21 Juin

L’espaci occitan del galhagués

Depuis plusieurs mois, 4 associations du gaillacois s’activent. Et leur projet est ambitieux : création d’un espace occitan de plus de 400 mètres carrés. Gaill’oc, Endacom e d’aici, l’IEO  et la calandreta de la ville redoublent d’énergie pour réaliser un rêve un peu fou.

 

Un concèpt original

Partant du constat qu’il n’existe pas un lieu de ce type dans les environs, que la calandreta s’épuise à faire rentrer 50 élèves dans une maison et des préfabriqués et qu’il lui faudrait un nouveau nid, les occitans sont passés à l’action. D’abord un terrain viabilisé non loin du centre ville de Gaillac. Les négociations sont en cours avec le propriétaire. Ensuite la construction. Après avoir étudié plusieurs cas de figure ils ont choisi une construction modulaire. Un concept innovant initié par une entreprise locale (Giroussens) qui permet d’assembler ou superposer des structures standards de 6 mètres par 3 -mais adaptables- et plus de 3 mètres de hauteur. Une alliance de fer, bois, ouate de cellulose et autres matériaux aux caractéristiques d’isolation thermique et phonique très satisfaisantes. « Nous sommes les seuls à faire ça en France. Notre plus proche conçurent est en Suisse », selon Rachid Dahmani, le gérant de Modul’Innov. De plus, c’est une Scop qui travaille avec des fournisseurs locaux et des produits écologiques. De quoi séduire les associations occitanes. Reste le financement.

Un projèct costós

Même si les 17 modules qui composeront les 414 mètres carrés du futur bâtiment reviennent à moins de 1000 euros le mètre carré, le budget s’élève à 617 000 euros. La calandreta qui occuperait 36% de la surface du futur espace occitan en financera la même part, soit 220 000 euros principalement en emprunts. Les collectivités locales ont évidemment été sollicitées. Mais la mairie de Gaillac vient de changer d’étiquette politique…Région et Département ont promis de faire quelque chose. La communauté de communes également. Les 4 associations sont aussi à la recherche de mécénats locaux auprès des particuliers et des entreprises. Un financement participatif vient d’être lancé via KissKissBankBank. L’objectif est de trouver 10 000 euros par ce biais là. Le principe étant que si ce seuil n’est pas atteint, les associations ne toucheront rien. Il devient donc urgent d’aller faire un tour sur le site si vous voulez que cet espace occitan voit le jour. En plus, ça permet de réduire ses impôts!

 

Un luòc de vida

Nouveau bâtiment pour calandreta, ce nouvel espace permettrait aussi à Gaill’oc, Endacòm e d’aiçi et l’IEO de travailler. Et d’y faire un lieu de développement, de formation et d’information : centre de documentation, service de traduction, salle de spectacle, d’exposition, initiation et cours d’occitan… Le Tarn est aussi l’un des départements qui compte le plus d’adhérents au label « Oc per l’occitan ». Ce serait un moyen pour les différents acteurs occitans de travailler ensemble et de rendre leurs actions plus visibles. Gaill’oc qui compte une cinquantaine de bénévoles assurerait la gestion de ce centre qui serait ouvert tous les jours, parfois le week-end quand c’est nécessaire.

Selon une enquête lancée par la région Midi-Pyrénées, 95% des Tarnais pensent que la culture occitane fait partie de leur patrimoine et 80% d’entre eux souhaitent que les pouvoirs publics interviennent autant, voire plus, en faveur de l’occitan. Avec ce projet d’Espaci Occitan, c’est l’occasion de concrétiser cet attachement. Au moins dans le Galhagués qui s’étend des portes d’Albi au Rabastinois.

Benoît Roux