26 Jan

Les portes du sommeil

En 1964, Randy Gardner, un étudiant américain a réussi à ne pas dormir pendant 11 jours . Après 4 jours de privation, le jeune homme avait souffert de diverses hallucinations, connu aussi des problèmes d’élocution et de coordination des mouvements . Mais, qu’en est-il des marins en course ? Diverses études scientifiques ont démontré que le manque de sommeil rend plus maladroit, que les risques de maladies cardiaques augmentent, qu’il provoque aussi des pertes de mémoires. En mer, privés de sommeil, des marins ont aperçu des TGV sur le sommet de la vague, des chevaux au galop, ou encore des femmes poissons nager à quelques mètres de leur bateau.
Le sommeil, c’est l’inconnu! la petite mort! Il recèle d’incroyables mystères. Selon la Genèse, Dieu fit tomber Adam dans un profond sommeil pour lui prendre une côte, avec laquelle il créa Eve. Henri IV et Abraham Lincoln ont rêvé de manière signifiante à la veille de leur assassinat, tout comme Jules César avant de franchir le Rubicon.
Chaque être humain passe le tiers de sa vie à dormir, alors comment, malgré la fatigue, ne pas fermer l’œil lorsque vous êtes seul  au milieu de l’océan? le sommeil peut-il vous avertir du danger ? Pour en savoir plus, le réalisateur Corentin Pichon, est allé à la rencontre des marins du Vendée globe, un documentaire étonnant où la magie du cinéma se mêle avec bonheur à la magie du rêve .


extrait émission 9H50 le matin

09 Jan

La grande peur du cap BOJADOR

Pour nous, le monde est connu. La terre est ronde, il y a 6 continents, 5 océans et on peut faire le tour du monde en bateau. Mais au sortir du moyen-âge, on ne connaissait que 3 continents, l’Europe, l’Asie, l’Afrique.
Pour naviguer, les marins avaient recours aux Portulans. Ces cartes de navigation, ont été utilisées à partir du 13 ème siècle jusqu’au 18 ème siècle. Elles permettaient de repérer les ports, et connaître les dangers qui pouvaient les entourer comme les courants, les hauts fonds, et les vents.
L’établissement de ces cartes était basé sur un mode de navigation par cabotage.

Le cap Bojador situé sur la côte marocaine était la limite de la navigation possible. C’était le cap de la peur. Au-delà, la tradition disait que la peau humaine devenait toute noire, et que les courants envoyaient les marins dans le chaudron de l’équateur, l’eau se mettait à bouillir. Vous étiez en somme, promit à l’enfer. En fait, de hautes vagues et des récifs aux arêtes tranchantes y rendaient la navigation dangereuse.

Mais heureusement, il y a toujours des téméraires.
En 1434 ,un dénommé Gilles Eanes effectue le passage du cap à l’aide d’une petite embarcation. Il doit trouver des marins, et bien que le salaire soit avantageux, quinze hommes seulement se portent volontaires pour l’aventure.. Il part ainsi du Portugal et se dirige vers le fameux enfer de Bojador.
En arrivant sur place, il décide de s’éloigner des côtes à l’ouest pendant une journée. Puis il revient vers l’Afrique, en comprenant rapidement que l’obstacle est dépassé. La peur aussi …


Extrait émission « 9H50 le matin »

06 Jan

Bernard Stamm: souvenirs avec Jean-Guy le floc’h

Bernard Stamm est un parfait inconnu lorsqu’il débarque en 1997 à Lesconil, petite commune du Finistère sud. Le bûcheron suisse s’installe dans un hangar de fortune et commence à y construire un 6O pieds . Et surprise! toute la population va adopter le marin suisse entêté et jamais démoralisé. Janine, la patronne du bar monte un comité de soutien. Stratification, ravitaillement en nourriture, prêt d’outils, organisation de fêtes au profit du projet, les bénévoles vont se relayer et soutenir le projet pendant 3 années. Endetté jusqu’au cou et sans sponsors, Bernard Stamm va alors croiser la route de Jean-Guy Le floc’h, le PDG de l’entreprise Amor-Lux .


