31 Oct

Qui a voté la motion Philippe Bas en Auvergne ?

Suite de l’analyse sur le vote des sénateurs mardi concernant la motion de Philippe Bas qui a empêché le débat sur la charte européenne des langues régionales. Heureusement que les 3 sénateurs du Puy-de-Dôme ont sauvé l’honneur.

9 sénateurs en Auvergne

CONTRE (3) : Michèle André (Puy-de-Dôme), Jacques-Bernard Magner (Puy-de-Dôme), Alain Néri (Puy-de-Dôme)

POUR (6) : Gérard Dériot (Allier), Claude Malhuret (Allier), Bernard Delcros (Cantal) Jacques Mézard (Cantal), Olivier Cigolotti (Haute-Loire), Gérard Roche (Haute-Loire)

30 Oct

Charte européenne : qui a voté la motion de Philippe Bas ?

Mercredi, 334 sénateurs se sont prononcés sur la motion préalable déposée par le président de la commission des lois au Sénat Philippe Bas. Elle a été adoptée avec 179 votes, contre 155 qui voulaient que le texte de Christiane Taubira soit examiné. Le processus de ratification est une fois de plus interrompu. Mais qui sont ceux qui n’ont pas voulu qu’il se poursuive ?

Coup d’œil par régions et par groupes.

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EN REGION

18 sénateurs en Midi-Pyrénées

CONTRE la motion Philippe Bas (8) : Alain Duran (Ariège), Claude Raynal (Haute-Garonne), Raymond Vall (Gers), Franck Montaugé (Gers), Gérard Miquel (Lot), Jean-Claude Requier (Lot), Josette Durrieu (Hautes-Pyrénées), Thierry Carcenac (Tarn)

POUR la motion (7) : Jean-Claude Luche (Aveyron), Françoise Laborde (Haute-Garonne), Pierre Médevielle (Haute-Garonne), François Fortassin (Hautes-Pyrénées), Philippe Bonnecarrère (Tarn), François Bonhomme (Tarn-et-Garonne), Yvon Collin (Tarn-et-Garonne)

N’ont pas pris part : Alain Marc (Aveyron), Alain Chatillon (Haute-Garonne), Brigitte Micouleau (Haute-Garonne)

12 sénateurs en Languedoc-Roussillon

CONTRE (5) : Roland Courteau (Aude), Gisèle Jourda (Aude), Simon Sutour (Gard), Henri Cabanel (Hérault), Hermeline Malherbe (Pyrénées-Orientales)

POUR (4) : Vivette Lopez (Gard), Jean-Paul Fournier (Gard), Jean-Pierre Grand (Hérault), Alain Bertrand (Lozère),  

Abstention : François Commeinhes (Hérault). N’ont pas pris part au vote : Robert Navarro (Hérault), François Calvet (Pyrénées-Orientales)

15 sénateurs en Aquitaine

CONTRE (11)Claude Bérit-Débat (Dordogne), Bernard Cazeau (Dordogne), Alain Anziani (Gironde), Françoise Cartron (Gironde), Philippe Madrelle (Gironde), Jean-Louis Carrère (Landes), Danielle Michel (Landes), Pierre Camani (Lot-et-Garonne); Frédérique Espagnac (Pyrénées-Atlantiques), Georges Labazée (Pyrénées-Atlantiques), Jean-Jacques Lasserre

POUR (4)Gérard César (Gironde), Marie-Hélène Des Esgaulx (Gironde), Xavier Pintat (Gironde), Henri Tandonnet (Lot-et-Garonne)

6 sénateurs en Limousin

CONTRE (3)Éric Jeansannetas (Creuse), Jean-Jacques Lozach (Creuse), Marie-Françoise Perol-Dumont (Haute-Vienne)

POUR (3)Daniel Chasseing (Corrèze), Claude Nougein (Corrèze), Jean-Marc Gabouty (Haute-Vienne)

25 sénateurs en PACA

CONTRE (8)Jean-Yves Roux (Alpes de Haute-Provence), Didier Guillaume (Drôme), Marie-Pierre Monier (Drôme), Samia Ghali  (Bouches-du-Rhône), Jean-Noël Guérini (Bouches-du-Rhône), Mireille Jouve (Bouches-du-Rhône), Marc Daunis (Alpes-Maritimes), Claude Haut (Vaucluse)

