27 Juin

Un estiu en òc !

C’est donc reparti pour un tour… de piste. Que vous soyez en vacances ou encore au travail cet été, c’est le moment de festejar en occitan. Nous vous avons donc sélectionné quelques évènements, de mancar pas !

Escota e Minja à l’Isle-Jourdain (32) ouvre le bal du 3 au 6 juillet pour 4 jours de fêtes, de gastronomie et de convivialité. Concerts gratuits avec Le Comité, le sextet Brotto-Lopez, Talabast ou le Funky Style Brass. Côté aquitain, c’est le festival Nas de Guit qui entame les festivités. Du 3 au 5, le coeur du village de Vieux-Boucau (40) accueillera Du Bartas, Papà Gahús et un bonne dose de cantèra !  Et puis c’est une première, le festival Les Voix au Château de Nègrepelisse dans le Tarn et Garonne. Tous les spectacles se déroulent dans la cour intérieure du château qui vient d’être rénovée. Le samedi 12 juillet, les filles de « La mal Coiffée » en seront les hôtes privilégiées. La saison estivale est aussi synonyme d’apprentissages de toutes sortes en occitan. L’Université Occitane d’Eté de Nîmes rouvre ses portes du 5 au 9 juillet pour sa 38ème édition et pour 5 jours dédiés à une thématique : « 1914… 2014, l’Occitanie en chemin ». Sur le chemin, nous vous conseillons une étape indispensable à Laguépie (82) pour l’université Lenga viva. Du 6 au 13 juillet, l’universitat de La Guépia revient avec toujours autant d’excellents professeurs d’occitans pour les cours de langue d’oc en matinée, un large programme d’ateliers et de rencontres culturelles l’après-midi, puis une programmation musicale assez… exceptionnelle en soirée : Nòu Sòrres, Papet J, Mauresca, Bombes 2 Bal et les Doctors de Trobar. Du 10 au 13 juillet, c’est à Béziers que se tiendra également un autre temps fort de la fête occitane. La Festa d’òc accueille Femi Kuti, Oai Star, La Madalena… (et bien d’autres encore). Le cloître Saint-Nazaire prendra une nouvelle fois ses quartiers occitans pendant toute la durée du festival. Carte blanche à Joan-Francés Tisner le samedi 12… à ne pas rater.

En Ariège, deux évènements incontournables reviennent une nouvelle fois cet été. Le Festen’òc de Saurat se déroulera du 11 au 13 avec des concerts et bals gratuits mais également des ateliers de danses, de chants et d’occitans, gratuits eux-aussi. A quelques pas de Saurat, le Trad’estiu se tient une nouvelle fois sous la halle de Foix du 18 au 20 juillet. Didier Tousis, Verd e Blu et Lo Garric vous y feront danser. Didier Tousis, le poète landais, que vous retrouverez d’ailleurs aux côté d’Aimat Brees et son groupe Hum à Lodève pour la 17ème édition du festival de poésie Voix de Méditerranée, du 16 au 20 juillet. Mais si vous préférez aux vers occitans, l’apprêté du son de la Montagne Noire, il ne vous reste plus qu’à rejoindre Castres où se déroulera le traditionnel Camins de Crabas, le 12, 18 et 19 juillet : grand passa-carrièra au son de la bodega, grailes et craba au programme. La fin du mois de juillet sera enfin marquée par deux évènements culturels et musicaux. Tout d’abord les Nuits Atypiques de Langon, du 21 au 27 juillet. Le 6ème forum des langues de France ouvrira cette nouvelle édition dès le lundi 21. Côté programmation musicale,  Bernard Combi devrait côtoyer Moriarty et Du Bartàs jouera le dimanche 27, tout comme le trio-tango Plaza Francia. Dernier rendez-vous majeur de l’été occitan, même si cette année, le festival a été un peu raccourci pour raison financière, l’Estivada se posera sur Rodez du 23 au 26 juillet. L’incontournable Nadau ouvrira le bal dès le mercredi 23. On retrouvera ensuite pêle-mêle : les fougueux provençaux du Rauba Capèu, le chant puissant du Còr de la plana, le local de l’étape Luc Aussibal, le dub-électro de Pythéas, le fin mélange basco-gascon de Xarnege, et une soirée de clôture le samedi soir plutôt… rock, raide and rufa avec Sonoloco, Goulamas’k, Les Ramoneurs de Menhirs et Papà Gahús.

