03 Avr

Français du Mali : les femmes et les enfants d’abord…(MAJ)

MAJ (vidéo en fin de billet)

Elles ont pris leur décision en fin de semaine dernière. Jusque là, comme la plupart des Français du Mali, ces deux amies ne s’étaient pas véritablement inquiétées. Le coup d’État ne les menaçaient pas directement. Le couvre feu à Bamako avait été une parenthèse…désœuvrée (voir billet précédent). Les combats dans le Nord semblaient encore lointains…Et puis, l’idée du départ s’est imposée d’un coup, comme une nécessité :

« Nous avons pris la route samedi à l’aurore pour le Sénégal. Vendredi ma décision n’était absolument pas prise mais certains éléments, certaines conversations et ce que nous appellerons mon intuition féminine m’ont poussée à nous mettre mes enfants et moi à l’abri. »

« Nous communiquions tous les jours et à un moment donné je crois que nos intuitions ont été les mêmes, à savoir la situation se dégrade très vite avec une montée du sentiment « anti-étranger » + une menace de fermeture des frontières à nouveau + une situation économique chaotique. Pour ma part, j’ai préféré quitter le Mali avant l’embargo de la CEDEAO car je pense qu’il va y avoir des violences cette semaine. »

Last exit,  Dakar ?

L’une a pris la route, l’autre l’avion « au prix fort » vers le Sénégal. « Dans l’avion, peu de toubabs finalement mais beaucoup d’Africains.. Je ne saurais dire si ce sont des gens en mission qui voyagent, des Maliens ou d’autres nationalités qui allaient se mettre au vert en attendant des jours meilleurs. » Une escale de 24 heures, un avion d’Air France, et puis Paris, dès dimanche.

Sur les pistes, aucun signe de ce sentiment d’urgence qui avait prévalu au départ : « Cette traversée du Mali avait quelque chose de schizophrénique. Tout semblait normal, aucun contrôle aux différents postes, ni même à la frontière, les gens vaquaient à leur occupations ni pressés ni inquiets : normaux. Rien qui ne trahissait la situation que nous  suivions à la radio et qui nous annonçait la progression des rebelles et les chutes successives de Gao et TBK (Tombouctou). La traversée de Kati, ville d’où est parti le coup d’état avait un côté presque comique avec ses tubes de lance roquettes pointés vides sur BKO (Bamako), les véhicules blindés postés à tous les coins de caserne et les militaires en tenue buvant le thé vautré sur des chaises de jardin à côté de tout ce matériel.


J’ai appris ce soir (dimanche) par un ami de Mopti que la route du Burkina n’est plus sûre : les rebelles y sont depuis 2 jours. Par un ami de Gao, je sais que des tirs en l’air sont permanents, probablement pour empêcher les gens de sortir de chez eux. Trois groupes rebelles se partagent la ville mais sans contact entre les différents groupes. Les rebelles sont passés dans chaque maison et ont demandé aux chefs de famille ou à leurs fils aînés (un seul homme par famille) de sortir et leur ont remis de la nourriture pour leur famille. Aucun pillage n’aurait lieu… Je ne veux pas vous dire ce que j’ai laissé derrière moi de peur que l’énumération seule ne me casse. Je ne peux pas me permettre de me laisser aller pour le moment. »

Ressentiments

Les deux amies sont aujourd’hui en sécurité. D’autres, sans doute, ont pris la même décision. Combien, parmi les 4463 Français enregistrés sur les registres consulaires ? Impossible de savoir. Ce qui est sûr, c’est qu’il sera désormais plus difficile de sortir de ce qui pourrait bien devenir un nasse. Comme prévu, les pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de  l’Ouest, la Cédéao, ont annoncé lundi la fermeture des frontières.

Et puis, il y a les réfractaires. Ceux pour qui le retour n’est pas forcément une option et qui n’ont probablement pas fait la démarche de se faire recenser. Comme ce Français, qui décrivait lundi son état d’esprit après avoir « à contre courant, fait des pieds et des mains rentrer du Burkina au Mali » (…) « Au niveau des Français, qui comptent parmi les privilégiés, et dont je suis, on en est tous à compter le nombre de jours sans travail (et donc sans revenus) au-delà duquel, soit on pourra rester mais on devra licencier les employés (de maison, mais aussi les collaborateurs professionnels), soit, au final, on ne pourra plus rester ici et où on devra partir pour revenir dans un pays où on n’a plus rien à faire, et qui pour nous n’est plus un camp de base. »