POUR (15)Patricia Morhet-Richaud (Hautes-Alpes), Gilbert Bouchet (Drôme), Michel Amiel (Bouches-du-Rhône), Jean-Claude Gaudin (Bouches-du-Rhône), Bruno Gilles (Bouches-du-Rhône), Sophie Joissains (Bouches-du-Rhône), Dominique Estrosi Sassone (Alpes-Maritimes), Colette Giudicelli (Alpes-Maritimes), Jean-Pierre Leleux (Alpes-Maritimes), Louis Nègre (Alpes-Maritimes), Pierre-Yves Collombat (Var), Hubert Falco (Var), Christiane Hummel (Var), Alain Dufaut (Vaucluse), Alain Milon (Vaucluse)

N’ont pas pris part au vote : Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône), David Rachline (Var)

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PAR GROUPES

Les unanimes CONTRE

Le groupe « Socialiste et républicain » a voté comme un seul homme. 110 sénateurs et autant de voix qui se sont exprimés contre la motion de Philippe Bas et pour que le débat ait bien lieu. Même chose chez les écologistes : 10 sénateurs qui ont suivi le groupe socialiste. Unanimité aussi pour le groupe « Communiste républicain et citoyen » : pas une seule voix n’a manqué.

Les POUR partagés

Au sein du groupe « Les Républicains » (ex UMP), on a évidemment suivi le sénateur de la Moselle Philippe Bas. Mais sur 144 votants, 134 ont voté pour, 4 se sont abstenus, 4 n’ont pas pris part au vote dont le sénateur de l’Aveyron Alain Marc. 2 sénateurs ont tout de même voté contre : Jean-Jacques Panunzi, Philippe Paul.

Groupe « Union des Démocrates et Indépendants ». Majorité de pour (33 sur 42), mais 6 voix contre dont celle de Jean-Jacques Lasserre. 2 abstentions plus Chantal Jouanno qui n’a pas pris part au vote. 

Enfin le groupe du « Rassemblement Démocratique et Social Européen » est lui très partagé : 9 POUR et 8 CONTRE dont le dissident socialiste Jean-Noël Guérini et l’ex PC Robert Hue. Enfin 6 sénateurs ne figurent dans aucun groupe. 3 ont voté pour et 3 n’ont pas voté dont Messieurs Robert Navarro, David Rachline, Stéphane Ravier.

Lo Benaset

 

 

 

29 Oct

Manifestations pour les langues régionales

Samedi 24 octobre, les défenseurs des langues régionales ont manifesté un peu partout en France. Petit compte rendu avec les stations régionales de France 3.

Fòto : Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

Montpellier : grande manifestation pour la sauvegarde de la LANGUE OCCITANE

Selon les organisateurs, quelque 15 000 personnes étaient présentes, samedi 24 octobre à Montpellier, pour un grande manifestation pour la sauvegarde de la langue occitane. La marche, festive et militante, a commencé à 14 heures sur l’esplanade Charles De Gaulle, dans le prolongement de la place de la Comédie. Organisé par les écoles calendretas, des établissements bilingues franco-occitans qui scolariseraient aujourd’hui 3 600 élèves en France, et l’IEO. Le défilé a réuni des manifestants de plusieurs départements.

Au-delà d’une reconnaissance qu’ils considèrent pour l’instant comme symbolique, les défenseurs de la langue occitane souhaitent que le gouvernement aille plus loin encore pour la préservation de ce patrimoine.

Reportage de F. Garel, P. Trouillet et V. Portela-Rosa :

Montpellier : près de 15 000 personnes manifestent pour la sauvegarde de la langue occitan

Tweets des têtes de liste présentes :

Comme chaque année, une grande manifestation a eu lieu à Carhaix (29) pour appeler à la pleine reconnaissance des langues régionales. En Bretagne, la seconde revendication est bien sûr la réunification de notre région, en réintégrant la Loire-Atlantique.

Mais pour les milliers de manifestants présents, la déception est profonde. La dernière réforme territoriale menée par la majorité socialiste n’a pas fait bouger la carte de la région. Et au Sénat, tenu par la droite, le vote de la charte des langues régionales, prévu mardi, semble mal engagé. Du coup, gauche comme droite en prennent pour leur grade, car ce surplace exaspère les manifestants.

reportage de Muriel Le Morvan et Christian Polet :

Carhaix (29) : de l’amertume chez les défenseurs des langues régionales

PAYS BASQUE

Environ 3.250 personnes (source police) 5000 selon les organisateurs, ont défilé à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) pour l’officialisation de la langue basque et pour réclamer la création d’une collectivité spécifique basque limitée au Pays basque français, à ce jour intégré avec le Béarn au département des Pyrénées-Atlantiques.