Clément Alet

25 Juin

« La Seria » : la pluma de Julien Campredon, l’uèlh d’Amic Bedel

12 episòdis de 26 menutas, la primièira seria occitana es sul punt d’arribar. Se sona « La Seria », es sortida de l’imaginacion abondosa e un chic descabestrada de Julien Campredon e Amic Bedel. Lo mistèri es pel moment plan gardat. Sonque un « teaser » per demandar un finançament participatiu sus Ulule. Per ne saure mai, soi anat encontrar l’escrivan Julien Campredon.

12 épisodes de 26 minutes, la première série occitane est sur le point d’arriver. Elle s’appelle « La Seria », et elle est sortie de l’imagination fertile et un peu déjantée de Julien Campredon et Amic Bedel. Le mystère est pour le moment bien gardé. Il n’existe qu’un « teaser » qui invite à s’engager dans un financement participatif sur Ulule. Pour en savoir plus, je suis allé à la rencontre de l’écrivain Julien Campredon. 

 Campredon, s’es fat un nom – Campredon s’est fait un nom

punks-elfesSon nom lo predestinava un jorn a tombar dins l’ola occitana. CAMPREDON, lo tipe s’es fat panar sa « d » pels franchimands mas vira pas de redond. Tira dret. De las rondors, n’a pas gardat grand cause, quitament dins son escritura. Seriá puslèu finòt –d’esperit s’entend- l’estili dirèct, de còps que i a un pauc crud, burlèsc. Pas dins un mòtle en tot cas, independent, punk, dins lo DIY « Fais lo tu meteis », luènh de las autostradas de la pensada, puslèu reclamat dins de camins bartassièrs. Sortit de Montpelhièr, es demorat 25 ans sens conéisser l’occitan. Dempuèi, s’es plan ratrapat. Militant en tota independença, a butar quand l’occitan se resigna, lo pegasolet plan despegat. « M’a permetut de trobar de claus, de justificacions ».

Son nom le prédestinait à tomber, un jour, dans la marmite occitane. Campredon, le type s’est fait confisquer son « d » par les français mais ça ne tourne pas rond. Trace ta route. Des rondeurs, il n’en a pas gardé grand chose, même dans son écriture. Il serait plutôt « finot » – d’esprit j’entends-, style direct, quelques fois un peu cru, burlesque. Pas dans un moule en tout cas, indépendant, punk, dans le DIY Do it Yourself, loin des autoroutes de la pensée, se réclamant plutôt des chemins de traverses. Originaire de Montpellier, il est resté 25 ans sans connaître l’occitan. Depuis, il s’est bien rattrapé. Militant en toute indépendance, prêt à pousser quand l’occitan est résigné, l’autocollant bien décollé. « Cela m’a permis de trouver des clés, des justifications ». 

Al seu comptador un ramelet de novèlas : « Brûlons tous ces punks pour l’amour des elfes ». Un còp de mèstre, editat 4 còps, vendut a mai de 12 000 exemplaris. E pel primièr còp d’occitan sul papèr, una nòva revirada en òc pel Maurici Andrieu : « Tornar a l’ostal ou Les mémoires d’un revenant ». Puèi vendrà « L’assassinat de la Dame de pique », « L’attaque des dauphins tueurs », « Boris le Babylonien Contre l’Aligot ». Tant de titres a despart, que sentisson l’aforisme, que tòrnan inventar la vida de cada jorn…La prèmsa parisenca s’interèssa. En esperant l’occitana.

A son compteur, une flopée de nouvelles : « Brûlons tous ces punks pour l’amour des elfes ». Un coup de maître, édité quatre fois, vendu à plus de 12.000 exemplaires. Et pour le premier jet d’occitan sur le papier, une nouvelle traduite en occitan par Maurici Andrieu. « Tornar a l’ostal ou les mémoires d’un revenant ». Puis viendra « L’assassinat de la Dame de Pique », ‘ »l’attaque des dauphins tueurs », « Boris le Babylonien Contre l’Aligot ». Autant de titres en marge, qui sentent l’aphorisme, qui réinventent la vie quotidienne. La presse parisienne s’intéresse à lui, en attendant que la presse occitane fasse de même. 

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 Alèra, aquela seria ? Alors, cette série?

