05 Juin

Les Petites Mains de l’Ombre et Marie-Lys Bibeyran remportent les Gourmand Awards 2022

C’est une belle reconnaissance pour Marie-Lys Bibeyran et son ouvrage consacré aux travailleurs de la vigne. Vendredi soir à Stockholm, son livre « Les Petites Mains de l’Ombre – Gestes et Savoir-Faire des Vins du Médoc » a reçu deux prix, deux distinctions internationales, qui doivent aussi rappeler que le vin est avant tout réalisé par des petites mains, sans lesquelles, il ne serait pas ce qu’il est.

© Marie-Lys Bibeyran et ses 2 prix des Gourmands Awards 2022

« Best Wine Book for Professionals » et « Best Wine Sustainability Book » décernés par les Gourmand Awards 2022 en Suède. Marie-Lys Bibeyran, ancienne salariée viticole, auteure des photographies et textes des Petites Mains de l’Ombre est  de retour sur ses terres médocaines et ne cache pas sa joie d’avoir reçu ces 2 prix :

« Il y a forcément une fierté personnelle, cela a été du travail, un travail qui m’a donné raison, car je savais que ce sujet était susceptible de parler aux gens et qu’il était nécessaire de faire ressortir ce travail de l’ombre… »

Je suis très heureuse pour les travailleurs des vignes, j’ai déjà vécu une belle aventure moi-même en faisant ce livre, ce qui m’a beaucoup plu et suivre ce chemin après, c’est juste fantastique », Marie-Lys Bibeyran

Deux prix, c’est tout de même pas mal, une belle surprise et une belle reconnaissance… « Je savais que j’étais nommée dans la catégorie livre professionnel sur le vin, en compétition avec d’autres auteurs d’Espagne, des Etats-Unis ou de Chine, mais je n’avais pas été prévenue pour la 2e catégorie sur le vin durable également… »

Aujourd’hui, « les travailleurs de l’ombre sont nombreux à me dire merci pour faire reconnaître leur travail… En tant que travailleurs de l’ombre, ils sont tellement invisibilisés. Il y a quand même quelque chose de volontaire là-derrière. En France le vin est très sacré, et il colle à l’image de la France, mais rien n’existe pour mettre à l’honneur ceux qui le font, comme si la récolte arriverait comme par enchantement dans les cuves à la fin… Ils ont l’impression de ne pas exister, cela limite aussi les tentatives de revendications. »

Un bel ouvrage, fruit d’un long travail d’une salariée viticole, qui connaissait le thème et les travailleurs qu’elle côtoyait au quotidien :

J’ai suivi les travailleurs de l’ombre sur 2 ans, pour prendre le temps de prendre en photos tous les gestes… Par exemple sur la taille j’ai consacré une dizaine de pages, ce sont tous les gestes, de toutes les tâches qu’ils accomplissent tout au long des 4 saisons… »

« Mes photos sont volontairement en noir et blanc car elles mettent bien en valeur ces gestes, elles sont accompagnées de textes très pédagogiques pour que les gens qui ne sont pas du milieu puissent bien comprenrdre, se familiariser. Il est essentiel quand on consomme ou encore plus encore quand on est passionné, qu’on sache comment on arrive jusqu’au verre de vin. »

Une chose est sûre, le travail de Marie-Lys Bibeyran fait aussi prendre conscience que sans ces petites mains, il n’y aurait pas de vin, « maintenant on voit de plus en plus les propriétés viticoles qui commencent à communiquer, là dessus, sur les gestes dans les vignes, mais pas forcément encore sur les petites mains de l’ombre, ce qu’elle trouve dommage…

En tout cas, cette aventure aura tiré deux enseignements : « j’espère faire prendre conscience aux travailleurs de l’ombre qu’ils font un travail formidable. Ils ne font pas cela parce qu’ils ne seraient pas capable de faire autre chose, c’est un travail très beau et précieux… Et à ceux qui aiment le vin, de chercher à savoir ce qu’il y a derrière la bouteille. Il y a d’ailleurs un proverbe chinois qui dit « quand tu bois l’eau du puis, n’oublie pas ceux qui l’ont creusé ». Il faut qu’on apprenne à respecter tout le travail des hommes et des femmes qui sont des passionnés malgré leurs conditions de travail, cette situation dans laquelle ils sont maintenus. Ils ne sont pas assez mis à l’honneur, ils sont plus dans l’ombre, il faut qu’on prenne davantage conscience de tout cela. »

« C’est une grande fierté d’avoir porté tout cela jusqu’aux Gourmand Awards en Suède où de nombreux pays ont été sensibilisés, le chemin du livre n’est peut-être pas terminé, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ».

Félicitations à Marie-Lys Bibeyran et aux petites mains de l’ombre, à qui Côté Châteaux décerne sa rubrique « vigneron du mois »

Lire ou relire :

Les Petites Mains de l’Ombre, un joli ouvrage qui met en valeur ces anonymes, travailleurs de la vigne par Marie-Lys Bibeyran

18 Août

Le château de Cabidos contemple 6 siècles d’histoire en Béarn

Robert et Peggy Alday ont célébré en juin dernier les 600 ans du château de Cabidos, une vieille demeure béarnaise, située non loin des coteaux de Jurançon. Un vieux domaine viticole dont le cépage roi est le petit manseng.

Le château de © Cabidos dans le Nord Béarn

La grande allée de cyprès qui mène au château donne au domaine un petit air de ToscaneUn château acheté voilà 4 ans par Robert et Peggy Alday, des passionnés de terroirs, venus du Pays-Basque. Ceux-ci ont voulu marquer le coup en célébrant l’espace d’une soirée ces 6 siècles d’histoire.

