04 Oct

Ornans/ VTT/ La « petite entreprise » de l’Extrême-sur-Loue

Le président était derrière sa caisse enregistreuse électronique lorsque nous sommes entrés dans la boutique avec la caméra (Pas le président de la république ! qu’on s’entende tout de suite… Mais le patron du VC Ornans, tout autant suroccupé que notre actuel locataire de l’Élysée par l’immense tâche de gérer mille soucis en même temps à quelques jours du rendez-vous sportif de l’année à Ornans… Bernand MARION, le buraliste de la Place Courbet, Une oreille collée sur son téléphone portable et les mains occupées à filer des paquets de clopes et des briquets à ses clients pendant qu’Isabelle, la responsable déléguée du Vélo Club remettait de l’ordre dans ses piles de journaux. Des clients… Pas tout à fait le genre de ceux inscrits sur l’Extrême/Loue, qui préfèrent généralement réserver leur souffle pour réussir à franchir la ligne d’arrivée en bonne santé… mais des clients dans le genre de toute une communauté ornanaise prête à donner un peu de leur temps pour des centaines, des milliers de sportifs inscrits à l’extrême/Loue, et quelles que soient leurs affinités avec le monde de la bicyclette… Beaucoup de clients, bénévoles sur la grande épreuve de VTT de la vallée de la Loue… Un trait de caractère, presque une curiosité du sympathique pays de Courbet. « Ils sont plus de 450… » explique Isabelle. « Beaucoup de personnes de la vallée et des environs qui reviennent d’une année sur l’autre pour accueillir les sportifs, tenir un ravitaillement, régler la sécurité sur les parcours… Des personnes de tous les âges, quelquefois des bandes d’amis ou des familles complètes, et pas uniquement des amateurs de vélos, loin de là !… Isabelle SOUDIERE qui m’avoue très vite que d’ailleurs elle non plus ne fait pas de vélo… « Des centaines de bénévoles qui peuvent également venir de très loin pour donner un coup de main. C’est assez incroyable en fait ! »

Thomas Dietsch (Bull) sur l'Extrême-sur-Loue en 2012

Thomas Dietsch (Bull) sur l’Extrême-sur-Loue en 2012

Le champion de France Thomas Dietsch en reconnaissance à Ornans en 2012

Le champion de France Thomas Dietsch en reconnaissance à Ornans en 2012

Midi : Rentrer le tourniquet de cartes postales, réapprovisionner les présentoirs de presse et fermer la caisse, après une matinée entière à vendre des containers de journaux de cuisine. « J’arrive tous les matins à 6 heures » sourit l’ancien responsable du club de quad un peu en rade de presse cycliste lorsqu’on a appuyé sur la gâchette de la caméra pour l’interviewer. « Presque tout est déjà parti et on a à peine commencé le mois… » (VTT magazine, Vélo vert, Mountain bike, Vélo mag, CycloCoach, Cyclosport, La France cycliste, Planète cycliste, Top vélo, Sport vélo, Bike et l’excellent Acheteur cycliste…) Du vélo pour tous les goûts, carrément en rupture à la Maison de la Presse d’Ornans à quelques jours de l’événement. Juste un dernier « Pédale », l’intéressant hors série de So Foot à son numéro #3, resté coincé dans son rayon depuis le mois de juin… De la littérature cycliste annoncée « décalée », mais qu’on découvre en réalité complètement bloquée du bulbe sur le Tour de France. De la Grande Boucle presque à toutes les pages au lieu de quelques belles classiques qu’on aurait bien aimé lire sous la plume de quelques journalistes réputés « déjantés »…