Situation de crise

Jusqu’ici, le Quai d’Orsay n’a pas donné l’ordre d’évacuer, seulement le conseil de « quitter provisoirement » le pays. La situation se tend chaque jour davantage. Et plus le temps va passer, moins il sera confortable d’être Français au Mali. Comme le note ce mercredi pressafrik.com, La France est en effet soupçonnée de complaisance envers les rebelles touaregs qui avancent dans le Nord …en compagnie de combattants d’Acqmi (Al Qaïda au Maghreb  islamique), le groupe  qui détient les six Français enlevés au Niger… et l’inquiétude monte à l’école française « liberté » dans la capitale malienne. »

Comment sortir de ce qui pourrait rassembler à un véritable « piège » ? Dans les coulisses, les pièces se mettent en place, relativement discrètement. On l’a appris, mercredi dernier, une société française de sécurité, Erys Group, a renforcé sa présence à Bamako

Pendant ce temps, à Paris, la rapatriée volontaire essaye de trouver une solution pour participer… à la présidentielle. Jusqu’à preuve du contraire, elle est en effet inscrite sur les listes électorales à Bamako…

MAJ Interrogée par Métro, cette jeune coopérante gère l’incertitude sans trop d’inquiétude.. .. Carine et Sylvie, elles ont fait le choix du départ, voyez ce reportage de mes confrères de France 2, Dominique Derda et Frédéric Ranc.

28 Mar

Français du Mali : « ce soir, au comptoir du « Blabla » ! »

Il sont un peu plus de 6000 en temps normal. Mais quand les expats français ont entendu le consul les avertir plus d’une semaine avant (!) des risques de coup d’état, les entreprises françaises ont commencé à rapatrier ou à relocaliser leurs salariés dans les pays voisins. Pour ceux qui sont restés, le plus difficile, jusqu’à hier soir, aura été de prendre leur mal en patience, bloqués chez eux, comme en témoigne le blog underground gastronome et ses rubriques « détachées »:  « Que lire  pendant un coup d’état ?: « Ce coup d’Etat au Mali n’en finit pas. Les putschistes n’ont pas l’air de bien savoir quoi faire de cet Etat qu’ils viennent de conquérir, la rumeur annonce une contre-offensive loyaliste qui ne vient pas, il fait un temps de sieste – 40 degrés,  des ambassadeurs se font piquer leur auto diplomatique devant l’ambassade de France, l’absurde est roi.. Le moment est donc favorable pour se plonger dans la lecture de Festins Orphiques » .

Fin du couvre feu

Mais la situation a évolué. « le couvre feu a été levé hier soir (mardi), les frontières sont réouvertes, on a à nouveau le droit de sortir de chez nous… »
L’occasion de se faire une idée par soi même des premiers effets des événements. Alors que rien n’est définitivement réglé, il est déjà clair que le retour à la normale risque de prendre  un peu de temps. Témoignage reçu ce midi, d’un expat qui préfère garder l’anonymat.
« La coopération pour laquelle je travaille est suspendue et l’ambassade m’a demandé de rester chez moi jusqu’à nouvel ordre. La cité administrative, lieu où tous les ministères sont concentrés, a été saccagée. Mon ministère a aussi été saccagé. Tous les ordinateurs ont été volés, ça ne va pas favoriser la reprise du travail. Mon bureau qui n’est pas situé dans la cité administrative  a été épargné. J’ai parlé avec quelques uns de mes collègues. Ils sont très prudents dans leurs propos. Il me semble que comme la situation n’est pas stabilisée, ils ont peu de visibilité sur leur avenir personnel et ne prennent pas de position qui pourrait leur nuire. Ils sont fatalistes ? confiants ? Je ne saurais dire ce que signifie. ‘Tout va s’arranger’ Inch Allah' »

« la famine va leur péter à la figure »

La ville bruisse de rumeurs sur les négociations en cours mais au final on ne sait pas bien encore ce qui se dessine.  Ce qui me frappe, c’est que personne n’évoque la famine.. On parle de la guerre dans le nord mais pas du tout de la famine… C’est comme avant le coup d’état, le maître mot était ‘y’a pas de problème’. Alors que tout autant que le nord, la famine va leur péter à la figure.

