10 Fév

Français de l’étranger :1 078 804 électeurs, 783 bureaux de vote

On savait depuis la mi décembre que la barre symbolique du million d’inscrits serait dépassée. Édouard Courtial, le secrétaire d’état aux Français de l’étranger, l’a confirmé ce matin : 1 078 804 (1) électeurs ont choisi de voter à l’étranger pour l’élection présidentielle, les élections législatives et…les référendums (!). En 2014, ils pourront également voter pour les élections européennes.

Difficile pour autant d’apprécier qualitativement ces données. Selon le ministère, le nombre d’électeurs a augmenté de 10,38% par rapport à 2010 et de 22,6% par rapport à 2007. Entre 2002 et 2007, la progression avait été de près de 50%.

En attendant la validation définitive de ces chiffres par la commission électorale (publication le 10 mars), et leur ventilation par circonscription, impossible de savoir si certaines communautés géographiques se sont senties plus concernées que d’autres. Seul élément d’appréciation apporté ce matin, on sait d’expérience que les communautés les plus proches (installées dans des pays frontaliers) ont naturellement moins tendance à effectuer cette démarche. A suivre donc…

Dernier chiffre du jour, 783 bureaux de votes sont prévus cette année contre 580 en 2007.

A noter qu’aucun bureau décentralisé ne devrait être ouvert  au Canada pour les législatives. Les autorités canadiennes refusant le principe d’une circonscription étrangère sur leur territoire, seuls les locaux à statut diplomatique (consulats, ambassade) pourront organiser des opérations de vote. En revanche, 30 bureaux seront ouverts pour l’élection présidentielle. Dans ce contexte, les électeurs sont donc fortement encouragés à privilégier le vote à distance :  une nouveauté cette année, le vote par internet, qui vient de faire l’objet d’un test grandeur nature. Compte rendu dans le billet ci-dessus.

(1)  Ils sont 1 153 312 inscrits sur les listes électorales consulaires. Mais près de 75 000  d’entre eux ((74 508) ont choisi la possibilité de voter en France.

20 Jan

Double citoyenneté : la crispation canadienne

Mais quelle mouche a donc piqué les Canadiens qui se révèlent de plus en plus sourcilleux sur les questions de nationalité et de souveraineté ?

Après la polémique, toujours en cours, sur la circonscription législatives des Français de l’étranger, voici le temps de la compatibilité entre responsabilité politique et bi nationalité. Au cœur des arguties, Thomas  Mulcair, leader parlementaire(Mise à jour) du principal parti d’opposition, le Nouveau Parti Démocratique, qui se voit reprocher sa double nationalité française, considérée comme mal venue pour un candidat déclaré au poste de premier ministre . « Il n’y a pas d’obstacle juridique (….) mais certains groupes pourraient y voir un conflit de loyauté.. » explique un  expert en droit constitutionnel sur le portail d’informations canoe.ca .

Un avenir politique en pointillés tricolores ?

D’autres avant lui, avait préféré se « renier » pour accéder à de hautes responsabilités. Thomas Mulcair  revendique lui fièrement sa bi nationalité franco-canadienne. Vu d’ici, le geste a une certaine allure. Pourtant, à lire cet article d’un site anglophone, on finit par se demander si fierté ne rimerait pas un peu en la circonstance avec opportunité.

Thomas Mulcair, un binational futur premier ministre ?

Thomas Mulcair y raconte en effet que c’est parce qu’il n’avait pas supporté être séparé de sa femme française et des ses enfants à un passage de douanes qu’il avait pensé  à faire jouer son droit de conjoint..quinze ans après son mariage !! Et comme beaucoup de ses amis politiques n’ont appris la double citoyenneté de leur leader qu’à l’occasion de la polémique. Et qu’à se documenter, on découvre que son parti est fort surtout de son implantation au Québec, terre « française » s’il en est..

Thomas Mulcair rétorque que s’il n’a pas claironné sa double citoyenneté, il ne l’a pas pour autant caché. La preuve, c’est à sa double appartenance qu’il doit d’avoir été invité par la France à participer à des rencontres organisées pour tenter de convaincre de l’innocuité de l’élection d’un député français issu d’une circonscription canadienne…D’ici à ce que les conservateurs s’emparent de l’argument pour dénoncer un opposant politique qui se fait le héraut d’un gouvernement étranger…
Dans la bourrasque, Thomas Mulcair peut au moins se féliciter d’une chose. Que sa femme ait échoué à se faire élire à l’Assemblée…des Français de l’Étranger en 2008 ! Catherine Pinhas Mulcair avait fait campagne sous l’étiquette UMP. Imaginez le scénario : un homme de gauche mariée à une française, élue de droite, ambitionnant de devenir premier ministre dans un pays assez jaloux de sa souveraineté pour refuser aux autres l’accès symbolique à son territoire.. Vive la Reine !