17 Oct

Tempête au Conseil Régional autour d’un marché avec une agence de communication

L’affaire agite les couloirs de l’Hôtel de Région et même la majorité régionale. Le Conseil Régional a sélectionné une entreprise de communication pour un marché public. Rien d’extra-ordinaire. Mais l’identité de l’heureux bénéficiaire soulève une tempête. La société de communication en question est l’ancien employeur de l’actuel directeur de cabinet de Carole Delga.

Dans une autre vie, Laurent Blondiau a mis son carnet d’adresse et son expérience auprès de Georges Frêche, au service de la société Wonderful. Avant de diriger le cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau a été le directeur en charge des relations institutionnelles de l’agence de com’ de Montpellier. Une agence qui va donc travailler pour le Conseil Régional. Ce recrutement déchaîne des commentaires violents. Laurent Blondiau est sur la sellette. « Il se croit tout permis et il est sans limite » déclare furieux un élu régional. « Ce sont des méthodes de frêchiste » lance un autre. Un responsable régional a encore en mémoire un autre marché qui a déchainé, récemment, la presse nationale : « Ce n’est pas possible. On sort juste du marché avec La Dépêche et on remet une couche avec une boulette« .

Quels sont les contours de ce dossier brûlant ? Vrai conflit d’intérêt ou simple maladresse ?

Décryptage

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

La Commission d’Appel d’Offre (CAO) vient d’envoyer les lettres aux concurrents sélectionnés. Le Conseil Régional d’Occitanie a ouvert un marché pour sa communication. Il s’agit d’un marché « d’assistance d’agence ». Ce genre de marché est fréquent dans les collectivités locales. Il s’agit d’utiliser des prestataires extérieurs pour créer un nouveau support de communication ou simplement fournir une prestation. Le marché du Conseil Régional d’Occitanie comporte 4 lots et chaque lot est « multi-attributaire ». En clair, chaque lot est attribué à plusieurs fournisseurs. Ce premier point est important. Il signifie que l’ancien employeur de Laurent Blondiau n’est pas le seul bénéficiaire du marché. Wonderful a été retenu sur le lot numéro 2 : « création ». La société montpelliéraine (qui a ouvert récemment une agence sur Toulouse) va partager le lot avec 3 autres agences.

Il s’agit d’un marché d’un an et renouvelable 3 fois. Le montant n’est pas vraiment connu. Il s’agit d’un marché « sans maximum, ni minimum« . Autrement dit, la rémunération peut évoluer en cours d’exécution. Néanmoins, comme le précise le directeur de la communication de la Région, Thierry Charmasson : « Attention cela ne veut pas dire « open bar », évidemment. Nos budgets sont limités ». La direction de la communication est rattachée au cabinet de la présidente de Région et donc à Laurent Blondiau. L’ancien salarié va rémunérer son ancien employeur. Mais sur des lignes comptables fléchées et sans pouvoir dépasser le budget. C’est bien le minimum.

Evidemment, la vraie question, au delà du financement, est de savoir s’il est judicieux de faire travailler Wonderful ?

Pour Thierry Charmasson, la réponse est évidente : « Il n’y avait strictement aucune raison de l’écarter. Il nous fallait retenir plusieurs agences et Wonderful fait partie d’une des plus grosses agences de la Région. Dans la dizaine d’agences retenues, on ne pouvait pas passer à côté« .

Sur le fond, le directeur de la communication de la Région a raison. Wonderful est connue et reconnue dans le milieu des agences de communication. Elle a bonne réputation et c’est un acteur majeur du marché de la communication en Occitanie. Il serait injuste de disqualifier (par principe) une entreprise parce qu’elle a des liens avec un responsable du Conseil Régional. Ce serait même contraire aux intérêts de l’institution régionale : pourquoi se priver d’une professionnel compétent ? De plus, d’un point de vue juridique, il n’existe pas de barrière. Un ancien responsable administratif doit respecter un délai de latence avant de rejoindre une entreprise privée qui était dans son giron. Mais, s’agissant de Laurent Blondiau, ce schéma ne s’applique pas. Le directeur de cabinet ne quitte pas le « public » pour « pantoufler » dans le privé. C’est l’inverse. Laurent Blondiau arrive d’une boite de com’ et il débarque dans la sphère du conseil régional.

Comme le précise un avocat spécialisé : « dès lors que Laurent Blondiau n’a pas d’intérêt dans cette boîte au moment de la passation du marché, il n’existe pas d’interdiction« . Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Laurent Blondiau n’a pas souhaité s’exprimer. Mais, selon nos informations, le directeur de cabinet de Carole Delga était un « simple » salarié de Wonderful. Il ne disposait pas d’un statut d’associé et de parts dans l’entreprise.

Malgré tout, l’affaire Wonderful pose problème. Il suffit d’entendre les réactions au sein des services et du côté des conseillers régionaux pour percevoir la maladresse du recrutement de Wonderful. En politique, on peut avoir raison sur le fond et commettre un vrai « faux-pas » sur la forme.