La récolte a été très mauvaise et plusieurs régions, en dehors des zones de combat du nord, ont des problèmes. Mon chauffeur qui est bozo, de l’ethnie des pêcheurs, est parti dans son village il y a 8 jours, vers Mopti. Il n’y avait plus rien à manger là bas, il était très inquiet. Les journaux maliens commencent à reparaître sur le web. Le maliweb notamment. Il est étonnant de lire des articles aussi critiques sur le nouveau pouvoir alors que la situation n’est pas encore stabilisée. »

« A bas la France »


Ce matin des milliers de manifestants ont occupé la rue à Bamako en soutien à la junte. Sur certaines pancartes, on pouvait lire « A bas la France ».  Nouveau témoignage :

« Cela fait quelque temps déjà qu’il y a un sentiment anti-français qui monte au Mali de la part d’une partie de la classe politique et de la population. La France est notamment accusée d’accueillir des éléments du MNLA et d’être trop bienveillante à leur égard.. On soupçonne aussi la sarkozie d’être prête  à tout pour faire libérer les otages avant la présidentielle. L’ambassadeur de France avait même fait une mise au point en démentant tout en bloc, dans les journaux maliens en février. Enfin, une partie de la rébellion touareg est une conséquence directe de la guerre contre Kadhafi, où la France était en pointe. La suspension de l’aide internationale va vraisemblablement renforcer ce sentiment dans les semaines à venir  (le budget de l’état malien dépend pour partie de l’aide internationale et les fins de mois vont être encore plus difficiles à boucler pour lui, dorénavant, (d’autant que la guerre coûte cher) et l’élargir à d’autres nationalités.. l’Amérique pourrait être en bonne place de détestation.. On se sentira moins seul comme ça ! »


Ce soir au Blabla




Pas question pour autant de se laisser aller à la sinistrose ou à la crainte. La levée du couvre feu permet une reprise de la vie sociale, le comptoir du Blabla, haut lieu de la vie nocturne bamakoise devrait dès ce soir faire le plein et accueillir ses fidèles, Maliens et étrangers qui ont l’habitude de s’y rencontrer :
« je vais résolument au Blabla ce soir car cela fait une semaine que je ne suis pas sorti de chez moi et qu’il faut bien vivre quand même ! De plus, cela permet de savoir ce qui se passe en ville. Il y a toujours des journalistes et des gens au fait de l’actualité au Blabla. »


31 Jan

Sénégal : au bord de l’implosion

Au mois d’octobre dernier, le blog « ma vie d’expatrié au Sénégal », déjà exposé ici,  tirait la sonnette d’alarme : « Ca va péter, mais quand ? ».

Il semble que nous y sommes. La volonté du président Abdoulaye Wade de se représenter coûte que coûte a provoqué la colère d’une partie de la population. « Ca chauffe » nous averti une nouvelle fois Laurent,  l’auteur du blog, dans un billet daté de samedi 28 janvier. « Par précaution, les écoles françaises avaient fermé leurs portes mais finalement la décision n’a été rendue que tard dans la soirée. »

Et notre blogueur de relayer un billet de Slate Afrique qui examine la situation créée par le refus d’enregistrement de la candidature du chanteur Youssou N’dour. « Youssou Ndour a présenté une liste de 12.936 électeurs ayant signé en sa faveur (alors que le seuil minimal est de 10.000), sur lesquelles seulement 8.911 ont pu être vérifiées. L’argument paraît d’autant plus fallacieux que Youssou Ndour, l’une des personnalités les plus populaires du pays, fait partie des candidats ayant eu le moins de difficultés à rassembler des signatures. »

Au quai Quay d’Orsay, la situation est bien évidemment prise au sérieux. Le dernier communiqué incite les Français résidents ou de passage à une vigilance accrue et à s’informer de l’évolution de la situation avant tout déplacement, tout particulièrement la nuit. Il convient de s’écarter de toute manifestation et de limiter les déplacements au strict nécessaire.

26 Jan

Suisse: la circonscription des femmes

La 6ème circonscription des Français de l’étranger possédait déjà quelques caractéristiques remarquables. Avec deux pays seulement, la Suisse et le Liechtenstein, elle était déjà la plus petite, géographiquement parlant, et la plus homogène en termes de population. Chargé de répartir équitablement les effectifs des expatriés, le législateur n’avait guère eu de difficultés et surtout pas besoin d’Atlas, pour réunir en un seul lieu électoral, la plus forte communauté française à l’étranger, estimée à quelques 250 000 résidents (dont 50% de binationaux).

Madame, la députée …

Mais grâce à la vigilance et à la sagacité de Swissinfo.ch, la 6ème circonscription pourrait bien accéder cette fois à une notoriété « internationale ». A 5 mois du scrutin, les électeurs de la 6ème savent qu’ils seront très probablement représentés par…une femme ! Un pronostic qui ne doit rien, à un quelconque exercice divinatoire mais tout, au simple examen de la liste des candidats. Aucun homme à l’horizon. A cette heure, les 5 candidats déclarés sont des candidates !

