09 Jan

La grande peur du cap BOJADOR

Pour nous, le monde est connu. La terre est ronde, il y a 6 continents, 5 océans et on peut faire le tour du monde en bateau. Mais au sortir du moyen-âge, on ne connaissait que 3 continents, l’Europe, l’Asie, l’Afrique.
Pour naviguer, les marins avaient recours aux Portulans. Ces cartes de navigation, ont été utilisées à partir du 13 ème siècle jusqu’au 18 ème siècle. Elles permettaient de repérer les ports, et connaître les dangers qui pouvaient les entourer comme les courants, les hauts fonds, et les vents.
L’établissement de ces cartes était basé sur un mode de navigation par cabotage.

Le cap Bojador situé sur la côte marocaine était la limite de la navigation possible. C’était le cap de la peur. Au-delà, la tradition disait que la peau humaine devenait toute noire, et que les courants envoyaient les marins dans le chaudron de l’équateur, l’eau se mettait à bouillir. Vous étiez en somme, promit à l’enfer. En fait, de hautes vagues et des récifs aux arêtes tranchantes y rendaient la navigation dangereuse.

Mais heureusement, il y a toujours des téméraires.
En 1434 ,un dénommé Gilles Eanes effectue le passage du cap à l’aide d’une petite embarcation. Il doit trouver des marins, et bien que le salaire soit avantageux, quinze hommes seulement se portent volontaires pour l’aventure.. Il part ainsi du Portugal et se dirige vers le fameux enfer de Bojador.
En arrivant sur place, il décide de s’éloigner des côtes à l’ouest pendant une journée. Puis il revient vers l’Afrique, en comprenant rapidement que l’obstacle est dépassé. La peur aussi …


Extrait émission « 9H50 le matin »