20 Sep

Aquò d’Aquí : c’est d’ici et c’est comme ça !

Michel Neumuller, Rédacteur en Chef d'Aquò d'Aquí

Michel Neumuller, Rédacteur en Chef d’Aquò d’Aquí

C’est « estrambordant ! ». Michel Neumuller a beau être le seul journaliste professionel salarié de ce site d’info, il n’en demeure pas moins être un provençal passionné de tous les instants, un irréductible amoureux de la langue occitane faisant office de cap-redactor autant que de webmèstre.

Estrambordant, Aquò d’Aquí réussit depuis le mois de mai 2012 à proposer, chaque jour, en occitan ou en français, une information qui couvre un territoire depuis le Gard aux Vallées Occitanes d’Italie. « Aquò d’Aquí est un journal d’opinion, avec avant-tout, une vision humaniste et une attention particulière aux relations sociales ». C’est ainsi que Michel Neumuller définit sa ligne éditoriale. A l’origine, Aquò d’Aquí, est une association créée en 1987, en même temps que la version papier du journal, attirant très vite près de 500 abonnés. En 2003, face à un lectorat un peu vieillissant et sentant la vague internet les submerger, Michel a donc proposé de prendre le virage numérique… tout doucement, mais surement. « Aujourd’hui, nous avons 1300 abonnés qui reçoivent chaque semaine la lettre électronique, chaque mercredi. Pour l’année 2014, nous devrions atteindre 40.000 visiteurs uniques », précise le journaliste. Avec de telles statistiques, voilà qui devrait faire pâlir plus d’un webmaster occitan (nosautres los primièrs… me damne). « Ce qui est très étonnant, c’est que nous avons beaucoup de brésiliens qui viennent consulter le site, des japonais aussi, qui passent en moyenne près d’une demi-heure à lire en occitan. Mais notre force, ce sont les jeunes. Un tiers de notre public est composé des moins de 34 ans, notre rubrique musicale fonctionne très bien je crois ». Aquò d’Aquí cultive les deux langues, français et occitan dans ses variétés provençales ( Nissart, Aupenc, occitan de Valadas… ). Une nécessité pour Michel car l’objectif est d’amener ceux qui ne parlent pas forcément la lenga d’oc à comprendre que cette langue n’est pas si complexe et éloignée que cela de leur environnement. « Dans un article en occitan, j’utilise des termes et des expressions qui sont compréhensibles pour quelqu’un qui ne sait pas forcément lire le provençal. Je légende les photos en français dans ce cas précis. C’est une aide pour le lecteur qui passe ainsi du français à l’occitan, de l’occitan au français, naturellement ». Pédagogique et éthique, Aquò d’Aquí fonctionne principalement grâce à deux collectivités territoriales mais ne s’interdit pas des partenaires privés pour financer plus d’un quart des 20.000 euros de son budget. « Nos partenaires acceptent de ne rien nous demander sur le plan éditorial et nous laissent libres de traiter une info comme on le souhaite. Ils associent leur logo à la défense en pratique de notre langue régionale » précise Michel.

Michel Neumuller travaille en équipe avec la journaliste Amy Cros, le chroniqueur fondateur d’Aquò d’Aquí Andrieu Abbe, l’écrivain Reinat Toscano, le lexicographe Alan Barthelemy, le correcteur Laurenç Revest et le service de la langue occitane de l’IEO PACA.

Clamenç Alet