19 Jan

Tè Vé Òc : une TV qui se développe.

Depuis 2012, Tè Vé Òc réalise des programmes en occitan diffusés sur TV Sud, mais également sur son propre site et sur celui du CIRDOC via Occitanica. Elle s’est nichée à Nîmes, rue des Gabians et fonctionne grâce à des bénévoles et depuis le 4 janvier elle a désormais sa première employée : Amy Cros

Tè Vé Òc qu’es aquò ?

Chaque semaine, Tè Vé Òc propose une émission de 13 minutes diffusée sur la TNT locale par TV Sud le vendredi soir à 18H30. La même émission est aussi en ligne sur leur propre site. Elle propose aussi ses services à des particuliers, des ventes de reportages… Certains sont commandés par le CIRDOC de Béziers pour y être diffusés et archivés. Elle propose aussi des projets pédagogiques.

 

Le budget est d’environ 10 000 euros cette année. L’association est soutenue par l’agglo de Nîmes, le Conseil Départemental du Gard et l’ex-Conseil Régional du languedoc-Roussillon. Les chevilles ouvrières sont principalement Lise Gros (présidente) et Michel Gravier (cadreur-monteur et trésorier), mais aussi d’autres bénévoles qui travaillent pour réaliser au moins les 4 émissions mensuelles. Depuis le 4 janvier, la Provençale Amy Cros les a rejoint, employée à mi-temps pour faire des émissions et s’occuper de la communication.

Amy Cros Fòto : Lo Benaset

Amy Cros
Fòto : Lo Benaset

Amy Cros, una jornalista a Tè Vé Òc

Amy est née à Vaison-la-Romaine. Elle a appris l’occitan en 2010. L’an dernier, elle rencontre Claudine Paul sur un tournage et lui parle de ses envies journalistiques. Elle réalise un stage très concluant à Tè Vé Òc où elle a réalise le site internet. L’association décide donc de l’embaucher le 4 janvier 2016, dans le cadre d’un emploi aidé. Le reste du temps, elle est étudiante à Marseille en journalisme et communication. Elle est Journaliste Reporter d’Image et fait aussi des articles pour Aquò d’Aquí.  Nous l’avons suivie en tournage sur Nîmes avec Michel Gravier. Elle souhaiterais faire une émission ornithologique sur Tè Vé Òc.

Michel Gravier et Amy Cros Fòto : Lo Benaset

Michel Gravier et Amy Cros
Fòto : Lo Benaset

L’istòria ligada a Tè Vé Òc

En 1990, Philippe Reig et Daniel Martinez déposent un pilote à la mairie de Nîmes. En 1996, ils créent une télévision sur le réseau câblé de Nîmes. 3 ans plus tard, ils obtiennent l’autorisation d’émettre sur le réseau hertzien. En 2004, cette télé s’appelle désormais TéléMiroir. Elle obtient une autorisation pour émettre de 10 ans. Philippe reig et Daniel Martinez ont demandé à Lise Gros de lui fournir des programmes en occitan. Visiblement, le feu vert du CSA vient du fait que cette TV fait un peu de place à l’occitan. Dominique Baudis, alors président du CSA aurait particulièrement apprécié que Philippe Reig lui récite du Frédéric Mistral. Il aurait déclaré : « Quelqu’un qui est capable de citer Frédéric Mistral de tête mérite d’avoir une chaîne à la place des autres ». En 2010, TéléMiroir -ex groupe Hersant- intègre le groupe Médias du Sud. En 2011, la télé prend le nom de TV Sud avec 3 décrochages sur Nîmes, Montpellier et Perpignan.

Aujourd’hui, forte de sa pérennité et de son développement, vous pouvez aider Tè Vé Òc en adhérant à l’association.

Tè Vé Òc

30 rue des Gabians

30900 Nîmes

Lo Benaset

18 Jan

3 élus pour l’occitan dans la nouvelle région

 

Après l’élection de la présidente et des vice-présidences le 4 janvier dernier, ce matin l’assemblée plénière de la nouvelle région était à nouveau réunie. A l’ordre du jour, le vote du règlement intérieur, le rôle et la composition des commissions. Avec une volonté affichée de rupture avec certaines pratiques précédentes. Notamment en valorisant le rôle des commissions et de l’assemblée délibérante. L’occasion d’interroger les 3 personnes qui auront du pouvoir pour l’occitan dans ce nouveau mode de fonctionnement : Dominique Salomon, Serge Regourd et Patric Roux.

