28 Fév

Binationalité : le rempart des Français de l’étranger tiendra-t-il ?

La binationalité peut s’avérer un sujet délicat. Quelle attitude en cas de conflit d’intérêts entre ses deux identités ? La question peut s’entendre, certaines réponses plus difficilement…notamment quand on brigue les suffrages des Français de l’étranger. Le débat s’était donc assourdi. Mais l’élection probable de députés français binationaux relance le débat périodiquement. Attention terrain glissant.

Arithmétique contre calculs

On croyait le couvercle définitivement refermé depuis la mi 2011. Depuis que le gouvernement avait mis le holà aux débats sans nuances qui faisaient rage à la droite de la droite. Dans la foulée des débats sur l’identité nationale, Marine Lepen et la Droite Populaire s’étaient en effet lancés dans une véritable surenchère sur ce terrain, rivalisant pour savoir qui, le premier, obtiendrait la suppression de la possibilité même d’être binational. Il avait fallu l’intervention de deux ministres particulièrement attentifs pour circonscrire l’incendie .

Extrait d'un article d’Éric Nunès publié dans Le Monde du 5 juillet 2011

« ils sont près des ¾ dans cette situation au Proche et Moyen-Orient. En Europe un expatrié sur trois détient plusieurs nationalités, un chiffre qui s’élève à un sur deux en Amérique du Nord ». Au total, selon les données issues des registres consulaires de 2011, ce sont plus de 40 % du million et demi de Français établis hors de France (42,5% précisément ) qui possèdent, au minimum, une deuxième nationalité. Si la proportion est équivalente sur les listes électorales (un million d’inscrits), les comptes sont vite faits. Plus question donc de jouer aux apprentis sorciers avec le statut et la sensibilité de plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’électeurs potentiels…Quitte à faire des calculs politiques, autant faire des additions…

7 mois plus tard

Mais la passion idéologique a parfois ses raisons que la raison ignore. Coup sur coup, deux éclats sont venus ébrécher ce rempart statistique.

Le premier est signé Philippe Meunier, le second, Edward Amiach. Le premier est député UMP, membre de la Droite Populaire. Le second était, il y a quelques jours encore candidat indépendant de droite, dans la 8è circonscription de l’étranger. Chacun à sa façon, antagoniste, les deux hommes ont fait ressurgir les démons de l’identité nationale.

Le premier, Philippe Meunier en exprimant publiquement des doutes sur la loyauté d’un éventuel député franco russe. Le second, Edward Amiach, en lançant un appel aux candidats juifs de la 8è pour ne pas manquer cette occasion unique d’envoyer… un lobbyiste israélien à l’assemblée nationale.

Le premier a été très vite recadré par Thierry Mariani. Il est vrai que Philippe Meunier avait réussi l’exploit de contrarier en une seule sentence, et le fondateur de son courant (La Droite Populaire ), et le candidat en Asie, et l’heureux époux d’une binationale…franco russe !

cité par par Sophie Huet, Le Figaro, 21 février

Député Français…ou lobbyiste israélien ?

Le second n’en était pas à son coup d’essai. Dès sa déclaration de candidature, Edward Amiach, membre de l’Union des Patrons Juifs n’avait pas fait mystère de son objectif principal. Au delà de la défense des thématiques propres aux expatriés, obtenir la possibilité de mieux faire comprendre, en France, les réalités d’Israël.

"être le lobbyiste d'Israël à l'assemblée", hamodia.fr, 16 novembre 2011

Considérant qu’avec la moitié du corps électoral de la  circonscription résidant en Israël, il ne fallait pas laisser les électeurs grecs et italiens choisir le député de la 8è (Chypre, Grèce, Italie, Israël, Malte, Saint-Marin, Saint-Siège et Turquie), Edward Amiach avait proposé à ses concurrents franco israéliens d’organiser une primaire pour optimiser l’opportunité d’avoir un élu « bien pensant ». N’ayant pas obtenu de réponse, il vient de décider de se retirer de la compétition, pour donner l’exemple… Sinon, prédit-il  « Tout le monde va perdre.. ». Tout le monde ?