Un casse croute pris sur le pouce au local du club, et Pauline (Pauline BOURGEOIS, une des deux salariées du club) se remet au boulot avec Isabelle. Un agenda à peaufiner, des tee-shirts à mettre dans les sacs… pendant que Benoit CORDIER (l’entraineur du VC Ornans) et Patrice CHABOD (un des membres du bureau), nous accompagne pour réaliser une séance de prise de vues dans la descente finale du grand parcours. À quelques centaines de mètres de là, les plus jeunes prennent la direction d’un entrainement de cyclo-cross sous la conduite de Bernard FLEURY, à l’endroit même où 3000 crossmen prendront le départ des courses ce week-end. La grande école de vélo d’Ornans… On pourrait presque l’oublier ! tant l’Extrême/Loue fait parler d’elle presque tout au long de l’année. le VC Ornans qui dispose aujourd’hui d’une jeune équipe VTT de grande qualité. Un team de plus en plus présent au meilleur niveau comme sur l’ensemble des étapes de la coupe de France avec des coureurs comme Jérôme CHEVALLIER 10e des derniers championnats de France, Quentin SIMON, ou encore Cécile DELAIRE et puis Eva COLIN également dans le top 10 français… Le VC Ornans, également très craint pendant la saison hivernale rien qu’en pensant au champion de France cadet Léo VINCENT, 2e junior à Nommay cet hiver avant d’être sélectionné pour les championnats du monde à Louisville USA. Le jeune haut-saônois avait terminé 10e de la compétition outre Atlantique. Un futur MOUREY ?!!!

Entrainement de cyclo-cross des jeunes au VC Ornans

Entrainement de cyclo-cross des jeunes au VC Ornans © JL Gantner

 

Benoit Cordier entraineur du VC Ornans avec les jeunes cyclo-crossmen

Benoit Cordier entraineur du VC Ornans avec les jeunes cyclo-crossmen © JL Gantner

Juste le temps d’un petit café pour Bernard et ses camarades, et c’est parti pour un après-midi sur le terrain de l’extrême/Loue. Un parcours Élite qui a terminé sa longue mue l’an passé pour les mondiaux de marathon XC, et dont il faut prendre soin ; couper, cisailler, poncer, limer tout dépassement naturel impromptu. Des semaines de bucheronnage… Un parcours autour de la vallée de la Loue… Le top du top en matière de circuit technique longue distance. Ce sont les coureurs eux-même qui le disent ! Urs UBER, Karl PLATT ou Alexandre MOOS et Thoams DIETSCH… tous d’accords pour dire que l’Extrême-sur-Loue est ce qu’on fait à peu près de mieux sur le circuit international dorénavant affligé d’une succession de longues bandes roulantes sans véritables difficultés techniques pour départager la concurrence… Tout le contraire d’Ornans justement ! dont il faut déjouer les nombreux pièges répartis sur une trace complexe. des singles tracks délicats si la pluie s’en mêle, la montée dite de L’araignée pour hisser sa machine sur les hauteurs de Chateauvieux-les-Fossés ; l’escalade du Moine ; ou encore les escaliers de Haute-Pierre. Des descentes éprouvantes pour les nerfs… Ces 84 km qualificatif pour les Championnats du Monde Marathon UCI 2014 et 63 km pour les filles. Mais aussi des randonnées sur des distances qui permettent d’ouvrir l’Extrême-sur-Loue à tout le monde. Voilà le boulot d’un tas de bénévoles, des dizaines de bonnes âmes, tous au taf depuis des semaines, des mois même ! avant le grand raout cycliste d’octobre sur les terres de Jean-François LONGEOT, le maire d’Ornans qui selon nos sources ne s’est toujours pas mis au mountain bike malgré sa passion pour les escarpements vertigineux de son pays préféré…

REVOIR LE RÉSUMÉ TV DE L’ÉDITION
DES CHAMPIONNATS DU MONDE 2012 / FRANCE TV

L’Extrême/Loue. La 15e édition cette année, pour rouler dans les traces de Periklis ILIAS, le pilote grec devenu champion du monde 2012 en Franche-Comté grâce à un chrono de 4H18 chez les hommes ; ou celles d’Annika LANGVAD en 3H52 chez les dames. Ni SAUSER, ni MOOS, ni BOHME, ni MEDVEDEV ni le champion de France Thomas DIETSCH… n’avaient pu réagir au coup de pédale du phénomène débarqué d’Athènes l’an passé pour « gruger » les meilleurs crossmen longue distance de la planète. JL Gantner

VOIR LE SITE DE L’EXTRÊME-DUR-LOUE

VOIR LE SITE DU VÉLO CLUB D’ORNANS

 

03 Oct

Gentleman / Souvenir Frédéric POFILET à Etupes, dimanche !