Au niveau de l’institution régionale, c’est également (terriblement) maladroit. La fusion des deux anciennes régions (Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées) est loin de se dérouler sans effusion.

Délocalisations sur Montpellier. Mobilité perçue comme une mobilité forcée. Valse des postes et mutations express. Sentiment de maltraitance chez les agents et dans les services. Dans ce contexte, l’attribution d’un marché à Wonderful est une bonne affaire pour l’agence de communication montpelliéraine. Mais ce n’est pas un bon point pour celui qui chapeaute l’administration régionale : Laurent Blondiau.

Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Oct

Jean Glavany dénonce les « élucubrations » de Gérard Trémège

Mis en cause dans le livre « Mon chemin » publié par le maire LR de Tarbes cette semaine, pour avoir été selon lui à l’origine de ses ennuis judiciaires, le député PS Jean Glanany a choisi de ne pas répondre… tout en répondant tout de même un peu !

Jean Glavany (Photo : AFP)

Jean Glavany (Photo : AFP)

Pas content Jean Glavany. Pas content du tout d’avoir été mis en cause le maire LR de Tarbes, qui, dans le livre d’entretien « Mon chemin » qu’il publie cette semaine, lui fait porter toute la responsabilité de ses ennuis judiciaires, comme nous l’avons expliqué ici dans un précédent article.

« Pourquoi je ne répondrai pas au Maire de Tarbes » explique dans un communiqué le député PS des Hautes-Pyrénées, tout en prenant le temps de répondre un peu en dénonçant les « élucubrations, inventions, contre-vérités ».

Le Maire de Tarbes vient de publier un livre et c’est bien son droit. Pendant plusieurs pages, il se livre à une attaque en règle contre moi qui, selon ses dires, serais à l’origine de tous ses maux judiciaires en ayant manipulé la justice depuis des années à des fins politiciennes. C’est me prêter beaucoup de pouvoirs. Face à toutes ces élucubrations, inventions, contre-vérités, j’ai décidé de ne pas répondre au maire de Tarbes » (Jean Glavany)

Jean Glavany évoque son « respect profond pour la justice de la République, pour son indépendance et les principes qui la régissent, à commencer par la présomption d’innocence et le secret de l’instruction. Durant toute ma vie politique, j’ai toujours respecté cette indépendance et ces principes, toujours. Et je n’ai pas l’intention d’y déroger aujourd’hui » avant de décliner toute envie de polémiquer : « une fois de plus, le maire de Tarbes veut m’entraîner dans la polémique, les attaques personnelles et la calomnie. Il veut me pousser à la faute. Je ne tomberai pas dans ce piège. C’est une question de respect pour les citoyens des Hautes-Pyrénées qui attendent mieux de leurs élus ».

Fabrice Valéry (@fabvalery)

On en parle cette semaine dans « Politic Café » :

Comment Jean-Michel Baylet a réussi à sauver ses derniers mandats locaux

Le bonheur politique, c’est simple comme une démission. Jean-Michel Baylet risquait de perdre son siège de délégué communautaire dans son département du Tarn-et-Garonne. Par effet ricochet, le ministre des Collectivités locales aurait pu perdre la présidence d’une Communauté de Communes et d’une structure intercommunale. Mais la démission (judicieuse) d’un 1er adjoint et l’effacement (volontaire) du maire de Monjoi lui permettent de conserver les manettes. Explications.

Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du Territoire. Photo : MaxPPP

Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire. Photo : MaxPPP

Une élection municipale met en danger Jean-Michel Baylet

La commune de La Magistère doit procéder à une nouvelle élection municipale début novembre. Pas de quoi secouer la planète politique. Sauf que, par un jeu de domino, un ministre de la République est concerné. La municipale de La Magistère conduit à une redistribution des cartes au niveau des structures intercommunales. Une entente cordiale (établie à l’époque ou Jean-Michel Baylet présidait le Tarn-et-Garonne) permettait à chaque commune de disposer du même nombre de représentants dans les Communautés de Communes. Problème, ce système (égalitaire) n’est pas conforme à la loi. Ce fonctionnement convenait aux maires. Valence d’Agen et ses 4000 habitants pesait le même poids que Montjoi et ses 173 habitants. Mais, d’un point de vue légal, la représentation doit être démographique, à la proportionnelle de la population.

La commune de Montjoi perd donc 1 délégué communautaire et le délégué qui doit « sauter » s’appelle…Jean-Michel Baylet. C’est tout un édifice qui est en danger.

C’est juste un trucage, on essaie de trouver un moyen de contourner la loi« .

En 2008, Jean-Michel Baylet quitte Valence d’Agen et s’implante dans la petite commune de Montjoi. Comme le précise un élu du département : « Cela a fait un peu sourire. On se demandait ce qu’il est allé faire là-bas ». Jean-Michel Baylet est arrivé par la « petite » porte. Il est élu simple conseiller municipal. Mais ce strapotin lui permet d’être délégué communautaire de Montjoi. A ce titre, il peut présider la Communauté de Communes de Deux Rives (28 communes, 18 530 habitants). Mais ce n’est pas tout. Le titre de délégué communautaire de Montjoi et président de la Communauté de Communes des Deux Rives lui permet (également) de présider une importante structure inter-communale, le PETR (pôle d’équilibre territorial et rural) Garonne-Quercy-Garonne. Un organisme qui regroupe 7 Communautés de Communes et dispose d’un budget de plusieurs millions d’euros.