Julien escriviá dejà dempuèi un briu ; fa longtemps qu’Amic virava de causas. Se tornèron trobar a l’Estanquet de Tolosa. Lo temps de descobrir lo lor trabalh, de se trachar que fintavan dins las metèissas direccions, partejavan de culturas. Tè, una seria seriá pas mal ? Julien porgissiá de novèlas, agachava pas tròp de serias… Mas l’òme aima las escomesas. Amb Amic, se son metut a escriure. L’un ambe la pluma, l’autre a imaginar çò que poidriá donar ambe sa còla de Piget. An volgut crear un univèrs, mas dins la realitat, amb una vision pròpria. En Occitània solide, e amb una montada de la lenga a flor e a mesura que La Seria va caminar. « Caliá trobar una idèia ont l’usatge de l’occitan se justifiquèssa ». Que lo Julien qu’a pas popada la lenga, mas la solfina ara a bèlses paumons e n’a una consciéncia plan fòrta. « Per èsser pas un estrangièr aquò seu ! ».

Julien écrivait dejà depuis longtemps, cela fait longtemps aussi qu’Amic tourne. Ils se sont retrouvés à l’Estanquet de Toulouse. Le temps de découvrir leur travail respectif, de s’apercevoir qu’ils regardaient dans la même direction, qu’ils partageaient des cultures. Tiens, une série, ce serait pas mal? Julien était dans ses nouvelles et ne regardait pas trop de séries. Mais l’homme aime les paris. Avec Amic, ils se sont mis à écrire. L’un avec la plume, l’autre en imaginant ce que ça pourrait donner avec son équipe de Piget. Ils ont voulu créer un univers, mais dans la réalité, avec une vision propre. En Occitanie bien sûr, avec une progression de la langue au fur et à mesure que La Seria avance. « Il fallait trouver une idée où l’usage de l’occitan se justifie ». Julien n’ayant pas entendu la langue dès le berceau, il la respire désormais à pleins poumons et en a une forte conscience. « Pour ne pas être un étranger chez soi ! ». 

Sens la lèi de las serias – Sans la loi des séries 

Alèra s’imaginan a totes dos una èrsa novèla d’Avaironeses que s’en van tornamai a Pigüe en Argentina. E que cabussan a…Montsegur de Mar ! Quicòm de gròs mas mèfi, sens caricatura. S’agís de far rire, mas seriosament ! Aqui lo primièr nivèl, en guisi de dabantast per desvariar un pauc l’espectator. Mas lo second escalon es La Seria. Dos òmes a Tolosa : Thomas Lebouly e  Mathieu Verlhaguet. Lo primièr, enrabiat, que pòrta lo projèct, que se bat per fa viure sa lenga reconquistada. L’autre que la ten mas que s’en fot un pauc. Tota semblença ambe de monde e de causas vertadièras seriá…Lo Julien el tanben l’a apresa aquela lenga, amb lo metòd Assimil, Olivièr Flagèl-Mantèl e d’autres Occitans encontrats…

Alors ils s’imaginent à tous les deux, une nouvelle vague d’Aveyronnais qui repartent à Pigüe en Argentine. Et ils échouent… à Montsegur-de-Mar ! C’est gros, mais attention, c’est sans caricature. Il s’agit de faire rire, mais sérieusement ! Voila le premier niveau, en guise d’avant-goût pour perturber un peu le spectateur. Mais le second échelon, c’est La Seria. Deux hommes à Toulouse, Thomas Lebouly et Mathieu Verlhaguet. Le premier est un enragé qui porte le projet et qui se bat pour faire vivre sa langue reconquise. L’autre qui parle naturellement la langue mais qui s’en fout. Toute ressemblance avec des faits ou des gens réels serait… Julien, lui aussi l’a apprise cette langue avec la méthode Assimil, Olivier Flagel-Mantèl e d’autres Occitans rencontrés ici et là…

Aqui per la part « dins lo retrovisor ». Ara cal tirar camin. Aquel parel de Tolosencs (Mathieu e Thomas) vòlon montar la lor seria. Son partits per un « road movie » sus las rotas d’Occitània, Catalonha, e mai, amb un vièlh clòs de veitura, un virat d’uèlh a la seria americana « Sherif fot me la trolha ». La  Dodge Charger de 1969 « General Lee » cambiada en BX de las annadas 80 e baptejada « Paure Trencavèl » !

