03 Fév

Quelques nouvelles du front.

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Ce matin dans mon Aveyron. (Photo Jean-marie Périer)

Plus j’avance en âge, plus ma seule certitude est que je ne suis sûr de rien. Voilà donc une bonne raison de fermer sa gueule. Ce petit préambule pour vous expliquer la raréfaction de mes interventions.
Avoir un blog est une chance qui m’a surtout appris à réfléchir avant d’écrire n’importe quoi. Il y a aujourd’hui tellement de gens qui donnent leur avis sur tout que je répugne à m’adresser à vous si ça ne m’est pas indispensable, étant convaincu que ne rien dire est peut-être le luxe ultime. Cynisme et ricanements font flores dans les médias et je ne voudrais pas rejoindre tous ces ratés de la vie qui nous expliquent comment penser dans le seul but de faire l’intéressant.
Méfiance, car comme chacun sait, les cons déguisés en intelligents, ce sont les pires.
Aussi me permettrai-je seulement de vous donner mon impression sur trois évènements qui ont marqué ces dernières semaines.

1) Depuis la grâce présidentielle accordée à Madame Sauvage, j’entends partout des voix s’élever contre la mollesse intellectuelle des pétitionnaires en sa faveur ( j’en ai fait partie ). Bien sûr, n’étant pas parmi les jurés, nous en savons moins qu’eux sur cette sinistre affaire. Mais ainsi que je vous l’ai écrit la dernière fois, Je n’accorde aucune confiance à la justice des hommes, donc je ne regrette pas cette décision car en fin de compte, je préfère remettre en liberté une coupable dont je comprends le geste que laisser une innocente en prison.

2) Je me sens bien incapable de juger l’action politique de MmeTaubira. La dame est lettrée, parfois exaspérante, souvent sympathique. Je m’étonne simplement du timing trop parfait de la sortie de son livre. Trois jours après son départ du gouvernement, cela dénote un sens de la manipulation dont j’aurais aimé qu’elle lui soit étrangère.

3) On nous apprend dès l’enfance ce que devrait être le savoir vivre. Savoir mourir me semble tout aussi difficile.
David Bowie vient d’en donner un bel exemple. Se faire incinérer sans que quiconque le sache et interdire les cérémonies, les têtes d’enterrement et les phrases éplorées, c’est à ma connaissance la plus belle des sorties de scène.
Avec peut-être, celle que l’on prête à Sacha Guitry.
Sur son lit de mort, après avoir demandé à sa femme de s’approcher, il lui aurait murmuré:
« Et maintenant, je vais faire semblant de mourir. »
Ultime façon de refermer le rideau pour un grand comédien.

Jean-Marie Périer