La nouvelle assemblée ce matin. Photo : Sirine Tijani

La nouvelle assemblée ce matin.
Photo : Denis Hémardinquer

Cossí va marchar ?

Face au désaveu et à la défiance manifestée aux politiques, certains ont exprimé la nécessité de changer certaines pratiques et d’amener plus de démocratie participative. « En France, les collectivités territoriales fonctionnent très souvent avec un exécutif qui est omnipotent et une assemblée délibérante qui court parfois un peu derrière. Nous avons voulu rééquilibrer les choses en permettant aux 142 élus (qui ne sont pas permis les 16 de l’exécutif) de pouvoir pleinement travailler, proposer… ». Avec Monde en commun, Gérard Onesta avait fait une campagne innovante. Il poursuit en ce sens. A défaut d’obtenir une organisation bicéphale sur le modèle corse, il a été élu président du bureau de l’assemblée. Les présidents de commissions (20 dont « Culture Patrimoine et langues régionales ») seront réunis à plusieurs reprises, les amendements seront facilités et donc les pouvoirs rééquilibrés. Concrètement, un délégué à la langue et culture occitanes comme Patric Roux pourra faire des propositions qui donneront lieu à débat au sein des commissions, soumises à des amendements, avant d’être soumises au vote.

La vici-presidenta encargada de la Cultura, del Patrimòni e de las lengas regionalas : Dominique Salomon

Dominique SalomonComme dans la précédente mandature, l’élue PRG retrouve le même domaine. « Il y a effectivement la volonté de rénover les pratiques de fonctionnement avec la création de ce fameux bureau des commissions qui devrait assurer un rééquilibrage. Pour ce qui est de notre politique en faveur des langues régionales, il y aura une certaine continuité car beaucoup d’efforts ont été faits en matière budgétaire. On va continuer à installer l’OPLO, à consulter l’Amassada, faire un travail sur la transmission, la promotion et l’usage de la langue avec le soutien aux festivals et aux créations. Sans oublier le travail de mémoire avec le CIRDOC. »

 

Serge RegourdLo president de la commission Cultura, Patrimòni e de las lengas regionalas : Serge Regourd

Ce professeur à la faculté de droit et à l’Institut d’Études Politiques de Toulouse ne s’était pas engagé en politique. Il a rejoint Gérard Onesta et Monde en commun. Il devrait donc être en quelque sorte le pendant de Dominique Salomon (sans en avoir tous les pouvoirs) dans ce nouveau mode de fonctionnement. Tous les présidents de commissions seront donc réunis dans une instance représentative. « Il y aura 3 intervenants prioritaires : la vice présidente Dominique Salomon, le délégué à l’occitan Patric Roux et moi-même. Ce sera donc un rapport à 3. Je ne me fais aucun soucis car nous nous connaissons et avons des rapports très amicaux.  » Il est vrai que lui aussi est originaire du Tarn et Garonne (Laguépie)

Lo delegat a la lenga e cultura occitanas : Patric Roux

Patric RouxMilitant de longue date et engagé politiquement, Patric Roux a donc franchi officiellement le pas en rejoignant Gérard Onesta et en étant élu dans l’Aude. Pas vraiment dépaysé donc par cette journée. « Il est trop tôt pour connaître encore les grandes lignes de la future politique en la matière. La différence avec la précédente mandature, c’est la création de l’OPLO. Nous avons à réfléchir et à inventer une politique linguistique. Nous devons réfléchir à l’organisation et à la structuration de la politique culturelle. Je vais m’investir totalement dans mon mandat d’élu. »

Voilà pour les premières déclarations avant même que les nominations ne soient effectives. On devrait en savoir davantage dans les prochains jours. Le premier dossier très brûlant concernant l’occitan est celui du futur nom de la région.