Rassemblement pour les langues régionales

Ajaccio – Manifestation pour la défense de la LANGUE CORSE

L’association Parlemu Corsu appelait au rassemblement samedi à Ajaccio pour défendre la co-officialité de la langue corse. Pour porter son message, le collectif avait choisi d’organiser une Granitula, une procession traditionnelle en spirale qui se pratique en Corse le Vendredi Saint.


Manifestation pour la défense de la langue Corse

Strasbourg : manifestation pour la défense de l’ALSACIEN

A Strasbourg, le cortège a rassemblé environ un millier de défenseurs de l’alsacien. La manifestation strasbourgeoise, à l’initiative de l’association les « Alsaciens Réunis », visait entre autres à refuser, selon le communiqué des organisateurs « une ratification au rabais de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, au moment où le Conseil d’Etat doit prendre sa décision sur la réforme territoriale qui fait disparaître arbitrairement l’Alsace ». 


Strasbourg : manifestation pour la défense de l’alsacien
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28 Oct

Le fil de la Charte européenne

Depuis 17 ans, la charte européenne des langues minoritaires fait parler d’elle en France. A travers elle, et même si sa portée reste symbolique, c’est un statut pour les langues régionales qui est demandé. Retour sur des moments clé.

  • 27 octobre 2015 : les sénateurs votent une mission préalable de rejet. Le projet de loi constitutionnelle portant ratification de la dite Charte qui prévoit l’ajout d’un nouvel article 53-3 à la Constitution ne sera pas examiné par les sénateurs.
  • 5 novembre 1992 : ouverte à la signature. 
  • 1er mars 1998 : entrée en vigueur de la Charte
  • 7 mai 1999 : la France signe la Charte par l’intermédiaire de Pierre Moscovici, le Ministre délégué aux affaires européennes de Lionel Jospin. Sa signature a été assortie d’une déclaration interprétative. La France a signé 39 engagements sur les 98 de la charte. Il en fallait minimum 35.
  • le Conseil constitutionnel a été saisi par le président de la République, Jacques Chirac, afin de savoir si une modification de la Constitution était nécessaire pour ratifier la Charte. Dans sa décision du 15 juin 1999, le Conseil, s’appuyant sur l’article 2 de la Constitution française qui dispose que « la langue de la République est le français », il décide dans son article premier que « La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires comporte des clauses contraires à la Constitution. » Selon le Conseil, en reconnaissant des droits spécifiques à des groupes particuliers (les locuteurs de langues régionales ou minoritaires), la Charte rompt l’égalité devant la loi et met en cause le principe d’unicité du peuple français. De plus, les clauses qui visent à encourager l’usage des langues régionales dans la vie publique sont jugées contraires à la règle constitutionnelle selon laquelle la langue de la République est le français. » Le processus de ratification est arrêté.
  • Pourtant en septembre 98, le juriste Guy Carcassonne avait remis un rapport à la demande de Lionel Jospin précisant que «  la Charte n’est pas, en elle-même, incompatible avec la Constitution étant entendu, d’une part, que l’objet de la Charte est de protéger des langues et non nécessairement de conférer des droits imprescriptibles à leurs locuteurs, et d’autre part, que ces langues appartiennent au patrimoine culturel indivis de la France. Le rapport indique que la France peut, dans des conditions compatibles avec la Constitution, souscrire jusqu’à cinquante deux des engagements prévus par la Charte. »
  • De son côté, le Conseil d’État, en 1996 et en 2013, puis le 30 juillet 2015, a rendu à 3 reprises un avis défavorable (mais non contraignant) à la ratification de cette Charte avec les mêmes arguments que ceux du Conseil constitutionnel.
  • juillet 2008, sous Nicolas Sarkozy, la Loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la VeRépublique a ajouté l’article 75-1 à la Constitution qui dispose que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Mais Nicolas Sarkozy n’a jamais souhaité ré-ouvrir le dossier ratification de la Charte. « la Charte des langues régionales a pour but de reconnaître des droits linguistiques à toutes les minorités et de les placer sous le contrôle d’une Cour européenne qui jugera sans tenir compte de notre histoire nationale et de notre tradition républicaine ». 
  • 31 juillet 2015 : lors du Conseil des ministres, la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, a présenté le projet de loi constitutionnelle portant ratification de la Charte qui prévoit l’ajout d’un nouvel article 53-3 à la Constitution. « Art. 53-3. – La ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires adoptée à Strasbourg le 5 novembre 1992, complétée par la déclaration interprétative annoncée le 7 mai 1999 au moment de la signature, est autorisée. »