Une histoire qui a débuté en 1419, à l’époque où Arnauton Guilhem du Vignau, nouveau Baron de Trubessé, en fit l’acquisition. Il a toujours aimé la vue offerte sur la chaine des Pyrénées depuis ce promontoire où il venait régulièrement pour méditer au spectacle de cette beauté éternelle et de se dire tel Alphonse de Lamartine pour Pau, quatre siècles plus tard, « C’est la plus belle vue de terre ! ». Une histoire bien trop longue à résumer en quelques lignes mais qui a vu au fil des successions et des cessions le Château de Cabidos perdre de sa superbe jusqu’au mariage en 1953 d’Isabelle Cogombles, arrière-petite-fille de Marie-Catherine de Trubessé avec Philippe, Comte du Cauzé de Nazelle.

Le petit manseng du © château de Cabidos

La tradition viticole du domaine de Château de Cabidos a été relancée avec succès au début des années 90 par Isabelle de Nazelle, après avoir été abandonnée pendant plus d’un siècle.

Aujourd’hui, ce sont neuf hectares du domaine qui sont consacrés à la vigne, avec plusieurs cépages mais tout de même un cépage roi le petit manseng (sur 7 ha), un cépage blanc d’origine pyrénéenne, qui offre des vins blancs doux et des vins blancs secs très appréciés des connaisseurs.

Hors de l’appellation Jurançon, le château de Cabidos produit des vins de pays du Comté Tolosan et des vins de pays des Pyrénées-Atlantiques.

Méo Sakorn-Series directrice technique © du château de Cabidos

Depuis 2007, Méo Sakorn-Series, oenologue thaïlandaise formée à l’école bordelaise, en est la maître de chai et la directrice technique.  C’est la seule femme thaïlandaise à diriger et vinifier un domaine viticole en France, un savoir faire reconnu qui lui a valu d’être promue chevalier de l’ordre national du mérite.

Les vins du château de Cabidos dégustés le 6 juin dernier © Bee Bordeaux

Depuis 2015, la famille Alday est à la tête de la propriété. elle souhaite mettre en valeur la qualité de ses vins et faire découvrir ce havre de paix à Cabidos, non loin de la côte Basque, où la famille possède déjà un magnifique hôtel de charme la Villa Catarie **** à Guéthary.

En ce mois de juin, ces 600 ans ont été célébrés autour d’un grand dîner orchestré par Andrée Rosier, chef étoilé au restaurant Les Rosiers à Biarritz, dans une ambiance musicale digne des Pyrénées-Atlantiques puisque jouée par le quatuor de musique classique Arnaga.

Regardez le reportage de François Busson et E. Gonzalez et O. Pallas de France 3 Pau Sud-Aquitaine

10 Juil

Au coeur de la Citadelle de Blaye, le Clos de l’Echauguette devient bio

Connaissez-vous le Clos de l’Echauguette ? C’est un micro-vignoble unique au coeur de la Citadelle de Blaye, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le voici désormais estampillé de la mention « Vin Biologique ».

C’est un micro-vignoble de 15 ares, planté à 100% merlot, qui a la particularité d’être au coeur de la Citadelle de Blaye, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce petit vignoble, propriété du Syndicat Viticole de Blaye, se veut être un vignoble exemplaire dans l’optique de « promouvoir une viticulture responsable ».  Ainsi cette parcelle est devenue le terrain d’expérimentations biologiques : jachère fleurie, hôtel à insectes, nichoirs à abeilles, poulailler, rosiers… « Autant de moyens de prévenir naturellement les nuisibles et maladies, et de préserver la biodiversité ».

UN VIGNOBLE A VOCATION PEDAGOGIQUE

Ce vignoble à vocation expérimentale et pédagogique est également inscrit au programme de la Gironde Verte du CIVB; la Gironde verte vise à faire découvrir la vigne et à sensibiliser les jeunes à l’environnement viticole girondin.

OUVERT AU PUBLIC DURANT L’ETE

En voilà une bonne idée se sortie : durant tout l’été, le Clos de l’Echauguette ouvre ses portes au public afin de présenter la démarche expérimentale mise en place dans ce lieu d’exception. Au programme : visite et dégustation
commentées les mercredis après-midis, et dans le cadre d’une balade en petit train dans le vignoble les jeudis après-midis. Une croisière œnologique Blaye-Bourg au départ de Bordeaux le vendredi inclut également la visite du micro-vignoble.

Grâce à cette offre œnotouristique estivale, nous voulons faire connaître davantage ce lieu chargé d’histoire et le savoir faire associé » confie Mickaël Rouyer, directeur de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux.

UNE SOIREE UNIQUE AU CLOS DE L’ECHAUGUETTE

Le millésime 2016, premier élaboré en bio, sera dégusté en avant-première lors de la Soirée du Clos de l’Echauguette, mercredi 1er août. 737 bouteilles (une par pied de vigne) ont été élaborées dans le plus grand respect de l’environnement et seront bientôt en vente à la Maison du Vin de Blaye.

21 Mar

A la Cité du Vin, la nouvelle exposition temporaire « Le Vin & la Musique, accords et désaccords »

Après « Bistrot ! De Baudelaire à Picasso », après la « Géorgie, berceau de la viticulture » et en attendant Porto comme vignoble invité à l’automne, voici « Le Vin et la Musique, accords et désaccords », l’exposition temporaire à voir et à écouter d’urgence à la Cité du Vin de Bordeaux. Epicuriens, historiens et mélomanes vont communier ensemble dans une ambiance de baccanales, de ballets et de bals populaires.  

Ces expositions temporaires sont des rendez-vous culturels et patrimoniaux de grande envolée musicale et de grande qualité patrimoniale. Vous allez ainsi découvrir les liens parfois étroits ou discordants entre le vin et la musique à travers les âges…

« Le triomphe de Bacchus » 1624 – Nicolaes Cornelisz Moeyaert © JPS

La Cité du Vin vous convie du 23 mars au 24 juin à sa nouvelle exposition temporaire « Le Vin & la Musique, accords et désaccords ».

Vous allez ainsi pouvoir découvrir plus de 150 œuvres issues de collections françaises et européennes, de la Renaissance à la fin du XIXsiècle, prêtées par la Bibliothèque Nationale, par le Louvre, le Château de Versailles, le Musée Pablo Picasso ou d’autres Musées internationaux.

Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la culture à la Cité du Vin © JPS

C’est un instrument de musique, une basse de viole réalisée par Collichon à Paris en 1689, qui a la particularité d’être ornée d’une tête de Bacchus, ce qui était  extrêmement rare, il n’y en a que 4 au monde de connues avec cette représentation, » Laurence Chesneau-Dupin directrice de la culture à la Cité du Vin

« Le cortège du boeuf gras », vers 1640. Prêt du Musée Picasso © JPS

« Le Vin et la Musique sont vraiment intimement liés dans la vie quotidienne et pas seulement chez les élites et dans les opéras, mais aussi dans la rue:  les gens chantaient, dansaient et faisaient de la musique, et ici on a un bon exemple avec le cortège du boeuf gras qui était le cortège de la confrérie des bouchers de Paris », continue Laurence Chesneau-Dupin.

A travers 6 sections thématiques (Dyonisos: triomphes et cortèges bachiques; danse: bacchanales, ballets, bals populaires; amour et ivresse; figures de caractère et allégories; concerts et tables galantes; banquet, tavernes et cabarets) la richesse des liens entre la musique et le vin va vous être dévoilée, à travers un parcours sonore et visuel, qui mêle peinture, musique et scène.

Il y aura aussi des temps forts (événements, spectacles, ateliers, visites et animations) durant ces 3 mois, tout autour de l’exposition:

« On va trouver des temps de rencontres et de conférences, notamment avec Florence Gétreau la commissaire de l’exposition », commente Mélanie Parie, Chargée de la Programmation Culturelle,

Mélanie Paris Chargée de la Programmation Culturelle à la Cité du Vin © JPS

« mais aussi des temps de concerts avec le conservatoire de Bordeaux autour de Lully et Rameau, un concert aussi dans le cadre de la Fête de la Musique dans l’Auditorium de la Cité du Vin, et aussi un concert avec la Clique des Lunaisiens avec Arnaud Marzorati, qu’on aura la chance d’accueillir sur la chanson française. »

Karine Marchadour, responsable de la médiation culturelle complète : « dans cette scène, on investira le temps des vacances  avec une malle aux trésors qui sera proposée pour les enfants;  ils pourront se mettre en scène dans l’exposition en rebond avec les oeuvres présentes autour d’eux et avec un accessoire un chapeau ou quelque chose… »

Cette exposition est réalisée sous forme d’une déambulation joyeuse entre toutes ces peintures des écoles françaises, hollandaises ou européennes, des partitions de musiques et de nombreux petits « livres d’airs sérieux et à boire. » 

Pour tout connaître de la programmation culturelle de La Cité du Vin jusqu’à juin.
A noter : les 23 et 24 mars, la radio France Musique s’installera dans l’auditorium de La Cité du Vin pour 2 jours d’émissions en direct et en public.

Le Vin et la Musique, accords et désaccords, l’exposition temporaire du 23 mars au 24 juin à ne pas louper. Prix d’entrée 8€

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Eric Delwarde, Françoise Dupuis et Emmanuel Cremese :

 

06 Mar

En marge de Vinexpo, focus sur Sherry-Lehmann l’un des plus anciens temples du vin à New-York

C’est une îcone, une institution, presque un temple…Sherry-Lehmann continue d’attirer depuis 1934 les connaisseurs et amateurs de vins et spiritueux de la nouvelle génération. Rencontre avec Chris Adams co-propriétaire de Sherry-Lehmann « the fine wine leader » in New-York and America.

Urs

Urs Kaufmann nous invite à entrer dans le temple du vin © JPS

Sherry-Lehmann, c’est déjà une fameuse adresse au 505 Park Avenue, une sorte de temple du vin, idéalement situé entre le quartier des affaires et le quartier résidentiel.

C’est Urs Kaufmann qui nous accueille « Welcome to Sherry-Lehmann », c’est un Suisse qui fait partie de l’équipe des cavistes très prévenants toujours prêts à vous donner « the good advise », le bon conseil. Lui n’est là que depuis un an, mais d’autres depuis plus de 10 ans, comme Hernando Courtright. 10 ans, c’est justement la date du déménagement de l’enseignement ici, une institution créée en 1934 et toujours à la pointe. Respect.

Tous les plus grands Bordeaux sont présnets © JPS

Tous les plus grands Bordeaux sont présnets © JPS

Dès l’entrée, à gauche et en tête de gondole, les rayons regorgent des plus grands Bordeaux, ils y sont tous à commencer par les 1ers grands crus de la rive gauche, La Tour, Margaux, Lafite-Rothschild, Mouton, mais aussi de plus petits vins abordables comme ce blanc sec de château Bonnet dans l’Entre-Deux-Mers à un prix modique ici environ 12$. Mais il y a aussi les plus gros flacons qui trônent en bonne place au fond de la cave pour quelques milliers de dollars…

Vincent Labruyere et

Vincent Labruyere et Bernard Rey, deux Bourguignons fiers d’être référencés chez Sherry-Lehmann © JPS

Sherry-Lehmann vend aussi l »autre grosse région viticole de France « Burgundy » ! Là aussi on retrouve les plus grands domaines de Gevrey-Chanmbertin, Meurseult, Corton-Charlemagne et aussi un peu plus bas le fameux Domaine de la Romanée Conti. Heureux hasard, nous croisons les représentants du Groupe Labruyère qui vont nous expliquer ce que représente ici Sherry-Lehmann :

Sherry-Lehmann, c’est un peu l’îcone de New-York, l’enseigne phare de la distribution des grands vins » , Vincent Labruyere président du Groupe Labruyère

« Il est important d’être dans cette maison et nous y sommes référencés avec plaisir car sur un domaine qui est le nôtre Jacques Prieur, nous avons 10 Climats (de Bourgogne) représentés ici et cela a beaucoup de sens », me confie Bernard Rey le secrétaire général du Groupe Labruyere.