En attendant la réponse des électeurs à cette vision « qui n’est pas dans la tradition française », Edward Amiach, sans parti, ne courait pas le risque d’être recadré par un dirigeant. Pour trouver un point de vue contradictoire, il fallait découvrir le blogueur Berjac, sur la  plateforme du monde.fr. Dans un billet du 10 décembre, l’auteur dénonçait les tenants de cette manière de penser  consistant « à utiliser la fonction élective qu’ils briguent, comme levier pour contrôler la politique française. »

Pour autant, le débat n’a pas prospéré. Le thème de la binationalité a donc à nouveau disparu du radar électoral. Jusqu’au 16 janvier. Et ce jour là, on aurait été prêt à parier qu’il ne reviendrait plus.

Binationalité et carte de séjour

Qui parle ? Nicolas Sarkozy, le 16 janvier dernier à Madrid. Ce jour là, le Président de la République présente ses vœux aux Français de l’étranger et le propos est clair, net et précis.

Il le sera un peu moins, 4 semaines plus tard, quand, dans le cours de l’interview accordée au Figaro magazine, Nicolas Sarkozy aborde la question des couples mixtes sous l’angle de l’immigration et du mariage  :

Extrait de "mes valeurs pour le France", Le Figaro Magazine du 10 février

Le propos du président ce jour là résonne étrangement, comme en écho aux débats de 2011. La binationalité réduite aux acquêts d’une carte de séjour, c’était en effet un des thèmes privilégiés des débats du printemps dernier. Du FN à la Droite Populaire, c’est bien de cette « binationalité » là qu’il était avant tout question. Une binationalité « subie » en quelque sorte et donc suspecte a priori d’insincérité.

Une binationalité à géométrie variable qui ferait des couples mixtes, des couples franco-étrangers en deçà des frontières et des couples binationaux au delà. Une différence de vocabulaire et de perception qui pourrait expliquer le risque pris par le candidat vis à vis des Français de l’étranger, par ailleurs choyés par le président.

Un principe, une pratique…

Une proposition troublante que ne relèvera pas le très pragmatique Alain Marsaud, auteur un peu plus tard d’un plaidoyer ardent en faveur du respect de la binationalité, « une chance et un atout pour notre pays « .

A l’appui de sa démonstration, le candidat UMP, qui a choisi une suppléante binationale pour la 10ème circonscription ajoute un argument  pour faire taire les doutes de son propre camp. Au principe, dit-il en substance, il faut ajouter la pratique :

(Éric Besson, Thierry Mariani et Jean François Copé. NDR).

Aux dernières nouvelles, la binationalité est donc redevenue une valeur positive. Si elle le reste jusqu’à l’élection, la participation inédite des Français de l’étranger aura eu ce premier mérite de pacifier la campagne, au moins sur ce thème.

MAJ.  Marine Lepen est revenue  sur sa conception de la binationalité au cours de la première émission de campagne de TV5 ce mercredi soir : « réserver la binationalité aux européens de l’UE », « la double nationalité avec les pays du Maghreb pose plus de problèmes d’assimilation ». Vous pouvez relire ces déclarations sur le site du petitjournal.com partenaire de cette série d’émissions (à partir de 16′)

A écouter également, cette ITW de François Kahn, candidat centriste pour la 10è circonscription qui dénonce l’obstination de la Droite populaire à remettre en question la binationalité

24 Fév

Revue web de l’actualité vue des régions

Les deux journalistes Rémi Ochlik et Marie
Colvin
tués mercredi 22 février en Syrie à Homs dans le bombardement de leur centre de presse, auraient été délibérément visés par le régime syrien, révèle le quotidien anglais The Telegraph. Le photographe Rémi Ochlik, originaire de Thionville, avait été primé à Lille avec le grand prix Jean-Louis Calderon. Il avait participé à Visa pour l’image en septembre à Perpignan.

Patrick Gomont, le maire de Bayeux, ville organisatrice du Prix des correspondants de guerre a exprimé dans un communiqué sa profonde tristesse après la mort de ces deux journalistes. (Source : France 3
Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Languedoc-Roussillon et Basse Normandie)

Jeudi 23 février, plus de 200 métallurgistes ont bloqué la sortie des expéditions de l’usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) qu’ils occupent depuis le lundi 20. Objectif : faire pression avant le CCE sur la direction France 3 Lorraine suit le déroulement de ce conflit en temps réel avec Twitter et une chronologie quotidienne.

DominiqueStrauss-Kahn a été placé en garde à vue lundi 20 février pour « complicité de proxénétisme » et « recel d’abus de biens sociaux » dans l’affaire du Carlton. Il a été attendu par une cinquantaine de journalistes présents à l’entrée de la gendarmerie.

