16 Nov

Un homme perdu – Isabelle Desesquelles

Edition Naïve

Présentation de l’éditeur

C’est un humain comme les autres. Il espère, il pleure et il voudrait aimer. Il s’émerveille aussi, il a peur et il rêve. C’est l’histoire d’un homme qui n’aurait pas du naître. Au point qu’on ne lui donne pas d’identité, pas même un prénom. CAjouter une imageElle qu’il appelle petite maman le cache. Il ne s’est jamais couché dans l’herbe, n’a pas couru contre le vent, il n’a jamais mis sa langue dans une autre bouche. Son père est Charles de Gaulle, son frère David Copperfield et ils le protègent.

Avis de Marnie

Un très court récit en forme de coup de poing… à la première personne, cet homme dont sa mère (et ses proches) ont nié l’existence jusqu’à refuser de lui donner un prénom, va « se » raconter… va nous raconter ses premières années dans cette chambre, dans un huis-clos malsain et étouffant où sa mère le tient prisonnier entre ses tentacules dévorantes.

Le talent d’Isabelle Desesquelles, c’est de ne rien nous expliquer vraiment, ni même de décrire ou de prendre le temps d’enrober tout cela avec un décor ou une mise au point historique. En fait nous comprenons tout sans qu’il y ait besoin de s’attarder sur un contexte évoqué juste ce qu’il est nécessaire. Le talent de cet auteur est simplement de nous faire ressentir cette mise en abîme, par petites touches de cruauté, de crudité, de poésie, de drame, d’humour jusqu’à ce que la tendresse disparaisse lentement.

Nous voici touché au cœur par ce garçon écorché vif, injustement cloîtré à qui l’on rogne insidieusement ses chaînes. Au moment où il pourrait se libérer, il n’aura plus l’envie de s’échapper pour découvrir le monde, seulement le besoin d’échapper à lui-même. C’est formidablement bien fait, décrit avec avec une franchise inéluctable.

Un récit bref qui où plane l’ombre de l’inceste, l’amour et de la haine interdits. Nous avons vraiment l’impression que Sartre avait bien raison : l’enfer c’est les autres…