Extrait 9H50 Le matin

02 Jan

Quotas 2017: un accord et des crispations

©PHOTOPQR/LE TELEGRAMME ; PHOTO FRANCOIS DESTOC / LE TELEGRAMME CONCARNEAU (29) : Port de pêche débarquement à la criée de thon blanc pêché en mer d'Irlande Concarneau le 19/09/2014 (MaxPPP TagID: maxnewsworldthree577059.jpg) [Photo via MaxPPP]

©PHOTOPQR/LE TELEGRAMME ;

Des pêcheurs inquiets, face au marathon du conseil des ministres européens sur les quotas. Comme de coutume, les négociations ont été difficiles . Les longues discussions noctambules ont finalement abouti à un accord vers 1H30 du matin , le mercredi 14 décembre.

Des stocks plus stables

Les 28 Etats membres de l’Union Européenne sont parvenus à un accord sur les quotas de pêche pour l’Atlantique et la mer du Nord après de longues et âpres discussions, notamment sur le cabillaud et le bar.
Mais, ce qu’il faut peut- être retenir de tous ces échanges, c’est que les efforts finissent par payer. Les stocks de poissons sont aujourd’hui plus stables, voir même en progression. Du coup, après des années de baisses multiples, de plus en plus de hausses de quotas sont décidées lors du Conseil des ministres de la Pêche. Des décisions prises par la commission et les états membres, en accord avec les avis de scientifiques.

Des captures toujours en hausse

La bonne gestion de la ressource, a permis d’augmenter raisonnablement les taux admissibles de capture (Tac) de merlu plusieurs années d’affilée.
Le Tac de sole en Manche est en baisse de 15%, celui de la mer du Nord monte de 15%, et celui du Golfe de Gascogne reste stable.
Pour les raies, les tendances sont également à la hausse, plus 10% en Manche est et golfe de Gascogne, en revanche le Tac de cabillaud de mer Celtique baisse de 38%.
Des mesures de gestion doivent être également envisagées sur la cardine de mer Celtique et du golfe de Gascogne. En effet, une meilleure connaissance des stocks a apporté une mauvaise surprise : un tac en baisse de 25 %.

Le bar : le point de crispation

Les chalutiers et senneurs n’ont plus le droit de capturer du bar, mais ça, c’est la théorie ! La pratique est très différente. En effet, comme ces bateaux peuvent tomber sur un banc en chassant une tout autre espèce, la commission autorise le débarquement de ces «prises accessoires ». Cependant, elles ne devront pas excéder 400 kilos par an, déception et grogne : la profession en espérait 600.

14 Déc

Livres: belle pêche dans nos casiers de Noël

C’est cadeau, une sélection de beaux livres et autant d’idées de cadeaux de noël. Une chronique écrite par Bernadette Bourvon.