Sur le fond, l’action du président Baylet est apprécié. Un élu du département précise : « Baylet fait la pluie et le beau temps aux Deux-Rives et au PETR. Mais c’est positif et personne ne pourrait apporter ce qu’il apporte et c’est une chance de l’avoir ». 

Face au péril, Jean-Michel Baylet n’est pas resté inactif. Un élu du département ne mâche pas ses mots : « C’est juste un trucage, on essaie de trouver un moyen de contourner la loi« .

La contre-attaque de Jean-Michel Baylet : une élection express et une défection opportune

Ne plus être délégué communautaire et, par un jeu de domino, perdre deux importants leviers politiques du département, ce n’est pas possible. Après la perte de la présidence du département et de son siège de sénateur, Jean-Michel Baylet ne peut pas abandonner ses derniers points d’appui. Problème, la loi est la loi. Elle n’a pas été appliquée pendant des années. Mais il n’est plus possible de maintenir les petits arrangements du passé. Pour sauver Jean-Michel Baylet, ce n’est pas très compliqué. Il suffit que le simple conseiller municipal  Baylet devienne 1er adjoint à la place du 1er adjoint de Monjoi. C’est fait depuis une dizaine de jours. Une démission de l’ancien titulaire du poste, une délibération en conseil municipal et c’est réglé. L’élu local Jean-Michel Baylet peut compter sur le ministre des Collectivités Baylet pour convaincre ses collègues du conseil municipal.

Mais, surtout, la coopération active du maire de Montjoi permet de définitivement assurer l’avenir inter-communal de Jean-Michel Baylet et donc de rassurer le ministre des Collectivités locales.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le premier magistrat Christian Eurgal déclare :

Aujourd’hui je suis le titulaire et Jean-Michel Baylet le suppléant. Si je donne ma démission, c’est lui qui devient le titulaire. C’est envisagé et cela ne me gêne pas du tout »

En résumé, la loi est enfin appliquée en Tarn-et-Garonne. Pour autant, le ministre des collectivités locales et de l’aménagement du territoire a trouvé un bon moyen pour en éviter ses désagréments.

Laurent Dubois (@laurentdub)

« Politic Café #6 » : l’affiche de Ménard, le livre de Trémège, les impôts locaux

Politic Café

Voici, mesdames messieurs, la 6ème livraison de notre module vidéo hebdomadaire de commentaires libres de l’actualité politique. Attachez vos ceintures.

L’affiche de Robert Ménard

A Béziers, le maire proche du FN Robert Ménard a placardé dans sa ville des affiches anti-migrants. Tout le monde en parle, alors on en parle :

Le livre de Gérard Trémège

Le maire LR de Tarbes, mis en examen, sort un livre confession « Mon chemin » où il évoque les affaires judiciaires, les conditions de sa garde à vue et accuse son ennemi juré, le député PS Jean Glavany, d’être à l’origine de tous ses ennuis.

Vive les impôts locaux

La très sérieuse Cour des Comptes nous dit que les finances des collectivités locales se sont assainies… grâce à la hausse des impôts locaux. On ne pouvait pas ne pas réagir.

13 Oct

Pas d’accès aux listes de « fichés S » pour les maires : Brigitte Barèges en colère

La maire LR de Montauban ne digère pas la décision du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve de refuser de communiquer aux maires les listes des fichés S de leur commune.

Brigitte Barèges (photo : AFP)

Brigitte Barèges (photo : AFP)

Brgitte Barèges dénonce dans un communiqué transmis ce 13 octobre « la mise à l’écart des maires sur l’épineux sujet de la radicalisation et des fichés S, alors que dans le même temps, l’Etat demande toujours plus d’implication des communes sur la sécurité publique, notamment par le développement du volet « prévention de la radicalisation » dans les Comités Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) ».

Dans une interview au JDD dimanche dernier, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait opposé une fin de non-recevoir à la demande de certains maires qui voulaient avoir connaissance du nombre et des identités des personnes fichés S dans leur commune et soupçonnées de radicalisation. Pour le ministre, la confidentialité est nécessaire pour le bon déroulement de l’enquête et la communication des listes poserait un problème judirique.

Mais Brigitte Barèges rappelle qu’il « ne s’agit pas bien sûr de diffuser ces informations dans la presse, elles doivent rester dans un cadre confidentiel réservé à un petit nombre de personnes : le directeur des services, celui de la Police Municipale, l’adjoint à la sécurité, par exemple ».

Pour la maire de Montauban, « la Police Municipale, véritable lien de proximité, par son maillage et sa connaissance du territoire de la commune est une source majeure d’informations concernant la radicalité. Cependant, une fois les signalements faits aux services de l’Etat, la commune n’a aucun suivi des personnes signalées« .