Une Gentleman dans le Pays de Montbéliard. Dimanche 6 octobre, le CC Étupes organise son « 23ème Souvenir Frédéric POFILET ». 31 Kms  (circuit de 6,2 Km à parcourir 5 fois). Les coureurs ont rendez-vous à la salle des fêtes d’Étupes à partir de 12H30 pour les dossards. Course : 14H / Rue Oehmichen, niveau centre d’Affaires de Technoland 25460 Étupes. (Engagements sur place).

01 Oct

La montée de Salbert c’est samedi !

samedi 5 octobre 2013. L’Avenir cycliste du Territoire de Belfort (ACTB) organise, en mémoire de son président fondateur Maurice Voirol, la montée du Salbert au départ de Cravanche (90).
Qui peut battre le record d’Adrien Vuillier (CC Etupes) qui a grimpé les 4 km en 8mn34 » ?
Chaque année, entre 50 et 80 cyclistes se mesurent à cette montée.

(Premiers départs à 14h30 et  jusqu’à 16h30).

Noël-Pierre Bühler (CC Étupes), champion de France des élus

« J’ai commencé le vélo à 58 ans ! » annonce fièrement un des membres du conseil municipal d’Étupes et du bureau du club éponyme nord Franc-comtois. Samedi 14 septembre, Noël-Pierre BÜHLER a poursuivi sa collection de trophées sur le podium des championnats de France des élus organisés en Valgaudemar (Hautes-Alpes). Une vrai razzia !

Noël-Pierre BÜHLER dans la course en ligne des ch de France des élus 2013

Noël-Pierre BÜHLER (CC Étupes) dans la course en ligne des ch de France des élus 2013

Un premier tricot en 2010, un autre en 2011… Cette fois Noël-Pierre BÜHLER revient à la maison avec un 3e maillot fédéral et une médaille de bronze. Un sacré « cumulard » monsieur Bühler ! si je puis m’exprimer en lâchant vraiment les freins ! « Si je peux avoir quelques regrets sur la course en ligne ou le titre m’échappe de peu », réagit le coureur erbaton, « faire deux podiums dont un en or dans la même journée, ça n’arrive pas tous les jours. Et à vrai dire, j’étais un peu revanchard… car en 2012 j’avais fait 2ème du contre la montre et 3ème de la course en ligne… »  Une année 2012… sans titre pour le conseiller municipal d’Étupes, mais qui accuse dorénavant 13 victoires dans sa « jeune » carrière de champion au panache indiscutable selon ses concurrents. 13 bouquets dont 3 titres nationaux dans sa corporation sur l’épreuve au chronomètre, sa spécialité. Mais qu’est-ce qui fait donc courir ce sexagénaire assidu aux entrainements comme peu d’entre nous ? 13 000 kilomètres cette année soit 455H de selle depuis le 1er janvier ! Certains députés européens n’auraient pas assez d’un mandat pour accumuler en 5 ans de travail à Bruxelles, ce que cet élu là réalise en une seule saison perché sur ses boyaux… Une quarantaine de courses par an. La politique de la compétition dans le sang et une inclinaison naturelle pour être toujours celui qui tient le guidon partout où il roule. Que se soit dans sa vie citoyenne ou dans sa nouvelle vie de champion cycliste. Chapeau quand-même monsieur BÜHLER !
JL Gantner

 

 

Un « Championnat de France » en plus du Tour à Besançon…

« Un championnat de France de cyclisme sur route à Besançon »… Pas mal de supporters en rêvent depuis le début de l’été, où l’on pouvait déjà comprendre entre les lignes qu’une opportunité se dessinait largement pour la région détentrice du maillot tricolore cette année.