IMG_5215Vincent Labruyere enfonce le clou et résume le poids de ce monument de NYC :

Moi, il y a toujours une chose qui m’a toujours étonné chez Sherry-Lehmann, c’est le seul endroit où vous pouvez acheter une caisse de 12 bouteilles de la Romanée-Conti, Vincent Labruyere président du Groupe Labruyere.

Et de compléter : « Si vous essayez d’aller au Domaine de la Romanée-Conti, et d’acheter 12 bouteilles, on vous donnera une caisse de 12 bouteilles dont 1 de la Romanée-Conti at quelques autres grandes bouteilles comme La Tâche, Echézeaux ou autres… »

Chris Adams, le grand patron de Sherri-Lehmann © JPS

Chris Adams, le grand patron de Sherry-Lehmann © JPS

Chris Adams, c’est le boss, le PDG de Sherry-Lehmann qui va nous confier proposer à sa clientèle quelques 5000 références. Il a commencé sa carrière en 1997 chez Sherri-Lehmann et a progressivement gravi les échelons co-propriétaire et Chief Executive Officer.

Pour lui, les consommateurs New-Yorkais aiment les vins de qualité, de France avant tout Bordeaux, Bourgogne mais aussi d’autres grands pays producteurs comme la Californie, l’Argentine, le Chili, ll’Autriche. La consommation que l’on sait importante aux USA et qui n’a jamais cessé de croître depuis 23 ans, n’est pas prête de s’arrêter ou de ralentir, au conttraire :

Je crois que la consommations de boissons sucrées (sodas) chute actuellement aux USA parce que les gens font plus attention à leur santé » Chris Adams

« Et donc la consommation modérée d’un verre de vin est bonne alors que plusieurs verres de sodas ce n’est pas bon pour la santé, c’est ce qui explique que la consommation de vin ici en Amérique continue d’augmenter d’année en année », conclue Chris Adams.

Sherry-Lehmann compte bien profiter de cette nouvelle croissance du marché qui s’annonce pour la décennie à venir.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Guillaume Decaix :

30 Nov

Les Vins des Rois ou quand les monarques ont rendu célèbres vignobles et châteaux…

A l’époque, il n’y avait pas la télé ni les réseaux sociaux. Mais du jour où le monarque s’était entiché d’un vin, toute la Cour en parlait, et de ce fait c’était le gros coup de publicité pour le domaine en question. C’est ainsi que château Lafite a peaufiné sa renommée, grâce à Louis XV et qu’il a par la suite été classé 1er cru dans le classement des 1855. 

Le château Lafite, à Pauillac, s'est fait un nom à la Cour du Roi Louis XV © Jean-Pierre Stahl

Le château Lafite, à Pauillac, s’est fait un nom à la Cour du Roi Louis XV © Jean-Pierre Stahl

Quand les monarques faisaient la renommée des propriétés du Bordelais…

Une des très vieilles bouteilles de Lafite-Rothschild en 1811, situé dans la salle de dégustation © jps

Une des très vieilles bouteilles de Lafite-Rothschild en 1811, situé dans la salle de dégustation © jps

LAFITE CHARMA TOUTE LA COUR DE LOUIS XV

A Pauillac, château Lafite a une histoire intimement liée à celle du roi Louis XV, dit « le Bien-Aimé ». Le roi avait envoyé en Guyenne comme gouverneur Louis Armand Vignerot du Plessis ; le Maréchal de Richelieu allait impressionner le monarque à son retour à la cour par une bien bonne mine.

Eric Kohler, directeur technique de château Lafite rappelle ce fameux dialogue entre le Maréchal de Richelieu et Louis XV : « Maréchal, je suis tenté de croire que vous avez 25 ans de moins qu’à votre départ en Guyenne », ce à quoi le Maréchal lui répondit :

Votre Majesté ignore-t-elle que j’ai trouvé la fameuse fontaine de jouvence, j’ai découvert que le château Lafite est un breuvage cordial, généreux et délicieux, et comparable à l’Ambroisie des Dieux de l’Olympe », Eric Kohler, citant le Maréchal de Richelieu

Le directeur technique de château Lafite, racontant l'histoire marquante du Maréchal de Richelieu auprès du roi Louis XV © JPS

Le directeur technique de château Lafite, racontant l’histoire marquante du Maréchal de Richelieu auprès du roi Louis XV © JPS

La cour, plutôt habituée au champagne, découvrit alors ce vin fin et tannique du Médoc. Son propriétaire, le Marquis Nicolas Alexandre de Ségur, gagna alors le surnom de Prince des Vignes. « Lorsque la cour a goûté les vins de Lafite, elle a perçu cette concentration plus importante, qui a ensuite été expliquée dans les années 1990 à travers le fameux paradoxe de Bordeaux puisque la richesse et les tanins des vins de Bordeaux avaient des vertus médicinales prouvées »n poursuit Eric Kohler.

IMG_1902Mais la notoriété de Lafite était déjà bien établie en Angleterre car Haut-Brion avait été précurseur et avait réussi à se faire connaître des Anglais, ayant même ouvert une taverne fort renommée au XVIIe siècle…

Dans le célèbre chai d"élevage de château Lafite © JPS

Dans le célèbre chai d »élevage de château Lafite © JPS

La consécration par la cour de France allait perdurer tout au long du XIXe siècle jusqu’au classement de 1855. « Lafite avait donc été classé 1er des 1ers avec Latour, Margaux et Haut-Brion, depuis cette époque la notoriété a grandi pour atteindre ce qu’elle est aujourd’hui dans le monde entier. »

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QUAND JOSEPHINE COMBLA LA FAMILLE SOUM

Bien plus anecdotique, cette histoire de Napoléon et de son épouse au retour des guerres d’Espagne. En 1809, son épouse Joséphine marqua à tout jamais un petit domaine au nord de Bordeaux…

« L’Impératrice Joséphine, accompagnant Napoléon aux guerres d’Espagne, s’est arrêtée pour faire pipi dans la vigne, et depuis cette parcelle a été cadastrée sous le nom de « congaillard », explique Martine Soum propiétaire des Vignobles Soum.