8 autres pays l’ont signée mais toujours pas ratifiée : l’Azerbaïdjan, la France, l’Islande, l’Italie, l’ex-République yougoslave de Macédoine, Malte, la Moldavie et la Russie.

25 pays ont signé et ratifié la Charte : l’Allemagne, l’Arménie, l’Autriche, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la Hongrie, le Liechtenstein, Luxembourg, le Monténégro, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, Le Royaume-Uni, la Serbie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, la Suisse et l’Ukraine.

Benoît Roux

27 Oct

Charte européenne : chronique d’une mort renouvelée

Cet après-midi, un débat était prévu au Sénat suite au texte déposé par Christiane Taubira visant à ratifier la Charte Européenne des langues minoritaires. Mercredi dernier, la droite majoritaire a déposé une motion de rejet en commission des lois. Il ne fait aucun doute que cette motion sera votée et donc le débat sur le texte de Taubira occulté.

Énième rebondissement, la droite a finalement déposé un autre texte. Elle ne veut pas être accusée d’être le fossoyeur des langues régionales. Imbroglio juridique et manœuvres politiciennes, Jean-Jacques Urvoas -qui porte la proposition 56 de François Hollande depuis le début- apporte quelques éclairages.

La Proposition de Loi Constitutionnelle votée en janvier 2014

Jean-Jacques Urvoas est un député PS breton convaincu. Il a toujours défendu les langues régionales et obtenu l’oreille du président sur la question. C’est également lui qui  a fait un courrier au président pour relancer le processus de ratification en juin dernier. Premier élément : pourquoi le PS a t-il attendu tant de temps alors qu’il avait la majorité au Sénat en début de mandat ? « Avec François Hollande nous avons toujours été clairs sur la question : il y avait besoin que les énergies aboutissent; nous cherchions le terrain le plus praticable. » Et le gouvernement Ayrault trouvait le terrain glissant. Lorsque le premier texte a été fait, le gouvernement a demandé l‘avis du Conseil d’Etat début 2013. Cet avis n’a pas été publié mais selon Urvoas : « il était extrêmement réservé. Ce qui a refroidi le gouvernement ». Plusieurs députés ont donc fait une Proposition de Loi Constitutionnelle (PLC) pour tâter le terrain. Ils ont entamé un travail de conviction auprès du gouvernement, mais aussi de leurs collègues. « A l’Assemblée, nous avons un groupe d’étude sur les langues régionales, avec des membres de tout bord, et une présidence tournante (NDR : Paul Molac pour l’instant). C’est grâce à cette structure que nous avons pu travailler et emporter l’adhésion ». Et le député PS de déplorer l’absence d’un tel groupe au Sénat. Bruno Le Roux et Jean-Jacques Urvoas ont donc déposé cette PLC fin 2013. Elle a été votée à l’Assemblée le 28 janvier à une large majorité (361 pour, 149 contre). « Nous avons été surpris par l’ampleur du score. Démonstration était faite qu’il y avait une majorité pour la ratification. » Seulement voilà, une PLC ne peut-être validée que par référendum. Et la gauche, à juste titre, n’a jamais voulu aller jusque là craignant que l’on réponde plus à celui qui pose la question (le président) qu’à la question elle-même. 