Arthur Vichot (FDJ) et son maillot de champion de France sur le Tour de France

Arthur Vichot (FDJ) et son maillot de champion de France sur le Tour de France du centenaire © Presse sports

Depuis Lannilis en Bretagne, où Arthur VICHOT s’était emparé du titre national le plus convoité de l’année au nez et à la barbe de Sylvain CHAVANEL et de Tony GALOPIN, la fédération se dirigeait tout droit vers un sérieux problème d’impression de son calendrier 2014. La Vendée choisie pour 2015, cette année 2014 restait désespérément orpheline d’une ville capable d’organiser l’événement après le désistement tardif du Grand Quévilly à côté de Rouen. Tout de même un comble lorsqu’on connait l’engouement du public et l’exposition médiatique d’une manifestation sportive de cette importance. Cette année électorale qui n’arrange pas les affaires des cyclistes !… Bref ! Poussé derrière la ligne de réparation et sans la moindre botte secrète pour organiser la défense… Voilà la fédé obligée cet été de mettre toutes les alarmes au rouge. Nice, un temps sur les rangs, c’est finalement Besançon qui pointe rapidement son nez à la porte de l’instance fédérale par l’entremise de son comité régional sérieusement actif en ce moment, et sur beaucoup de fronts simultanément.

EN PLUS DU TOUR…
Besançon, qui conjugue quelques avantages pour se positionner, dont celui d’abord de disposer d’un grand club rompu à l’organisation d’événements comme le challenge national de cyclo-cross (La première manche de la compétition 2014-2015 est d’ailleurs déjà officiellement prévue au complexe de la Malcombe). L’Amicale Cycliste Bisontine, son réseau de bénévoles et ses partenaires économiques plutôt fidèles au sport cycliste depuis longtemps. Un club, un comité fédéral influent, et des collectivités réputées plutôt sensibles aux événements populaires et à l’image du cyclisme en général. Une destination régulière pour les coureurs du Tour de France. Besançon, 19 fois cochée sur le parcours de la Grande Boucle depuis 1905 (une arrivée cette année-là, à l’issue d’une bataille de 299km depuis Strasbourg). Ce Tour de France de nouveau de retour cette année 2014 avec une journée de repos le 15 juillet après l’étape du 14 juillet à la Planche-des-belles-filles, et un départ du parc Micaud le 16… Un grand show populaire, mais aussi un peu « couteux » pour le contribuable…

LE COÛT DU TOUR
Une dépense (90 000 euros dus à ASO pour une arrivée. Voilà pour la note incontournable. En réalité beaucoup plus si l’on compte bien l’ensemble des dépenses liées à l’événement. A la louche :  400 000 euros pour le dernier passage du Tour dans la capitale comtoise en 2009), dont on nous assure chaque année sans jamais nous en apporter la preuve comptable formelle, qu’elle est en réalité « rentable » si l’on considère, oui, d’accord… les 4500 personnes de la caravane obligées de se nourrir, de se loger et de consommer sur place… Sans compter l’estimation de 500 000 spectateurs sur le bord de la route, tout de même très surévaluée par la moyenne journalière comprenant aussi les franchissements des grands cols dont on sait qu’ils monopolisent à eux seuls la grande majorité du public sur les 3 semaines de course excepté l’arrivée sur les Champs-Élysées… D’ailleurs à ce petit jeu, Monsieur VUILLERMOZ (pas le coureur, mais le conseiller régional chargé des sports en Franche-Comté, ok, lui aussi Jurassien, mais sans aucun lien de parenté avec la jeune star de la Sojasun…) n’a jamais réussi à me livrer aucun chiffre précis face caméra lorsque je lui avais posé la question en 2012. Un problème de calculette dont la batterie était peut-être déchargée ce jour là ?! Ou plutôt, la conséquence de cette passion inconditionnelle pour cet immense intermède folklorique de juillet, célébré dans le monde entier comme le dernier monument typique de la culture populaire Française grâce à la télé qui permet aussi de se voir dedans…