Et quoiqu’il advienne dans les jours à venir côté institutionnel, le FN et le FdG doivent encore officialiser le choix de leurs représentants, on voit mal ce qui pourrait changer le sens de l’histoire puisque ces 5 femmes sont issues des formations politiques majoritaires. Claudine Schmid, choisie par l’UMP au dépends de Michèle Spoerri qui se présente en indépendante,Nicole Castioni investie par le PS, Marie Françoise de Tassigny désignée parle Parti Radical et Xiména  Kaiser Morris par EELV.

Pas besoin de chercher un architecte machiavélique et féministe derrière cette configuration quasi miraculeuse dans le champ politique. Comme l’a noté Mathieu van Berchem, notre confrère de Swissinfo.ch, ces 5 femmes ont plusieurs points en commun, comme celui d’avoir été déjà occupé des postes électifs…en Suisse.

L’événement politique le plus important depuis que … ?

Quand on sait que le parti de Jean-Luc Mélenchon a proposé à ses partenaires du Front de Gauche l’ex socialiste Magali Orsini, on mesure à quel point nous sommes proches d’un événement exceptionnel. Si le Front National venait lui aussi à choisir une candidate, l’élection de la 6ème des Français de l’étranger pourrait devenir pour la politique ce que le film de Jacques Demy avait proposé au cinéma, « l’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur le lune !!! »

On serait presque tenté de décrocher notre téléphone !

[Mise A Jour] Plusieurs lecteurs ont réagi au ton de ce billet. Faisant notamment remarquer que tout n’était pas joué et qu’il y aurait bien des épisodes avant de connaître la configuration définitive de la compétition. Je le reconnais bien volontiers. Comme dans d’autres circonscriptions, certains élus de l’AFE, forts de leur bilan et de leur popularité sont dans l’expectative et regardent attentivement l’évolution des rapports de force avant de se déclarer ou non. Mais en attendant d’être contredit par des faits nouveaux, il était assez tentant de pousser le « scénario féministe » à l’extrême. Avec un petit sourire intérieur. Les débats sur la parité sont rarement posés sur la base de l’absence des hommes !! La référence au film de Jacques Demy qui imaginait la grossesse… d’un homme me semblait de nature à souligner la distance onirique que je prenais, l’espace d’un instant, avec la réalité politique.

24 Jan

Un vilain petit « canard » dans la campagne américaine

Ils en ont de la chance les électeurs de la première circonscription des Français de l’Étranger (USA, Canada). Un palmipède à la plume moqueuse et au bec acéré vient de faire un comeback plutôt inattendu dans leur mare électorale.

Le Canard US qui se revendique, sans fausse modestie, « lointain petit-cousin immigré de l’illustre « Canard Enchainé » promet en effet d’animer « leur » campagne « sans parti pris aucun, ne roulant pour personne, jamais méchant gratuitement, avec ironie parfois ».



Et  de joindre aussitôt le bec à la parole. En à peine 2 semaines, le volatile a déjà épinglé la plupart des candidats en lice.

Julien BalKany bafouillant des spots électoraux..sans spectateurs, Frédéric Lefèvbre incitant les électeurs à faire remonter leurs doléances par l’intermédiaire des élus de l’AFE (Assemblée des Français de l’Etranger), à savoir… deux de ses principaux adversaires (!), Corinne Narrassiguin et Carole Granade, les candidates du PS et du Modem épinglées pour les ratés de leurs campagnes 2.0…Dès les premiers posts, le ton est donné. Et l’audience au rendez-vous,  si l’on en croit le « coin coin » d’autosatisfaction qui annonce près de 2000 aficionados en 2 semaines.

Pour l’instant, impossible vu d’ici, de savoir qui se cache sous les plumes du palmipède. Un confrère expatrié ? Un blogueur inspiré ? Un sous marin partisan ?

Un billet consacré à Gérard Michon, candidat « indépendant »,  a jeté  le trouble.  Abandonnant le ton caustique qui fait sa raison d’être, Le Canard US dresse en effet  portrait très élogieux de cet élu UMP (depuis 17 ans à l’AFE !), victime du parachutage de Frédéric Lefèbvre… Au point d’obliger le louangé à prendre lui même ses distances, sur sa page Facebook :

Cela dit, qu’un canard marche parfois de travers n’étonnera personne. En marquant sa sympathie pour le « petit » contre les appareils et les « people », Le Canard US cède probablement à ce fond libertaire sans lequel une telle aventure éditoriale n’est guère envisageable. La suite dira si le volatile peut prétendre se placer durablement sous l’aile tutélaire de son prestigieux ancêtre de la rue Saint-Honoré.