Dominique Strauss-Kahn est convoqué le 28 mars pour être mis en examen par les juges. Retour en photos et vidéos : une journée de garde à vue et l’émission de France 3 Nord-Pas-de-Calais : Les couloirs du Carlton

Jojo, le plus vieux chimpanzé en captivité d’Europe, est décédé dans la nuit du 19 au 20 février à la Pépinière, parc animalier de Nancy. Il était âgé de 60 ans et originaire de Bangui (Centrafrique) Il sera empaillé pour être exposé au Musée-Aquarium de Nancy.

A sa mort un groupe Facebook, Jojo le mythique chimpanzé de la Pépinière, a été ouvert et des milliers de fans sont venus exprimer leur tristesse.

France 3 Lorraine lui consacre son émission interactive « e-12/13 » du jeudi 23 février avec la question posée aux internautes : « fallait-il garder Jojo à Nancy ? »

Revue de liens réalisée par Patrick Damien.

21 Fév

Comptoirs de brèves: échéances et renaissance

Pas mal d’informations utiles dans la blogosphère ces derniers jours. Notamment un rappel de certaines échéances légales qu’il vaut mieux avoir présentes à l’esprit.

Vote à distance :  on a déjà beaucoup parlé du vote par Internet, mais assez peu des modalités administratives.  2 échéances à retenir : le 7 mai pour l’adresse électronique, le 24 avril pour tout changement d’adresse postale.  Mais l’échéance la plus proche concerne le vote par correspondance. Comme le rappelle, france-amerique.com, le 1er mars il sera trop tard pour demander à recevoir le matériel électoral.

Vote par procuration : les ambassades organisent souvent des tournées pour recueillir les procurations. C’est par exemple le cas de l’ambassade de Finlande. Dans ce contexte,  déplacements.pro souligne que dans le cas de déplacement à l’étranger, les entreprises se doivent de  fournir les éléments justificatifs à leurs salariés.

« Big one » : cette initiative passée relativement inaperçue. L’ambassade de France au Japon a organisé récemment une rencontre entre expatriés et pompiers locaux pour se préparer à faire face au risques sismiques. Le scénario du pire est envisagé sérieusement ces temps ci.

PRG. On n’attendait pas forcément le Parti Radical de Gauche dans la campagne des législatives de l’étranger.   Selon, le blog « Radical et Libre », le parti a pourtant  décidé de présenter …11 candidates !

Lecture : « La drôle de vie des expatriés au Cambodge » – Frédéric Amat – Tuk Tuk Editions. C’est un tout nouvel expatrié qui fait cette recommandation. Il s’appelle Stéphane. Après pas mal de déboires, il a décidé de prendre un nouveau départ en s’installant à Phnom Penh. Cette fiche de lecture est son premier billet.

20 Fév

Vote à l’étranger : e-mailing et listes électorales prêtent à polémique

La polémique sur l’inégalité des conditions d’accès aux listes électorales consulaires va-t-elle rebondir ?  Constatant que seuls les partis politiques constitués avaient  accès à ces listes avant le dépôt officiel des candidatures, plusieurs candidats indépendants avaient décidé d’entamer des procédures contre le décret à l’origine de la situation. Comment faire campagne sans connaître ses électeurs ?

La « révélation » d’un mailing de Nicolas Sarkozy à destination des Français de l’étranger pourrait bien relancer le débat. C’est un forum hébergé par le site numeram.com qui a lancé le buzz ce lundi. De nombreux électeurs se plaignent d’avoir été spammé par les équipes de campagne du président candidat. Parmi eux, une majorité de Français de l’étranger :« Imaginez un parti extrémiste appelant a une politique d’intolérance dans son massive e mail alors que tout mes courriels peuvent être surveillés au boulot ?..Ma DRH américaine peut me faire des ennuis en me soupçonnant d’utiliser mon courriel professionnel pour une activité politique ! »

Dès le troisième témoignage, le « mystère » est en partie résolu par la reproduction de la mention finale  du message reçu qui indique que : « Les données utilisées pour vous adresser ce message sont issues des listes électorales consulaires (article L. 330-4 du code électoral).

