13 Nov

Franche-Comté et Bourgogne : changer de nom, une addition plus ou moins légère

Bourgogne et Franche-Comté : un mariage qui passera par un changement de nom. DR N Zanzola.

Bourgogne et Franche-Comté : un mariage qui passera par un changement de nom. DR N Zanzola.

On ne sait pas encore quel nom portera notre région nouvellement fusionnée. Ce qui est sur, c’est qu’elle en aura un…et un seul. Les noms, marques et logos sont partout : au bord des routes, sur les lycées, sur les documents de communication, sur la papeterie utilisée dans les conseils régionaux. Alors changer de nom, est ce que ça coûte cher ? L’addition de la réforme tarritoriale peut être énorme…ou très raisonnable. 

L’exemple qui fait peur : Pôle Emploi

En 2009, l’ANPE et les Assedic fusionnent pour laisser la place à Pôle Emploi. A lui seul, le dessin du nouveau logo sera facturé 500 000 euros ! Geoffroy Roux de Bézieux, président alors de l’UNEDIC doit  reconnaître sur Europe 1 que « dans la vitesse de la fusion, on a, peut être, un peu cher payé ». C’était sans compter sur les autres frais : changement des enseignes des 1400 agences de Pole Emploi, déclinaison du nouveau logo sur tous les supports. Le gouvernement de l’époque finit par reconnaître qu’il n’est pas en mesure de chiffrer le coût global de l’opération.

Les départements à l’oeuvre

Les départements n’ont pas changé de nom. Mais le conseil général est devenu, partout en France, conseil départemental. Là aussi, c’est toute une signalétique qu’il faut revoir. Mais les stratégies des départements sont différentes.

Changement de nom d'une institution : depuis deux ans, le Doubs préfère l'appellation "le département" à celle de "conseil général". Il n'a donc pas été nécessaire de passer au "conseil départemental". DR

Changement de nom d’une institution : depuis deux ans, le Doubs préfère l’appellation « le département » à celle de « conseil général ». Il n’a donc pas été nécessaire de passer au « conseil départemental ». DR

Dans le Doubs, voilà deux ans qu’on utilise « le département » plutôt que « le conseil général ». Pour les panneaux qui utilisent encore l’ancienne dénomination « on change au fur et à mesure du renouvellement du matériel » dit-on avenue de la Gare d’eau. L’impact est considéré comme très faible.

Mais le président du département voisin, la Côte d’Or, candidat à la tête de la future grande région, estime le coût de l’opération à 1 million 300 000 euros. Dans un entretien à la Gazette, il compte 400 000 euros pour le changement de nom sur les bâtiments, et plus de 500 000 pour les véhicules.

Changer de nom ? une région l’a déjà fait

La région Centre est devenue Centre-Val-de-Loire. Elle estime que le coût de ce changement a été quasi-nul.

La région Centre est devenue Centre-Val-de-Loire. Elle estime que le coût de ce changement a été quasi-nul.

Voilà très longtemps que la région Centre, capitale Orléans, trouvait son nom un peu tristounet. Heureuse nouvelle pour ses élus, dans la loi sur le redécoupage des régions, en novembre 2014, elle devient Centre-Val de Loire. La création du nouveau logo provoqué par la réforme territoriale a été faite par les services du conseil régional, sans appel à une prestation extérieure et en 2 mois.

La région gère 110 lycées, la signalétique est refaite au fur et à mesure des grands travaux de rénovation et son coût rentre dans le budget global du chantier. Pour le parc automobile, la région Centre Val de Loire travaille avec des véhicules en location longue durée, la nouvelle signalétique fait son apparition lors du changement de voiture. Un système identique est mis en place par SNCF. Il a simplement fallu changer les 7 panneaux autoroutiers qui vous souhaitent la bienvenue en région Centre-Val de Loire. La région n’a rien payé, ce sont les sociétés d’autoroute qui ont pris en charge l’addition.

Mais comme souvent, le plus compliqué est presque invisible. La région n’a pas changé ses adresses mails, qui restent en « régioncentre.fr ». D’une part parce que le nouveau nom, beaucoup plus long risque de générer plus d’erreurs que l’ancien. La Direction des Services Informatiques travaille sur une évolution, mais à Orléans, on reconnait que le processus sera « laborieux ».

En Bourgogne et en Franche-Comté, tous nos interlocuteurs font le même constat. L’époque n’est plus aux grandes opérations de communication. Nous changerons de nom, mais progressivement pour ne pas ajouter une nouvelle dépense trop importante au contrat de mariage.