20 Jan

Double citoyenneté : la crispation canadienne

Mais quelle mouche a donc piqué les Canadiens qui se révèlent de plus en plus sourcilleux sur les questions de nationalité et de souveraineté ?

Après la polémique, toujours en cours, sur la circonscription législatives des Français de l’étranger, voici le temps de la compatibilité entre responsabilité politique et bi nationalité. Au cœur des arguties, Thomas  Mulcair, leader parlementaire(Mise à jour) du principal parti d’opposition, le Nouveau Parti Démocratique, qui se voit reprocher sa double nationalité française, considérée comme mal venue pour un candidat déclaré au poste de premier ministre . « Il n’y a pas d’obstacle juridique (….) mais certains groupes pourraient y voir un conflit de loyauté.. » explique un  expert en droit constitutionnel sur le portail d’informations canoe.ca .

Un avenir politique en pointillés tricolores ?

D’autres avant lui, avait préféré se « renier » pour accéder à de hautes responsabilités. Thomas Mulcair  revendique lui fièrement sa bi nationalité franco-canadienne. Vu d’ici, le geste a une certaine allure. Pourtant, à lire cet article d’un site anglophone, on finit par se demander si fierté ne rimerait pas un peu en la circonstance avec opportunité.

Thomas Mulcair, un binational futur premier ministre ?

Thomas Mulcair y raconte en effet que c’est parce qu’il n’avait pas supporté être séparé de sa femme française et des ses enfants à un passage de douanes qu’il avait pensé  à faire jouer son droit de conjoint..quinze ans après son mariage !! Et comme beaucoup de ses amis politiques n’ont appris la double citoyenneté de leur leader qu’à l’occasion de la polémique. Et qu’à se documenter, on découvre que son parti est fort surtout de son implantation au Québec, terre « française » s’il en est..

Thomas Mulcair rétorque que s’il n’a pas claironné sa double citoyenneté, il ne l’a pas pour autant caché. La preuve, c’est à sa double appartenance qu’il doit d’avoir été invité par la France à participer à des rencontres organisées pour tenter de convaincre de l’innocuité de l’élection d’un député français issu d’une circonscription canadienne…D’ici à ce que les conservateurs s’emparent de l’argument pour dénoncer un opposant politique qui se fait le héraut d’un gouvernement étranger…
Dans la bourrasque, Thomas Mulcair peut au moins se féliciter d’une chose. Que sa femme ait échoué à se faire élire à l’Assemblée…des Français de l’Étranger en 2008 ! Catherine Pinhas Mulcair avait fait campagne sous l’étiquette UMP. Imaginez le scénario : un homme de gauche mariée à une française, élue de droite, ambitionnant de devenir premier ministre dans un pays assez jaloux de sa souveraineté pour refuser aux autres l’accès symbolique à son territoire.. Vive la Reine !

17 Jan

« Un œil sur la planète », respectueux des règles déontologiques (CSA)

Le magazine de la rédaction de France 2, « Un œil sur la planète », dirigé par Patrick Boitet et présenté par Etienne Leenhardt, avait consacré en octobre 2011 son 34e numéro à la Palestine, au moment de la demande d’adhésion d’un État palestinien aux Nations-Unies, dans le cadre des lignes d’armistice de 1967.

A la suite de la diffusion du magazine, une intense campagne avait été menée contre les responsables de l’émission.

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, saisi par plusieurs organisations et
associations, a procédé à un examen approfondi du magazine consacré au thème « Un État palestinien est-il encore possible ? » diffusé le 3octobre 2011 sur France 2 .
Le CSA estime que le travail des équipes du magazine de France 2, qui a fait l’objet d’accusations de partialité, a respecté « la diversité des points de vue » avec « un propos non entaché de partialité » et qu’il est « respectueux des règles déontologiques ».
La direction de France Télévisions avait condamné les menaces et insultes proférées à l’encontre des journalistes  spécifiant que les procédés utilisés visaient à intimider et à empêcher le travail de la rédaction. Elle avait également précisé qu’elle assumerait son devoir de protection de la liberté d’informer.

