30 Août

Le Département sera « extrêmement économe »

Voici quelques extraits de cette conférence de presse d’Yves Krattinger:

A propos du budget: « Nous voulons préserver par le bouclier social ceux qui souffrent le plus, et ne pas abandonner le milieu associatif. Il faudra donc faire des économies sur nos services, et baisser le niveau d’investissement, extrêmement élevé ces dernières années »

Sur la possibilité d’augmenter les impôts: « Ce levier-là, c’est un couteau en bois. Les Départements n’ont plus de levier fiscal. Ce n’est pas ce qui nous permettra de résoudre les problèmes »

A propos des élections cantonales de mars 2011: « Tous les cantons sont gagnables, tous les cantons sont perdables. Ce n’est pas encore le moment d’entrer en campagne. Nous resterons dans le travail le plus longtemps possible. Nous ferons campagne avec humilité, le moment venu, en désignant les meilleur(e)s. De toute façon, vu le contexte, on ne sera pas dans le registre du catalogue de promesses »

25 Août

Le « sorcier de Vesoul » ne hantera plus les rivières

« Henri Bresson est décédé à l’âge de 86 ans. J’ai lu son avis de décès ce matin dans l’Est Républicain. Sous son nom est précisé « Le sorcier de Vesoul ». Ceux qui ne connaissent pas l’histoire ont bien dû se demander de quelle sorcellerie il s’agissait !

Eh non, il n’est pas question de magie noire ou de culte satanique mais de beaucoup mieux, de plus grand, de plus fort : il s’agit de pêche à la mouche. Henri Bresson était un pêcheur à la mouche connu dans le monde entier. Ceux qui n’ont pas été touchés, un jour, par cette passion peuvent difficilement comprendre… Mais le Vésulien était mondialement reconnu. Et les avertis en parlaient en baissant la voix, par respect…

Il tenait un magasin d’articles de pêche à Vesoul. Un livre, dont le titre « Le sorcier de Vesoul » explique son surnom, lui a même été consacré.

J’ai rencontré Henri Bresson il y a plus de 20 ans. A cette époque, j’animais un magazine sur la pêche pour France3 Franche-Comté. Notre consultant était André Terrier, Directeur Technique National de l’équipe de France de pêche à la mouche. Un jurassien qui connaissait les meilleurs coins de la région. Et qui connaissait, bien sûr, Henri Bresson. C’est lui qui nous a servi de sésame parce que l’homme ne se laissait pas facilement approcher… un peu comme une truite de la haute vallée du Breuchin. Un peu sauvage, un peu bourru.

Je ne connaissais pas le Sorcier de Vesoul. Des pêcheurs m’en avaient parlé. C’était le roi, l’empereur de la pêche à la mouche. On disait que certaines rivières lui étaient interdites par les propriétaires : il prenait trop de poissons ! Il ne pêchait, parait-il, que dans un rayon de 200 kilomètres autour de Vesoul. Ces rivières préférées : le Breuchin, l’Ognon, la Loue, le Dessoubre… Ce jour-là, il nous a reçus dans sa maison des Vosges Saônoises, une bâtisse du 16 ème siècle, enfoncée dans la terre. Puis, il nous a conduits dans la haute vallée de l’Ognon. Les pêcheurs vont m’en vouloir : je ne me souviens même pas de ce qu’Henri Bresson et peut-être André Terrier ont pris. Sûrement des truites.

Je me souviens de l’homme, précis, méticuleux. Il observait avec un regard perçant tout ce qui se passait autour de lui. Ses dons d’observation lui ont été bien utiles dans sa passion. En effet, c’était aussi un concepteur de mouches artificielles, celles que les pêcheurs installent au bout de leurs hameçons pour leurrer les poissons. Il a créé la « french tricolore », la « sauvage », la « cul-de-canard » et aussi la « peute », qui veut dire la moche en patois…(cf les sites que je vous propose en fin d’article). Des mouches mythiques vous diront les aficionados. Qu’Henri Bresson a imaginées après des heures passées au bord des rivières, en regardant les éphémères.

C’est ça, la pêche à la mouche. La rivière, les insectes, les poissons qui se rient des pêcheurs, et une sérénité qui vous fait tout oublier.

Je ne sais pas si le magazine consacré à la pêche à la mouche que je présentais tous les mois était réussi. Ce que je sais, c’est le calme au bord des différents cours d’eau de Franche-Comté, les histoires racontées par les pêcheurs après le « coup du soir » autour d’une bonne table, la gentillesse d’André Terrier parti trop tôt, les iris de Goumois comme je n’en ai jamais plus revus depuis ce tournage.

Ce que je sais, c’est que ces tournages font partie de mes meilleurs souvenirs. »

Catherine Eme Ziri