DANS UNE SEMAINE…
« C’est bien là le problème » explique le maire adjoint de Besançon chargé des sports interviewé lundi 30 septembre concernant cette éventualité d’un championnat de France sur les rives du Doubs ; et pour lequel l’élu entend bien expliquer tout l’intérêt à son équipe, persuadé d’une belle occasion à saisir pour la ville. « S’il n’y avait pas eu le Tour cette année, il n’y aurait pas eu besoin de discussions… » car oui, l’ensemble des collectivités demandent de « discuter » vraiment du sujet avant de s’engager sur la possibilité « d’investir » dans l’opération, une année de scrutin local… Une enveloppe globale de 400, 450 000 euros qu’il faudrait alors rajouter aux festivités sportives estivales. Même si la somme serait bien sûr partagée entre la ville, l’agglo, le département et la région, et dont plusieurs partenaires privés permettraient de retrancher quelques unités de l’addition finale. Chouette ! À vue de cocottes sur le guidon : 120 000 euros chacun. « La fédération doit aussi faire un effort pour diminuer ses prétentions financières » précise Patrick BONTEMPS. C’est vrai que coincée au fond des filets, l’instance nationale n’a pas vraiment de quoi jouer les stars de Madrid… Besançon ou rien !… Voilà bien une bonne balle à saisir au bond. Ce que rappelle aussi Pascal ORLANDI, le président de l’Amicale Cycliste Bisontine (le club choisi par le comité régional FFC pour organiser la course au maillot 2014) : « On a sauté sur l’occasion les deux pieds joints. Avoir la possibilité d’organiser un événement comme celui là chez soi ne se présente pas tous les jours. Le championnat de France représente le plus beau moment de l’année sur le calendrier sportif. C’est valable dans toutes les disciplines. Pour nous, ce serait une vraie fierté bien-sûr ! Le club est prêt, le parcours a été choisi et validé par la Fédération Français de Cyclisme venue sur place ces derniers jours. Nous espérons que les discutions vont s’accélérer, le temps presse maintenant. Beaucoup de choses reste à faire pour préparer l’événement. Oui ou non… Tout le monde doit que comprendre que la décision doit être prise rapidement. »

De son côté, la municipalité assure réussir à livrer une réponse officielle « d‘ici une semaine à dix jours ». Une réponse soumise en substance, à l’acceptation d’un nouveau partenaire de partager la facture. En l’occurrence le département du Jura où pourrait avoir lieu aussi une partie de la compétition. (Peut-être un contre la montre…)

En résumé, rien est fait ! Rien d’officiel… Ni même un dossier en bonne est due forme remis à la Fédération qui attend toujours d’imprimer son calendrier définitif. Mais beaucoup d’agitation sur les réseaux sociaux depuis une petite fuite livrée au journal Ouest France le jour des championnats du monde. Un babillage médiatique de fonds de caves digne d’un monde où la course au moindre potin a dorénavant crâneusement remplacé l’intelligence du temps qui passe… Ce nouveau journalisme, qui ne veut plus voir plus loin que le bout de son « touite »…. A dans une semaine donc ! si vous voulez bien.
JL Gantner

 

Fin de la belle aventure Sojasun, et le Jurassien Alexis Vuillermoz obligé de poursuivre son apprentissage du métier ailleurs…

Jimmy ENGOULVENT, Anthony DELAPLACE, Brice FEILLU, Jonathan HIVERT, Rémi PAURIOL, Julien El FARES… ou encore Alexis VUILLERMOZ, le jeune Jurassien…) 23 coureurs, mais aussi tout leur staff, directeurs sportifs, soigneurs ou mécanos… Soit plus d’une quarantaine de personnes en tout. Débarqués de la compétition professionnelle. Où l’on ne se rend pas toujours compte à quel point, l’histoire d’une équipe professionnelle de cyclisme est d’abord également l’histoire d’une entreprise comme les autres, et la vie de son manager, celle d’un chef d’entreprise confronté à la difficile loi du marché, l’offre et la demande, la versatilité des mœurs et l’ère du temps. (Je dis ça dans le sens où l’on aurait souvent tendance à oublier les coulisses du spectacle, les basses besognes,  le travail des marins dans les soutes. Toute cette machinerie délicate à manœuvrer sous les ordres d’un capitaine de route exposé aux furies météorologiques de toutes sortes…)