IMG_2001Et c’est ainsi qu’est née à Marsas « la Pissotière de l’Impératrice », une marque déposée par la famille Soum.

Madame Soum fière de cette anecdote de l'histoire, que son père fit prospérer © JPS

Madame Soum fière de cette anecdote de l’histoire, que son père fit prospérer © JPS

Elle lui valu de nombreux articles de presse et une reconnaissance par les amoureux de Napoléon mais pas seulement.

Une idée de génie qu'a eu Mr Soum en déposant cette marque © JPS

Une idée de génie qu’a eu Mr Soum en déposant cette marque © JPS

« C’est une anecdote qui nous fait travailler, les gens viennent, cela les amuse beaucoup, » Martine Soum.

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QUAND LOUIS XV ET NAPOLEON III TRONAIENT EN BONNE PLACE A BORDEAUX

L’histoire de Bordeaux, de ses vins et des monarques, si elle est peu importante, est pour le moins marquante. Bordeaux avait érigé une statue équestre, en bronze, en hommage au Roi Louis XV, sur la place Royale aujourd’hui devenue place de la Bourse (dont on peut encore admirer des tableaux au sein des salons de la CCI).

Louis XV le Bien Aimé trône en bonne place dans l'un des salons XVIIIe du Palais de la Bourse © JPS

Louis XV le Bien Aimé trône en bonne place dans l’un des salons XVIIIe du Palais de la Bourse © JPS

Descendue puis fondue à la révolution, elle fut remplacée par une statue de Napoléon III qui commanda le classement de 1855, avant d’être lui-même remplacé par les 3 Grâces. Ces dernières auraient pu à leur tour être remplacées dans les années 2000 lors des travaux des quais de Bordeaux, par une nouvelle statue de Louis XV car il existe toujours le moule à Paris. Histoire de rendre grâce à ce monarque éclairé qui, le premier en France, fit le succès des vins de Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Christèle Afel, montage Christophe Varone, mixage Véronique Lamartinière, avec l’éclairage en suivant de Frédéric Lot :

24 Sep

Retour sur le Ban des Vendanges à Saint-Emilion

D’un week-end l’autre, la météo peut passer du sombre à la lumière. Cette année 2017 n’aura pas été clémente tant au niveau du gel que des festivités pour Saint-Emilion. Pour autant les intempéries du week-end dernier n’ont pas entamé la détermination et la bonne humeur des Jurats qui ont célébré et donné le coup d’envoi du Ban des Vendanges.

Les nouveaux Jurats et Hubert de Bouard, de gauche à droite : -Jean-Philippe Saby (Château Rozier, Saint-Emilion Grand Cru), -Ludovic Martin (Château Milens, Saint-Emilion Grand Cru), -Jean-Claude Fayat (Château La Dominique, SaintEmilion Grand Cru), -Hubert de Bouard (Premier Jurat), -Sylvio Denz (Château Faugères, Saint-Emilion Grand Cru), -Emma Thienpont (Crus et Domaines de France, Négoce), -Agnès Coutant (Château La Fagnouse, SaintEmilion Grand Cru) © Jean-Bernard Nadeau -Vins de Saint-Emilion

Les nouveaux Jurats :Jean-Philippe Saby (Château Rozier), Ludovic Martin (Château Milens) , Jean-Claude Fayat (Château La Dominique), Hubert de Bouard (Premier Jurat), Sylvio Denz (Château Faugères), Emma Thienpont (Crus et Domaines de France,Négoce), Agnès Coutant (Château La Fagnouse) © Jean-Bernard Nadeau -Vins de Saint-Emilion

Samedi soir, à l’occasion de la Nuit du Patrimoine, une quarantaine de Jurats a su braver la pluie pour défiler à travers la Cité aux flambeaux dans les ruelles de Saint-Emilion et rejoindre ainsi la Tour du Roy, où se jouait un magnifique spectacle artistique et pyrotechnique. En ce week-end des Journées du Patrimoine, le Conseil des Vins de Saint-Emilion, fêtait son 133e anniversaire, il s’agit du premier syndicat viticole de France créé en 1884.

Dimanche, 600 invités du monde entier étaient reçus par la Jurade à l’occasion du Ban des Vendanges : 6 nouveaux membres ont été accueillis au sein de la Jurade -dont Silvio Denz (château Faugères), Jean-Claude Fayat (château la Dominique) ou encore Jean-Philippe Saby (château Rozier)- et 50 personnalités intronisées -dont le célèbre avocat Eric Dupond-Moretti– en présence d’Alan Brendt, Ambassadeur des Etats-Unis en France.

5 nouveaux ambassadeurs des vins de Saint-Emilion : Patrick Seguin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux Gironde, Philippe Cassard, pianiste, Ludovic Bource, réalisateur de musiques de films, Eric Dupond-Moretti, avocat et comédien, Charles Providence Gomis ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire © Jean-Bernard Nadeau – Vins de Saint-Emilion

5 nouveaux ambassadeurs des vins de Saint-Emilion : Patrick Seguin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux Gironde, Philippe Cassard, pianiste, Ludovic Bource, réalisateur de musiques de films, Eric Dupond-Moretti, avocat et comédien, Charles Providence Gomis ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire © Jean-Bernard Nadeau – Vins de Saint-Emilion

Ce fut ensuite un défilé en cortège de la Jurade avec à sa tête 40 vignerons suisses de Chamoson de la Confrérie de Johannis et des musiciens « Les Tambours de Sierre », jusqu’à la Salle des Dominicains.

600 convives étaient rassemblés au déjeuner Salle des Dominicains autour d’un repas avec la truffe à l’honneur. Un déjeuner élaboré par Jean-Guy Humbot et accompagné de 9 vins des appellations Lussac Saint-Emilion et Puisseguin Saint-Emilion, Saint-Emilion et Saint-Emilion Grand Cru.