Voilà pour la partie « dans le rétroviseur ». Il faut désormais faire la route. Cette paire de Toulousains (Mathieu et Thomas) veulent monter leur série. Ils partent pour un « road-movie » sur les routes d’Occitanie, de Catalogne et en plus avec une vieille rougne de voiture, clin d’oeil à la série américaine « Shérif fait moi peur ». La Dodge Charger de 1969 « General Lee » transformée en BX des années 80 et baptisée « Paure Trencavèl »! (Pauvre Trencavel)

17f0a896286599f222d7f672fca2b1c7Fòra d’aquò, « La Seria » sembla pas las autras serias, que lo Julien n’a pas tròp la cultura (un pauc « Friends »). Se se vestís pas mai coma los Clash, n’a pas oblidat lo famós « Do it Yourself ». Sens onanisme. Sonque un uèlh sus las serias de Spielberg, quauquas referenças a «Polseres vermelles », escampilahada sus TV 3 en 2011. Pel demai, ne saurai pas mai sus la seguida que n’en cal pas dire tròp. Sens ajure a me copar la lenga, pòdi dire que lo parel Campredon/Bedel s’es plan carrat dins aquela aventura qualificada per Amic de « Comedia culturala ».

Tout ça mis à part, « La Seria » ne ressemble pas aux autres séries. Julien n’en a pas la culture ( un peu « Friends »). S’il ne s’habille pas comme les Clash, il n’a pas oublié le fameux « Do It Yourself ». Sens onanisme. Seulement un oeil sur les séries de Spielberg, quelques références à « Polseres vermelles », diffusé sur TV3 en 2011. Pour le reste, je n’en saurai pas plus sur la suite et il ne faut pas en dire trop. Sens avoir à trahir un secret, je peux dire que le tandem Campredon/Bedel s’est bien amusé dans cette aventure qualifiée par Amic de « Comédie Culturelle ». 

Trencavèl a besonh de visibilitat – Trencavèl a besoin de visibilité

 

« La Seria » es doncas quasi clavada, au mens pel pilòt. Cal ara trobar de mejans per anar pus luènh, la melhorar un pauc :  d’efèctes especial, tornar virar de pichòtas causas e se parla tanben de la venguda de « Guest Stars », entendètz de comedians coneguts que serián a rejónher la Seria…Alèra per far avançar la « Paure Trencavel » e passar los peatges, seriá plan que totes los amoroses de las serias, de l’occitan, dels camins traversuts e originals anèsson far un torn sus Ulule. Que Piget e sa còla an besonh de la vòstra participacion, mème modèsta. Me damne, cal far fumar la BX ! En retorn, anatz recebre de polits presents, de « colectors ».  Sustot, auretz participat an aquela aventura de cabords : l’occitan que passa la vitessa superiora, brancat, decomplexat. Un còp tornada facha de nuòu, la veitura « Paure Trencavèl » deurà passar un pas encara mai regde e vertiginós : lo de la difusion sus una cadena de television.

« La Seria » est donc quasiment terminée, au moins pour le pilote. Il faut désormais trouver des moyens pour aller plus loin et l’améliorer un peu : des effets spéciaux, retourner certaines petites séquences et on parle aussi de la venue de « Guest Stars », des comédiens connus qui rejoindraient La Seria. Alors pour faire avancer « la paure Trencavel », et passer les péages, ce serait bien que tous les amoureux des séries, de l’occitan, des chemins de traverses et originaux aillent faire un tour sur Ulule. Piget et son équipe ont besoin de votre participation, même modeste. Il faut la faire fumer cette BX!! En retour, vous recevrez de beaux cadeaux, des collectors… Et surtout, vous aurez participé à cette aventure de dingues : l’occitan passe à la vitesse supérieure, branché et décomplexé. Une fois refaite à neuf, la voiture « Paure Trencavel » devra passer un pas encore plus raide et vertigineux : celui de la diffusion sur une chaîne de télévision. 

« La facilitat m’interèssa pas » me dís Julien. Aqui pauròt, vas èsser servit!

« La facilité ne m’intéresse pas » me dit Julien. Là mon pauvre, tu vas être servi ! 

Anem, fai tirar ! Cap a Montsegur de mar !

Allé en avant ! Cap à Montsegur de Mar ! 

Benaset Roux

revirada Clamenç Alet

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21 Juin

L’espaci occitan del galhagués

Depuis plusieurs mois, 4 associations du gaillacois s’activent. Et leur projet est ambitieux : création d’un espace occitan de plus de 400 mètres carrés. Gaill’oc, Endacom e d’aici, l’IEO  et la calandreta de la ville redoublent d’énergie pour réaliser un rêve un peu fou.

