : Damien LABORDE (chef d’entreprise, conseiller communautaire)
  • 7ème circonscription : Françoise BORRET (dirigeant d’entreprise)
  • 8ème circonscription : Nicole DORO (cadre territorial)
  • 9ème circonscription : réservée à l’UDI (femme)
  • 10ème circonscription : Arnaud LAFON (maire de Castanet-Tolosan)

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives 2017- Les Investitures Les Républicains dans l’Hérault

La Commission Nationale d’Investiture de Les Républicains vient d’attribuer les investitures dans les 9 circonscriptions de l’Hérault :

1ère circonscription : Christine Darrigade.

2eme circonscription : Nancy Canaud (conseillère municipale Montpellier)

3eme circonscription : Catherine Darde (1er vice-présidente de Métropole Montpellier Méditerranée)

4eme circonscription : Laurence Cristol (conseillère départementale)

5eme circonscription : Catherine Rouille (chef d’entreprise)

6eme circonscription : Elie Aboud (député sortant)

7eme circonscription : Gilles d’Ettore (maire d’Agde)

8eme circonscription : Arnaud Julien (secrétaire départemental LR)

9eme circonscription : Stephan Rossignol (conseiller régional et maire de la Grande Motte)

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Juin

Contestation de l’élection du sénateur Médevielle à la présidence de l’UDI 31

Le sénateur de la Haute-Garone et maire de Boulogne-sur-Gesse, Pierre Médevielle vient d’être élu, ce lundi 6 juin, président de l’UDI31. Son adversaire, le maire adjoint de Toulouse et conseiller régional, Jean-Jacques Bolzan a été battu. Selon nos informations, le résultat du scrutin est contesté et un recours se dessine.

Pierre Medevielle

Pierre Medevielle

215 votants ont participé au scrutin sur les 373 adhérents inscrits dans les fichiers. La majorité était à 110 voix. Selon les sources, la victoire du sénateur de la Haute-Garonne est acquise entre 7 et 15 voix d’écart entre les deux concurrents.

Pierre Médevielle bénéficiait du soutien de son collègue au Sénat, Alain Châtillon.

Jean-Jacques Bolzan conteste le vote et refuse de prendre acte du scrutin.

Le score est très serré. Un recours se dessine. Une dizaine de voix d’étudiants (disposant de titres de séjours) est au centre des réclamations.

Une fois les résultats proclamés, le vainqueur a donné des gages de consensus. Dans un rapide discours, Pierre Médevielle a annoncé qu’il est prêt à travailler avec tous les radicaux. Visiblement, cet appel se heurte à une résistance du vaincu. Une résistance qui pourrait bien prendre une tournure contentieuse (avec une saisine des instances arbitrales de l’UDI ou des tribunaux) dans les prochains jours.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Conseil Régional – Joseph Francis (UDI) : « On patauge et on gère sans vision »

Personnalité économique et figure (nationale) de l’UDI. Joseph Francis revendique son statut de chef d’entreprise et il est un proche du président des centristes, Jean-Christophe Lagarde. Synthèse de ce parcours professionnel et de son profil personnel, le conseiller régional de l’Hérault a rédigé le programme économique de l’UDI. Un programme qui sera présenté aux instances nationales du parti  le 26 juin prochain.

Joseph Francis a été un adversaire résolu de Dominique Reynié pendant la campagne des régionales. Après l’élection de décembre dernier, le nouvel élu  a refusé de siéger dans le groupe du politologue parisien. Le conseiller régional revient sur le départ forcé de Dominique Reynié. Au lendemain de l’élection de son successeur, Joseph Francis évoque le nouveau chapitre qui s’ouvre pour la droite et le centre en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. Il livre également ses impressions sur le début de la présidence de Carole Delga. Interview.

Joseph Francis, conseiller régional , membre de l'UDI

Joseph Francis, conseiller régional , membre de l’UDI Photo : France3Languedoc

Le Blog Politique : Comment jugez-vous le début du mandat du nouveau conseil régional ? De votre point de vue, les premiers pas de la fusion vont-ils dans le bon sens ?