Des festivités qui se sont terminées par la proclamation du Ban des Vendanges depuis la Tour du Roi, avec un lâcher de ballons en forme de grappes de raisins pour symboliser le début des Vendanges, même si aujourd’hui on n’attend plus ce coup d’envoi officiel pour vraiment commencer.

22 Août

« La Géorgie, berceau de la viticulture » : 8000 ans d’histoire à voir à la Cité du Vin

8000 ans d’histoire de la viticulture en Géorgie, à contempler à la Cité du Vin de Bordeaux. Une exposition unique, véritable empreinte des premières traces de la viticulture dans le monde, à voir d’urgence. 125 pièces y sont exposées jusqu’au 5 novembre.

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Vénération de Dionysos, bronze du IIe siècle avant JC © JPS

C’est une histoire plusieurs fois millénaires. Les découvertes archéologiques en Géorgie ont permis de remonter à une histoire viti-vinicole de 8000 ans.

Les deux fragments de fond de jarre remontant au VIe millénaire avant JC © JPS

Les deux fragments de fond de jarre remontant au VIe millénaire avant JC © JPS

Vous démarrez ainsi cette exposition temporaire par des fragments de jarre en céramique du VIe millénaire avant Jésus Christ, trouvés sur le site de Shulaveris Gora. De quoi vous laisser sans voix.

Carole Destribats,

Carole Destribats, médiatrice oenoculturelle à la Cité du Vin © JPS

On a les plus vieilles traces qui permettent de dire que la Géorgie est le berceau de la viticulture, avec notamment les deux fragments de jarre qui datent de 6000 ans avant Jésus Christ », Carole Destribats médiatrice oenoculturelle.

Et de compléter : « au fond de cette jarre (sur ces deux morceaux), on a trouvé de l’acide tartrique, l’acide le plus présent dans le raisin. »

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Une vague vous interpelle également avec une exposition d’une cinquantaine de contenants de -6000 ans avant JC  jusqu’à aujourd’hui sur une table chronologique de l’évolution des contenants vinaires.

L’actuelle Géorgie a vu se succéder durant la période antique deux importants royaumes : le royaume de Colchide et celui d’Ibérie. Le premier était décrit dans les écrits retrouvés « riche en or », il était réputé pour son orfèvrerie remarquable et prolifique, pays de de la toison d’or, le second très puissant également connu pour son explosion urbanistique.. Le vin, à cette époque, était déjà un produit commercial majeur grâce aux échanges avec d’importants centres du monde antique.

Le Tamada,

Le Tamada, en bronze remontant au VIIe ou VIe siècle avant JC © JPS

Du VIIe ou VIe siècle avant JC, une pièce majeure a traversée les siècle : la statuette du « Tamada » en bronze, haute de 7,5 cm, il s’agit d’un homme assis dans un fauteuil tenant dans sa main droite une corne destinée à boire du vin. Cette statuette témoigne de la civilisation de l’ancienne Colchide et de la tradition du banquet géorgien dont le « Tamada » était le chef de table qui invitait à porter un toast : « le tamada va avoir un rôle essentiel, c’est lui qui va porter les toasts, distribuer la parole, il doit avoir un rôle assez éloquent, un certain charisme, pour pouvoir avoir ce rôle et tenir aussi ses invités dans le débat. »

La vénération de Dionysos est également rappelée au cours de cette déambulation, avec des éléments en bronze retrouvés sur le site de Vani au IIe siècle avant JC. On peut aussi admirer 3 sarments de vigne enveloppés de feuilles d’argent de la seconde moitié du 3e millénaire avant JC témoins d’un rite funéraire.

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La Croix réalisée à partir de sarments de vigne et nouée par les cheveux de Sainte-Nino © JPS

Après l’apparition du christianisme, la viticulture a connu un autre développement avec notamment le rôle des monastères. Une croix est aussi exposée réalisée à partir de sarments de vigne et nouée par les cheveux de Sainte-Nino. Cette relique se trouve dans la cathédrale de Sioni à Tbilissi. Cette sainte avait prêché le nouveau testament et accompli des miracles, elle avait réussi à convertir le roi Mirian au christianisme qui devient au début du IVe siècle religion d’Etat en Géorgie. Par la suite, beaucoup de monastère ont participé à une production du vin un peu plus moderne en Géorgie.

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Car la jarre en terre cuite ou « Qvevri » symbolise véritablement la tradition ancestrale de vinification. On laissait macérer le jus de raisin avec les peaux dans des qvevris lors de la fermentation alcoolique et puis on récupérait après le jus dans une autre qvevri pour une conservation plus ou moins longue.Carole Destribats commente : « dans le quotidien des gens, on trouve beaucoup de familles qui vont vinifier leurs vins dans leurs qvevris, pour leur usage personnel au cours des repas ou des banquets. » On en trouvait de 5 litres et jusqu’à 8000 litres dans les maisons ou plutôt dans le « marani », cellier ou chai géorgien.

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Le Marani, le chai typique géorgien dans lequel était enterrés les qvevris © JPS

Un Marani qui a conservé au long des siècles une importance sacrée et religieuse, c’était aussi un lieu de recueillement  et de banquet pour les grandes fêtes comme des baptêmes ou des noces.

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Ce moment de banquet traditionnel était nommé « le supra » au cours duquel le Tamada portait ce rituel de toasts.

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Le « roumbi », un contenant surprenant réalisé à partir de la peau entière d’un bovin pour le transport du vin…© JPS

Le visiteur voyage ainsi au cours des époques et jusqu’à une période plus moderne où la photographie a pu immortaliser ces us et coutumes restées longtemps dans la tradition en Géorgie. L’étonnement est aussi au détour de cette fabuleuse photo de Géorgiens avec le « roumbi », un contenant surprenant réalisé à partir de la peau entière d’un bovin pour le transport du vin…

Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la Culture à la Cité du Vin © JPS

Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la Culture à la Cité du Vin © JPS

Cette exposition a pu être réalisée grâce aux prêts du Musée National de Géorgie et aux autorisations du gouvernement géorgien, pour permettre ainsi à un public international, qui fréquente la Cité du Vin, de mieux connaître la civilisation ancestrale de la culture du vin en Géorgie.

