20 Mai

Quand les langues régionales balbutient encore au sommet de l’Etat…

Après la Charte Européenne déterrée et recouverte, après les propositions de lois éconduites, la parution aujourd’hui au JO des décrets sur la réforme des collèges, les recours devant le Conseil d’Etat sans issue, il ne faudrait pas perdre espoir du quinquennat de François Hollande ! Fichtre ! Pas de quoi s’enflammer, rien à espérer, juste dire que plusieurs parlementaires (dont Frédérique Espagnac) seront reçus lundi 23 mai au Ministère de l’Education. Ce devait être le 24 à l’Elysée… Il faut sauver les meubles avant le devoir d’inventaire que ne manqueront pas de faire les défenseurs des langues régionales.

© ©PHOTOPQR/SUD OUEST Laissac Luke La sénatrice Espagnac

© ©PHOTOPQR/SUD OUEST Laissac Luke La sénatrice Espagnac

Un trabalh de longa…

« Il faut sortir de la posture politicienne » selon Frédérique Espagnac jointe au téléphone. On ne peut qu’être d’accord après le torpillage de la charte au Sénat par la droite et le coup bas de la gauche à l’Assemblée Nationale sur la proposition de loi de Paul Molac. Après ces échecs, les 2 parlementaires ont travaillé chacun de leur côté. Ils ont tenté d’avoir l’oreille du gouvernement. C’est Jean-Jacques Urvoas -alors président de la Commission des Lois- et Frédérique Espagnac qui ont réussit à convaincre François Hollande qu’une majorité pouvait exister pour la Charte européenne. C’est Paul Molac qui a agit, un peu seul il est vrai, pour profiter d’une fenêtre parlementaire en déposant sa proposition de loi. Le député du Morbihan vient tout juste de quitter le groupe des écologistes pour rejoindre les socialistes. Il s’en explique sur son site :

« Je serai désormais rattaché en tant que député Apparenté au groupe parlementaire Socialiste, écologiste, républicain et citoyen (SERC), au sein duquel nous créerons une composante distincte et pleinement indépendante. Au sein de cette nouvelle composante, je conserverais toute ma liberté d’expression, d’amendement des textes, d’initiative de propositions de loi et de vote. Surtout, grâce à ce rattachement à un groupe parlementaire, je continuerai à disposer des moyens me permettant d’agir pour mon territoire et d’exprimer les idées régionalistes qui sont les miennes, chose qui ne me serait pas permise si je devais siéger en tant que député non inscrit, unique alternative, et pour qui pratiquement aucun droit de parole et d’action n’est assuré ».

C’est donc dans ce nouveau contexte qu’intervient la réunion de lundi.

 

Un primièr acamp

Mardi 24 mai, un rendez-vous était programmé à l’Elysée. Il vient d’être annulé, sans plus de précisions. Mais c’est lundi, que Frédérique Espagnac et une délégation de parlementaires seront reçus au cabinet du Ministère de l’Education Nationale. « Il n’y a jamais eu autant de politiques qui s’intéressent aux langues régionales !  » remarque la sénatrice. Simple effet de proximité des élections ? Pas seulement… Si le groupe de travail sur les langues régionales plus ou moins présidé par Paul Molac s’est rarement retrouvé pour travailler, plusieurs sénateurs et députés regretteraient les postures politiciennes et seraient prêts à franchir le rubicon. A droite comme à gauche. Alors faute de temps pour une loi, pourquoi ne pas retravailler sur une sorte de code des langues qui permettrait de les protéger ? « A Paris, ils ont une méconnaissance de ce qui existe. Quand on leur demande quelque chose, ils répondent que ce n’est pas possible. Mais en fait, ça existe déjà. Comme par exemple au Pays Basque. Il existe un partenariat entre l’Office Public pour la Langue et l’hôpital de Bayonne pour une signalétique en basque et pour que le personnel puisse apprendre la langue pour répondre aux malades »...

Alors la native des Hautes-Pyrénées veut une nouvelle fois tâter le terrain, pousser le gouvernement et sa majorité à agir. « Nous allons rentrer dans un cycle de plusieurs réunions sur plusieurs mois. Celle de lundi ne sera pas la dernière et il ne faut pas s’attendre à des annonces. Mais nous allons travailler avec le cabinet du Ministère sur l’éducation mais pas seulement. Il sera question de signalisation et de politiques régionales dans le cadre de la loi NOTRE. » Une loi NOTRE qui donne compétence aux régions MAIS AUSSI AUX DEPARTEMENTS en matière de langues régionales.