Lo Benaset avec Sirine Tijani

 

 

 

 

16 Jan

Langues régionales : réactions après le rejet de la Loi

Malgré le coup énorme -faire voter 4 députés absents « en mission ou maladie », on ne peut pas dire que le rejet de la proposition de loi (PPL) de Paul Molac ait fait grand bruit. Même lui semblait plus fataliste qu’agacé après cette manœuvre politicienne. « Ce n’est pas au premier coup de bélier que la porte tombe ». Certes, peu avant ce fameux jeudi à minuit, la porte était bien tombée pour autre chose. Grâce à la mobilisation du groupe écologiste, les députés ont voté l’interdiction de publicité lors des programmes jeunesse sur le service public de Francetv, contre l’avis du gouvernement. Le deuxième coup de butoir sera donc évité par un artifice réglementaire. Il pose quand même question.

Manœuvres politiciennes et coups en tous genres

Selon Paul Molac, « les députés sont globalement plus ouverts sur cette question que les services de l‘Etat qui ont peur du Conseil Constitutionnel, du Conseil d’Etat… Il faut dépasser cette autocensure ». Le blocage a été très clair de la part du gouvernement qui a torpillé le texte en commission des affaires culturelles en décembre. Lors du débat parlementaire de jeudi, Fleur Pellerin s’est quasiment opposée à tous les articles et amendements de la PPL. Même si, toujours selon le député breton, « la ministre de la Culture est plutôt ouverte sur la question. Le blocage vient plutôt du Ministère de l’Education. »

un véritable passage en force ! Une telle méthode est absolument scandaleuse et discrédite totalement les députés socialistes. Alors qu’une cause comme la défense des langues régionales devrait faire consensus et permettre l’unité entre groupes politiques de différents bords, ce triste épisode révèle le dogmatisme et l’idéologie jacobine des députés socialistes prêts à tout pour enterrer les langues régionales. »

Il est sans doute nécessaire de lui rappeler que c’est aussi une manœuvre politicienne qui a empêché le débat au sénat sur la ratification de la charte; préciser qu’elle venait des sénateurs Les Républicains ! Lui demander également pourquoi il était le seul député LR présent ce soir là? Pourquoi l’UDI qui a souvent œuvré pour les langues régionales n’a pas trouvé un seul député pour voter le texte ? Pourquoi des gens de tous bords qui se déclarent favorables à ce dossier n’ont pas cru bon de se mobiliser un tant soit peu ?

Interpeller

Sur son site, David Grosclaude s’adresse à 2 députés pris en flagrant délit de contradiction :

  • Pascal Deguilhem député PS de Dordogne
  • Pascal Terrasse député PS de l’Ardèche

2 députés parmi les fameux 4 absents ( avec Christophe Sirugue de Saône-et-Loire et Yves Blein du Rhône) qui ont permis le coup de Trafalgar. 2 députés qui, à plusieurs reprises, s’étaient déclarés favorables aux langues régionales. De la même façon, nous pourrions demander à Jean-Jacques Urvoas et Martine Faure (PS), Jean Lassalle (Modem) ou encore l’occitanophone  Alain Marc (LR) s’ils avaient mieux à faire ce soir là ? Ou tout simplement aux 553 députés qui n’ont pas daigné se déplacer si le sujet les désintéresse à ce point ? Enfin, histoire que personne ne soit jaloux, il faut mentionner Gilbert Collard (député FN du Gard) qui avait mieux à faire lui aussi ce soir là, mais qui a quand même déposé plusieurs amendement visant à supprimer des articles de la PPL de Paul Molac…Sans venir les défendre.

Le collectif Périgord Occitan a également réagi en écrivant aux élus de Dordogne et à la population.

L’occasion de se rattraper

Côté PS, on réfléchirait à des arrêtés ou des circulaires en faveur de ces langues. Pour faire oublier le vote du 14 janvier et la promesse 56 de Hollande ? Quant au gouvernement qui a combattu cette PPL, le seul point positif est venu de la bouche même de la Ministre de la culture : « Il me semblerait utile que nous puissions travailler ensemble aux voies et moyens d’une meilleure expositions des langues régionales dans l’audiovisuel ».