Le projet de Loi Taubira

Juin 2015, Urvoas relance Hollande. Le moment semble favorable. Le président charge Christiane Taubira de rédiger un texte très simple, permettant toujours cette ratification. Le 31 juillet, ce texte émanant du gouvernement (projet de loi) et non plus des parlementaires (proposition de loi) est déposé. Il passera d’abord par le Sénat. « Nous savions que nous avions la majorité à l’Assemblée. Donc autant aller au Sénat pour commencer. » Le 21 octobre dernier, ce texte passe devant la commission des lois au Sénat, présidée par le sénateur LR (les Républicains) Philippe Bas. Il dépose une motion de rejet qui est adoptée. Une mort avant l’heure étant donné que si cette motion est votée par les sénateurs cet après-midi, il n’y aura pas de débat. La ratification sera une fois de plus enterrée. Le motif : le texte de Taubira serait anti-constitutionnel. « Philippe Bas s’appuie sur le fait que le Conseil Constitutionnel dira que le texte n’est pas compatible avec constitution… Ben oui, c’est bien pour ça que nous voulons changer la constitution ! Une motion de rejet, c’est très rare au Sénat. Refouler un tel texte c’est un peu fort pour des élus qui prétendent être la voix des territoires » ! Mercredi, les couloirs du Sénat ont quelque peu tremblé de quelques déclarations fracassantes de la gauche. Mais le mal est fait : il n’y aura pas de discussion au sénat cet après-midi, sauf coup de théâtre peu probable. 

Et maintenant ?

Sans doute pour pallier toutes critiques et pour se dédouaner, les sénateurs de droite et du centre ont déposé une nouvelle proposition de loi pour défendre les langues régionales. C’était mercredi dernier, au moment du passage en commission des lois. L’info a été rendue publique hier.

A gauche, on a lancé une consultation sur les 39 articles de la charte signée par la France. Le sondage est clos mais on ne connaît toujours pas les résultats. La garde des sceaux a fait une réunion à la chancellerie la semaine dernière sur le sujet. Jean-Jacques Urvoas continue de se battre. « J’ai écrit au conseil de l’Europe pour demander un avis au comité d’expert de la Charte. A ma connaissance, c’est le seul texte -ou un ds seuls- que la France ait signé mais pas ratifié. » Une formalité qui ne changera pas la donne.

Alors faute de Charte Européenne, qui reste plus dans le domaine du symbolique que dans celui d’un droit contraignant, la gauche pense aussi à une loi qui permettrait de faire avancer les choses. Et pourquoi pas se servir du travail du Comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne mis en place par Aurélie Filippetti en juillet 2013 et qui était resté lettre morte ? « Oui, il faut contourner les obstacles. Mais nous ne voulons pas qu’un nouveau texte se fasse retoquer devant les tribunaux. «  Avem pas acabat !

Lo Benaset

 

De l’art liric en occitan

Dijòus 15 d’octobre, lo Festenal Occitània de Tolosa presentava una serada rara, dedicada a las musicas d’inspiracion populara, collectadas puèi armonizadas e orquestradas d’un biais classic.

L’Orquèstra Mozart Tolosa Miègjorn-Pirenèus e la joina estela de l’art liric Anaïs Constans joguèron sus l’empont de Sant Pèire de las Cosinas de tròces musicals que foguèron l’objècte d’estudis etnomusicologics : « De musicians compilèron de cants tradicionals dins de montanhas o de valadas per exemple, enregistrèron aqueles cants e los tractèron d’un biais « sabent » per los balhar a l’art liric e a la musica classica » nos explica Claude Roubichou, cap d’orquèstra, flaütista solista a l’Orquèstra Nacional del Capitòli de Tolosa e l’un dels fondators de l’Orquèstra Mozart Tolosa Miègjorn-Pirenèus.

Al programa de la serada : « Las nuèits d’Espanha » de Deodat de Severac, « La Rapsodia pels aires del país d’Òc » de Pau Lacomba, « Aprèp un sòmi » de Gabriel Faure mas tanben « Los Cants d’Auvèrnhe » de Josèp Cantaloba, de « Cants d’Auvèrnhe » que balhèron l’escansença d’ausir de musica lirica cantada en occitan per Anaïs Constans.

Eissida del Conservatòri de Tolosa e del CNIPAL de Marselha, premiada dins un fum de concorses internacionals, nomenada « Revelacion Artistica Lirica » a las Victòrias de la Musica en 2015, Anaïs cantèt en occitan aqueles cants tradicionals d’Auvèrnha collectacts per Josèp Cantaloba entre 1923 et 1930.

Una còla del Jornalet èra presenta per las repeticions mas tanben per aquel concèrt d’excepcion.

26 Oct

Sentits de manif occitana

Òm poiriá tornar parlar dels guirguilhs entre organizadors ancians o pas de « Anem òc! », se la data e la vila causidas èran las bonas? Tornar tanben sul nombre de cridaires, qual i èra o pas…? E per de que?