Alexis Vuillermoz (Sojasun) interviewé par France TV sur le Tour de France du centenaire

Alexis Vuillermoz (Sojasun) interviewé par France TV sur le Tour de France du centenaire

Fin de parcours donc ! pour la Sojasun. L’équipe « Bretonne » managée par Stéphane HEULOT n’a finalement pas réussi à séduire un nouveau co-sponsor avant la date limite des dépôts de dossiers auprès de l’UCI. Ce 1er octobre, le peloton professionnel français perd donc l’une de ses équipes les plus représentatives de ces dernières années de compétition, et peut-être aussi quelques illusions sur sa cote de popularité plutôt florissante si l’on en croyait les diverses études publiées sur le sujet depuis quelques temps… Un rapport de Sportlab par exemple, largement diffusé et commenté dans la presse 2012, assurait de la position du cyclisme comme quasi leader sur le marché du sponsoring sportif. Tout juste si celui ci n’arrivait pas devant le football… Une augmentation du nombre des marques sur le circuit World Tour (« 61 contre 40 il y a 3 ans » disait Sportlab) et de l’enveloppe totale consacrée aux équipes (« +36,5% pendant la même période ») étayaient la folle idée que tout allait mieux au pays de la bicyclette depuis les « vieilles affaires Cofidis et Festina. Et même… Un des directeurs de la fameuse agence de gestion de droits d’image et de conseil marketing (Bertrand Avril) insistait encore auprès des journalistes sur le peu d’incidence qu’auraient eu les affaires de dopage sur la notoriété des marques concernées. « Si on parle aux gens de Festina, ils vont vous dire cyclisme, dopage, ça n’empêche que leur notoriété est dix fois supérieure à d’autres marques de montres qui étaient au même niveau commercial il y a 15 ans. » On peut bien sûr les croitre sur parole ! J’avais moi-même, et personnellement entendu les hôtesses très agréables de Festina™ sur le tour de France 2012, répéter en boucle la merveilleuse litanie à tous les journalistes qui s’arrêtaient se faire offrir le petit déjeuner de confitures maison ou le goûter au foie gras. Les jolies filles bien habillées dans leur stand rutilant voulaient absolument me donner l’heure soit disant depuis longtemps consommée, de la réconciliation qui avait sonné entre le public et leurs montres qui allaient si bien au bras des gogos. Un cyclisme toujours à la bonne heure d’une estime sans faille entre le public et sa grande histoire sportive. Une belle prière « d’experts » en analyses « sympathique » comme on dit dans le monde des enchanteurs de foires commerciales. Où quand le publiciste est aussi celui qui encaisse à la fin… Des chiffres, à qui l’on fait bien dire ce que l’on veut selon le principe de l’assaisonnement de la soupe et surtout de qui la boit à grand soif…

Alexis Vuillermoz à Embruns © Këvin Rueflin

Alexis Vuillermoz sur le Tour de France du centenaire / CLM d’Embruns © Këvin Rueflin

