04 Juil

Un poème à la Vienne dans le Bulletin de la Société d’horticulture et d’arboriculture de la Haute-Vienne, 1898

Doucement elle passe, emportant avec elle

Un lambeau de l’azur des cieux,

Ma Vienne!

Elle s’en va, calme, riante et belle,

Cristal mouvant et lumineux.

Elle a comme un reflet de grâce douce et pure,

Ma Vienne, en sa limpidité;

Elle est comme un miroir offrant dans la nature

L’image de la vérité.

J’aime à voir sur ses bords, où le roseau s’incline

Au moindre souffle du zéphyr,

La pervenche et l’iris mêlés à l’aubépine

Que Mai parfume et fait fleurir.

J’aime à voir sur ses bords la roche grise et sombre

Dressant son rude et fier granit,

Et le bosquet touffu, plein de fraîcheur et d’ombre,

Où l’oiseau léger fait son nid.

J’aime ses flots d’argent, son onde scintillante,

Ses rives aux détours fuyants ;

Son murmure m’est cher, voix douce et caressante,

Il a bercé mes jeunes ans.

Jusqu’à la fin des temps, ô ma limpide Vienne,

Sois tout entière à mon pays !

Que jamais l’étranger ne te souille et ne vienne

En vainqueur sur tes bords fleuris!.

Doucement elle passe, emportant avec elle,

Un lambeau de l’azur des cieux, Ma Vienne!.

Elle s’en va, calme, riante et belle,

Cristal mouvant et lumineux.

 

JARRY-CLÉMENT