Sur le forum de numerama.com, le débat s’enroule ainsi autour de la loi « informatique et libertés ». Spam ou pas, la CNIL pourrait être appelée à se prononcer. Mais aux internautes interloqués par le lien entre listes électorales et e-mail « Depuis quand sur la liste électorale figure notre mail ? », on pourrait demander s’ils ont manifesté leur intérêt pour le vote par Internet. Dans ce cas, il fallait en effet obligatoirement donné une adresse électronique.

Sur le front des conditions d’accès aux listes consulaires, cet épisode donnera probablement du grain à moudre aux candidats indépendants.

MAJlibération.fr consacre un billet à cette campagne d’e-mail et donne la parole à Thierry Mariani. Selon  le ministre des transports,  conseiller politique de l’UMP pour les Français de l’étranger …et candidat dans la 11è circonscription «Il faut savoir que les listes électorales au consulat comportent désormais les adresses mail, dans certains pays les liaisons internet étant plus pratiques et rapides. Ce taux d’adresses mail sur les listes consulaires atteint entre 70 et 90%.»

Mais c’est  rue89.com qui va avoir le dernier mot en confirmant la légalité de ces e-mails.  Non sans avoir souligné la subtile et récente évolution de la doctrine de la CNIL en la matière

17 Fév

revue web présidentielle

Régulièrement, Patrick Damien nous fait découvrir les liens de la semaine et les originalités éditoriales des rubriques pour la présidentielle 2012. A retrouver aussi sur Régions.news

Liens de la semaine : le chef de l’Etat devient Nicolas Sarkozy le candidat. Revue de liens avec FTV présidentielle 2012 :

Originalités éditoriales sur le web

Le Véritomètre, lancé par I-Télé et Owni, est un outil de fact checking pour la présidentielle. Son but est de« passer au vérificateur le discours des politiques » et de permettre en quelques clics de contrôler les déclarations des candidats à la présidentielle, prononcées au cours d’interview ou de discours.

Les propositions à la loupe. Tous les lundis, la rédaction de France Inter met à l’essai les propositions des candidats : éducation, logement social, chômage… Les grands enjeux de la campagne sont passés au crible des questions des journalistes, des spécialistes et des électeurs.

Le Lab d’Europe 1 La présidentielle 2012 peut être une base de lancement sur le web de l’information pour la radio privée. Quelques articles la présidentielle expliquée en cuisine par CNN, Mélenchon : le lol contre la crise et personne ne gagnera sur le web !

Revue webélections :

Nicolas Sarkozy débarque sur Twitter et fait le plein d’œufs, publié le
15/02/2012 par Erwann Gaucher. Nicolas Sarkozy a ouvert son compte personnel sur Twitter. 40 000 followers en quelques heures, dont plus de 25 % de comptes inactifs… avec un avatar en forme d’œuf, portrait par défaut sur Twitter.

La chasse aux faux twittos continue : @NicolasSarkozy, publié le 16/02/2012
by Nicolas Boeuf. Les soupçons sur une partie des abonnés au compte Twitter du Président

Les datas en forme, le 14/02/2012 par Paule d’AthaOwni.
Cette semaine la veille des journalistes de données d’OWNI fait le point sur les différentes initiatives « data » autour de la présidentielle.

Dossier de Marianne 2 – Campagne 2012: les candidats les plus geeks publié le 12/02/2012. Pour séduire les nouvelles générations, la bataille électorale se fait aussi sur le Web.

La webcampagne 2012 en chiffres, publié le 11/02/2012 par Le Nouvel Observateur. La webcampagne de la présidentielle 2012 devrait, selon les données recueillies par l’AFP, connaître une inflation de dépenses par rapport aux précédents scrutins.

Des sites à visiter :

Présidentielle: les candidats passés au crible à Toulouse, publié le 15/02/2012 par La Dépêche. Le Webbaromètre politique de la présidentielle 2012 ou connaître l’e-réputation des candidats. Une société informatique toulousaine fait le buzz sur polirama2012.fr

La campagne à vélo, le webdoc 100% réseaux sociaux sur Facebook. Vous pouvez suivre en temps réel le parcours des deux journalistes Alexis et Raphaël grâce à leur traceur GPS et chaque semaine retrouver l’épisode du feuilleton documentaire.