Le 21 octobre 2015, les sénateurs de droite et du centre avaient déposé un projet visant à « à donner une assise juridique plus claire à des pratiques ou usages existants et à promouvoir l’utilisation des langues régionales ». Le texte serait toujours d’actualité au Sénat. Pour se faire pardonner la manœuvre de Philippe Bas et des sénateurs LR du 27 octobre 2015 ?

Plus sûrement, les écologistes par la voix de Paul Molac se déclarent prêts à déposer des amendements quand l’occasion se présentera. Et pourquoi pas pour modifier la loi Toubon qui pénalise ces langues. Peut-être aussi une nouvelle loi à l’Assemblée Nationale. Mais le calendrier parlementaire n’ouvre pas de possibilité avant janvier 2017. Il faudra être patients et surtout persévérants.

Lo Benaset

 

 

 

Trad’ivernalas : aquò bolèga !

Quand arribèrem a Someire dins Gard, lo Denis Galvier èra amb una tronçonadoira dins las mans. A 2 jorns del batejal de son festenal, caliá encara netejar lo terren, installar de causas, quilhar lo tibanèl…Cal dire qu’aquest’an, l’associacion a degut se mudar en causa de las òbras. Pas aisit. An donc trapat un luòc supèrbe « Le quai des arts », totjorn a Someire. La mudason es pas la sola novèltat de la 17ena edicion.

Denis e sa còla al trabalh. Fòto : Lo benaset

Denis e sa còla al trabalh. Fòto : Lo benaset

Trapar un luòc : « Quai des arts » « Kedez »

Pas far claure mai de 600 dansaires cada jorn, cal un pauc d’imaginacion. Las Trad’ivernalas son reputadas per lor programacion e l’esperit de convivéncia que bufa de pertot. Alèra trapar un endrech ont tot aquò seriá de la partida dins una vilòta coma Someire que compta pas 5000 estatjants. Pr’aquò, an capitat. Pas plan luènh de la gara anciana, dins una mena d’entrepaus, i a duèi lo « Quai des arts ». Un luòc força bel, plan artistic, ont s’es niusada la companhiá Malabar que far d’espectacles per carrièra e de cirque. Aval, s’i tròba doas salas per far lo balèti (lo Kedez), un bar, una cosina e pron plaça per quilhar lo tibanèl defòra. Un luòc que coneis Coriandre estant que li fan lo balèti de la davalada.

Trapar de moneda

Autra dificultat, de subvencions demesidas de 4000 € sus un budgèt de 50 000… Alèra que i a 2000 € de fraisses en mai ! Alèra l’associacion faguèt una crida als benevòls e al amics musicaires e dansaires. La divendres ont se manjava de costuma la sopa abans de dançar es ara devengut pagant. A calgut prene un tibanèl pus gròs per claure mai de monde. Ajustar lo dimenge amb un repais partajat e de balètis per degelir.

Julien Régi lo programator

Julien Régi lo programator

Ara tot es prèste

Lo Denis a daissat sa combinason de boscatièr debartassaire per la d’organisator dansaire. Aqueste ser, HUM, un dels rares grops qu’es pas aquí sonque per far dançar mas tanben per escotar. De world d’aquí ambe l’Aimat Brees. Juste de d’aprèp, los auvernhats de QUAUS DE LANLA reperats a l’Estivada de Rodés. Un bal a la votz, sens artifi, ambe 3 òmes. Del mème temps, jos la tèla e benlèu las estèlas los joves de BALLSY SWING e lo bolegant ZEPHIR COMBO. Los programators an l’aurelha fina e dubèrta. De grops de pertot : Occitània, Bretanha, Itàlia, Soïssa. Deman dimenge, la fèsta contunha. Ambe lo repais ont cadun se pòrta lo manjar dins la saqueta e JUKE BAL e FAI DELI se los pès vos prusan ! Per ne saber mai, las Trad’Ivernalas an ara una aplicacion sus portables e smartphones. E Bolèga !