Elle insiste aussi sur le risque encouru par le personnel municipal : « Au-delà de la Police Municipale, les agents municipaux des centres sociaux, par exemple, mais aussi de tous les services de proximité, étant du fait de leurs missions en première ligne, ne peuvent être exposés sans précaution ».

Bref, la décision de Bernard Cazeneuve ne plaît pas du tout, mais alors pas du tout à Brigitte Barèges.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Primaire à droite / Damien Laborde : « les électeurs de gauche seront à la marge »

Damien Laborde est investi sur une des inscriptions clés pour les législatives 2017 : la 6eme de Haute-Garonne. La gauche part divisée avec une candidature de la députée sortante (exclue du PS), Monique Iborra, et une candidate socialiste qui pourrait être la jeune conseillère départementale, Camille Pouponneau

La 6eme circonscription est loin d’être acquise pour la droite. Elle reste solidemment ancrée à gauche avec des bastions comme la ville de Colomiers. Mais elle est « ouverte » et Damien Laborde, avec son étiquette Les Républicains, va se retrouver au centre de la mêlée. Avant les législatives, c’est la primaire de la droite. Pourquoi le jeune chef d’entreprise et élu local soutient-il Bruno Le Maire ? Quel est son jugement sur l’organisation de primaire en Haute-Garonne ? Interview

Damien Laborde, soutien de Bruno Le Maire en Haute-Garonne

Damien Laborde, soutien de Bruno Le Maire en Haute-Garonne

Le Blog Politique. Vous soutenez Bruno Lemaire pourquoi ?

Damien Laborde. Appartenant à une nouvelle génération de politiques, c’est naturellement vers BLM que je me suis tourné. Il incarne le renouveau de la classe politique et surtout il est le seul à proposer un referendum dès juin 2017 pour diminuer le nombre de parlementaires, limiter à 3 la durée de leur mandat, démission de la haute fonction publique et publication d’un extrait du casier judiciaire avant chaque élection locale ou nationale. Comment voulez-vous appliquer un projet pour la France si on ne commence pas par diminuer les privilèges de la classe politique. Partout où je me déplace je constate une grande méfiance voire un rejet des dirigeants politiques. Les français aiment la politique mais n’aiment plus ce qu’ils la font !

Le Blog Politique. Vous êtes le représentant de Bruno Le Maire en Haute Garonne. Comment jugez-vous l’organisation dans votre fédération ?

Damien Laborde. Tout se passe très bien avec Laurence Arribage qui est la présidente du comité d’organisation de la primaire en Haute-Garonne. Elle joue parfaitement son rôle, avec une parfaite équité entre les différents candidats.

Le Blog Politique. La présidente de la fédération LR31 soutient Nicolas Sarkozy mais elle est également en charge de la primaire. Cette double casquette vous gêne-t-elle ?

Damien Laborde. Au titre de députée Laurence Arribage soutient son candidat, Nicolas Sarkozy, ce qu’elle a parfaitement le droit de faire. J’en profite pour lui rendre hommage pour sa bienveillance et nous sommes tous traités de manière égale dans ce département pour cette primaire.

Le Blog Politique. Pour vous une primaire ouverte est-elle une chance ou un problème ? Des électeurs de gauche peuvent voter pensez-vous que cela puisse fausser le vote ?

Damien Laborde. C’est une première pour la droite et le centre, ce n’est pas dans l’ADN de la droite, à ce titre je vous répondrai après le 27 novembre ! Non, les électeurs de gauche qui viendront voter seront à la marge, car il faudra signer une charte républicaine disant être en accord avec les valeurs de la droite et du centre. Cependant la primaire est ouverte à tous, et nous respecterons les règles.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

11 Oct

Démission en forme de réquisitoire anti-Pierre Cohen au sein du PS toulousain

Nicolas Tissot démissionne du PS toulousain. L’ex-candidat au poste de 1er fédéral et ancien adjoint de Pierre Cohen au Capitole quitte le comité de Ville (rebaptisé PS Toulouse) de la fédération départementale du PS 31. Dans une lettre ouverte envoyée aux militants, Nicolas Tissot claque la porte avec des mots durs et un constat : «Toujours rien à l’horizon. Rien, rien et re-rien » et charge l’ancien maire de Toulouse.

Pierre Cohen, ancien maire de Toulouse (Photos : MaxPPP)

Pierre Cohen, ancien maire de Toulouse (Photos : MaxPPP)

Le comité de Ville du PS 31 regroupe les sections toulousaines du parti socialiste haut-garonnais. Dans cette structure interne, Nicolas Tissot occupait le poste de chargé de mission concernant la mobilisation citoyenne. Or, c’est précisément un manque de mobilisation qui pousse Nicolas Tissot vers la sortie.

« Un casting permanent » pour les municipales de 2020

L’ancien adjoint de Pierre Cohen estime que l’action du PS Toulousain se réduit à « un casting permanent ». « Depuis plus de deux ans (ndrl date de la perte du Capitole par le PS), nous assistons à un bal des prétendants. C’est aussi irresponsable qu’indécent. Surtout quand la plupart d’entre eux sont aussi les porteurs d’une défaite non assumée » écrit Nicolas Tissot.