« Le cabinet du premier ministre et le ministère de l’agriculture géorgien se sont particulièrement impliqués », explique Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la Culture à la Cité du Vin ; « nous avons eu le soutien précieux du Musée National de Géorgie avec de grands professionnels de l’archéologie qui étaient nos interlocuteurs pour monter ce projet. C’est une exposition fondatrice pour nous, c’est la 1ère exposition vignoble invité, et symboliquement c’est assez fort car la Géorgie aujourd’hui est le premier endroit au monde où l’on peut attester des premières traces de viticulture. »

« Géorgie, le berceau de la viticulture », une exposition à voir à la Cité du Vin jusqu’au 5 novembre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde, Christophe Varone, Christian Arliguié : 

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27 Juil

« La Géorgie, berceau de la viticulture » : la prochaine exposition à voir à la Cité du Vin

Après « Bistrot !, de Beaudelaire à Picasso », voici la nouvelle exposition que vous propose la Cité du Vin : « La Géorgie, berceau de la viticulture », qui nous plonge 8000 ans en arrière avec des pièces exceptionnelles, à découvrir cet été.

@ Musée National de Géorgie

@ Musée National de Géorgie

« LA GEORGIE, BERCEAU DE LA VITICULTURE »

« Géorgie, berceau de la viticulture » *, c’est la première exposition «vignoble invité» à La Cité du Vin, en partenariat avec la Géorgie, petite république située sur les rives de la Mer Noire,  au pied des montagnes du Caucase.  Il s’agit du premier volet d’un cycle d’expositions annuelles consacré aux civilisations de la vigne et du vin à travers le monde.

UNE HISTOIRE MILLENAIRE

Les découvertes archéologiques d’objets viticoles, de la vie quotidienne ou cultuelle témoignent d’une culture vitivinicole ancestrale en Géorgie remontant au VIe millénaire avant J.-C.

Les découvertes effectuées sur le site néolithique de ShulaveriShomutepe (dans la région de Kvemo Kartli, au sud-est de la Géorgie) ont mis au jour des fragments de jarres en céramique âgés de 8000 ans, présentant des résidus attestant la contenance de vin. Cette découverte, confirmée par des recherches interdisciplinaires, confère à ce jour à la république de Géorgie le statut de berceau de la viticulture.

Au fil des siècles, la Géorgie a développé un attachement particulier à la vigne et au vin, considérés comme un véritable patrimoine national, et sources d’une culture brillante. A partir de savoir-faire plurimillénaire et grâce au travail méticuleux des ordres monastiques, puis au renouveau au XIXe par l’adoption de techniques bordelaises, la Géorgie était devenue au début du XXe siècle une grande nation du vin saluée par Alexandre Dumas et célébrée par Offenbach.

SOUS LE REGIME DE L’EX-URSS

Sous le régime soviétique, elle fut la cave de l’ex-URSS, mais la viticulture géorgienne s’orienta alors vers une production intensive qui n’était plus synonyme de qualité. Après le démantèlement de l’empire soviétique en 1991 puis l’embargo sur les vins géorgiens mené par la Russie à partir de 2006, les vignerons géorgiens ont réagi avec un grand volontarisme par l’ouverture au marché international, une politique de modernisation de la viticulture avec l’aide de consultants étrangers et la conversion vers des vins de grande qualité, qui s’appuie sur la très grande diversité de cépages disponibles en Géorgie

 

UNE METHODE DE VINIFICATION EN JARRES UNIQUE AU MONDE

A côté d’un secteur viticole dynamique qui a adopté les méthodes les plus modernes de vinification, la Géorgie reste fidèle à sa méthode séculaire de vinification en Qvevris, grandes jarres enterrées qui donne des vins très particuliers, communément appelés vins « oranges ».

L’UNESCO a inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité cette méthode traditionnelle de vinification unique au monde. Le vin au cœur de la civilisation géorgienne

L’exposition « Géorgie, berceau de la viticulture » s’attachera à montrer les liens et l’amour indéfectibles des géorgiens pour la vigne et le vin, au fil des millénaires. Présent dans ses croyances, sa mythologie, son folklore, son art et au travers des traditions de sa table, le vin est un élément fondamental du patrimoine de la Géorgie. Le visiteur découvrira cette histoire ininterrompue fortement enracinée dans le passé et résolument tournée vers l’avenir.

125 OEUVRES D’ART

L’exposition rassemble environ 125 oeuvres d’art, objets archéologiques et ethnographiques, photographies patrimoniales provenant intégralement des collections du Musée National de Géorgie. L’exposition présente également des films, de la musique, ainsi que des dispositifs multimédias qui complètent la découverte de la culture géorgienne.

Les thèmes de l’exposition :

  • Les racines de la viticulture géorgienne
  • Le vin et les royautés
  • La place du vin dans les croyances religieuses
  • La vie quotidienne

Avec la Cité du Vin  à visiter du 31 juillet au 5 novembre 2017

Les tarifs : 4 Euros pour visiter l’exposition, ou 20 Euros avec la visite de La Cité du Vin (inclus la visite du parcours permanent avec le compagnon de voyage interactif et une dégustation de vin du monde au belvédère.) 

*L’exposition « Géorgie, berceau de la viticulture » est co-organisée et financée par le ministère géorgien de l’Agriculture, par l’intermédiaire de Levan Davitashvili, ministre de l’Agriculture, et de Ecaterine Siradze-Delaunay, ambassadeur de Géorgie en France. Le projet est soutenu par la National Wine Agency, la Georgian Wine Association, le National Intellectual Property Center of Georgia (« Sakpatenti »). L’exposition est conçue par David Llordkipanidze, directeur général du Musée National de Géorgie, qui dirige par ailleurs le projet « Research and Popularization of Georgian Grape and Wine Culture » initié en 2014 par la National Wine Agency.