Joseph Francis. Lors de la précédente assemblée plénière, Carole Delga a eu la gentillesse de me donner la parole alors que je suis non-inscrit. J’ai eu l’occasion de dire que la région ne manque pas d’intelligence analytique. Mais il manque une intelligence intuitive. Il n’y a pas d’objectif et de vision. Nous allons dépenser tout au long de ce mandat des milliards d’euros et il manque une vision. Sur nos compétence obligatoire, toute ce qu’il faut faire c’est trouver un bon architecte pour construire un lycée ou décider le bon endroit pour construire. Mais c’est le développement économique et la formation professionnelle qui sont nos compétences majeures et là rien de nouveau. Juste un peu de saupoudrage. On ne s’interroge pas sur l’efficacité de nos financements. On ne sait pas si une formation est plus performante qu’une autre. L’efficacité d’un CFA (ndlr Centre des Formations des Apprentis) c’est savoir si un apprenti a trouvé du travail. Cette question n’est pas posée. Si dans cinq ans, à la fin du mandat régional, le chômage diminue se sera en raison de la croissance économique et s’il augmente rien ne sera fait pour l’arrêter. La région est une institution inodore, incolore et sans saveur.

Le Blog Politique : Des fonctionnaires régionaux, surtout à Toulouse, inquiets et épuisés par des déplacements perpétuels, des doublons entre Toulouse et Montpellier. La fusion des deux ex-régions suscite un vrai malaise. Vous partagez ce sentiment ou c’est juste une impression ?

Joseph Francis. Rien n’est prêt. il n’y a strictement rien de prêt. On patauge et on gère le quotidien sans aucune vision. D’ailleurs ce n’est pas un fusion mais une fusion-absorption. C’est Midi-Pyrénées qui absorbe le Languedoc-Roussillon. Dans ma vie professionnelle, j’ai connu des fusions-absorptions. Il y avait toujours des projets derrière. Une fusion-absorption ça se prépare. Au conseil régional, c’est de l’immaturité. Tout est improvisé.

Le Blog Politique : Vous êtes non-inscrit car vous avez refusé de siéger aux côtés de Dominique Reynié. Qu’elle est votre réaction face à son départ forcé ? Un soulagement ? Une satisfaction ?

Joseph Francis. Le départ de Dominique Reynié est un non événement. Son arrivée comme son départ sont des épiphénomènes. J’ai observé que la tête de liste aux régionale (ndlr Dominique Reynié) prenait de décisions infondées et souvent seul. Une tête de liste qui a bafoué les accords électoraux avec l’UDI. Je ne pouvais pas accepter de siéger à ses côtes. Cela m’a donné la liberté de rester fidèle aux valeurs de l’UDI.

Le Blog Politique. Vous avez demandé une intégration dans l’ancien groupe de Dominique Reynié. Vous êtes confiant ? 

Joseph Francis. J’ai lu dans la presse que Christophe Rivenq (ndlr nouveau président du groupe UDI-LR) estime que j’ai 90% de chance d’être intégré. Au moment de l’élection de Dominique Reynié, il était normal que l’on fasse un groupe UDI indépendant mais mes collègues UDI ne l’ont pas souhaité. Il serait normal que je retrouve le groupe LR-UDI.

Le Blog Politique. Dimanche 4 juin, le successeur de Dominique Reynié a été élu. Il s’agit de Christophe Rivenq. L’élection s’est réduite à une candidature unique suite à des pressions extérieures au groupe et à l’abandon d’Elisabeth Pouchelon. C’est un nouveau dérapage ? 