Le site de la Présidentielle de FTV : http://www.francetv.fr/2012/

16 Fév

Exil fiscal : la grande évasion ? [Maj]

A croire qu’il s’étaient passé le mot. La semaine dernière, l’expression « exil fiscal » a fait florès dans les médias hexagonaux. En l’espace de quelques jours, Le Monde, puis Atlantico.fr, l’Expansion et bien d’autres à leur suite ont publié des enquêtes sur les tentations des Français fortunés.

On avait bien noté quelques différences d’approche. Atlantico.fr choisissant de « dépolitiser » le phénomène en titrant « Hollande ou Sarkozy, les riches se font la malle », là où l’Expansion, « Hollande arrive, fuyons ! » et le Monde « Au secours la gauche revient » préféraient souligner le retour de réflexes idéologiques surannés..ou pas, selon les sources.

Mais sur le fond, pas de divergences notoires.  La preuve, ces interviews croisés d’avocats fiscalistes suisses confirmant être assaillis de demandes de renseignements et de conseils pour une éventuelle expatriation.

la « tentation de Genève » n’est plus ce qu’elle était

Ayant repéré le phénomène éditorial, le correspondant de swissinfo.ch a décidé d’avoir le cœur net sur l’éventualité d’un nouvel exode des riches français en Suisse ? Et là, surprise ! D’entrée, notre confrère relativise le phénomène :

Certes des fiscalistes suisses ressentent bien « un frémissement chez leurs clients français ». Mais les termes «exode», «fuite de capitaux», «panique» n’auraient pas lieu d’être selon l’avocat..français (!!), Patrick Michaud : «Ces termes sont très exagérés. C’est même de la désinformation totale». Les conditions ont en effet changé, les forfaits fiscaux sont en sursis et l’«exit tax» apparue en 2010 serait assez dissuasive en matière d’expatriation. «Certains de mes clients tentés de s’exiler ont finalement renoncé, découragés par les mauvaises conditions qu’on leur proposait à Genève et par la cherté de l’immobilier», ajoute Me Michaud.

info ou intox ?

Difficile dans ces conditions de se faire une idée claire. D’autant, que la Suisse, même si elle reste la référence obligatoire de toute enquête en la matière, n’est plus qu’une destination parmi d’autres. La Belgique et plus récemment la Grande-Bretagne constituent des recours possibles. Pour en avoir le cœur net, le magazine Challenges a choisi de poser la question directement à  Philippe Marini, le président (UMP) de la commission des finances au Sénat: « Tous les capteurs passent dans le rouge même si la comparaison avec 1981 me semble, pour le moment, un peu excessive, au moins prématurée… Pour avoir des certitudes, il faudrait avoir des statistiques. « 

Réponse donc en ..2014 ! En cette matière, les statistiques ne sont en effet disponibles qu’avec deux ans de recul…

[MAJ] La proposition de François Hollande de taxer à hauteur de 75% la part des revenus dépassant le million d’euros par an va-t-elle renforcer le désir d’exil ? Oui, si l’on en croit cet article d’un journaliste du Temps (Genève) publié sur le site de latribune.fr qui n’apporte toutefois pas de révélations récentes à l’appui de ce ressenti . Plus surprenante,  cette étude du site myeurop.info selon laquelle les riches Français ne seraient pas si désavantagés en terme de fiscalité en Europe. A lire les commentaires, la méthode de calcul peut prêter à un débat…qui, visiblement,  n’a pas fini de prospérer.

13 Fév

« Kaboul Kitchen », un miroir tendu aux expats ?

« Allah est grand, mais c’est encore moi le patron ». La réplique a tous les attributs pour devenir culte. Elle est transgressive, politiquement incorrecte et permet de dégoupiller un rire à fragmentation contre toutes les arrogances.

Prononcée par Gilbert Melki, déambulant en pantoufles et en robe chambre au milieu de ses employés musulmans entrain de prier, elle prend une saveur épicée qui illustre bien l’esprit de la nouvelle série que Canal Plus proposera tous les lundis et dès ce soir à ses abonnés.