Lo Benaset

15 Jan

Langues régionales : analyse du vote du 14 janvier

Hier soir vers minuit, la proposition de loi écologiste visant à protéger les langues régionales a été rejetée d’une voix. Il n’y avait que 24 députés présents sur les 577 que compte cette législature. Comment se sont-ils comportés ? Et question subsidiaire : Ils étaient où tous les défenseurs déclarés des langues régionales de tous bords?

 

Groupe socialiste, républicain et citoyen (287 membres seulement 10 présents et 4 votes par délégation)

Contre: 14

  • Ibrahim Aboubacar
  • Yves Blein
  • Patrick Bloche
  • Émeric Bréhier
  • Jean-Jacques Bridey
  • Valérie Corre
  • Pascal Deguilhem
  • Yves Durand
  • Anne-Christine Lang
  • Jean-Luc Laurent
  • Dominique Lefebvre
  • Michel Pouzol
  • Christophe Sirugue
  • Pascal Terrasse

Abstention: 1

  • Jean-Pierre Allossery

Non-votant: M. Claude Bartolone (Président de l’Assemblée nationale).

Groupe Les Républicains (198 membres, 1 seul présent)

Pour: 1

  • Marc Le Fur

Groupe écologiste (18 membres 10 présents)

Pour: 10

  • Brigitte Allain
  • Danielle Auroi
  • Denis Baupin
  • Michèle Bonneton
  • Cécile Duflot
  • François-Michel Lambert
  • Véronique Massonneau
  • Paul Molac
  • Barbara Pompili
  • François de Rugy

Groupe radical, républicain, démocrate et progressiste (18 membres 2 présents)

Pour: 2

  • Jean-Noël Carpentier
  • Paul Giacobbi
Groupe de la gauche démocrate et républicaine (15 membres),
Non inscrits (11 membres),
Groupe de l’Union des Démocrates et Indépendants (29 membres)…
et pas de vote ! Alors que l’UDI a toujours été favorable aux langues régionales. Comment 4 députés absents peuvent changer le cours d’une loi grâce au vote électronique. Voici le règlement des votes à l’Assemblée Nationale qui a permis au PS d’enterrer la loi de Paul Molac, comme Les Républicains l’avaient fait au Sénat pour la charte européenne le 28 octobre dernier. Avec d’autres artifices.
Lo Benaset

Langues régionales : le rocher est retombé sur Sisyphe

Il est quasiment minuit ce jeudi soir. Paul Molac a endossé le costume de Sisyphe, aidé par les députés écologistes et quelques autres. Ils ont réussi à ce qu’une loi protégeant les langues régionales soit débattue à l’Assemblée. Mais en décembre, la commission des Affaires Culturelles et de l’Education a vidé le texte de sa substance en retirant la plupart des articles sur l’enseignement. Ne restait que la signalétique et le service public audiovisuel. Le rocher s’est donc transformé en petit caillou. Qu’à cela ne tienne, Sisyphe remontera sa pierre.

Minuit, les débats sont terminés. Depuis 21H30 les quelques députés présents (une vingtaine) ont obtenu le rétablissement des articles 1, 2 et 3 qu’avait rejeté la commission. Simplement en votant à main levée. Les cinq articles du texte ont été votés, la plupart contre l’avis de la ministre de la Culture Fleur Pellerin et de la commission. Les députés écologistes Sisyphe ont reconstitué le rocher. Tout semblait bien parti mais... Avant le vote définitif, les députés Socialistes Républicains et Citoyens demandent un scrutin public pour le vote général sur la proposition de loi. Sur le coup de minuit le vote électronique intervient et la loi est rejetée. Patatrac !

28 votants 27 exprimés

13 favorables

14 défavorables

14 janvier 2016 : l'hémicycle au moment du vote

14 janvier 2016 : l’hémicycle au moment du vote

Basses manœuvres pour un rejet

Pourquoi les votes favorables des articles à main levée ne l’ont plus été au moment du scrutin public sur la loi ? Explications : seulement 10 députés Socialistes Républicains et Citoyens étaient présents mais 4 « absents » ont donné leur délégation. Le blog de Pierre Januel nous éclaire sur cette pratique de délégation de votes, interdites par le nouveau règlement mais permise dans certains cas. 4 délégations PS (Christophe Sirugue, Yves Blein, Pascal Deguilhem et Pascal Terrasse) ont fait pencher la balance de l’autre côté. Alors que le PS avait dénoncé des magouilles politiciennes de la droite empêchant le débat sur la ratification de la charte européenne des langues minoritaires en octobre dernier, les mêmes procédés (cette fois venant des Socialistes Républicains et Citoyens) ont eu raison de la reconnaissance de ces langues sans statut. Le chemin vers leur reconnaissance est donc barré, quadrillé et interdit au nom de l’unité de la république et la non constitutionnalité de ces langues.