Joseph Francis. Je suis quelqu’un de pragmatique. Je ne peux pas dire grand chose. Je n’étais pas présent et je suis donc incapable de juger. J’ai l’impression que l’élection s’est déroulée de manière normale et naturelle. J’attends de connaître Christophe Rivenq et de travailler dans son groupe pour avoir une idée.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Consultation sur le nom de la région : mobilisation assez faible, Occitanie en tête

vote-region

A 5 jours de la fin de la consultation sur le nom de la région (clotûre vendredi 10 juin à minuit), les chiffres communiqués par le Conseil Régional montrent que la mobilisation pour nommer notre nouvelle grande région est finalement assez faible au regard du corps électoral (les habitants de la région de + de 15 ans, y compris les personnes de nationalité étrangère et la diaspora de la région habitant ailleurs en France mais pas à l’étranger, soit plusieurs millions de personnes concernées) : selon la région, 131 000 personnes s’étaient exprimées sur le site internet dédié ce lundi et 40.000 l’avaient fait avec le bulletin papier pré-oblitéré publié dans la presse régionale. Soit un total de 171 000 votants à 5 jours de la fin de la consultation. Selon nos informations, c’est le nom Occitanie qui serait en tête du choix des habitants.

En dessous des espoirs des initiateurs du projet

Si les habitants se mobilisent en proportion des semaines précédentes, on devrait finir le vote vendredi autour de 200 000 avis, peut-être un peu moins si on élimine les doublons, ceux qui auront voté deux fois par internet et par papier.

Gérard Onesta, le président du bureau de l’assemblée, qui organisait la consultation, avait indiqué au début du vote que « à 100 000, c’est un vrai sondage. Au delà de 500 000, c’est un triomphe« . On n’est pas dans le triomphe, toujours un peu dans le sondage ! Le nom de la région ne semble pas avoir mobilisé des foules immenses.

Occitanie en tête…

C’est mathématique, plus il y a de votants, moins le poids des lobbys est important. L’adoption de la méthode Condorcet de classement des propositions de 1 à 5 plutôt que de choix d’un seul nom allait déjà dans le sens d’éviter qu’une faible proportion de la population de la région, fortement mobilisée, ne décide pour tous les autres.

Or, le nombre de votants restant assez faible, la proportion des lobbys (parlons clair : les Catalans et les Occitanistes) risque d’être disproportionnée ! 

D’ailleurs, d’après nos informations, c’est le nom « Occitanie » qui était ce lundi en tête des préférences faites par les internautes et sur papier.

Des difficultés techniques

On l’a déjà évoqué ici, pour des raisons de sécurité que l’on peut comprendre, la procédure de vote sur internet est complexe. Vérification d’identité, adresse mail, code par sms… Certains ont même évoqué sur les réseaux sociaux avoir renoncé pour ne pas livrer des données personnelles au prestataire de services de la région.

D’autres ont reculé devant l’obstacle. D’autant que certains consignes techniques sur le site dédié n’étaient pas toujours très claires. Cliquer, faire glisser… Combien d’internautes ne seront pas allés au bout de la consultation, découragés par la complexité du vote où il faut classer les 5 noms proposés par ordre de préférence.

La décision des élus le 24 juin mais…

Ne l’oublions pas, cette consultation n’a pas valeur de scrutin. Ce sont les élus régionaux, qui, en assemblée plénière le 24 juin prochain, adopteront un nouveau nom pour la région. Et rien ne dit qu’ils suivront les propositions des habitants. D’autant qu’en dernier ressort, c’est le gouvernement et le Conseil d’Etat qui valideront (ou pas) ce nouveau nom.

Occitanie, s’il s’avère que c’est le choix final, pourrait se heurter aux préceptes édictés à ce sujet par Matignon : des noms qui s’inspirent de faits historiques, de la géographie, oui. Mais qui aurait un quelconque aspect identitaire : pas question ! 

De plus, Occitanie n’est sans doute pas le nom auquel les habitants peuvent s’identifier et facilement localisable par les touristes ou les investisseurs étrangers.

Cependant, avec 500 000 ou même un million de votants, le poids de la consultation aurait été énorme et difficile à contourner. Comment les élus régionaux et l’Etat aurait-il pu passer outre l’avis des habitants ? Mais avec 200 000  votants, soit 1 habitant sur 30, cette consultation peut être vite rangée sur une étagère, au rayon « sympa, mais pas représentative » ! Surtout si le choix final ne plait pas à Paris !