Face à ce tableau, Nicolas Tissot appelle à un sursaut : « Il faut sortir des jeux de marquage à la culotte, des petites phrases dans la presse, des bons mots et des billets d’humeurs, dont au demeurant tout le monde se fout ».

Pour Nicolas Tissot, la mise en mouvement du PS toulousain doit débuter par un bilan de la défaite :

Après deux ans et demi n’est-il pas l’heure de se retourner et d’analyser ou nous en sommes de notre reconquête ? Notre défaite est avant tout locale et donc de notre responsabilité… nous avons mal traité nos partenaires et cela a abouti à une liste verte dissidente au 1er tour…notre bilan transport est désastreux…nous n’avons jamais su nous mettre en phase avec la population, en refusant de traiter ou en méprisant les problématiques de proximité ».

« Le sujet épineux de Pierre Cohen »

Nicolas Tissot dresse un bilan sans concession. Un bilan au vitriol qui écorche l’action de Pierre Cohen et la campagne menée par l’ancien maire de Toulouse face à Jean-Luc Moudenc. Mais ce n’est pas tout. Nicolas Tissot soulève « le sujet épineux de Pierre Cohen » pour les prochaines municipales et plaide ouvertement pour sa mise à l’écart : « il(ndlr Pierre Cohen)  incarne à tort ou à raison notre défaite et il n’est pas en situation aujourd’hui de créer l’unité des gauches à Toulouse ». Avant d’ajouter : « La liste pourrait être longue de ce qui a été mis sous la table lors de notre pseudo bilan ». 

Des discussions « dépassées » pour Pierre Cohen, qui dira en 2018 s’il est candidat

« Je ne vais pas entrer dans ces discussions, qui sont soit dépassées, soit trop tôt », a réagi Pierre Cohen, contacté par France 3 Midi-Pyrénées. « Dépassées parce que nous avons travaillé 8 mois pour établir les raisons locales de notre défaite, ajoute-t-il, et je n’élude pas que j’ai des responsabilités. Trop tôt parce que quant à savoir si je suis candidat ou pas, je le dirai en 2018″.

Nicolas Tissot reconnait que sa lettre ouverte va faire « grincer des dents ». Le mot est faible.

Laurent Dubois (@laurentdub)

« Mon Chemin » : Gérard Trémège se livre sur ses déboires judiciaires

Au moment où les candidats à l’élection présidentielle s’épanchent dans l’émission « Confessions intimes », Gérard Trémège, le maire LR de Tarbes, lève un coin du voile sur sa personnalité dans un livre d’entretien intitulé « Mon chemin » (éditions Cairn) où il revient sur ses démêlés judiciaires et « charge » son adversaire politique Jean Glavany.

Gérard Trémège, maire de Tarbes présente son livre avec ses deux co-auteurs. Photo : France 3 Midi-Pyrénées

Gérard Trémège, maire de Tarbes présente son livre avec ses deux co-auteurs. Photo : R. Cothias / France 3 Tarbes

« C’est un document pour ouvrir le cœur » indique le maire. « J’ai pris un certain plaisir à procéder à cette introspection, poser les valises, voir ce qui s’était passé dans ma vie » poursuit l’édile. « Quand on s’occupe des affaires des autres, on ne s’occupe pas de ses affaires… Pour ma famille, j’ai été trop souvent absent, ce livre c’est un peu de moi qui subsistera ». Avant de lâcher : « la vie publique a saccagé ma vie privée ».

Roger Vincent Calatayud, adjoint au maire et qui a réalisé avec l’universitaire Jean-François Soulet, les entretiens parle « d’une mise au jour en tous cas pas une mise au point… On connait Gérard Trémège en tant que maire mais on ne le connait pas en tant qu’homme » poursuit l’ami et le confident. Un chapitre de l’ouvrage « l’entrée en jeu de la justice », est entièrement consacré aux déboires judiciaires de Gérard Trémège, mis en examen en avril 2015 pour favoritisme, prise illégale d’intérêt et trafic d’influence dans le cadre de marchés publics passés par la ville. Avec détails et chiffres à l’appui, Gérard Trémège s’explique et revient sur ce douloureux épisode avec 48 heures de garde à vue.

Gérard Trémège décrit les « deux nuits passées en cellule… sur un banc en pierre avec une couverture douteuse ». Le maire de Tarbes reconnait « avoir connu pire dans certaines pensions ». Mais il dénonce un traitement dont le « véritable but » est de « casser, avilir humilier, faire subir mille pressions à charge avec de faux témoignages, de fausses affirmations, pour nous faire craquer et nous faire dire ce que l’on veut entendre ». Un plaidoyer qui rappelle les propos tenus par une autre élue LR mise en examen, Brigitte Barèges, lors du meeting de campagne de Nicolas Sarkozy à Montauban la semaine dernière. 