Une première réunion qui tombe à pic après la publication mercredi des décrets aux JO concernant la réforme des collèges.  Une approche à Paris alors qu’une manifestation est prévue demain à Périgueux où tous les élus de Dordogne sont conviés. Le collectif Périgord occitan leur a même mâché le travail en rédigeant lui-même une proposition de loi.

Lo Benaset

Fòto d’òc de Danis Chaduelh dins Viure al País

Lo País polit daus Potonors s’es un pauc adormit mas pas lo Danís Chaduelh. Semblariá puslèu que lo Danís foguèsse de pertot. E quitament dins Viure al País aqueste dimenge. L’avèm metut en boita (çò que plan malaisit !) e retrobaretz un Danís plan alucat dins lo Fòto d’Òc.

 

Quand disèm qu’es de pertot : L’Estancabra de Tolosa…

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las cronicas de Tristan Gahús « Tòca maneta » per Good Morning Occitània, lo G.O.D. (Govèrn Occitan Derisòri), una mena de gratacap e gratacuol per l’occitan. Mai seriosament, se mainava de l’Estivada ambe Patric Roux e contunha de noirir lo siti internet e la pagina Facebook per far la contra a la municipalitat.

FÒTO D’ÒC : Danis
Reportatge : M. François L. Boffet M. Blasco P. Marty Ch. Lacroix


 

Trabalha ara pel CIRDOC coma encargat de mission sul Forum Euro-Regional que se debanarà a Castelnòu d’Arri.

@ la Vicenta

19 Mai

« Degun » n’est plus personne !

« Degun » ne craint plus rien (et donc personne !) car il vient de faire son entrée dans le Petit Robert. « On craint degun », cette expression populaire revitalisée par Massillia connaît donc la consécration. Pas très étonnant qu’elle se retrouve dans le dictionnaire façonné par Alain Rey. 

« Degun : personne, aucun être humain »

Ce pronom indéfini a été largement usité par l’argot et les Provençaux. Une altération de l’ancien occitan negun, du latin nec unus « pas un ». « Degun » désormais dans le Petit Robert sous la définition : « Personne, aucun être humain ». Par exemple, il y a dégun dans les rues ou craindre dégun.

Pour en savoir plus, c’est ici. On peut aussi relire Florian Vernet, Que dalle ! Quand l’argot parle occitan, IEO edicions, 2007.

Mais c’est encore Massilia qui en parle le mieux.

 

17 Mai

L’Occitanie attendra son tour !

Non ce n’est pas un titre prophétique (ou pas !) sur le nom choisi par la région LRMP mais l’annulation du 1er Tour d’Occitanie féminin. 6 étapes prévues du 20 au 25 mai qui devaient mener les concurrentes de Toulouse à Pézenas. Un tour qui se voulait ambitieux mais qui vient de faire pshitttttttt ! Le projet était séduisant mais sa réalisation était devenue trop compliquée. D’un côté l’organisateur évoque une réponse tardive de la mairie de Toulouse, de l’autre Laurence Arribagé (adjointe de Jean-Luc Moudenc en charge des sports) s’en explique. La décision viendrait d’un dossier incomplet et d’une interdiction de plusieurs préfectures.

 

Un Tour d’Occitanie séduisant mais…

Le Tour d’Occitanie avait tout pour séduire : un beau parcours sur les terres d’Occitanie de la nouvelle région, un plateau cycliste féminin national et international relevé avec pour ambition de se hisser au 1er rang mondial des épreuves féminines à l’horizon 2019-2020. Le tout sous la dénomination, les couleurs et les valeurs de l’Occitanie. Seulement voilà, la première épreuve Toulouse-Mirepoix n’a pas eu le feu vert et c’est l’ensemble du tour qui vient d’être annulé.