 

Un concèpt original

Partant du constat qu’il n’existe pas un lieu de ce type dans les environs, que la calandreta s’épuise à faire rentrer 50 élèves dans une maison et des préfabriqués et qu’il lui faudrait un nouveau nid, les occitans sont passés à l’action. D’abord un terrain viabilisé non loin du centre ville de Gaillac. Les négociations sont en cours avec le propriétaire. Ensuite la construction. Après avoir étudié plusieurs cas de figure ils ont choisi une construction modulaire. Un concept innovant initié par une entreprise locale (Giroussens) qui permet d’assembler ou superposer des structures standards de 6 mètres par 3 -mais adaptables- et plus de 3 mètres de hauteur. Une alliance de fer, bois, ouate de cellulose et autres matériaux aux caractéristiques d’isolation thermique et phonique très satisfaisantes. « Nous sommes les seuls à faire ça en France. Notre plus proche conçurent est en Suisse », selon Rachid Dahmani, le gérant de Modul’Innov. De plus, c’est une Scop qui travaille avec des fournisseurs locaux et des produits écologiques. De quoi séduire les associations occitanes. Reste le financement.

Un projèct costós

Même si les 17 modules qui composeront les 414 mètres carrés du futur bâtiment reviennent à moins de 1000 euros le mètre carré, le budget s’élève à 617 000 euros. La calandreta qui occuperait 36% de la surface du futur espace occitan en financera la même part, soit 220 000 euros principalement en emprunts. Les collectivités locales ont évidemment été sollicitées. Mais la mairie de Gaillac vient de changer d’étiquette politique…Région et Département ont promis de faire quelque chose. La communauté de communes également. Les 4 associations sont aussi à la recherche de mécénats locaux auprès des particuliers et des entreprises. Un financement participatif vient d’être lancé via KissKissBankBank. L’objectif est de trouver 10 000 euros par ce biais là. Le principe étant que si ce seuil n’est pas atteint, les associations ne toucheront rien. Il devient donc urgent d’aller faire un tour sur le site si vous voulez que cet espace occitan voit le jour. En plus, ça permet de réduire ses impôts!

 

Un luòc de vida

Nouveau bâtiment pour calandreta, ce nouvel espace permettrait aussi à Gaill’oc, Endacòm e d’aiçi et l’IEO de travailler. Et d’y faire un lieu de développement, de formation et d’information : centre de documentation, service de traduction, salle de spectacle, d’exposition, initiation et cours d’occitan… Le Tarn est aussi l’un des départements qui compte le plus d’adhérents au label « Oc per l’occitan ». Ce serait un moyen pour les différents acteurs occitans de travailler ensemble et de rendre leurs actions plus visibles. Gaill’oc qui compte une cinquantaine de bénévoles assurerait la gestion de ce centre qui serait ouvert tous les jours, parfois le week-end quand c’est nécessaire.

Selon une enquête lancée par la région Midi-Pyrénées, 95% des Tarnais pensent que la culture occitane fait partie de leur patrimoine et 80% d’entre eux souhaitent que les pouvoirs publics interviennent autant, voire plus, en faveur de l’occitan. Avec ce projet d’Espaci Occitan, c’est l’occasion de concrétiser cet attachement. Au moins dans le Galhagués qui s’étend des portes d’Albi au Rabastinois.

Benoît Roux

 

17 Juin

Robert Ménard a fait connaissance avec le centre occitan de formation Aprene

© creative commons

© creative commons

C’est donc jeudi dernier que les responsables du centre de formation « Aprene » de Béziers ont été reçu par Robert Ménard. Une rencontre qui fait suite à l’interview  que nous avions publiée sur notre blog et dans laquelle le nouveau maire expliquait ne pas connaître ce centre. Patrice Baccou (directeur du centre de formation Aprene) et Jean-Louis Blénet (président de Calandreta), ont donc franchi la porte du bureau du premier élu de la ville. « Ce fut un échange cordial dans lequel nous avons expliqué la forme et le fonds » précise le président du centre de formation. Qu’en est-il ressorti? eh bien… pas grand chose en fait.

Lors de cette rencontre, Jean-Louis Blénet et Patrice Baccou ont surtout insisté sur l’emploi, avant de parler d’occitan. «  Nous lui avons rappelé que le pôle de formation à Béziers, c’est le seul établissement d’enseignement supérieur de la ville qui fait travailler 15 personnes dont 11 en CDI à temps complet. Mais c’est également 25 à 30 intervenants et professeurs qui se succèdent tout au long des cessions » insiste Patrice Baccou. Robert Ménard a écouté d’une manière « attentive« , posant « quelques questions« . L’hébergement du pôle de formation au sein de la maison de la vie associative qui appartient à la ville de Béziers, ne semble absolument pas remis en cause.