La belle Sojasun, pauvre d’elle… malgré tous ses effort et son chouette palmarès, ses 65 victoires dans ce labs de temps d’une économie « mirifique » dont nous parlions à l’instant sous l’autorité compétente d’un groupe de spécialistes réputés… ses 3 participations au Tour de France très remarquées et par conséquent très « bancable » comme on dit maintenant dans le show bizz et si l’on en tire la plus « bancale » des conclusions sur l’autel de la rentabilité médiatique. Cette Sojasun d’un super Jérôme COPEL après avoir compté dans ses rangs Pierre ROLAND ou Julien SIMON… des coureurs à qui Stéphane Heulot avait d’abord donné leur chance et permis de faire leurs armes avant d’impressionner la terre entière sur le grand voyage « touristique » du mois de juillet. Cette Sojasun qui avait fait rêver toute la région de Franche-Comté lorsqu’elle comptait dans ses rangs Laurent MANGEL. Ce Paris-Roubaix 2012 où le Haut-Saônois aujourd’hui salarié de la FDJ.fr avait montré le maillot en plein dans la trouée d’Arenberg. Comme je vous le dis ! « Vas-y Lolo ! » On était tous à fond en train d’arracher les accoudoirs des fauteuils devant l’écran de télé. Laurent MANGEL en 2012 et puis Alexis VUILLERMOZ cette année 2013. Un essai sur la route du jeune vététiste sanclaudien, largement transformé sur la grande boucle du centenaire. Un Tour du champion de France et vice champion du monde espoirs de VTT, épatant. Alexis, joint justement par téléphone ce lundi post – Mondial de cyclisme sur route à Florence, informé de la décision de son manager « par la presse numérique » au moment même où je découvrais aussi la nouvelle par le même canal. « L’équipe s’y était préparé depuis le mois d’août ». Explique le jeune coureur jurassien. « On savait que ça pouvait arriver. Ce n’est pas vraiment une surprise ! » Alexis, seulement agacé par cette image de dopage qui colle à la peau de son sport comme, j’ai pu entendre toute une relève de son âge le regretter amèrement  dans le peloton depuis 2 ans. Thibaut PINOT, Arthur VICHOT, Morgan KNEISKY… tous conscients et tristes de ce constat dans lequel aucun d’entre eux n’a pourtant à se reprocher la moindre responsabilité.  « Dans la presse, à la télévision, on parle plus de dopage que de sport lorsqu’il s’agit de cyclisme ! Ça ne s’arrête jamais ! ». Un constat porté également par Jean-Jacques MENUET, le doc de l’équipe Sojasun dans une lettre ouverte publiée sur son site écrite le 30 septembre. Le dernier arrivé chez Heulot explique pour sa part, « ne pas être plus inquiet que ça… » au moment ou il faut  forcément se relever les manches pour trouver du boulot ailleurs. « C’est mon agent qui s’occupe des contacts avec d’autres équipes, pour ma part, je ne connais pas encore assez le monde de la route. En ce qui concerne la Sojasun, ce que je veux dire c’est que j’ai passé une super année dans cette formation et que je remercie vraiment toute l’équipe pour tout ce que j’ai appris… Le Tour de France était une incroyable expérience. Pour le reste, quand on est coureur, on est habitué à la précarité. J’ai déjà vécu des moments difficiles auparavant. Ça fait partie de notre sport ». Alexis VUILLERMOZ qui prendra la route du Tour de Vendée pour conclure sa saison le week-end prochain, rappelant qu’il poursuivra sa collaboration avec son entraineur et ami, Jean-Baptiste QUICLET, lui aussi Jurassien et victime de l’arrêt de la Sojasun…

L’équipe professionnelle Rennaise rejoint aujourd’hui la liste noire des équipes barrées du tableau cette année ; ou condamnées à une importante restructuration pour des raisons somme toutes similaires. Un manque de moyens financiers, conséquent à une économie certes moins heureuse qu’au milieu es années quatre-vingt, mais dû aussi à une certaine perte de confiance des marques pour la discipline malgré les changements profonds et tout le travail effectué pour assurer le cyclisme de sa probité. (N’en déplaise aux statistiques d’un optimiste faiseur de belles enquêtes d’opinions…) Des beaux maillots condamnés à mettre la flèche malgré leur prestige sportif auprès des spectateurs… À l’image de la mythique et pourtant si solide Rabobank ; la Sako-Tinkoff de Bjarne Riis ; ou la formation basque Euskatel en proie à toutes les agitations ce mois de septembre après les échanges de « mauvais » procédés entre les propriétaires de l’équipe et le pilote automobile Fernando Alonso… Voilà qui pourrait donner matière à réflexion au sein de la nouvelle présidence de l’UCI.

Concernant la formation professionnelle ancrée en Bretagne, seule l’association Sojasun Espoir ACNC poursuivra son activité en attendant peut-être des jours meilleurs qui permettront à Stéphane Heulot et à son partenaire principal de retrouver un nouveau souffle sur le ring de la concurrence internationale.
JL Gantner