Fabrice Valéry (@fabvalery)

05 Juin

Conseil Régional : Christophe Rivenq élu (face à lui même) président du groupe de la droite et du centre

Aucun suspens et une « vraie-fausse » élection. Christophe Rivenq vient d’être d’élu, ce dimanche 5 juin, président du groupe de la droite et du centre au conseil régional. La compétition était limitée à…une candidature. Celle de Christophe Rivenq.

Depuis le départ, les prétendants ne se bousculent pas. La succession de Dominique Reynié à la présidence du groupe n’a pas déchainé les vocations. Mais l‘histoire se termine avec un face à face, « Rivenq-Rivenq ». La seule et unique concurrente du candidat soutenu par le maire de Toulouse (Elisabeth Pouchelon) a retiré sa candidature.

Christophe Rivenq, conseiller régional LRMP

Christophe Rivenq, conseiller régional LRMP

Après l’annulation de l’élection de Dominique Reynié, la désignation d’un nouveau président de groupe n’a pas déclenché des envies de succession. Les candidats étaient peu nombreux. Beaucoup d’élus régionaux cumulent  avec un mandat municipal (Sacha Briand, Jean-Jacques Bolzan, Vincent Terail Novès, Gérard Trémège…) et ne veulent pas charger une « barque » déjà bien pleine. D’autres  expérimentent la lourdeur d’un mandat régional qui suppose de multiplier les kilomètres sur la Grande Région. Enfin, des élus ne voient pas tout simplement l’intérêt de la charge. Comme le dit un conseil régional : « il n’y a que des coups à prendre et des e…« . Le groupe de la droite et du centre est un des plus petits groupes du conseil régional. Largement derrière celui du PS, de Nouveau Monde En Commun et du FN. Juste devant le PRG.

Un élu estime que la présidence du groupe c’est « beaucoup de contraintes pour pas grand chose ». 

Pour toutes ces raisons, Christophe Rivenq a (longtemps) eu en face de lui une seule concurrente  : la toulousaine Elisabeth Pouchelon. Enfin une concurrente tout au long de la semaine précédant le vote de Narbonne. En revanche, le jour du scrutin, Jean-Christophe Rivenq s’est retrouvé face à lui même. Le seul candidat en piste, ce dimanche, était le conseiller régional du Gard.

Selon nos informations, Elisabeth a renoncé à se présenter. Comme le précise une source, « de toute manière, les dés étaient pipés« .

Christophe Rivenq a été élu à l’unanimité. C’est le grand avantage des élections à candidat unique. Le « dépouillement » est réduit au strict minimum et le suspens reste supportable.

Une candidature d’Elisabeth Pouchelon aurait permis de sauver les apparences. Mais l’élu de la Haute-Garonne n’a pas voulue jouer les alibis. Christophe Rivenq bénéficiait du soutien du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Cet appui « verrouillait » un scrutin qui, de toute manière,  aurait viré à la simple formalité.

Autre volet de la succession Reynié : l’ancienne place du politologue parisien au sein de la commission permanente (CP). Aurélien Pradié (conseiller régional du Lot) et Thierry Deville (conseiller régional du Tarn-et-Garonne) étaient en piste. Un compromis a été trouvé. Les deux élus régionaux vont partager le fauteuil en alternant tous les 3 ans.

Selon nos informations, les débats ont été vifs et houleux. Mais une synthèse a été trouvée.

Un dernier aspect était en jeu : la réintégration de deux conseillers régionaux (Bernard Carayon du Tarn et Joseph Francis de l’Hérault). Deux conseillers régionaux qui refusaient de siéger avec Dominique Reynié. En raison d’un ordre du jour trop chargé, le dossier est reporté au 16 juin.

En attendant cette éventuelle « normalisation » post-Reynié, la droite régionale peut revendiquer deux points positifs. L’élection d’un nouveau président en évitant le « désagrément » de la démocratie interne et…le retour (symbolique) de Dominique Reynié sur la scène régionale.