Dans « Kaboul Kitchen », le scénario ne fait pas toujours dans la dentelle. Mais comment pourrait-il en être autrement avec ce pitch : « Afghanistan 2005. Georges Bush est président des États-Unis, Jacques Chirac est président de la France et Jacky (Gilbert Melki) patron du resto « Kaboul Kitchen ». Tous les expats y viennent faire la fête. Quand sa fille débarque, Jackie ne la reconnaît pas. Et pour cause il ne l’a pas vue depuis 20 ans! Elle est venue faire de l’humanitaire. Lui est là pour faire du fric… »

Pourtant, à en croire le buzz qui porte la série, le pire n’est pas à craindre. Au contraire. D’abord, parce que le scénario se nourrit d’un expérience vécue. Un temps journaliste (Libé /RFI) avant de verser dans l’humanitaire, Marc Viktor avait trouvé ce moyen de l’ouverture d’un restaurant  pour prolonger son séjour dans un pays auquel il s’était attaché. Ensuite, parce que la série vient d’être récompensée d’un FIPA d’or fin janvier à Biarritz.

Alors, fidèle ou déformant, le miroir? La dénomination « d’expats » que beaucoup d’entre vous n’apprécient guère avait commencé, campagne électorale oblige, à s’effacer derrière l’appellation de Français de l’étranger. La série pourrait bien le remettre en circulation, dans la conversation. Il sera intéressant ces jours prochains d’entendre ou de lire vos témoignages et pourquoi pas ici dans ce blog,vous avez les espaces pour ce faire.

A condition bien sûr que vous ayez eu la possibilité de suivre la diffusion. Canal Plus n’est pas accessible  au Proche et au Moyen Orient..


10 Fév

Le vote par internet: un avenir radieux ?

« Un investissement pour l’avenir », selon Édouard Courtial. « Sans doute une première mondiale », selon François Saint Paul, Directeur des Français de l’Étranger.

En présentant ce matin, les résultats positifs d’un test « grandeur nature » de vote par internet,  le Secrétaire d’État aux Français de l’étranger et son équipe ont eu un peu de mal à résister à la tentation de prendre date. Les résultats de la simulation réalisée en janvier auprès de 15 000 inscrits sur des listes électorales consulaires des 5 continents, les ont en effet conforté dans la conviction qu’ils conduisaient « l’une des plus importantes innovations du droit électoral de ces dernières années ».

un schéma calqué sur le réel

De quoi s’agit-il ? Sur le papier, le principe est simple. Il s’agit de reproduire à l’identique dans le monde électronique, l’ensemble des étapes et des dispositifs d’un vote dans le monde physique. Ici, l’isoloir est virtuel, l’urne numérique, le bureau de vote électronique, la confidentialité algorithmique ! Concrètement, le procédé est très élaboré.

  • Garantir le secret du vote et la sincérité du scrutin. Après avoir reçu son identifiant par courrier postal et SMS, et un mot de passe par courriel l’électeur vote dans une « applet java »(son isoloir) qui le transmet, crypté, jusqu’à une urne électronique rendue inviolable. La clé de chiffrement a été fragmentée, le vote codé de l’électeur a été ainsi réparti sur les cartes à puces des assesseurs du Bureau de Vote Électronique. Au moment du dépouillement, la réunion des cartes à puce permet de restituer le vote initial.

    Fin janvier, le test s’est donc déroulé sans incident notoire. Seul problème repéré : l’obsolescence de certains équipements individuels, ordinateurs et navigateurs, incapables de charger l’applet java qui sert d’isoloir virtuel. Mais comme le code des électeurs est personnel, il est toujours possible d’utiliser une autre machine. Au final, 30% des 15 000 électeurs sollicités ont participé au premier tour, 33 % au second. Un résultat considéré comme appréciable par Édouard Courtial, convaincu qu’à terme, le vote par Internet favorisera la participation des Français de l’étranger.

    Seul bémol à l’optimisme de ses promoteurs, la sécurité extérieure du dispositif. Les attaques des Anonymous contre les sites de l’Élysée et d’Hadopi (en réaction à la fermeture de Megaupload) avait ainsi incité le ministère à ne pas communiquer en amont du test. « Sur Internet, on est jamais en sécurité totale, on est en gestion de risques » a admis un collaborateur du ministre.

    MAJ ( les spécialistes continuent de lancer avertissements sur avertissements sur les risques pris à travers cette initiative. Lire le nouveau billet « Vote par Internet : l’opacité en questions «  publié le 15 mai )

Français de l’étranger :1 078 804 électeurs, 783 bureaux de vote

On savait depuis la mi décembre que la barre symbolique du million d’inscrits serait dépassée. Édouard Courtial, le secrétaire d’état aux Français de l’étranger, l’a confirmé ce matin : 1 078 804 (1) électeurs ont choisi de voter à l’étranger pour l’élection présidentielle, les élections législatives et…les référendums (!). En 2014, ils pourront également voter pour les élections européennes.