L’objet de ce texte

Le texte des députés écologistes porté par Paul Molac voulait simplement que l’enseignement immersif (calandreta, diwan, bressolas, etc) soit protégé, reconnu et financé; que l’enseignement public bilingue puisse se développer; que ces langues régionales soient visibles et présentes dans la signalétique, que ce soit sur les routes mais aussi dans les lieux publics comme les gares. Et enfin que l’on puisse voir davantage de programmes en langues régionales sur les médias de service public.


Sisyphe retourne dans le noir

Le gouvernement s’est opposé sur quasiment tous les articles et les amendements proposés par Paul Molac (gauche) ou Marc Le Fur (droite). Seul positionnement favorable : la Ministre de la culture Fleur Pellerin s’est simplement contentée de dire « qu’il serait utile que le gouvernement puisse travailler avec les députés afin que ces langues soient mieux exposées dans le service public ». Paul Molac y a répondu favorablement. Mais si la finalité doit être la même que celle du rapport Filippetti enterré en petites pompes, le gouvernement peut s’en dispenser. Le rocher des langues régionales retombe inéluctablement sur ses Sisyphe.

Silence on écrase. Dans l’indifférence…Les médias nationaux ne parlent ce matin que du « vote surprise des députés hier soir supprimant la publicité dans les programmes jeunesse de la télé publique contre l’avis du gouvernement »Il est vrai que celui sur les langues régionales n’avait hélas, rien de surprenant.

Lo Benaset

14 Jan

Lo Hussard sus lo teit

L’associacion Conta’m ven d’acabar de doblar en occitan lo film de Jean-Paul Rappeneau « lo Hussard sus lo teit ». Una primièira. Aital, lo roman de Jean Giono -d’ont es tirat lo film- tòrna un pauc a sas originas.

 

Giono, Provença e Piemont

Dempuèi octobre de 2015, Conta’m s’es donc atacat a Giono e al film de Rappeneau. L’associacion establida a Asson a deja doblat de dessenhs animats per Oc Télé (Gruffalo, Ernest e Celestine…) o encara de documentaris. Aquí, s’agís del primièr film e d’un òbra plan crana, portada pel realizador e adaptada per Jean-Claude Carrière e Nina Companéez. L’istòria se passa dins las annadas 1830. Un colonèl jove (Angelo Pardi) es obligat de fugir lo Piemont d’ont es sortit, percassat pels Austrians. Per còp d’astre, fa lo rescontre d’una femna nòbla e jova (Pauline de Théus) que s’en tòrna en Provença per retrobar son òme. Mas… En francés, los dos ròtle es tengut per Olivier Martinez e Juliette Binoche. Pas aisit donc de los far doblidar e de trobar lo biais, la votz…

Le Hussard sur le toit. ©Hachette Première et Cie

Le Hussard sur le toit. ©Hachette Première et Cie

Lo doblatge

Lo trabalh comencèt en octobre e lo casting se faguèt en mai. Lo Laurens Labadie a dirigit 26 comedians en occitan per interpretar 104 ròtles. Es Delphine Lafont que dobla Juliette Binoche e Laurens Labadie (dificil de reconéisser) que fa Olivier Martinez. Òm i tròba tanben Georges Besombes, Sylvain Carrère, Monique Burg, Yves Durand, Caroline Dufau, Rodin Kauffman e… Bruno Cecillon que se dobla el meteis estant qu’èra ja dins lo film en francés! S’ausís de lengadocian, de gascon, de lemosin…Mas pas de provençal alèra que se passa en Provença. 10 jorns d’enregistrament per un budgèt de 30 000 . Aquitània, Miègjorn-Pirenèus, Lengadòc-Rosselhon, Ròse-Aups e lo despartament dels Pirenèus-Atlantics an sortit de moneda.