 

Tout semblait aller pour le mieux au départ. L’ancien cycliste et organisateur du tour François-Xavier Valiente avait parlé de cette idée à plusieurs occitanistes comme Jean-Pierre Laval et Jean-François Laffont; les équipes de marques et les sélections nationales répondaient présent et la ville de Toulouse paraissait prête à recevoir le départ de la course dans le quartier « défavorisé » de la Faourette. Tout un symbole. La ville est sollicité, le cabinet de Laurence Arribagé semble intéressé. Ne voyant pas de rendez-vous arriver, François-Xavier Valiente relance. Par courrier, le maire Jean-Luc Moudenc répond le 15 mars et demande à la chargée des sports de le recevoir en urgence. Il est vrai que le départ prévu le 20 mai approche. Finalement, c’est le maire du quartier de la Faourette Samir Hajije -lui même élu aux sports- qui reçoit la délégation. La mairie ne pourra pas donner la subvention demandée (10 000 €) ni prendre en charge certains frais comme un buffet prévu pour 270 personnes… Mais elle semble OK pour permettre un départ de la ciutat mondina. Le 4 mai dernier, les organisateurs reçoivent finalement un mail de Laurence Arribagé pour signifier que la mairie s’oppose au départ prévu. Elle évoque aussi des antécédents d’épreuves annulées par la même équipe organisatrice.

Des difficultés cumulées et récurrentes

Jointe par téléphone, Laurence Arribagé s’explique. Elle reconnaît que la mairie a sans doute un peu tardé à communiquer sa décision… « On trouvait l’idée intéressante. L’instruction a pris un peu de temps… » Mais quoi qu’il en soit selon elle, l’épreuve n’aurait pas pu se faire : dès le 8 avril la préfecture de la Haute-Garonne avait écrit à François-Xavier Valiente pour lui signifier l’interdiction de la course. Un refus qui fait suite à celui d’autres préfectures, dont celle du Tarn. La ville de Castres aurait refusé elle aussi de participer à ce tour d’Occitanie. Les services de l’Etat justifient cette interdiction par l’absence de dossier complet. Acharnement ou incompétence ? Pourquoi continuer comme si de rien n’était ? Pourquoi communiquer sur les réseaux sociaux sans évoquer ces interdictions jusqu’au 14 mai ?

Sans doute parce que les organisateurs ont déjà essuyé d’autres difficultés et refus. En 2013, ce qui s’appelait encore « Le Tour cycliste féminin du Languedoc-Roussillon » avait dû annuler la première étape de Villemoustaussou. En 2014, c’est l’épreuve toute entière qui est reportée… François-Xavier Valiente parle quant à lui des difficultés pour organiser une course féminine, des autorisations de courses qui arrivent parfois la veille et même le matin du départ. « La grosse épine, c’est que nous sommes sur la voie publique et que l’on ne peut pas neutraliser la circulation comme pour le Tour de France… Il faut vraiment mettre en place une structure qui puisse accompagner les organisateurs… » Un peu dépité Monsieur Valiente. Dans ces conditions, il ne sait pas si le Tour d’Occitanie verra la lumière un jour.

Cette épreuve était pourtant labellisée UCI, placée sous le patronage du Ministère des Sports, avec 29 nations et un budget de 220 000 euros (300 000 au départ). Pour une fois que l’Occitanie avait des moyens et de l’ambition… Souhaitons que ce soit un déraillement sans conséquences et sans enchaînements !

Lo Benaset

14 Mai

Festenal Occitano-Pradettes

Vendredi 20 et samedi 21 mai, le quartier des Pradettes de Toulouse va vivre à l’heure occitane. À l’initiative du Collectif des Associations des Pradettes et de l’association occitane Los Pradelons, ce tout nouveau festival veut mettre l’occitan à l’honneur mais aussi le vivre ensemble dans ce quartier à la grande mixité.

Au programme : du théâtre le vendredi soir avec la compagnie de théâtre amateur occitan « Lo Teatre del Platanièr ».
De nombreuses festivités sont prévues le samedi 21 mai à partir de 12h30 sur la place des Pradettes avec l’inauguration du festival en présence des deux parrains : Christophe Alvès, maire du quartier des Pradettes et Alem Sure Garcia. Une inauguration suivie d’un apéritif musical et d’un repas partagé. L’après-midi, Georges Labouysse animera une conférence sur l’histoire de Toulouse. Ensuite, danses traditionnelles et chants polyphoniques feront vibrer la place des Pradettes. Un festival qui se terminera en beauté avec le groupe Du Bartàs.

Une équipe de l’Edicion occitana a suivi pendant toute une journée les bénévoles qui se boulèguent pour mettre sur pied ce nouveau festival.


Occitano-Pradettes

Reportage de Sirine Tijani, Denis Hémardinquer, Michel Blasco. Montage de Charlotte Willocq.

13 Mai

L’Occitanie fait aussi son Euro !