 Des poissons, des convictions et des recettes 

Surtout ne pas s’arrêter au titre Cuisiner la mer. Ce livre de plus de 400 pages est beaucoup plus qu’un livre de cuisine. C’est comme l’annonce Gaël Orieux « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le poisson (sans jamais oser le demander) « . Gaël Orieux n’a pas toujours été cuisinier, à la tête de son restaurant Auguste à Paris. Après une enfance bretonne suivie d’une première profession de plongeur sous-marin, Gaël fait ses classes auprès de Bocuse, Senderens, Alléno. Désolé par l’absence d’informations concernant la pêche responsable et soucieux de respecter les espèces menacées, il participe activement à la plateforme MrGoodfish. Gaël « est fondu de poissons faisant souvent de la figuration sur l’étal » comme l’écrit Julien Bouré. Il ne dénigre pas non plus le surgelé pour certaines espèces ou le poisson bien élevé dans des exploitations convenables.
La première partie du livre est un cours magistral, dans le sens de remarquable, sur 70 espèces de poissons  et tentacules, suivies des coquillages, crustacés, condiments et légumes marins. Pour chaque sujet, une définition, l’habitat et la pêche, la gestion de la ressource, la saison et le mode d’emploi. De quoi choisir en toute connaissance de cause et de faire un tour du monde des zones de pêche. De quoi courir chez son poissonnier pour lui demander des Vives, des Pagres, des Balistes. Et de revoir sérieusement sa façon de bien cuisiner tous les produits de la mer en général.
La deuxième partie déroule 90 recettes classées en grandes tablées, recettes bourgeoises, canailles, fraîcheur, exotiques, … le tout accompagné de photos comme des tableaux – que l’on encadrerait bien-  qui fait ce ce livre érudit un bonheur pour les yeux.

Cuisiner la Mer, vient de recevoir le Prix du Grand Large du Figaro.

Cuisiner la mer 70 espèces et 90 recettes Gaël Orieux
Rédaction Juien Bouré, Photographies Jean-Claude Amiel
Éditions de La Martinière 45€

Les Cinq voyages de l‘Antoinette

Fils de marin de commerce, petit-fils et arrière petit-fils de marin pêcheur, Maurice Trépos a l’arbre généalogique propice à l’amour du monde maritime. Il y a une dizaine d’années, il s’intéresse aux naufrages en baie d’Audierne dans le Finistère. Celui du trois mâts Antoinette le 6 janvier 1912 n’est pas vraiment documenté. Jusqu’au jour où Maurice Trépos apprend l’existence, dans une malle nantaise, d’une correspondance de 500 lettres entre les trois capitaines successifs et leurs armements.Cinq grands voyages verront Antoinette à Cape Town, La Réunion, Saigon, Cayenne, New York, Saint-Pierre, Lisbonne, Buenos Aires, Ipswich et La Martinique. A son bord, beaucoup de sucre, du pétrole, des engrais, des mules. Le livre retrace toute la vie, toutes les vies du début du 20ème siècle, des dockers nantais aux matelots confrontés aux conditions extrêmes de traversées de plusieurs mois. C’est la vie à bord au quotidien avec ses bonheurs simples. Mais aussi les découvertes d’autres paysages, d’autres cultures une fois le pied à terre. En ce 6 janvier 1912, une forte tempête sur les côtes du Finistère mettra le bateau sur le flanc. Le remorqueur anglais The Warrior n’aura rien pu faire.

Le tour du monde de l’Antoinette fait désormais partie de ces aventures maritimes et humaines impossibles. Le temps de la traversée qui s’étire au gré des conditions climatiques et des avaries diverses a de quoi  engendrer une part de nostalgie. Celle d’une époque que nous n’avons pas connue, mais qui fait toujours rêver.

L’Odyssée d’un trois-mâts autour du monde 1903-1912
de Maurice Trépos
288 pages 49€ Edts Coop-Breizh

Yahne Le Toumelin a connu André Breton et Maurice Béjart, le surréalisme et l’abstraction. La lumière et la mer ont porté l’oeuvre de cette artiste atypique qui à 93 ans continue de peindre.