Mas benlèu que tot aquò es pas essencial. Cò que sembla solide, es que sèm benlèu a la fin de quicòm e a l’espèra d’autra causa. Retorn e sentits sus aquesta crida, sens jujar, ambe de positiu, de causas a socar, per assajar d’avançar.

Fòto : Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

Intervencions dels politics

Dissabte a Montpelhièr, cridaires e monde politic èran esperats. Sus l’esplanada, los Occitans metèran un pauc de temps a arribar. Nautres, èrem a la sala Petrarque ont los candidats a las regionalas devián presentar lo lor program per la lenga e respondre a de questions. L’afar èra pas dubèrt al public mas a la premsa. Cada candidat aviá 10 menutas per expausar sas mesuras e un bon quart d’ora per respondre.

Gérard Onesta Fòto : Lo Benaset

Gérard Onesta
Fòto : Lo Benaset

En lista, lo cònse de Montpelhièr Philippe Saurel « Citoyens du Midi », Gérard Onesta « Nouveau Monde », Dàvid Grosclaude per Aquitània, Dominique Reynié « Les Républicains » e Carole Delga « Parti Socialiste ». Cal ben plan dire que las intervencions foguèron fornidas. Los candidats avián plan trabalhat lo lor dorsièr, ambe de prepausicions de còps que i a originalas estant que cada candidat passava a despart. Cò qu’empachava las repapiadas e autras subreditas. I avem consacrat lo primièr reportatge del jornalet especial. En precisent qu’aviam causit de metre sonque los candidats per las ancianas regions Miègjorn-Pirenèus e Lengadòc-Rosselhon estant que lo jornal es pas escampilhat en Aquitània. Donc veiretz pas Dàvid Grosclaude.

 

Òm pòt notar un quasi consensus sus l’urgéncia de far quicòm per l’ensenhament de la lenga (Gerard Onesta prepaua en mai de trobar un estatut mai solide per Calandreta), meteissas prepausicions tanben per la senhaletica (Montpelhièr aurà sas placas bilingüas per carrièra) la socializacion ambe de mesuras dins los transpòrts (metro, Tram, TER) que son de la competéncia de las regions. Prepausicions tanben per los mèdias, mai pel privat que pel public un pauc doblidat… 

Dominique Reynié Fòto : Lo Benaset

Dominique Reynié
Fòto : Lo Benaset

Onesta vòl fargar una television regionala, Reynié prene en carga los fraisses de las frequencias per las ràdios…Cadun i anèt de sa prepausicion ambe quauquas orginilatat de notar : fa dintrar l’occitan dins lo numeric per Saurel dins l’afar de la French Tech, meteissa causa per Reynié que parla d’una « Silicon Valley » del film d’animacion dins la region ont l’occitan podriá dintrar. x

Carole Delga Fòto : Lo Benaset

Carole Delga
Fòto : Lo Benaset

Carole Delga ela se distinguèt en parlem de l’Estivada  » qui restera un festival inter régions à Rodez. J’en ai parlé avec Christian Teyssèdre ». Veirem ben…A la fin del discors, cadun votèt de òc, simbolicament, per la lenga.

Mas aquestas intervencions de qualitat, ambe de promesas que caldrà téner, son una brava capitada qu’auriam pas aguda i a encara quauquas annadas. Benlèu que las cridas e d’autras causas an pesat.

Crida de 2015

Tot lo monde aviá un pauc paur (d’unes benlèu esperavan) que la mobiliacion fogèsse pas de las fòrtas. Donar una chifra precisa es pas de bon far. Qual manifestava? Qual se passejava? La policia nos parlèt de 4000 personas. Los organizadors de 15 a 18 000.


Lo nombre, nos en fotèm un pauc. Es pas aquò que va cambiar grand causa. La chifra es pas bona, mas pas pietadosa, sens dobte onorabla… Cò que sembla clar, es una cèrta lassièra d’aquesta forma de protèsta. En escotant los que èran dins lo cortègi, dison que lo vam èra pas lo meteis, mens de musica (amai la presencia de Test sul carri de
Convergéncia Occitana), mens de plaser a èsser aquí, mai de dobtes. D’unes n’an un confle d’una crida plan planeta. Caquelà, n’i a qu’an pas pres lo cortègi ambe los autres per anar pausar una caissa a la prefectura.