Quelques heures après la liste des 23 joueurs de Didier Deschamps, c’est un autre Didier qui se prépare à amener son équipe pour disputer l’Euro de foot. Didier Amiel est le sélectionneur de l’équipe d’Occitanie qui va disputer l’Europeada. Il n’a pas besoin de communiquer sa liste de joueurs mais plutôt de trouver des moyens pour amener son équipe dans le Tyrol du Sud (Italie) du 18 au 25 Juin 2016. On devrait d’ailleurs parler DES équipes occitanes. Car pour la première fois, une sélection féminine portera les couleurs sang et or.

L’Europeada 2016

C’est une compétition qui rassemble des nations, des minorités linguistiques, des ethnies non reconnues, comme l’île de Man (Royaume-Uni), les Roms (Hongrie), les Tatars de Crimée (Ukraine) les Sorabes de Lusace et les Frisons (Allemagne), les Romanches (Suisse), les Ladins et les Tyrols (Italie)… L’Europeada se déroule tous les 4 ans, en même temps que l’Euro Officiel de la FIFA et en alternance avec la Coupe du Monde, comme pour les grands. L’organisateur en est le FUEN, ONG internationale basée en Allemagne, qui défend les minorités et permet à ses 89 membres de pouvoir s’exprimer. Et pas que sur un plan footballistique. Pour cette Europeada comme pour les précédentes, il y aura des échanges d’ordre culturel soutenus par l’Union Européenne.
L’équipe masculine emmenée par Didier Amiel sera dans le Groupe D : Occitània, Aroumains, Schleswig du Sud, Slovaques d’Hongrie.

Nouveauté : Une équipe occitane féminine

Le projet était sur le feu depuis plusieurs années, il va donc se réaliser lors d’une compétition internationale. Et le président Nicolas Desachy mise beaucoup sur la participation de cette équipe emmenée par Sylvain Blaise. Il est aussi entraîneur national de l’équipe de France Universitaire féminine, championne du monde en Juin 2015, ancien entraîneur des féminines du TFC et de l’AS Muret, ancien joueur de Rodez, Muret, Toulouse Fontaines… Plusieurs joueuses de grandes équipes -non, pas celles de Lyon ni du PSG!- mais quand même d’un bon niveau national devraient être du voyage. L’équipe sera dans le Groupe X : Occitània, Tyrol du Sud, Sorabes de Lusace.

Une affiche pour le RAF (Rodez). En occitan sioplèt !

Une affiche pour le RAF (Rodez). En occitan sioplèt !

L’association Occitane de Football lance un financement participatif

Depuis sa création en 2004, l’équipe a progressé sur un plan footballistique. C’est indéniable. Mais les moyens n’ont pas suivi. L’an dernier, ils ont du renoncer à une autre coupe d’Europe à Debrecen (Hongrie). L’AOF a donc décidé de faire appel au crowdfunding pour payer une partie des frais. Coût global du projet au Sud Tyrol : 30 000 €. L’AOF en demande 3000 via le site Fosburit. Mais chaque joueur devra mettre la main à la poche et donner 250 € ! 

Ces ambassadeurs (drices) de l’Occitanie, de ses valeurs, mais aussi du football attendent donc un petit geste de partenaires publics, privés mais aussi tout simplement des particuliers pour faire eux-aussi un bon championnat d’Europe en Italie.

Lo Benaset

L'Equipe d'Occitanie au Kurdistan

L’Equipe d’Occitanie au Kurdistan

Sirventés farai, e fa 20 ans !

A l’edat-mejana, un sirventés èra un genre poetic dels trobadors que permetiá de parlar mai que mai de politica e d’actualitat. Sirventés es tanben lo nom causit per Bernat Giacomo quand montèt l’agéncia de desvelopament artistic ont se tròban duèi La Mal Coiffée, Du Bartàs, Dje Balèti e tanben un ramelet de contaires. Establida a Orlhac dins Cantal, Sirventés festeja los 20 ans a comptar de duèi. 20 ans a promòure d’artistas mas tanben a menar d’accions de desvelopament de territòris. Bernat Giacomo tòrna sus la riquesa e l’anar de Sirventés.  

 

Bernat Giacomo, Sirventés qu’es aquò ?