Gérard Trémège consacre un seul paragraphe à sa garde à vue. En revanche, tout au long de 11 pages, le maire de Tarbes revient sur les accusations qui pèsent sur lui. Cession d’une maison et opérations immobilières. Vente de deux bâtiments sur le terrain de l’Arsenal. Attributions de marchés publics. Gérard Trémège passe en revue les charges et présente sa défense.

Mais c’est le début du chapitre judiciaire qui est le plus pimenté. Gérard Trémège revient sur l’origine de ses déboires avec la justice. Pour le maire de Tarbes, aucun doute, c’est Jean Glavany qui met le feu aux poudres et tire les ficelles. La thèse du règlement de compte politique n’est pas nouvelle dans la bouche de Gérard Trémège. Mais, sous sa plume, la dénonciation tourne au réquisitoire :

Jean Glavany a organisé le 12 juillet 2012 une réunion à Aureilhan pour remettre des dossiers à certains élus et leur suggérer d’engager une action judiciaire contre moi ».

Pour Gérard Trémège, « l’objectif est clair : on ne peut pas battre Gérard Trémège aux élections municipales, donc a va le démolir avant par des calomnies ! ».

Le maire de Tarbes explique comment, selon lui,  les « calomnies » vont se traduire par des mises en examen, une garde en vue et un contrôle judiciaire. « Jean Glavany a fait pendant plusieurs mois le siège de la Chancellerie jusqu’à ce que le garde des sceaux demande une enquête ». Autrement dit, les magistrats ont obéis aux ordres et cédés à une pression politique. Gérard Trémège  dénonce une  collusion entre le parquet de Tarbes et Jean-Glavany :

Le 18 février 2013, le vice procureur de Tarbes Jean-Luc Puyo, transmettait à la procureure de la République de Tarbesun rapport qui lui avait été remis à l’occasion d’une soirée privée ainsi que plusieurs pièces produites produites par un ancien avocat de Tarbes…ami et laquais de Jean Glavany ».

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Jean-Glavany n’a pas souhaité réagir à la charge contenue dans le livre de Gérard Trémège. Et pour cause. « Je ne pourrai vous en parler que lorsque je l’aurai lu ! Ce qui suppose que je puisse me le procurer ».

Le livre arrive cette semaine dans les librairies. Jean Glavany va pouvoir prochainement consulter l’ouvrage qui l’épingle. Il est possible que l’épisode littéraire vire à la séquence judiciaire. La réponse de l’accusé au procureur risque de prendre la forme d’une plainte en diffamation.

Régis Cothias (@france3tarbes) et Laurent Dubois (@laurentdub)

Yoann Rault-Wita, le « Rastignac-Raspoutine » de Laurence Arribagé

Inconnu et incontournable. Le grand public ne connaît pas le nom et le visage de Yoann Rault-Wita. Mais, au sein de la droite toulousaine, le collaborateur parlementaire de la députée Laurence Arribagé est un personnage central.

Sa personnalité ne laisse pas indiffèrent. Yoann Rault-Wita est décrit comme un Rastignac mâtiné de Raspoutine. Rastignac pour la soif d’ambition et le désir de briller. Raspoutine en raison de l’influence considérable qu’il exerce sur Laurence Arribagé et sur la fédération des Républicains de la Haute-Garonne. Une fédération présidée par la députée de la Haute-Garonne. Quel est le parcours de Yoann Rault-Wita ? Quel est son poids et son rôle ? Après Laurent Blondiau au Conseil Régional, Arnaud Mounier au Capitole, portrait d’un autre « homme de l’ombre », celui d’une parlementaire.

Yoann Rault-Wita

Yoann Rault-Wita

« C’est un personnage très particulier, comme on en croise peu ». Le jugement vient d’un vieux routier du cercle fermé et feutré des collaborateurs d’élus. A première vue, le caractère hors norme, très particulier, de Yoann Rault-Wita ne saute pas aux yeux. Le collaborateur de Laurence Arribagé a un profil classique : des études de droit, une carte à l’UMP, «petite main» pour des législatives et une municipale puis un recrutement en tant qu’assistant parlementaire.

Etudiant en droit et salarié dans le privé

Avant de coller les affiches et de militer chez les « Jeunes Populaires », Yoann Rault-Wita a connu les bancs de la faculté de droit. Issu d’une famille modeste, le jeune étudiant quitte Montauban pour Toulouse. C’est aussi l’occasion de découvrir le monde du travail : « J’ai toujours travaillé en parallèle de mes heures à la faculté pour aider mes parents qui se sont sacrifiés pour que je puisse réussir mes études dans de bonnes conditions. J’ai été surveillant de collège. J’ai fait du télémarketing » déclare Yoann Rault-Wita.

Une dernière année d’étude et un contrat en alternance vont permettre au futur collaborateur de Laurence Arribagé de décrocher un Master 2 en droit des Entreprises mais aussi de signer son premier CDI. L’entreprise « diplômante » n’est pas n’importe quelle entreprise. Il s’agit de « WebSourd », une société qui offrait des services et des produits à destination des personnes malentendantes.