IMG_0170I a totjorn l’afar de la contra-crida de Provença. Ambe aquí tanben los caps de listas politics. A Montpelhièr, se vegèt pr’aquò de Provençals, de Felibres… De criticas se faguèron tanben sul percors, tròp a despart del monde, tròp « frech ». De questions se pausan dins los mèdias, los comentaris florisson d’un pauc pertot.

De prepausicions se fan coma per exemple ambe Dàvid Grosclaude o Evelina Houlès dins lo Jornalet. N’i a segurament d’autres, declarats o pas. Es benlèu lo moment de soscar a d’autres biais, d’autras organizacions, sens brutlar complètament lo camin qu’es estat fach.

Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

22 Oct

La manifestation occitane « en chantant » !

Non ce n’est pas le remix d’une chanson de Michel Sardou, ni la BO de « La Famille Bélier ». Samedi, la manifestation de Montpellier pour demander un statut et des mesures pour les langues régionales sera aussi l’occasion de faire entendre sa voix. Avec des classiques et des surprises.

Ma ma ma ma ma Carel

027La nouveauté, c’est cette chanson concocté par notre grand spécialiste des parodies : Christian Almerge. Samedi, il sera avec son groupe (Test) sur le véhicule aménagé par « Convergence Occitane » qui nous avait déjà fait le coup avec Lo Dalfin à Carcassonne. Avec une chanson qui risque de vous rester en tête un bon moment. « Tout est parti d’une envie de faire une version occitane de Marylène des Martin Circus. Avec un type qui est toujours à la bourre. Il y avait des macarel dans la chanson. L’occasion de faire un truc sur Denis Cantournet et sa société. » Christian Almerge n’en est pas à son coup d’essai. Samedi, nous devrions entendre Mildiou, Massey-Fergusson, Tautavel, sur un véhicule bardé des couleurs de macarel. Une petite adaptation supplémentaire donc pour la manif. Sa parodie initiale sera sur son nouvel album à paraître début 2016.

On y retrouvera une quinzaine de chansons, quelques créations et bon nombre de reprises : « Je suis en train de travailler sur Beat-it de Jackson, Vai-t’en cagar (Laisse béton de Renaud), Philae Rosetta (Manureva de Chamfort), Jaumeta la rena de la blanqueta (Paulette reine des paupiettes, des Charlots). » Il y aura aussi un mix dont il a le secret entre Queen et Tino Rossi pour « Petit òme nadal ». Vous pouvez écouter une version qui n’est pas encore définitive.

 

Cançons de tota mena

Hormis le désormais célèbre « Anem òc ! Per la lenga occitana ! », la coordination a aussi prévu des chansons pour le cortège, avec répétition samedi dès 13H avec le chef d’orquestre Bruno Cécillon. « Vos donam doncas rendètz-vos aval, maissas grandas o enrauquits cronics, bramaires endiplomats dau conservatòri, de l’estadi de rugbi o de las darrièiras vendémias, piulaires, sisclaires, gingolaires, ton fraire, ta maire, ton paire e tos pairòus traucats, que nos sèm pensats que per se faire entendre çò primièr èra de se faire ausir », nous dit le communiqué.

Au menut : Sèm montanhòls, Arièja, la Coupo, L’Immortèla, L’Estaca… Sur un parcours commenté par « Alan, lo barbassut » que tout le monde aura reconnu.

Esplanade Charles De Gaulle (totes, la man dins la man),
Allée Fréderic Mistral (aquò va de se !),
Boulevard d’Antigone (pas de tragedia per nòstra lenga !),
Rue Léon Blum (un front popular),
Place du millénaire (2000 ans d’una cultura),
Place du nombre d’or (aquel dels manifestants : nombre d’Òc),
Avenue Henry Frenay (resisténcia !),
Rue Jules Ferry (perqué m’an pas dit a l’escòla?),
Rue de Maguelone (Magalona, planeta occitana),
Place de la Comédie (es pas de comedia, mas la vertat),
Esplanade Charles De Gaulle (a ! se nos podián comprene !)

Et dès 19H, le collectif « Còp sec » organise un concèrt-balèti avec plusieurs artistes ( Le Bal du Griffe, Laurent Cavalié, Cocanha, San Salvador) sur le parvis de l’hôtel de ville. Des chansons, du bal, de la création. De quoi faire définitivement oublier le « Je m’enfuis pas je vooooooole » !