Partiguèt sus una dobla idèia : lo desvelopament d’artistas e lo desvelopament dels territòris en s’apiejant sul patrimòni. Trabalhavi coma engeniaire al Ministèri de l’agricultura. Èri tanben militant occitanistas al dintre de l’IEO de Cantal. Es aital qu’avèm creat las « Rapatonadas », un festenal de Conte tre 1981. Ai desvelopat d’animacions un pauc de pertot e ai una coneissença del terren per adujar. En 96, quitèri donc lo Ministèri per fondar Sirventés.

Qual i aviá coma artistas a la debuta ?

Ieu foguèri elevat al Marti. Avèm ajut Jan-Maria Carlotti, Andrieu Ricros, Jan dau Melhau, Bernat Combi, Bernat Cauhapé, Alan Bruel lo cantalés e La Fabrica ont se trovava lo Laurens Cavalié de Du Bartas. La question de la professionalisacion se pausèt tre la debuta. Per ieu es fòrça important. Foguèt un pauc complicat a la debuta, quitament al dintre de la nòstra estructura. Aviam d’emplècs ajudats e podiam pas bastir quicòm de solide. En 2004, sèm passat a quicòm de mai pro, en fidelisant lo monde.

Sirventés fofuèt una SCOP tre la debuta ?

Non pas! Una associacion per començar. Puèi encara una autra associacion en 2000 e la Scop arribèt pas qu’en 2009. Aviam pas de formacion aquí dessus. Descobriguèrem tot. A calgut montar una còla perèna. Lo budgèt vira ara entre entre 550 000 e 700 000 € en fonccion dels eveniments.

Quantes sètz duèi ?

6 personas sus l’artistic. Per acompanhar los artistas, cercar de datas, sègre la fabricacion, organizar de viradas sus un plan material, far la comptabilitat, los contractes. Ieu m’ocupi de la gestion d’eveniments, doni de conselhs per acompanhar de projèctes de territòri. Es quicòm mai…

Justament, es una causa pas tròp coneguda de Sirventés. A de que consista ?

Ai acompanhat mai d’un centenat d’eveniment de pertot. Coneissi plan los territòris en avent trabalhat al ministèri de l’agricultura. Ai començat sus mas tèrras ambe las Rapatonadas, la fièira de la Castanha de Morjou en 90 ont lo monde me disián : « ah, oc-ben, de folclòr! ». Non pas de folclòr mas d’economia! Quand òm vei son succés duèi e çò qu’a permetut de tornar lançar… La fièira del Palhàs a Massiac (Cantal) a l’entorn de la frucha que serà a l’onor aquesta dimenjada per l’anniversari. Ara se fa lo vin de palhàs que s’en va de pertot en França. Es a l’encòp un eveniment per comunicar sus las especificitats d’un territòri e tanben per i associar la lenga. O encara la Mangona (es aital que se dís la tua del pòrc dins Cantal) a Laroquebrou. Ai l’abituda de dirijar de còlas. Ai conselhat per un acuèlh paisan en Ròse-Aups, una deisheria a Belle-Île-en-Mer Belle Ile en mer, quicòm a l’entorn d’una ribièra dins l’Allier…  

Una activitat que fasètz encara duèi ?

Vertat es que s’es un pauc atudada, en sòm. Vau far un autre siti per aquò. Mas ieu m’en vau a la retirada a la fin de l’an. A l’AG del més de junh va caler trobar una autre president ! 

Sètz content del camin complit ?

Avèm de gropes que donan enveja ! I a plen de gropes pichons que vòlan cantar del biais de la Mal Coiffée. Un còp Joël Mespoulède que se maina de las viradas èra a Cardiff e un tipe lo venguèt interpelar : « digatz, se passa causas ja vautres los Occitans! ». Te pensas, un Irlandés!

Cossí marcha per l’artistic?

Cada artista fa sa pròpra direccion, intervenèm pas. Aprèp, Sirventés fa la gestion de tot : Sirventés encaissa e puèi fasem lo salari de l’artista. Fasèm lo 360° : lo torn de tot ! Al nivèl de la produccion de CD, las condicions son las memas per totes. En virada lo cachet entre los uns e los autres cambia pas tròp. Avèm 9-10 entitats artisticas pel cant e n’en caldriá maitas…

Es aisit de dintrar a Sirventés ?