Concernant l’occitan et son enseignement en immersion dans les Calandretas, le maire a tenu à préciser qu’il connaissait l’une des deux écoles occitanes de la ville. « Après, il ne paraît ni emballé, ni contre… « . Sa connaissance et sa liaison avec l’occitan semble trouver racine auprès de Yves Rouquette. « Il a beaucoup parlé de son amitié avec Yves » rapporte Patrice Baccou. « Nous allons bien voir à présent. Il n’a manifesté aucune hostilité à notre égard. Au moins, maintenant il nous connaît »

 

Clément Alet

13 Juin

Jansemin tòrna florir

Pendent 3 jorns, la vila d’Agen e d’unas associacions occitanas van festejar aquel crane poèta, sauta-en-banca, militant occitanista dabant ora, reconegut e onorat a Paris : Jacque Boé alias Jansemin. Retorn sus una vida rica e a despart.

 

Una vida

6/03/1798 : naissance de Jacques Boé à Agen. D’une famille modeste, la lignée Jansemin (Jasmin) viendrait du grand-père qui en portait toujours une fleur à sa boutonnière. Un peu coquinòt, il se fait sortir du séminaire pour une histoire de fille. Se marie jeune et s’installe comme coiffeur de l’autre côté de la porte Saint Antonin.

1834 : première éditions de « Las papillotas » qui vont lancer sa carrière d’écrivain. Saltimbanque, comédien né, il lit ses vers en toutes occasions, s’accompagne d’une guitare.

1834-1835 s’en va dans toute l’Occitanie pour se faire connaître.

1842 : reçu par le roi Louis-Philippe à Paris

1853 : prix de l’Académie Française, reçu par napoléon III. Ami de Lamartine, Frantz Lizt qui met en musique plusieurs de ses vers. Une station de métro à Paris porte encore son nom.

4/10/1864 : Mort de Jansemin, dans la pauvreté et le dénuement car il avait tout donné à des œuvres caritatives. Nous fêtons cette année les 150 ans de sa disparition.

 

 

L’òbra e la pensada

Nous sommes en pleine période romantique et Jansemin ne s’en démarque pas. Son œuvre est faite pour être dite, écrite sur le rythme du souffle. Il se dit Gascon mais écrit en languedocien. On y trouve aussi des aspects érotiques, politiques. Il était étiqueté comme libéral selon les critères de l’époque.

« Gascon totjorn, francimand jamais » écrit-il à Sylvain Dumon ministre de l’instruction civique. Toute sa vie, il a lutté pour défendre le gascon (l’occitan) partant du principe que le gascon est la langue du travail et du peuple, le francimand (français)  la langue des « mossurs », la « petite maîtresse » !

 

Las comemoracions

Dès ce soir au théâtre Ducourneau d’Agen, le groupe Oc va présenter son nouveau spectacle son et lumière : « Le mystère Jasmin ».

Samedi, parcours thématique bilingue autour de l’œuvre de Jansemin, animations musicales. Intermède musical à 16H30.

Dimanche : messe en occitan et taulejada du cent-cinquantenaire

Totas las entresenhas sul aquel siti

Benoît Roux

CÒP D’ALA épisode 20 : Despossession – d’Amic Bedel et Pierre Brun

« Còp d’ala », pourrait se traduire en français par « À tire d’aile ».  Nous vous invitons à partir à la découverte de l’Occitanie, mais vue du ciel. Nous vous proposons de monter sur le dos de notre oiseau pour comprendre l’histoire des territoires, des villes et des villages de l’Occitanie. Après 19 épisodes, le vingtième clôture notre série évènement, un épilogue qui nous plonge une dernière fois dans l’histoire de la construction de l’Occitanie.

@Vicenta

12 Juin

Forabandit tòrna al pòrt, l’expulsé revient au port

Sam Karpienia ça vous dit quelque chose ? Fondateur du groupe « Dupain » qui a créé quelques remous sonores lors de la sortie de son premier album « L’Usina », cet artiste a lancé le projet « Forabandit » en 2009, en collaboration avec 2 autres musiciens aguerris, qui se poursuivra avec un premier album au nom éponyme en 2012. Le groupe est en train de promouvoir son second album sorti en mai.