13 Déc

Thaïlande : 20 ans pour lèse-majesté ! Les « intrépides » se lèvent..

Il n’y a pas que la blasphème pour menacer la liberté d’expression. La Thaïlande en donne un exemple assez impressionnant avec une succession de condamnations de crime d’opinions plus ahurissantes les unes que les autres. Comme le relate Courrier international, fin novembre, c’est un sexagénaire nommé Akong qui a écopé de vingt ans de réclusion pour avoir prétendument envoyé quatre SMS jugés offensants à l’égard de la monarchie. Plus récemment, le 8 décembre, c’est un Américano Thaïlandais qui s’est vu condamné à 2 ans et demi ferme pour avoir mis en ligne une traduction de la biographie du roi Bhumibol interdite dans le royaume .

« Dans un pays où la monarchie de droit divin constitue le socle fondateur de la nation thaïlandaise, le lèse-majesté tombe sous la coupe d’une des lois les plus dures au monde (cela vaut pour les Thaïlandais comme pour les farangs / les  occidentaux) inscrite dans le marbre de la Constitution. Le commentaire est signé Alexandre Marchand, jeune journaliste français au magazine « Asies » qui chronique l’actu de l’Asie du Sud, dans son blog, Sticky Asia.

« Contre le lèse-majesté pour sauver la monarchie“

Mais cette fois, certains Thaïlandais ont décidé de réagir. Un jeune universitaire, Pavin Chachavalpongun a  lancé une campagne de mobilisation pour obtenir la libération d’Akong, le « vieux monsieur » condamné à 20 ans de réclusion.  L’objectif : rassembler le plus grand nombre possible de clichés d’individus ayant écrit dans leurs paumes ou sur une autre partie du corps le nom de ce condamné.


Plus de 500 photos ont été envoyées. Un livre devrait paraître autour du 15 décembre

Depuis son poste d’observation privilégié,  Alexandre Marchand a vu naître ce mouvement et il donne la parole sur son blog à l’universitaire qui se veut  à l’image de sa campagne “Thailand’s Fearlessness, free Akong“, intrépide et sans peur. Les enjeux l’emportent

« Nous arrivons au bout de la route en matière de justice en Thaïlande et il est regrettable que les juges ne soient pas du côté du peuple. Cette campagne a été inspirée par le projet Burma’s Fearlessness, appuyé par Aung San Suu Kyi et destiné à exhiber un soutien courageux aux prisonniers politiques birmans. C’est une campagne pacifique : chacun n’est tenu qu’à écrire le nom “Akong” sur sa paume en guise de soutien et de militer pour sa libération. »

Et déjà d’autres militants, suivant la même référence birmane, ont repris le flambeau. Samedi, ils étaient une centaine dans les rues de Bangkok. Reportage photo complet à découvrir ici sur le site indépendant Prachatai

Marche "lèse-majesté", 10 décembre

04 Déc

Les « montagnes russes » de Françoise Rigard

Étonnant témoignage de cette Française arrivée en Russie en 98 avec pour mission de relancer l’activité du groupe Moulinex. Trois ans plus tard, la société faisait faillite. La première étape d’un parcours en forme de…montagnes russes.

Un parcours « shaker » pour cette professionnelle de l’électroménager qui se verra, entre autres, chargé de développer le marché des percolateurs de l’italien, Saeco : « Vendre des machines à espresso super chères dans un pays qui est culturellement un marché à thé… vous imaginez le travail ! À chaque rendez-vous, on commençait par m’apporter une tasse de thé ! »

A lire  dans la rubrique  « des grenouilles dans la vodka » sur « Le courrier de Russie », vitrine internet d’un bimensuel franco-russe d’actualités distribué à Moscou et Saint-Pétersbourg.  

01 Déc

Ici Londres

Des Français parlent aux Français expatriés et aux francophiles de Londres. French Radio London émet depuis un an (17 /11 /2010). Un reportage de télérama.fr nous fait découvrir cette aventure dont les racines plongent jusqu’en..Afrique du sud !

French Radio London est par nature et nécessité une radio généraliste. Deux rendez-vous à noter, « envie d’ailleurs », carnet de voyage participatif sur de grandes villes mondiales et le direct d’actualité « pret à parler », où un vieux briscard de la BBC, Jean-Michel Duffrène, @jmdFRL officie 4 jours par semaine. Pas encore d’échos des enjeux politiques de la campagne dans la 3ème circonscription des Français de l’étranger, mais ça viendra. Hier, ce sont les élections au Maroc  qui étaient en discussion.