Per dintrar, avèm una commission que se recampa. Avèm pas mal de prepausicions mas pas tròp sovent professionalas e per nautres es essencial. Aprèp, volèm de diversitat. Avèm La Mal Coiffée, Du Bartàs, Djé Balèti e de contaires coma Yves Durant et Florant Mercadier. Avèm pas grand causa d’Auvèrnha. Aimariái tanben mai de musicas actualas, de ragga…

Aviatz Mauresca que li son pas mai ?

Vertat. Cercavan sustot d’adujas per virar. Mas per nautres, signar a Sirventés es plan mai qu’aquò. L’artista se diu investir. Avèm trabalhat ensemble e l’afar contunhèt pas.

Bon ben alèra, bonas fèstas dels 20 ans! Viure al país farà un reportatge la setmana que ven. 

Lo Benaset

Du Bartàs Dissabte 14 de mai al Teatre d'Orlhac

Du Bartàs Dissabte 14 de mai al Teatre d’Orlhac

 

 

12 Mai

Langues régionales, Conseil d’Etat, réforme des collèges : compliqué, très compliqué!

La justice, ce n’est jamais simple… La réforme des collèges non plus : déjà votée, pas encore appliquée, mais très critiquée et modifiée à différentes reprises… Hier lors d’une audience au Conseil d’Etat, la rapporteure publique n’a finalement pas donné raison (en tous cas sur la plupart des points) à Martial Peyrouny, un professeur d’occitan qui demandait l’annulation de la réforme. Vous me direz qu’il fallait s’y attendre. Pas vraiment si l’on se réfère à un document accessible la veille et qui allait dans le sens voulu par l’auteur de la requête Tentons d’y voir plus clair.

« On a perdu parce qu’on a gagné »…

« … Le rapporteur public s’apprête à conclure : à l’annulation du décret attaqué en tant que par son article 2, il introduit au code de l’éducation les dispositions des deux derniers alinéas du II de l’article D. 332-4 et celles figurant à la dernière phrase du III du même article… » Voilà ce que Martial pouvait lire en accédant à son dossier jusqu’à la veille. Un langage un peu codé mais qui, de l’avis de plusieurs avocats, était positif. C’est ce que révélait l’article du blog occitan. Sauf que voilà : les conclusions d’un jour ne sont pas celles énoncées le lendemain! Celle de Martial est presque tout aussi inattendue : « On a perdu parce qu’on a gagné ». Tiens, tiens… C’est aussi le titre de l’article de La Setmana et c’est effectivement ce que nous disait ce matin le professeur d’occitan. Alors, ce que les langues régionales ont gagné hier (mais ce n’est que l’avis du rapporteur et non celui du Conseil d’Etat) c’est ce que le texte gouvernemental appelait : « la durée minimum des pauses méridiennes au collège et sur la durée maximale d’enseignement quotidien en sixième ». Pour faire simple, le volume horaire hebdomadaire des cours ne devait pas excéder 26 H ce qui laissait quasiment aucune place pour les matières suivies en option comme peut parfois l’être l’occitan. L’annulation en partie du décret (pour des raisons de procédure) qui fixait cette limite à 26 H va donc permettre aux langues régionales de revenir un peu.

Martial Peyrouny ambe son recors

Martial Peyrouny ambe son recors

Pour le reste, la rapporteure publique conclut au rejet de l’annulation du décret attaqué.

Sur le fond, il est vrai qu’entre le dépôt du recours au Conseil d’Etat en juin 2015 et l’audience d’hier, les choses ont évolué favorablement pour les langues régionales grâce au travail d’organisations occitanes comme la FELCO, le CREO, grâce aussi à ce recours.

Car la réforme des collèges avait tout bonnement oublié les langues régionales au tout début, et ce n’est qu’après diverses actions que leur enseignement est réapparu en 6ème, que les conventions existantes entre l’Etat et certaines Régions ont été prolongées jusqu’à la fin de cette année, retardant ainsi les effets de la réforme. Différents textes ministériels ont confirmé un certain retour au statu quo. La circulaire N° 2001-166 du 5 septembre 2001 qui organise l’enseignement et le développement des langues régionales reste en vigueur. L’article L.312-10  du code de l’éducation qui s’appuie sur cette circulaire avait fait rentrer les langues régionales dans la Loi Peillon. La réforme des collèges, dans sa version initiale, était contraire à cet l’article. D’où le recours. Donc oui, juridiquement, certaines demandes de ce recours n’avaient plus lieu d’être. N’empêche que tout n’est pas gagné et qu’on ne sait toujours pas pourquoi la rapporteure publique a quelque peu changé ses conclusions.