Impression

Forabandit © Thomas Dorn</p#>

Groupe atypique, « Forabandit », composé de 3 musiciens chevronnés, comme il en émerge dans cette scène musicale que crée le « renouveau occitan » et qu’on pourrait appeler scène « underground », car elle n’est pas plébiscitée par la culture médiatique, ne fait pas partie de ces groupes attendus par un large public. Pourtant, de leur musique « émane une âme », le genre de vibration qui fait que les aficionados de musique soutiennent un groupe ou un genre musical malgré le manque de diffusion et la saturation d’offre dans un domaine musical. La vibration que transmet ce groupe a bien cette touche « à l’occitane », avec ces sons d’influences méditerranéennes et exotiques, cette mémoire des sons d’époque médiévale et qui, historiquement, s’exportèrent à cette même époque, par l’échange d’influences entre peuples. Des sonorités et des façons de jouer des instruments de tradition ancienne, mais qui s’est transmise dans certaines cultures, notamment l’instrument de tradition algérienne, la mandole que joue, Sam Karpienia, et qui se pratique beaucoup dans les musiques kabyles et le Chaabi.</p#>

 

Il partage le chant avec Ulas Ozdemir, entre langue en occitane et turque. Ulas qui joue du saz (ou bağlama), un instrument à cordes de la famille des luths, instrument se transmettant notamment dans une certaine minorité sociale en Turquie d’où provient Ulas. Aux percussions enfin, qui renforcent la touche orientalisante du son, un musicien aguerri et non des moindres, Bijan Chemirani, le fils de Djamchid Chemirani percussionniste renommé dans la tradition de cet instrument. Bijan qui a collaboré entre autre avec le chanteur occitan Manu Théron, comme le Sénégalais Pape N’Diaye  ainsi que d’illustres pointures de la scène rock comme l’ex Police Sting ou l’ancien Noir Désir, Serge Teyssot-Gay qui ont fait appel à son agilité, ainsi que de nombres d’autres musiciens renommés.

C’est leur second album « Port » qui est sorti en mai 2014, et si vous ne l’avez pas écouté, jetez-y une oreille en allant sur leur site. Les thèmes abordent les sentiments d’amour et d’exil, probablement le fond de l’âme de ce groupe et de ces musiciens hors pair et chevronnés. Ils seront au Mucem de Marseille le 27 juin et André Manoukian s’en est délecté le 4 juin dans sa chronique sur France Inter.

11 Juin

« La selecioun » se ganha una copa del monde!

L’équipe du Comté de Nice (Countea de Nissa en niçois) remporte la coupe du monde « ConIFA », une compétition qui rassemble « les états, minorités, nations, non reconnus et régions non affiliées à la FIFA ». Non reconnue et parfaitement inconnue il y a encore quelques jours, montée en un mois au pied levé pour remplacer le Québec, « la Selecioun » gagne donc son premier titre face à l’Ile de Man aux tirs au but, après un score vierge 0-0 durant le temps réglementaire.

sans_titre_1_43 (1)© Photo : COUNTEA DE NISSA

Un afar de caluts

Ils s’appellent Delfino, Assoumani, Sborgni, Migliore, Tchokounté ou Delerue, ils sont tous nés sur le sol du Comté de Nice, mais pour la plupart ils ne se connaissaient pas… 2 anciens joueurs n’ayant connu que le club de l’OGC Nice (Jean-Philippe Mattio et Frédéric Gioria) acceptent le poste de sélectionneur. Ce qui n’était au départ qu’un délire d’illuminés voulant s’offrir une coupe du monde chez les Lapons prend forme. Le président y croit et trouve des moyens.

Un lançament en aparat

Le 16 mai 2014, lors d’une conférence de presse, l’équipe est officiellement créée en présence d’Hugo Lloris, d’Alexy Bosetti et du Maire de Nice Christian Estrosi. Hugo Lloris aurait pu être le portier de l’équipe, mais c’est au Brésil qu’il doit partir. Il n’oublie pas pour autant de soutenir l’équipe de son comté natal. Alexy Bosetti -le jeune joueur blessé de l’OGC Nice- devient son plus fervent supporter. Le maire de la ville apporte son soutien et vient personnellement féliciter les joueurs lundi soir dans l’avion du retour.

 Identitat

Tous les joueurs sont donc nés sur le sol de l’ancien Comté de Nice (Countea de Nissa en niçois). Un territoire annexé par la France en 1860 et regroupant le littoral de Nice à Cap-d’Ail, les vallées de l’Estéron, du Var, de la Tinée, de la Vésubie, de la Roya, de la Bévéra et du Paillon. Sur le site de la selecioun on peut y lire que la « Countea de Nissa Football Association » a pour objet la promotion du football, de la culture et de l’identité niçoises. Mais guère plus. Pas de référence à l’occitan, les mots occitans comme selecioun, countea, pitchouns ne sont pas orthographiés en graphie classique.

Lors de la finale, ils étaient plus de 600 supporters à suivre le match au Nikaïa de Nice, en chantant Nissa la bella. La surprise du début a fait place à l’engouement populaire. Dans 2 ans, la seleccion devra défendre son titre de champion. D’ici là, on en saura un peu plus sur l’engagement et les valeurs de cette « selecioun ».