 

22 Jan

Waterloo à Mérignac : Emilio Multari fait partager sa passion de Napoléon

Emilio Multari avait fait les choses en grand ce vendredi soir au Ciné Mérignac pour la projection pour la première fois en France de Waterloo, le film d’Hugues Lanneau, réalisateur belge de la RTBF. De nombreux grenadiers et autres marins en uniformes napoléoniens ont fait en prime le spectacle.

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Les tambours Christian Calligaro et Rolland Peyré dans le hall du Cine Mérignac © JPS

Ils sont avant tout des passionnés,  des reconstitueurs de ces grandes pages de l’histoire. Emilio Multari est l’un d’eux, et comme eux, il avait participé à la grande reconstitution de la bataille de Waterloo en 2015 avec 6000 participants.

Emilio Multari vous avait déjà été présenté par Côté Châteaux en 2014 lorsqu’il avait rejoué l’avarie de gouvernail qu’avait subi Napoléon en 1808 en revenant en bateau d’Espagne. Il avait dû accoster au château de Portets qui porte toujours une trace de ce passage et raconte l’histoire pour les oenotouristes qui viennent visiter cette propriété viticole des Graves.

Napoleon 024Parmi la centaine de spectateurs, de nombreux férus d’histoire mais aussi de Napoléon. Certains sont aussi venus par amitié avec Emilio, comme Patrick Urtizverea, qui tient le bistrot « le Napoléon III » une institution, juste en face du CIVB, et des allées de Tourny. Il se souvient de cette belle soirée où il avait reçu dans son établissement l’Empereur (Franck Sanson) et l’Impératrice, avec d’autres reconstitueurs en juillet 2014; Emilio Multari et ses amis avaient bivouaqué place des Quinconces et animé ainsi Bordeaux tout un week-end…

Nadiejda et Liliane Grigorieff avec Jean-Marc Bellier en tenue de grenadier de la garde impériale. © JPS

Nadiejda et Liliane Grigorieff avec Jean-Marc Bellier en tenue de grenadier de la garde impériale. © JPS

Certains n’ont pas hésité à traverser la France, comme Rolland Peyré (de l’association les Tambours de l’Odyssée), venu de Ollioules près de Toulon, pour jouer spécialement du tambour avec Christian Calligaro de Bordeaux; « Emilio nous appelle et on arrive, c’est un fidèle parmi les fidèles », me confie Rolland Peyré. « Le réertoire Empire est un passage obligé pour la formation tambour ». Et un peu plus tard, sur scène, ce passionné d’expliquer « les tambours donnaient le pas et la direction. Deux roulements à droite, un roulement à gauche. » Il y avait 3 types de roulement dont le plus rapide était le pas de charge avec 120 pas à la minute.

Hugues Lanneau(à droite)

Emilio Multari, l’organisateur (au centre), avec Hugues Lanneau, le réalisateur (à droite) © JPS

Passé le verre de l’amitié offert par Emilio Multari et son association le Relais de l’Empire, ces reconstitueurs ont dévoilé et commenté les tenues qu’ils portaient à l’époque depuis la grande tenue de grenadier de la garde impériale avec ses gu^tres blanches et le bonnet en poils d’ours, celles d’ouvriers de marine de la 44e flotille distinguée à Wagram pour ses construction de ponts…une tenue de maréchal d’Empire et un colonel Marbot sabre au clair plus vrai que nature.

« Waterloo, l’ultime bataille », est donc ce film à mi chemin entre une fiction et un documentaire qui retrace la fin de Napoléon, sa dernière tentative de tenir tête à une Europe entièrement coalisée contre lui.

Emilio Multari sur scène avec une douzaine de reconstitueurs en uniformes napoléniens © JPS

Emilio Multari sur scène avec une douzaine de reconstitueurs en uniformes napoléniens © JPS

Le producteur Willy Perelsztein a eu l’idée de réaliser ce film en 2009, il en a parlé à Hugues Lanneau, réalisateur à la RTBF. « Il n’y avait pas vraiment eu de film consacré à la bataille de Waterloo et mon souci a été de raconter l’histoire en se basant sur des témoignages de soldats de l’époque,  affamés, la peur au ventre, la plupart d’entre eux ne sont pas revenus. Je voulais dépasser le vernis et montrer ces soldats les pieds dans la boue (certains ayant même perdu leurs chaussures), le sang avec des scènes assez dures. Mais ce film n’aurait pas pu être réalisé sans le concours des reconstitueurs : ils ont une expertise dans la gestuelle, ils savent très bien comment utiliser une arme, comment marcher au pas. »

Et Emilio Multari de confier : « j’ai moi-même tourné dans ce film, c’est assez impressionnant. Cela a été une expérience fascinante. » 

Un film qui n’a malheureusement été diffusé que sur Arte, mais qui a pourtant un intérêt historique important par ces témoignages de soldats. Une fin tragique commentée ensuite par le professeur Laurent Coste de l »université de Bordeaux : « Napoléon aurait pu gagner cette bataille de Waterloo, mais les alliés auraient rassemblé leurs forces et cela n’aurait fait que reculer l’échéance. Waterloo, c’est la fin tragique de cette aventure. » 

Pour la petite histoire, Napoléon était amateur de Gevrey-Chambertin. Son aide de camp le conservait précieusement , et notamment contre sa poitrine durant la campagne de Russie, ainsi il pouvait lui servir chambré. Mais à Waterloo son aide de camp n’avait pas pu le rejoindre.Il se dit que c’est faute d’avoir bu son verre de Chambertin le jour de la bataille de Waterloo que Napoléon connut la défaite.

Waterloo a fait 11000 morts et plus de 35000 blessés.