Quelques minutes après l’élection (triomphale) de son successeur, le politologue parisien a adressé (sur twitter) ses félicitations et son amitié à Christophe RIvenq.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Juin

Législatives : Sylvia Pinel annonce sa candidature dans le Tarn-et-Garonne

Sylvia Pinel brigue un nouveau mandat législatif. Vendredi 3 juin, lors de l’assemblée générale du PRG82, la députée sortante du Tarn-et-Garonne a levé le voile sur ses intentions. A Beaumont-de-Lomagne, devant une centaine de militants et de cadres, Sylvia Pinel a annoncé sa candidature à sa propre sucession sur la 2ème circonscription du département de Jean-Michel Baylet.

Sylvia Pinel, ancienne ministre et députée du Tarn-et-Garonne à l'Assemblée National, photo : MaxPPP

Sylvia Pinel, ancienne ministre et députée du Tarn-et-Garonne à l’Assemblée Nationale, photo : MaxPPP

Cette officialisation a surpris une partie de son auditoire. Des doutes existaient sur les intentions de Sylvia Pinel. L’hypothèse d’un changement de circonscription et même de département a circulé un temps. D’une manière générale, les députés sortants entretiennent le suspens et évitent de se déclarer trop tôt.

De plus, la perspective d’un troisième mandat au Palais-Bourbon se heurte à la place de Sylvia Pinel dans le nouveau conseil régional. Le PRG a mené un véritable bras-de-fer avec son partenaire socialiste au moment des dernières régionales. Un bras-de-fer pour obtenir une 1er vice-présidence dans l’exécutif de Carole Delga.

Or, l’entrée en vigueur de la loi anti-cumul interdit de porter une double casquette de député(e) et de membre d’un exécutif local. Les législatives de 2017 vont se dérouler au mois de juin. Le délai légal est d’un mois. Entre le 17 juin et le 17 juillet 2017, Sylvia Pinel va devoir choisir entre l’Assemblée et la Région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées.

En cas d’alternance et de victoire de la droite, une nouvelle majorité parlementaire pourrait revenir sur l’interdiction du cumul. Un vote au Sénat (dans lequel la droite est majoritaire) avant la fin du quinquennat Hollande permettrait de faire passer rapidement (dans le 1er mois de la nouvelle législature) un texte devant l’Assemblée.

Mais ce scénario est improbable. Les Français sont farouchement hostiles au cumul des mandats. Débuter un bail élyséen par une réforme impopulaire ce n’est pas vraiment judicieux.

Le plus probable est donc que Sylvia Pinel soit confrontée à un choix qu’elle devra trancher dans la foulée des législatives. Une vice-présidence au conseil régional ou l’Assemblée Nationale ? Sylvia Pinel pourra rester conseillère régionale (de base). Mais impossible de conserver son fauteuil dans l’exécutif de Carole Delga.

Evidemment, cela suppose qu’un « détail » soit réglé : être réélue.

A Beaumont-de-Lomagne, Sylvia Pinel était sur ses terres, dans le fief d’un indéfectible soutien (le maire de la Commune, Jean-Luc Deprince). Elle était face à un public acquis. Avec notamment un fort contingent de militants de Valence d’Agen (la place forte de Jean-Michel Baylet). Néanmoins, quelques voix ont pointé le manque  d’implication de Sylvia Pinel dans la vie de sa circonscription.  Fait du hasard, la députée était, d’ailleurs absente d’une inauguration le jour même (vendredi 3 juin) à Montech. La commune de son ancien suppléant, Jacques Moignard.

Pendant que le ministre Baylet coupait le ruban d’un nouveau gymnase, la députée du Tarn-et-Garonne recevait une délégation chinoise au Conseil régional.

Il reste 12 mois à Sylvia Pinel pour retrouver le chemin de sa circonscription et des inaugurations.