Durant sa période « WebSourd », Yoann Rault-Wita apprend la langue des signes. Mais il va surtout faire un geste qui va déterminer le reste de son parcours professionnel : adhérer au « Jeunes Populaires » de l’UMP.

Une attirance pour les « Jeunes Pops » et Laurence Arribagé

Pendant ses années « facs », Yoann Rault-Wita a déjà les mains dans la politique : « C’est durant les années universitaires que nait mon engagement politique et je décide d’adhérer à l’UMP juste avant les élections régionales de 2010 » raconte Yoann Rault-Wita. C’est à cette époque, en 2010, que Yoann Rault Wita rencontre Laurence Arribagé : « J’ai tout de suite adhérer à sa personnalité. Elle est authentique. Elle incarne une certaine fraicheur à mes yeux. Une nouvelle manière de faire de la politique, sans filtre, sans tabou, sans dogme ».

Yoann Rault Wita n’a pas attendu Laurence Arribagé pour avoir envie de basculer dans la politique professionnelle. C’est après la législative partielle de 2014 et le jeu de chaises musicales entre Jean-Luc Moudenc et Laurence Arribagé que Yoann Rault-Wita devient (enfin) un collaborateur d’élu. Mais, avant cette date, il dépose sa candidature pour travailler au sein du groupe d’opposition au Conseil Régional. Sa candidature est alors écartée.

En 2012, lors des législatives, Yoann Rault-Wita a également participé à la campagne d’Elisabeth Pouchelon. En réalité, c’est après les municipales de 2010 et la victoire de Jean-Luc Moudenc que Yoann Rault-Wita envisage de faire de la politique son métier. L’opportunité va se présenter en 2014 avec l’élection à la députation de Laurence Arribagé. Comme le précise, Laurence Arribagé : « Il a relevé le défi d’être mon directeur de campagne sur la législative partielle. Je lui ai proposé d’être mon collaborateur ».

Une relation hors norme avec Laurence Arribagé

« Je n’ai jamais vu cela. C’est une relation exclusive avec une forme de jalousie. Il fait tout pour écarter les gens qui, selon lui, s’approchent trop de Laurence. Il l’appelle : « ma Lolo ou ma Laurence ». C’est un mélange total entre le professionnel et le privé, avec une proximité étonnante. Yoann a une influence énorme sur Arribagé ». Ce témoignage est loin d’être unique. Les observateurs du duo « Rault-Wita-Arribagé » insistent sur le côté atypique, hors norme, du duo formé par la députée et son collaborateur. Pour un élu de la droite toulousaine, « Yoann apaise Laurence. Elle est montée très vite et elle a peur de ne pas être à la hauteur et de mal faire. Contrairement aux apparences, Laurence Arribagé est une anxieuse. Yoann lui permet de se poser et elle s’est aperçue qu’elle pouvait lui faire confiance et lui confier les choses».

Quand la députée lui souhaite son anniversaire sur Twitter, c’est d’ailleurs en utilisant le possessif « mon » Yoann Rault-Wita :

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Sur son compte twitter, Yoann Rault-Wita se présente d’ailleurs comme le « partenaire particulier » de Laurence Arribagé :

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Un élu a connu Laurence Arribagé dans le cadre de son mandat régional (avant son élection à l’Assemblée). Il ne voit pas le côté « positif » du duo « Arribagé-Rault-Wita ». Au contraire. « J’ai connu Laurence quand elle était au Conseil régional et j’ai fait des déplacements sur le terrain avec elle. Elle suscitait spontanément la sympathie. Elle attirait les gens. Depuis qu’elle est députée et qu’elle est avec Rault-Wita, elle a changé. Elle est devenue plus agressive« .

Béquille psychologique. Meilleur copain. Porte voix et porte flingue. Influence néfaste ou positive. Yoann Rault-Wita n’est pas un simple collaborateur. L’assistant parlementaire a un rôle politique. Y compris au sein de la Fédération LR31 « Il s’auto-invite aux réunions du bureau politique de la Fédé. Normalement, statutairement, il ne doit pas y assister et il parle à la place de Laurence Arribagé ».

Une influence sur la Fédération LR 31

Pour un cadre de la Fédé, l’assistant de Laurence Arribagé ne se contente pas de prendre la parole au bureau politique. Il pèse sur la vie de la droite haute-garonnaise : « Yoann, c’est quelqu’un qui fait le vide. Il manie sans cesse la carotte et le bâton. Il est totalement manichéen. Si on n’est pas pour lui, on est contre lui. Il est toujours dans le clivage. La Fédé Moudenc, c’est on parle et on trouve un consensus. La Fédé Arribagé-Rault-Wita, c’est le clivage permanent ».

Un élu toulousain va plus loin : « Rault-Wita est sans cesse dans le conflit. Il aime le conflit. Il est même prêt à inventer des choses pour monter les gens les uns contre les autres. Je l’ai vu faire. C’est incroyable. Et quand on interpelle Laurence Arribagé sur le comportement de son assistant, elle donne toujours raison à Rault-Wita ».

