19 Juin

Fusion Bourgogne et Franche-Comté : la pression sociale monte

Manifestation de la DREAL dans les rues de Dijon, le 18 juin. France 3 Bourgogne.

Manifestation de la DREAL dans les rues de Dijon, le 18 juin. France 3 Bourgogne.

Les agents de l’Etat en Franche-Comté et en Bourgogne vivent une période délicate. Le préfet préfigurateur de la fusion des deux régions rendra ses préconisations sur l’organisation des services à la fin du mois de juin. Un moment d’attente qui nourrit forcément les interrogations pour les personnels dans les deux régions. 

Chef de lieu de région contre direction régionale : l’exemple de la DREAL

La DREAL est la direction administrative qui s’occupe de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Elle intervient notamment sur les problématiques de l’eau, sur la prévention des pollutions mais aussi sur les infrastructures de transports. La DREAL de Franche-Comté emploie 191 personnes, celle de Bourgogne 221. A terme, ces deux directions n’en feront plus qu’une…mais ou ?

Le maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret sait qu’il a perdu la préfecture de région, et que le chef-lieu du nouvel ensemble sera Dijon. Il se bat donc comme un beau diable pour garder le maximum de directions régionales…et les emplois qui vont avec. Il vise notamment cette direction, mais aussi celle qui s’occupe du travail et de la consommation, la DIRRECTE. Alors, forcément, à Dijon, l’inquiétude monte. 150 personnes ont manifesté dans les rues ce jeudi 18 juin. Ils craignent, peut être avec raison, que dans un soucis d’équilibre leur direction déménage à Besançon. Le préfet préfigurateur (celui de de Bourgogne) cherche à rassurer : seuls certains cadres supérieurs seraient concernés par une mobilité. Jean-Louis Fousseret est sur la même ligne. Il ne souhaite pas (et c’est infaisable) que tous les agents de Bourgogne déménage dans sa ville, mais bien que les « fonctions de commandement » soient bisontine. Dans ce « combat », il a un argument pour lui. La DREAL de Franche-Comté travaille déjà pour la Bourgogne. les Francs-Comtois sont déjà les experts hydrauliques de la Bourgogne….tout comme les Bourguignons de la direction de l’agriculture sont les spécialistes viticoles pour les actions de l’Etat dans la région voisine.

 

Quels fonctionnaires concernés ? L’exemple de l’INSEE

Coïncidence des dates : les fonctionnaires de l’INSEE de Besançon ont fait grève le jour de la manifestation des agents de la DREAL de Dijon !

L’INSEE illustre un autre cas de figure. Ils font partie des services de l’Etat qui ont une organisation sur tout le territoire, sans pour autant dépendre directement de la préfecture de région. En Bourgogne et en Franche-Comté réunies, l’hypothèse basse de la fusion des services de l’Etat concerne 1700 personnes. L’hypothèse haute, qui ajoute les personnels de  Pôle Emploi , les régions de gendarmerie, les douanes et l’insee fait monter ce chiffre à 3000 personnes. Du coté de l’institut de la statistique, la direction a annoncé un projet de fusion des services des études et ressources humaines. D’après les syndicats, plus de 20 postes  sont concernés à Besançon, plus de 20% des effectifs. Pour eux, il s’agit pour eux d’un choix purement économique :  « C’est un choix délibéré de la direction générale, qu’elle entend imposer à l’ensemble de l’institut sous couvert de la réforme territoriale ».  

Et dans les conseils régionaux ?

François Patriat a reçu les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU et UNSA le 11 juin. Le président Bourguignon a proposé la création de 3 groupes de travail commun entre les deux régions pour harmoniser les pratiques. Ils concernent les avancements, le dialogue social, et les régimes indemnitaires.  Marie-Guite Dufay a reçu les mêmes organisations cette semaine. Du coté franc-comtois, les syndicats souhaitent que la question du  soit également abordée.