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Juin

Conseil Régional : Jean-Luc Moudenc a choisi son candidat pour la présidence du groupe

Le téléphone ne sert pas simplement à communiquer. Il permet de faire et défaire les élections internes. Jean-Luc Moudenc en sait quelque chose. Dimanche 5 juin, les conseillers régionaux de la droite et du centre vont élire leur nouveau président de groupe. La place est vacante depuis l’annulation de l’élection de Dominique Reynié. Le Capitole dément catégoriquement. Mais, selon nos informations, le maire de Toulouse défend bien un candidat. Il fait campagne pour le Gardois Christophe Rivenq.

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse

Sur le papier, le scrutin de dimanche oppose la toulousaine Elisabeth Pouchelon et l’alésien Christophe Rivenq. On pourrait s’attendre à une solidarité « géographique » entre le maire de la ville de la Rose et l’élue de la Haute-Garonne. Pas du tout. Jean-Luc Moudenc roule pour Christophe Rivenq et fait passer ses consignes de vote. L’activisme et l’entrisme du Capitole va très probablement conduire à une victoire du conseiller régional du Gard. L’élection semble « pliée » avant même de commencer.

Une vieille animosité entre Jean-Luc Moudenc et Elisabeth Pouchelon (liée notamment aux municipales de 2014) va peser lourdement sur les urnes. Mais, au delà d’une querelle de personnes, Jean-Luc Moudenc assure une sorte de service après-vente. Le maire de Toulouse a « vendu » aux instances nationales de son parti la procédure à l’origine du parachutage de Dominique Reynié.

Jean-Luc Moudenc est le principal promoteur du politologue parisien. Ce n’est pas le seul. Les sénateurs Alain Marc, Jean-Claude Luche, Alain Châtillon, Pierre Médevielle et surtout le maire de Sète, François Commeinhes, ont activement soutenu la candidature Reynié. Mais Jean-Luc Moudenc porte une grande responsabilité dans le naufrage.

Une mésaventure Reynié dont le siège national des Républicains a, d’ailleurs, tiré les leçons. Pour les prochaines investitures, un responsable du parti affirme que Paris n’est pas prêt de laisser les rênes aux régionaux. La procédure inventée par Jean-Luc Moudenc est une victime collatérale de l’affaire Reynié. Une procédure qui suscitait des critiques avant son explosion en vol. Des élus locaux reprochait à Jean-Luc Moudenc de mettre son nez dans les élections régionales.

Le maire de Toulouse cultive l’image d’un maire centré et concentré sur sa ville et sa métropole. Mais, dans les faits, Jean-Luc Moudenc tire, en sous main, les ficelles. C’était le cas pour l’investiture de Dominique Reynié. Mais le maire de Toulouse s’est également impliqué dans l’élection du politologue parisien à la présidence du groupe (de la droite et du centre)  au conseil régional. Jean-Luc Moudenc dispose, au delà de son poids politique, de relais avec deux de ses adjoints au Capitole également conseillers régionaux : Jean-Jacques Bolzan et Sacha Briand.

Visiblement, le fiasco Dominique Reynié n’a pas guéri Jean-Luc Moudenc. Le maire de Toulouse continue à gérer les affaires de la droite et du centre au conseil régional.

Laurent Dubois (@laurentdub)

A la suite de la parution de cet article, Jean-Luc Moudenc nous a fait parvenir le message suivant, que nous reproduisons ici :

« Je démens les assertions que vous faites et qui ne sont étayées par aucun fait. Bien qu’habitué à être la cible de votre critique, je ne peux laisser passer sans réagir de si énormes contrevérités.

Vous ne trouverez, puisque vous semblez vous intéresser aux conversations téléphoniques, aucun conseiller régional à qui j’aurais téléphoné pour lui donner une consigne de vote. Je n’ai aucune consigne de vote à donner pour ce scrutin.

Quant à la procédure de désignation du candidat aux régionales, je rappelle que je n’ai fait que la proposer à 40 élus qui l’ont adoptée à l’unanimité alors qu’ils auraient pu la refuser pour en choisir une autre.

Enfin, lors de ce scrutin de désignation de notre candidat, je n’ai fait que veiller au bon déroulement régulier des opérations, tout en observant une stricte neutralité vis à vis de tous les candidats en lice ».

Jean-Luc Moudenc

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