« Là où il n’y a pas de convention, c’est mort… »

Il est peu probable que dans 2 ou 3 semaines, la décision du Conseil d’Etat soit contraire aux conclusions de la rapporteure. Peu envisageable également que Martial Peyrouny (ou d’autres) fassent un nouveau recours. Ce qui n’empêchera pas vigilance et mobilisation. Là où des conventions existent entre Etat et Régions (comme par exemple en Aquitaine et Midi-Pyrénées) la rentrée 2016 ne devrait pas être trop difficile. Elles seront renégociées d’ici la fin de l’année. Mais là ou rien n’existe comme en Auvergne ou Limousin, la situation sera très très délicate. Idem en Provence où tout diffère selon les départements.

A toute chose malheur est bon, la réforme territoriale pourrait au moins permettre au Limousin d’être logé à la même enseigne que l’Aquitaine. Idem pour le Languedoc-Roussillon où la convention était loin d’être satisfaisante mais qui est désormais liée avec celle de Midi-Pyrénées plus favorable…Quand on vous dit que rien n’est simple !

Lo Benaset

Collectiu SEM : « nos contentarem pas d’Occitània! »

Duèi de matin, lo collectiu de Catalonha Nòrd SEM teniá conferéncia de prèmsa a l’Ostal d’Occitània de Tolosa sul nom de la region Miègjorn-Pirenèus Lengadòc-Rosselhon. SEM ven de lançar una campanha per aparar lo nom « Occitania Pais-Català » dissabte a Talatüll (Tautavel), duèi a Tolosa e Narbona. Per elses, pas cap de dobte, cal una referéncia a Catolonha dins lo nom novèl. Una pausicion fèrma que Jaume Roure e Pere Manzanares an volgut justificar. 

Catalonha mai que d’autres

Fa dos ans que lo collectiu se montèt, en reaccion a la lei NOTRE e donc a le reforma territoriala. Aquò per aparar una identitat catalana que seriá menaçada ambe la region novèla. Pere Manzanares manca pas d’arguments per convéncer los Occitans e los autres d’oblidar pas los Catalans. « Lo catalan es una lenga e mai de 1200 ans d’istòria. Una identitat reconeguda, dubèrta e partajada. » Aquò per respondre a los que dison que se començam d’ajustar « Pais Català », per de que pas Roergue, Gasconha, e patin e cofin. « Sem aqui per nos justificar e non pas per far los rondinaires », çò dís lo Pere.

Avem comprés, Catalonha es plan mai qu’un autre territòri. « Deja, dins lo nom ancian, Rosselhon èra acceptable mas mancava Conflent, Capcir, Cerdanha, Vallespir… ». « Cha nautres, i a una marca prigonda, un estacament a una lenga e una cultura qu’òm tròba pas endacòm mai!  » L’ancian elegit de Perpinhan e membre d’Unitat Catalana confirma. Les « Monsieurs plus » vos disi. Catalonha e los Catalans, an quicòm en mai dels autres. Pas complètament false, mas un pauc orgulhós ! E de contunhar : « Occitània e Lengadòc, encara aquò passa. Mas pas Pirenèus-Mediterranea ! » Lo collectiu es vengut per trabalhar ambe los Occitans e sustot los convéncer. Coma per exemple ambe l’estatut particular de la Vath d’Aran donat per Catalonha e que reconeis l’occitan coma lenga oficiala. Cò que demanda un pauc de retorn ara en Occitània.

 

« Occitània-Pais Català » en campanha

Aprèp de debuts un pauc malaisits ambe lo Comitat del Nom ont i aviá ben un representant del collectiu SEM, mas non pas un membre… Resulta : pas de nom prepausat ambe « Catalonha » mas sonque « Occitanie-Roussillon » sauvat al darrèr moment qu’es vengut ara « Occitanie-pays-Catalan »… Aprèp de comunicats un pauc desplaçats coma que Catalonha Sud s’anava mobilizar per votar, çò qu’es tecnicament pas possible… Aprèp tot aquò la campanha pel nom « Occitania Pais-Català » comencèt dissabte passat aTalatüll (Tautavel). 10 000 pegasolets ambe lo nom causit en francés e catalan seran pegats, de resconstres ambe lo monde se faràn un pauc de pertot coma aqueste vèspre ambe « Païs Nòstre » a Narbona. Pas d’accions particularas, pas de causas violentas tanpauc pel moment nos dís Pere Manzanares… Mas mèfi : « quand los Catalans venon del Sud e qu’arriban al Nòrd, es marcat : « Bienvenue en Languedoc-Roussillon ». S’es marcat « Bienvenue en Occitanie », va caler remplaçar lo panèu cada setmana! » çò dís Jaume Roure. E Pere Manzanares de contunhar : 

Nos acontentarem pas d’Occitània !