Dans la famille Le Toumelin il y a Victor le père commandant, le fils Jacques-Yves navigateur*, le petit-fils Matthieu Ricard moine bouddhiste, photographe et auteur,  et sa mère Yahne artiste peintre.Une famille incroyable où chaque membre aura tenté l’aventure, sportive, spirituelle et artistique et toujours avec succès. La famille a passé ses vacances au Croisic des étés durant. C’est là que père et fils font du bateau, quand Yahne préfère appréhender la mer de la côte. « Je passais des journées seule dans une crique. J’aimais beaucoup cet endroit  et je connaissais chaque rocher, je grimpais et personne ne pouvait me rejoindre. Il y avait aussi une grotte, et il parait un souterrain…  » Des journées de solitude où Yahne dessine, « inspirée par tous les éléments, je peignais toujours des vagues et des gouttes. Et dans mon pupitre à l’école, j’avais une photo de mer. »Des dizaines d’expositions se succèderont,  de 1957 à 1969. En 1968 Yahne Le Toumelin fait un voyage en Inde et devient la disciple de Kangyur Rinpoché, un grand maître tibétain, avant de devenir nonne. Elle continue de peindre et ses tableaux s’intitulent  Un océan vertical, Le bateau-ville,  Île aux neufs flambeaux, La barque des vainqueurs, Haute mer.  » En 1969 Yahne travaillera avec Maurice Béjart, réalisant les costumes et les décors du ballet « Les Vainqueurs ». C’est  en Dordogne que Yahne s’est installée depuis 1982. Le livre que les éditions de La Martinière viennent de lui consacrer rend compte de son parcours étonnant. Matthieu Ricard en a écrit les textes.

Yahne Le Toumelin Lumière rire du ciel  
Editions de La Martinière 50€

* Il écrira un livre Kurun autour du monde 1949-1952 paru en 1953

 

 

01 Déc

America ! America ! Le rêve de Franck Cammas

 

Franck Cammas : Vainqueur route du Rhum 2010

Alors que tous les projecteurs sont braqués sur les skippers du Vendée globe, Franck Cammas, lui, a posé en toute discrétion, ses valises sur le tarmac de l’école navale de Lanvéoc.
Equipage trié sur le volet, des techniciens et ingénieurs pour optimiser les performances du catamaran de 13,5 mètres, et un budget de 30 millions d’euros, voilà, comment on relève le défi de L’America’s Cup.

Un peu de vent, et le bateau se soulève sur ses foils sans difficultés. Moins de frottement, c’est plus de vitesse, les skippers de la prochaine coupe de l’America seront aux commandes de véritables tapis volants, quelques mètres au-dessus de l’eau et à pleine vitesse.
Et pour contrôler cette nouvelle forme de navigation, madame informatique transmet en direct différentes données : la vitesse du vent, les réactions du bateau suivant la manœuvre effectuée, l’accélération, et les forces qui s’exercent sur le mât-aile de 23 mètres de haut. L’équipage peut ainsi rectifier ses erreurs, acquérir les automatismes les plus efficaces en course, être au fur et à mesure des sorties de plus en plus en harmonie avec l’AC45 turbo. Ce catamaran laboratoire voué à l’entrainement cèdera sa place en fin d’année à un autre catamaran, l’AC50 taillé sur mesure pour disputer le trophée en 2017.

Le défi Français dispose encore de 6 mois devant lui pour être compétitif. Le premier test grandeur nature aura lieu aux Bermudes le 26 mai prochain face au tenant du titre, l’équipage américain Oracle. Une victoire tricolore serait forcément une belle surprise, une défaite signifierait juste que le chemin qui mène à la 35 ème Coupe de l’America est encore long.

18 Nov

Le 20 novembre 1759: la marine française sombre au large du Croisic

Au premier plan : le vaisseau français le Thésée en train de sombrer. Richard Paton (1717-1791)

Une date anniversaire dont la Marine se passerait bien ! Et pour cause, ce 20 novembre 1759, la flotte française va subir l’une de ses plus grandes déroutes navales.

La bataille dite des cardinaux, fût rebaptisée par dérision, la journée de Monsieur de Conflans, du nom du Maréchal qui à la tête de 21 vaisseaux, trois frégates et deux corvettes, se fit ridiculiser par L’Amiral Hawke.

En effet, le bilan de la bataille est accablant, six vaisseaux de perdus et 2500 tués pour la marine française alors que la Royal Navy a vu s’échouer 2 de ses navires, et perdu seulement 3OO hommes dans le combat. Continuer la lecture

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