Lo Benaset

 

21 Oct

« Farem Tot Petar » : une comédie à voir cette semaine

« Farem tot Petar », c’était un slogan; c’est devenu un film. L’oeuvre d’un tout jeune (26 ans) réalisateur ariégeois : Sylvain Augé. Ce court métrage de 29 minutes sera projeté jeudi à la cinémathèque de Toulouse.

Una comedia descalada

Sans titreL’histoire : celle d’un gamin de banlieue qui échoue à la campagne. Rencontre de deux mondes inspirée du « Retour à la terre » de Jean-Yves Ferri, un autre ariégeois. Ce dernier y fait d’ailleurs une brève apparition. Un univers à la Quentin Dupieux, décalages et absurdités garantis. Un film très dialogué où Sylvain Augé a voulu aussi renouer avec ses racines : « J’habite à Paris mais j’ai entendu l’occitan à la maison, mon père, mes grands-parents. Beaucoup de dialogues sont en occitan. »

Pour celà, Sylvain a fait traduire une partie de son scénario en languedocien par Agnès Nègre. Puis en occitan de Massat (lieu principal du tournage) par Claudine Rivère-Soula. Les acteurs jouent donc dans le parler local Massadel. On y retrouve une autre figure : Gilbert Gilles, berger de profession, qui a joué dans « Le retour de Martin Guerre ». En tout 15 comédiens, des pros et des amateurs comme Marinette Pourias et Jean Banazet qui jouent en occitan.

 

Ajudat per la Region e un finançament participatiu

Ce premier film, produit par une société basée à Montpellier –Festivisuel– a reçu une aide de 15 000 euros de la Région Midi-Pyrénées. Tourné en avril dernier avec une camera numérique RED, « Farem tot Petar » a aussi bénéficié d’un financement via la plate-forme Ulule à hauteur de 6320 euros. Avec des effets spéciaux et un teaser prometteur.

Le film sera présenté jeudi avec 2 autres courts métrages à la cinémathèque de Toulouse à partir de 19H. « Farem tot Petar » a été envoyé au festival du court-métrage de Clermont-Ferrand. Sylvain Augé travaille sur d’autres projets. Et s’il réalise un nouveau film… « On se posera la question d’y mettre de l’occitan ! »

Lo Benaset

27 octobre : un énième enterrement de la charte européenne ?

Charte européenne des langues minoritaires : un serpent de mer où le France prend un malin plaisir à se noyer. La semaine dernière , nous avons eu confirmation de ce que l’on sait déjà : ce texte signé en 1999 par la France mais jamais ratifié n’est pas prêt de l’être. Pris dans des enjeux politiciens à droite comme à gauche, le président de la commission des lois du Sénat Philippe Bas a sans doute porté un nouveau coup fatal en faisant voter une motion de rejet du texte proposé par Christiane Taubira.

La bataille n’aura pas lieu au parlement, mais simplement sur twitter.

 

 

Alors qu’elle avait la majorité aux 2 chambres, la gauche n’a jamais voulu en profiter pour faire voter ce texte. Il réapparaît maintenant -promesse 56 de François Hollande oblige- et surtout de manière très opportune au moment des élections régionales. Quand à la droite, divisée elle aussi, elle n’a jamais poussé ce texte lorsqu’elle était au pouvoir : Jacques Chirac avait enterré le projet, Nicolas Sarkozy s’était refusé à le rouvrir.

Il ne fait quasi aucun doute que la motion de Philippe Bas sera adoptée mercredi prochain au Sénat privant ainsi cette chambre de débat et de vote sur le texte visant à la ratification. Gérard Larcher a depuis longtemps fait connaître sa position et celle de la droite au gouvernement. Des manœuvres politiciennes qui laissent les langues régionales sans statut et sans texte législatif.

Le comité consultatif pour la promotion des langues régionales mis en place par Aurélie Filipetti en 2013 et auquel avait participé David Grosclaude, n’aura malheureusement servi à rien. Dans ce jeu de dupe, le gouvernement a lancé une « grande consultation » sur la charte européenne, où tout le monde peut participer et autant de fois qu’il le veut… « Une parodie de démocratie  » comme l’indique Philippe Blanchet sur son blog Médiapart.

Ite missa est.

Lo Benaset


Charte européenne par france3midipyrenees

Reportage : Sirine Tijani Olivier Denoun M. Blasco Marie-Alice Dailly Marie-Pierre Fournié