La revirada se faguèt a 4 mans : Sylvie Viguier-Pla, Pascal Thomas, Jean-Louis Lévèque e Sèrgi Javaloyès.

E ara

Lo film doblat en occitan sortirà a la prima en DVD. Serà tanben sus Oc-Télé al mème moment. Se trobarà tanben dins de cinèmas per los escolaris e se fintarà tanben dins de festenals. La còla de Conta’m va ara doblar Paddington sortit en 2014. La tria dels comedians es prevista per la prima e lo film d’aicí la fin d’annada.

Lo Benaset

Lectura en omenatge a l’Ives Roqueta

Le 4 janvier 2015, nous quittait Yves Rouquette, écrivain, poète et grand défenseur de la langue occitane. Pour lui rendre hommage, jeudi 7 janvier, a été organisée à la médiathèque José Cabanis de Toulouse en partenariat avec la librairie Ombres Blanches une lecture à deux voix autour du livre « Le goût des jours ; chroniques de La Dépêche du Midi (2013-2014) » en présence de Laurent Rouquette, son fils, et Marie Rouanet, sa femme.

Des chroniques choisies par son fils

L’ouvrage « Le goût des jours » regroupe des chroniques écrites par Yves Rouquette la dernière année de sa vie. De 1998 à fin 2014, l’écrivain a en effet tenu une chronique tous les dimanches pour le journal La Dépêche du Midi sous le titre « Accent d’Oc ». Sur plus d’un millier de textes, son fils a en choisi une quarantaine qu’il a regroupée dans cet ouvrage paru aux éditions Mare Nostrum.

 

12 Jan

Les langues régionales reviennent à l’Assemblée Nationale

Après l’échec des discussions en 2015 sur la ratification de la charte européenne des langues minorisées, le député breton Paul Molac a déposé une proposition de loi relative à l’enseignement immersif des langues régionales et à leur promotion dans l’espace public et audiovisuel. Elle sera discutée jeudi 14 janvier au Palais Bourbon.

Le 28 octobre dernier, les sénateurs de droite ont refusé que le texte proposé par Christiane Taubira (permettant la ratification de la charte européenne) soit discuté. Depuis, plusieurs initiatives ont eu lieu. On sait par exemple qu’à l’Elysée, des rencontres ont lieu pour voir comment protéger un tant soit peu ces langues sans statut. De son côté, le député écologiste breton Paul Molac a travaillé sur une proposition de loi. Elle a été examinée le 16 décembre dernier en Commission des affaires culturelles et de l’éducation.

L’ensenhament

Selon Paul Molac, cette proposition veut une reconnaissance au sens large de l’enseignement bilingue et une protection pour l’enseignement immersif (article 1). « Elle consiste à renforcer l’usage des langues régionales au travers des deux piliers d’une politique linguistique : l’enseignement et leur visibilité dans l’espace public et audiovisuel. » Sur son site, Paul Molac précise ses intentions : «  il s’agit premièrement de donner la possibilité d’utiliser plus largement en termes horaires les langues régionales dans l’enseignement public, et deuxièmement d’ouvrir aux collectivités territoriales compétentes et volontaires, des possibilités de financement des dépenses d’investissements des établissements d’enseignement général associatifs, laïcs, ouverts à tous, gratuits et respectant les programmes nationaux qui dispensent un enseignement bilingue français-langue régionale. » (article 2) Ces dispositions ont été supprimées en commission mais la séance de jeudi pourrait permettre de les réinsérer. Il est possible de visionner les débats de la commission du 16 décembre sur le site de l’Assemblée Nationale à partir de 1h50min18sec. La conclusion est à 3H19min50sec : les articles 1, 2 et 3 n’ont pas été adoptés. La proposition initiale a donc été revue à la baisse.

