16 Août

Quelle époque formidable !

Une femme a tenté de passer à la douane un kilo et demi de cocaïne planqué dans ses implants mammaires. D’où lui est venue cette idée ? Du sein au lait ? La blanche lui aurait-elle rappelé le lait en poudre ? Si un jour elle accouche, j’espère qu’elle optera pour le biberon.

Aux Etats-Unis, dans une prison du Texas, faute de budget la direction a utilisé un produit moins cher pour administrer une peine de mort. Le condamné a mis deux heures à agoniser dans des souffrances horribles. Donc si j’ai bien compris, on peut relever la tête, la bas aussi il y a la crise.

Au Moyen-Orient, des fous de Dieu enterrent des gens vivants et en crucifient d’autres. Je ne comprends pas pourquoi je me fais engueuler à chaque fois que j’ose dire que tous les ennuis de la planète nous viennent des religions. Et de l’argent bien sûr, (ce qui revient parfois au même).

Sept-cents millions de femmes sont mariées de force dans le monde, et nous on se plaint parce que l’été est pourri…

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Copyright Jean-Marie Périer

Vous voyez l’homme en face de Françoise Hardy sur la photo ? Il s’appelait Jacques Wolfsohn. Il fut dans les années 60 le seul vrai découvreur de talents de la chanson française. Il est au départ de la carrière de Johnny Hallyday qu’il impose dès 1958, alors que les journalistes et autres gens dits «du métier» se rient de ce jeune homme qui veut chanter et danser comme ceux qui, de l’autre côté de l’Atlantique, sont en train d’inventer le rock.

Alors qu’en 1962 les artistes prennent des pseudonymes américains, Wolfsohn lance Françoise, une belle chanteuse un peu triste, ceci en pleine vogue du twist. En 1966 il donne sa chance à son assistant en le faisant enregistrer, c’est Jacques Dutronc. Et on le retrouve même plus tard au début du groupe «Téléphone».

Il est certainement le type le plus étonnant que j’ai rencontré dans le monde du spectacle. Un humour à vif toujours tenté par la contradiction. Si vous lui disiez : «il fait beau», il y avait des chances pour qu’il vous réponde qu’il pleut. J’ai peut-être été son ami, mais je n’en serai jamais sûr, il n’était pas du genre à s’épancher. Nous sommes pas mal à Paris à lui devoir beaucoup.

Il est mort cette semaine, et ça n’a même pas fait une ligne dans les journaux.

Jean-Marie Périer