12 Oct

Legendas deu rugbí : Garucha, pilar de Catedrala

Denis Salles//

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Il a l’œil pétillant et la plaisanterie facile, mais ne vous laissez pas abuser par ce caractère sympathique : Jean Pierre Garuet a été l’un des tout meilleurs et plus féroces piliers de l’histoire du rugby mondial. Encore aujourd’hui les journaux britanniques continuent de le nommer dans toutes sortes de XV de rêve, qu’ils soient européens ou mondiaux. « La Garuche », « le professeur », est allé fouler une fois de plus la pelouse du stade Antoine Béguère à Lourdes afin de nous raconter ses souvenirs rugbystiques « en lenga nosta », entre autres une place de finaliste de la première coupe du monde de rugby et la célèbre bataille de Nantes…

Drin de bonus

 

1 Campbell, un australian tròp gran

Le rugby des années 80 ne connaissait pas l’arbitrage vidéo. Pendant un match, nombreuses étaient les zones abritées des regards, et la rugosité du combat des avants s’exprimait dans une certaine liberté débordant parfois du strict cadre des règles du « board ». C’était dès lors les joueurs eux même qui devaient faire comprendre à leurs adversaires ce qu’ils n’accepteraient pas de leur part, comme par exemple de talonner la balle en mêlée sur introduction adverse. En 1987, pour le match de demi finale de la coupe du monde de rugby, les australiens avaient titularisés un seconde ligne très grand qui posait des problèmes aux français en touche…

2 Crampons tròp longs

Aujourd’hui, en rugby, la taille des crampons ne doit pas dépasser 18mm et leur forme doit être ronde. Une règle stricte permettant aux joueurs de se livrer bataille en bénéficiant d’une relative sécurité. Il faut dire que la forme et la longueur des crampons ont fait l’objet de nombreux débats, certains n’hésitant pas à équiper leurs chaussures de véritables armes destinées à châtier l’adversaire : 23 millimètres de forme cônique… Et les grandes équipes telles que la Nouvelle Zélande et l’Australie, malgré leur réputation de fair-play, n’étaient pas les dernières dans la course à l’armement…

3 Garuet e era muscu

Si Jean Piere Garuet a réussi à tordre le dos de vis à vis venus des quatre coins de la planète rugby, c’est grâce à une technique très maîtrisée, bien sûr, mais aussi grâce à une pratique sportive pas encore très développée dans le rugby des années 80 : la musculation. Le « professeur » avait compris avant l’heure que, pour satisfaire son ambition de dominer la mêlée mondiale, il fallait se donner des moyens supplémentaires, quitte à se les fabriquer soi même.

Er’espiada deth pilar

Le poste de pilier est reconnu comme étant l’un des plus ingrats du rugby : il demande d’immenses qualités physiques et techniques tout en demeurant difficilement compréhensible pour le public. Jean Pierre Garuet  se souvient de ses anciens adversaires, de leurs qualités, mais aussi de son état d’esprit lorsqu’ils les rencontrait : il ne fallait pas baisser les yeux.

05 Oct

Legendas deu rugbí : Christian Darrouy, la gasèla deu Mont

Denis Salles

Champion de France avec Mont de Marsan, soixante-neuf points marqués en quarante sélections avec le XV de France, deux tournois des cinq nations remportés, dix fois capitaine des bleus… si le rugby français a des légendes, alors Christian Darrouy en fait partie. Celui que Roger Couderc appelait « la gazelle montoise » a marqué toute une génération grâce a son extraordinaire pointe de vitesse, son cadrage débordement, et son étonnante capacité à finir sa course dans l’en-but adverse. Comme bon nombre de ses coéquipiers, on ne l’avait jamais entendu parler autre chose que français à la télévision. Et pourtant, le joueur originaire de Pouydesseaux n’a rien oublié du gascon de son enfance, ni la langue ni l’humour malicieux qui sied à ceux qui la parlent.

Nous l’avons rencontré sur les pelouses des stades Guy Boniface et Jean Loustau où il a défendu les couleurs du Stade Montois pendant toute sa carrière, aux côté de ses amis « mousquetaires », tels que les frères Boniface ou Benoît Dauga. Il a revécu pour nous et « en lenga nosta » les moments marquants de sa carrière…

Drin de BONUS !

Pour tourner ce portrait, nous sommes donc allés sur les terrains du Stade Montois en compagnie de Christian Darrouy et, pour le replonger encore un peu plus dans ses souvenirs ovales, nous lui avons mis un ballon entre les mains. Ce qui devait arriver arriva : tout en discutant, l’ailier commençait à nous faire quelques passes… un peu intimidant de renvoyer « la veishiga » à Christian Darrouy, on en oublierait presque que la passe vrillée n’a pas très bonne presse chez les joueurs de cette génération. Explication de texte avec la gazelle montoise : deux gestes techniques qui n’ont pas la côte, on commence avec le plongeon pour marquer un essai lorsqu’il n’y a pas d’adversaire…

Le rugby a ses contes fantastiques. On murmure par exemple au bord des stades que, alors que le rugby français était amateur et qu’il était pratiqué par une jeunesse de villages friande de nature et de chasse, le niveau de jeu baissait insensiblement aux alentours de septembre/octobre, à l’arrivée des premières palombes. Certains se souviennent de joueurs le nez en l’air sur le terrain, en train de regarder les vols passer, d’autres mauvaises langues prétendent même qu’il y avait des absents le dimanche…