Socialisacion e visibilitat de las lengas

Il faut que ces langues soient visibles -et parfois audibles- dans l’espace public. Ca passe par une signalétique bilingue, des annonces dans les transports publics… Cette proposition de loi veut permettre la rationalisation et le développement de ces pratiques (article 4). Une présence qui doit être accrue également dans les médias de service public (article 5) : « ll est donc proposé d’ajouter comme mission au Conseil supérieur de l’audiovisuel un rôle de veille à l’attribution d’une place significative aux langues et cultures régionales dans l’ensemble des médias. Le but est bien de lutter contre leur actuelle marginalité : 400 heures par an sur France 3 (+ 600 heures sur la chaîne corse Via Stella) et quelques heures sur France Bleu ne suffisent pas à réveiller une langue. »

Depuis juillet 2008 et l’article 75-1 qui fait rentrer les langues régionales dans la constitution au niveau patrimonial, aucune loi cadre n’est venue donner un statut législatif aux langues régionales. Le texte proposé par Paul Molac va dans ce sens. Faute de révision constitutionnelle, faute de charte, son adoption par les députés constituerait une avancée certaine. A moins qu’une fois de plus, le débat soit pollué et qu’il ne soit que prétexte.

Lo Benaset

 

Carles Puigdemont : un independentista al cap de Catalonha

 « Visca Catalunya lliure ! », aquí los primièrs mots de Carles Puigdemont alèra que ven d’èsser lo 130en cap de la Generalitat de Catalonha. De la meteissa tendéncia que son davancièr Artur Mas, fa plan mai de temps que buta per l’independéncia. Mai que jamai, l’independéncia es en camin. Mas lo camin serà torsut.


Carles Puigdemont prend les commandes de la Catalogne pour l’amener vers la sécession

papier de Aude Chéron France 3 Pays Catalan

Un independentista convençut

A 53 ans, la carrièra politica de Carles Puigdemont ven de s’envolar. Fins a ara, son nom èra desconegut a l’internacional ; mas pas en Catalonha.  A crescut a Amer, pas plan luènh de Girona ont lo catalan es present de pertot. Rejonh l’organisaciopn culturala « Solidaritat en Defensa de la Llengua », puèi  las Joinessas nacionalistas de Catalonha. Aquel enfans de pastissièr ven diplomat de literatura e filològ. Aquò lo mena al jornalisme, dirijarà lo jornal El Punt. Parla catalan evidentament, castilhan, roaman, inglés e francés. En 2011, ven cònse de Girona, un pauc coma ara dins una cèrta suspresa. Cal dire que la vila èra dins las mans del PSOE (PS) dempuèi de decenias. Fa metre la bandièra catalana al fronton de la comuna. Aprèp las darrèiras eleccions de setembre, declara tre lo mes de novembre que se cal desseparar d’Espanha.


Dimenge, declarèt : « Ma tòca es de negociar una rompadura civilisada amb Espanha, en ligason ambe l’Union Europenca. Soi lo president de l’aprèp autonomia e de l’abans independéncia. Serà pas aisit mas es pas una epòca pels paurucs. » Se dona un ana per menar Catalonha cap a l’independéncia amb una constitucion nòva d’aicí 2017. Tre lo mes que ven, vòl far una lèi per modificar l’estatut de la securitat sociala, per que siá pas mai jos l’autoritat d’Espanha mas de Catalonha.

Una Occitana de la Vath d’Aran elegida.

Aqueste periòd de cambiaments e de reviraments fa tanben lo bon astre dels Occitans. Aital, ambe la demission d’un deputat dels anti-capitalistas (CUP), Mireia Boya Busquet fa sa dintrada al parlament de Catalonha estant qu’èra en segonda plaça sus la lista dels independentistas a Lhèida. Doctora en Gestion e Amenajament del Territòri per l’Universitat de Mont-real, ven de fondar l’an passat la formació Corròp, un partit que recampa d’Occitans que vòl trencar ambe lo bipartisme de Convergència Democràtica Aranesa e Unitat d’Aran.

Mireia escriu tanben dins lo Jornalet e parla perfièchament l’occitan. Occitania serà donc representada ambe la deputada aranesa, coma ambe Francés Boya (PSC) en 1999 o Alex Moga (CDC) en 2012.

Lo Benaset