Cadun se soven evidentament de l’episòdi del nom de « Septimanie » volgut per Frêche que metèt tot un pòble per carrièra. Fa 10 ans e segur que los Catalans son prèstes per se tornar mobilizar. Encara un autre « mai que los autres » per Catalonha. Mas de còps que i a, a volgure tròp…

Vòli plan èsser clarvesent sus Occitània e per de que pas ajudar los Catalans. Mas francament : es qu e lo nom d’Occitània es definitivament pas acceptable per un Catalan al punt de n’arrancar los panèus ?

Lo Benaset

 

 

 

11 Mai

Les langues régionales devant le Conseil d’Etat contre la réforme des collèges

Cet après-midi, le Conseil d’Etat examinera un recours demandant l’annulation de la réforme des collèges sur le volet des langues régionales. Rien que ça. Voilà un an qu’un professeur de Dordogne Martial Peyrouny a attaqué en justice cette réforme contestée. En son nom et porté par le collectif « Los Mespresats » (les méprisés). Peu de chances que cette action aboutisse? Et bien si…

Martial Peyrouny Juin 2015

Martial Peyrouny à Périgueux 29 Juin 2015

L’argumentaire juridique.

Juin 2015, le collectif « Los Mespresats » a rendez-vous devant la poste. L’objet : envoyer un recours auprès du Conseil d’Etat pour demander l’annulation des décrets d’application de la réforme des collèges. Voilà plusieurs semaines que les défenseurs de l’enseignements des langues régionales se mobilisent contre cette réforme. Martial Peyrouny, professeur en Dordogne décide d’attaquer en justice. Parler de David contre Goliath n’est pas un vain mot. Peu de chances que ça aboutisse lui disent certains… Monsieur le professeur certifié d’occitan-lettres modernes hors classe, Chevalier des Palmes académiques n’en a cure et passe à l’action. Sur un argument juridique simple :

« Aquela reforma en efièch, representa de la part de lEstat central un abús de poder que va contra las convencions signadas ambe los Rectorats per la Region Miègjorn-Pirenèus, los Departaments de Tarn, Tarn-e-Garona, Nauts-Pirenèus, Gers, Avairon de  la Region Aquitània e los Departaments dels Pirenèus-Atlantics, de Gironda, de Dordonha e d’Òlt-e-Garona dins lo quadre de l’article L.312-10 del còdi de l’educacion. »

La réforme du collège contredit complètement, sur la question des langues régionales, le code de l’éducation (art. L.312-10). Il demande l’annulation du décret n° 2015-544 du 19 mai 2015 relatif à l’organisation des enseignements au collège et l’arrêté du 19 mai 2015 du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche relatif à l’organisation des enseignements dans les classes de collège. Par ailleurs, l’association « Arrête ton char » entame également une action auprès du Conseil d’Etat pour défendre les langues anciennes Grec et Latin.

Le rapporteur public semble d’accord

Cet après-midi, le représentant du gouvernement énoncera et détaillera ses conclusions lors de l’audience prévue à 14H pour les 4e et 5e chambre. On ne connaît pas encore tous les détails mais les formulations juridiques semblent claires. Si l’association « Arrête ton char » est déboutée dans sa requête, en revanche, le rapporteur public donne raison à Monsieur Martial Peyrouny. Il faut évidemment rester très prudent car si l’on se penche sur les décisions du Conseil d’Etat, on constate qu’il suit les conclusions des rapporteurs publics à 80% ! Si annulation il y avait, ce serait une énorme surprise. Mais nous n’en sommes pas loin.

 

Le jugement sera mis en délibéré pour 3 semaines, un mois. En cas de victoire, ce ne serait pas toute la réforme qui serait annulée mais certainement que le volet sur les langues régionales. En attendant, les espoirs sont permis. De quoi mettre du baume au cœur de Martial Peyrouny qui organise une manifestation avec le collectif le samedi 21 mai à Périgueux pour demander une loi cadre pour les langues régionales en France.

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