De son côté l’Associacion Occitania de Fotbòl termine à la 7ème place après un baroud d’honneur (1-0) contre l’Abkhazie.

Benoît Roux

Olivier Daillut : lo « blasonaire » occitan

Pour celui qui ne connaît pas cet univers si particulier des blasons, armoiries et autres écus, il y a de quoi être vite perdu pour ne pas dire largué. « D’or aux trois tourteaux, deux en chef de gueules, un en pointe de sinople ». Il est évident que ce blasonnement vous permet de visualiser instantanément l’armoirie en question. Non ? Eh bien essayons en occitan. « D’aur en tres tortèls, dos en cap de vermelh, un en poncha de sinòple ». Toujours pas ?

Alors je crois qu’il ne nous reste plus qu’à nous tourner vers Olivier Daillut : instituteur occitanophone, rouergat du vallon et passionné d’héraldique occitane. Cette science étudie le blason et donc la manière de composer une armoirie. Ce virus héraldique, Oliver l’a contracté pendant ses études d’Histoire médiévale et depuis, il n’est pas arrivé à s’en débarrasser. Cette science qui « touche à tout » comme le précise Olivier, permet d’élargir le champ de vision de l’historien et de rendre une source historique plutôt ludique. Lorsqu’on part à la « chasse » avec Olivier, la partie devient un jeu et la découverte d’une nouvelle armoirie ou écu provoque une intrigante euphorie. « Les armoiries occitanes ont la particularité d’être assez nombreuses par chez nous, car plus elles se trouvaient loin des centres de pouvoir et de décision, plus elles ont pu être épargnées à la révolution française. L’autre particularité, c’est que ces armoiries sont souvent parlantes ». En langage héraldique, cela signifie que les armoiries sont de véritables rébus. Pour Olivier, il y a donc autant de plaisir à chasser qu’à trouver la signification d’une armoirie. Tout ce travail de recherche et de documentation scientifique se trouve compilé dans son blog d’héraldique occitane. Un travail passionnant, menée en collaboration avec une historienne de l’art, un archéologue, et son complice Alban Bertero, auteur du premier « lexique occitan de l’héraldique », à paraître dans les semaines à venir. Mais d’ici là, Olivier continue ses recherches et peaufine sa prochaine intervention. Il présentera son travail sur l’héraldique occitane lors prochain congrès de l’Association Internationale d’Etudes Occitane, devant des dizaines de chercheurs du monde entier, à Lhèida à partir du 16 juin prochain.

Clément Alet

 

06 Juin

Còp d’uèlh

N’i a benlèu que son afogats del fenestron e de l’emission « Le petit journal » sus Canal+. Me cal confessar que m’arriba d’agachar aquò de còps que i a, e de n’en rire. La caricatura es gròssa mas plan menada, met lo det ont fa mal. Sovent tanben, m’arriba de bufar. Quand van cercar de pèlses per un uòu, quand la critica se fa aisida e lo parisianisme de sortida. Aqueste diluns 3 de junh, èri pas davant mon fenestron. Per los qu’èran coma ieu, vos daissi la suspresa gaireben a 5 menutas 30 de la debuta de la vidèo. Ne farai pas tanpauc de comentaris aqui dessus. Simplament, aquela « França » de las regions en vestit folcloric, la dicha, çò que daissa entendre…Pecaire!

Per se reviscolar un pauc, e sens caricaturas, retorn sul festenal « Trad’envie » de Pavia dins Gèrs. I sèm anats pel Jornalet de la 3…Non, pas lo Petit Jornal ! I avem passat un jorn sonque, lo dijòus. Mas qu’un plaser de tornar trobar Andrieu Minvielle e Marc Perrone. Marc Perrone, lo mèstre de l’acordeon diatonic, son morre de cat e son sorire embelinaire. Bravament d’emocion amb aquela puta de malautia que lo rosiga de mai en mai, talament plan que jòga de mens en mens sus l’empont…Mas qu’una generositat dins lo son, qu’un sens de la melodia…Polida descobèrta tanben ambe sa femna Marie-Odile Chantran que tòca la vièla e canta. E lo Domenge Regef en totala libertat, descadenat a la vièla, qu’un gèni! Enfin lo gascon Minvielle e sa bateria organizada al seu biais. El que va curar lo son, que canta hèra plan lo gascon, que mena tant de causas als ritmes tradicionals…

 

Lo Benaset