Difficile pour autant d’apprécier qualitativement ces données. Selon le ministère, le nombre d’électeurs a augmenté de 10,38% par rapport à 2010 et de 22,6% par rapport à 2007. Entre 2002 et 2007, la progression avait été de près de 50%.

En attendant la validation définitive de ces chiffres par la commission électorale (publication le 10 mars), et leur ventilation par circonscription, impossible de savoir si certaines communautés géographiques se sont senties plus concernées que d’autres. Seul élément d’appréciation apporté ce matin, on sait d’expérience que les communautés les plus proches (installées dans des pays frontaliers) ont naturellement moins tendance à effectuer cette démarche. A suivre donc…

Dernier chiffre du jour, 783 bureaux de votes sont prévus cette année contre 580 en 2007.

A noter qu’aucun bureau décentralisé ne devrait être ouvert  au Canada pour les législatives. Les autorités canadiennes refusant le principe d’une circonscription étrangère sur leur territoire, seuls les locaux à statut diplomatique (consulats, ambassade) pourront organiser des opérations de vote. En revanche, 30 bureaux seront ouverts pour l’élection présidentielle. Dans ce contexte, les électeurs sont donc fortement encouragés à privilégier le vote à distance :  une nouveauté cette année, le vote par internet, qui vient de faire l’objet d’un test grandeur nature. Compte rendu dans le billet ci-dessus.

(1)  Ils sont 1 153 312 inscrits sur les listes électorales consulaires. Mais près de 75 000  d’entre eux ((74 508) ont choisi la possibilité de voter en France.

08 Fév

Grèce : 3 blogueuses et un emballement

Aucune des trois n’avait vocation à se lancer dans le commentaire d’actualité. A remonter dans les archives de leurs blogs respectifs, on découvre les préoccupations classiques des expatriés qui cherchent à partager leurs découvertes de leur pays d’adoption. Tourisme, gastronomie, histoire et traditions constituent le fonds de curiosité commun aux blogs « Les carnets de Bérénice », « Sous le meltem » ou encore « Paris-Athènes« .

le syndrome d’Athènes

Oui mais voilà, c’était sans compter sur la violence de la crise qui, depuis des mois, secoue le pays, « leur pays« .  Sur « Paris-Athènes », Valérie Camus l’avoue sans ambages : « je suis passionnément proche des Grecs, même que parfois (ou plutôt très souvent!) je me sens Grecque. Mais c’est normal quand on vit ici depuis si longtemps. Je m’inquiète énormément de notre lendemain, j’ai espoir aussi mais il est si mince cet espoir. »

Portées par le même sentiment (cf. commentaires du billet « qui paiera l’ardoise ?« ), les trois femmes vont avoir le même réflexe, faire de leur blog une tribune, une chambre d’écho à la « détresse du peuple grec ».


C’est  Valérie qui offre « son grec approximatif » pour traduire l’article d’un journaliste du quotidien grec « Ethnos » : « Quel serait le sentiment véritable pour chaque travailleur, si après de nombreuses années d’expérience (sic, dans la même entreprise) payés avec un salaire de 1.200, 1.500 ou 2.000 euros, et qu’un beau matin son employeur arrive et lui dit : « à partir de demain, ton salaire sera … le salaire minimum de base, 750 euros brut ! »


C’est Fabienne, qui relaie le carnet de note engagé de l’historien et ethnologue, Panagiotis Grigoriou, qui chronique au quotidien l’actualité de son pays sur le site greekcrisisnow : « Les hauts gradés de la Police se disent persuadés, que le temps des révoltes est proche. Ils notent avec désarroi qu’il n’y a plus «en face» un mouvement organisé, syndicaliste, ou alors politiquement connu et balisé (celui de la gauche communiste par exemple), ni même celui des indignés, comme durant l’été dernier. Donc il peut y avoir autre chose.« 


C’est enfin Bérénice qui avoue avoir délaissé son blog et ses carnets pour se consacrer, sur un mode plus distancié que ses consœurs, à une revue de presse en français, « la lettre de Grèce » .  Un  travail de curation qui permet de suivre l’actualité de la crise au jour le jour… depuis la fin juin 2011.