Rault-Wita/Arribagé : un « vrai-faux » duo

« Yoann exacerbe les défauts de Laurence. Ce n’est pas du tout quelqu’un de cartésien et rationnel. Laurence est également là-dedans. Elle n’est pas dans les faits concrets. En fait, c’est quelqu’un qui exacerbe ses défauts. Ils ne sont pas du tout complémentaires. Mounier (ndrl : directeur de cabinet du maire de Toulouse) a des qualités que Moudenc n’a pas. Jean-Luc est souvent trop en rondeur et il a du mal à trancher. Mounier, au contraire, il tranche. C’est un vrai duo entre le numéro 1 et le numéro 2 » déclare un vieux routier de la droite toulousaine.

Yoann Rault-Witat irrationnel et pousse au crime ? Laurence Arribagé dément : « Il est bienveillant et carré. Il aime l’échange comme moi ». Un proche de l’assistant parlementaire, Valentin Chemineau, est sur la même ligne… de défense : « sa méthode est carrée dans le bon sens du terme et il fait en sorte que l’équipe de Laurence Arribagé travaille en bonne intelligence et en tenant compte de l’avis des uns et des autres ».

En tout cas, il est un domaine dans lequel Yoann Rault-Wita donne raison à ses détracteurs comme à ses « avocats ». C’est celui des relations avec la presse. Des relations qui oscillent entre choc frontal et entente cordiale.

Brutalité et bienveillance avec la presse

« Je vais me le faire !». La phrase (cinglante et menaçante) vise le rédacteur en chef d’un site toulousain d’information. Selon un témoin de la scène, c’est une attitude fréquente chez Yoann Rault Wita. Les invectives et les menaces fusent facilement. Plusieurs journalistes de la place toulousaine peuvent témoigner (Sms ou messages Facebook à l’appui) du caractère volcanique de l’assistant de Laurence Arribagé.

Un représentant de la droite toulousaine plaide pour l’excuse « psychologique » : «Yoann sait qu’il dépasse les bornes mais il ne peut s’en empêcher. Il faut qu’il franchisse tout le temps les limites et pas uniquement vis-à-vis de la presse. Il ne peut pas se retenir ».

Un média échappe à cette absence de retenue. « Laurence Arribagé et Yoann ont de bonnes relations avec La Dépêche et son responsable local. Laurence est toujours bien servie par le quotidien de Baylet et c’est Yoann qui sert d’interface ».

Néanmoins cette entente cordiale a un «coût». Du coté de Jean-Luc Moudenc et de la mairie de Toulouse la proximité avec le quotidien régional alimente une suspicion : « La Dépêche épingle régulièrement Jean-Luc et on peut se demander si l’informateur, la taupe, ce n’est pas Rault-Wita».

Du coté du «suspect», la réponse est évidente : «Je suis parfois celui qui prend les coups de celles et ceux qui n’osant pas s’attaquer à elle (ndlr : Laurence Arribagé) s’en prennent lâchement à son entourage. Le courage n’est pas la marque de fabrique de tous ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

07 Oct

Départements : Jean-Michel Baylet n’est pas « alarmiste »

Jean-Michel Baylet, Ministre chargé des collectivités territoriales à la tribune du Congrès de l'assemblée des départements de France. AFP PHOTO / GUILLAUME SOUVANT

Jean-Michel Baylet, Ministre chargé des collectivités territoriales à la tribune du Congrès de l’assemblée des départements de France. AFP PHOTO / GUILLAUME SOUVANT

Après la campagne d’affichage lancée par l’Assemblée des Départements de France annonçant leur future impossibilité de verser le RSA sur certains territoires, le ministre chargé des collectivités territoriales a nuancé la situation. Présent aujourd’hui à Poitiers au congrès de l’ADF, il a également annoncé les gestes que l’Etat comptait faire en direction des départements.

« Sur ces questions financières, je ne partage pas, autant vous le dire d’entrée de jeu, les visions alarmistes trop souvent propagées ». A la tribune, face aux Présidents de Département, le ministre, ancien Président du Conseil Général de Tarn et Garonne, préfère mettre les points sur les « i ». D’autant qu’il n’est pas venu les mains vides. Jean-Michel Baylet annonce dans la foulée un fond d’aide porté de 50 à 200 millions d’euros pour fin 2016.

Seulement, hier, l’ADF avait adopté à l’unanimité une motion exigeant que ce fond soit porté à 400 millions. Cinquante millions d’euros seront également débloqués par l’Etat pour soutenir les départements dans leurs politiques d’insertion. Mais pour le Président de l’ADF, Dominique Bussereau (LR), le compte n’y est pas. L’ADF estime que 20 à 40 départements n’auront pas les moyens de payer le RSA en fin d’année.

Quoi qu’il en soit les nouvelles baisses de dotations aux départements sont inscrites dans le projet de loi de finances 2017. Jean-Michel Baylet a renvoyé au débat parlementaire, espérant « qu’il puisse aboutir à un compromis équilibré ».

Patrick Noviello (avec AFP)

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