04 Jan

Crise viticole à Bordeaux : portrait d’un vigneron en difficulté

Bastien Mercier est en phase de reprise de l’exploitation familiale. Un challenge double car il reprend le vignoble de son père qui vient d’être placé en redressement judiciaire. Néanmoins le combat continue avec son projet de panneaux photovoltaïques et avec le collectif des vignerons. Témoignages poignants de Bastien et Daniel Mercier.

Bastien Mercier, au coeur du combat © JPS

Des vignerons dont l’horizon est en plein brouillard… A 34 ans, Bastien Mercier reprend l’exploitation de son père mais dans un terrible contexte de baisse de la consommation. D’habitude en janvier, il commence à tailler sa vigne, là il attend…

Sur 65 hectares de vigne, il y a une partie en fermage que nous allons devoir abandonner… Sur les 2 autres tiers, une partie sera vouée à l’arrachage…Et le dernier, on le garde car nous sommes en capacité de vendre à la clientèle particulière cette production… », Bastien Mercier vigneron à Camiran.

En redressement judiciaire depuis un mois, il prévoit d’implanter des panneaux photovoltaïques pour payer les dettes, car pas question pour lui d’y laisser la bâtisse.

« Ce chai date de 1837, plusieurs générations se sont succédées et ce que l’on redoute comme beaucoup d’agriculteurs c’est de perdre ce bien familial et historique… »

Chez les Mercier, depuis 5 génération non n’a pas peur d’affronter les crises et les aléas climatiques, mais celle-là est sévère.

J’ai foncé, j’ai bossé avec mon père et on a créé cela. Malheureusement aujourd’hui je vais souvent me recueillir sur la tombe de mon père, et quand je lui dis ce qui se passe cela me fout les glandes », Daniel Mercier vigneron.

Avant toute chose, ils paient leurs dettes, leurs créances, Bastien lui se paie un smic, pour son père Daniel c’est aléatoire… « Forcément c’est difficile de se dire comment on peut vivre quand on se verse un salaire sur deux…On en est là… »

« Il va falloir qu’on aille sur un arrachage parce que la consommation de vin baisse de plus en plus…. », renchérit Daniel…

Mais comme une lueur d’espoir des clients viennent à frapper à la porte pour acheter ces bons petits vins de Bordeaux à moins de 6 €… « On est venu passer les fêtes ici à Bordeaux… C’est très bien de venir voir notre région et puis surtout relancez Bordeaux parce que c’est très très dur… »

« Je ne savais pas qu’ils étaient en telle difficulté, c’est triste parce que c’est des vies entières, non ça me touche ça me fait mal au coeur… »

« Ca c’est la crème de la crème… » Dans les chais, encore trop de cuves pleines, la restauration, la grande distribution et les Chinois ont fait trop défaut ces derniers temps » « C’est fondu, c’est rond…ah ouais, ça sent bon… »

Il y a 3 ans, ils ont encore investi…« Regardez ça… On a avait l’intention de bien travailler de faire les choses bien comme il faut… » 10 cuves inox achetées d’occasion à une coopérative, une nouvelle station d’épuration, une station de lavage et des équipements plus modernes…

Daniel et Bastien Mercier, fiers de leur vin © JPS

« Maintenant on a un outil comme il faut pour travailler et c’est là que tout à coup on n’arrive plus à vendre le vin ! »

Les Mercier produisent en moyenne 3000 hectolitres de vin à l’année, une production, une passion qu’ils voudraient bien vendre et partager…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Christophe Varone :

 

29 Déc

Crise viticole en Gironde : les vignerons toujours dans l’attente de l’arrachage primé…

Après la manifestation du 6 décembre qui a réuni 1200 vignerons à Bordeaux, une cellule de crise a été mise en place par la préfecture et depuis la chambre d’agriculture recense les viticulteurs en difficulté et leurs attentes jusqu’au 15 janvier. Sur le terrain la situation est toujours tendue, reportage avec le collectif des vignerons à Pujols.

Des centaines d’hectares à l’abandon… L’image de vignes en friches est saisissante. C’est un peu le symbole de cette crise viticole qui frappe durement les vignerons de Bordeaux… Car les fermages ne sont plus loués, car abandonnés et plus rentables, les cours du tonneau de 900 litres se sont effondrés (de l’ordre de 650 € actuellement), et même il n’y a plus de cotation. Bref le collectif des vignerons réclame plus que jamais l’arrachage primé de 15 000 hectares de vignes à Bordeaux...

J’ai des jeunes de 35-38 ans qui sont au bord du gouffre, les banques leur disent on ne peut plus rien pour vous, et « démerdez-vous… » Ils n’ont plus rien, ils sont au fond du sac, c’est un cri de détresse, la seule solution ce sera l’arrachage… » Didier Cousiney porte-parole collectif des vignerons

A Pujols, ils sont plusieurs vignerons à continuer tant bien que mal d’exploiter…A quasiment 65 ans, Frédéric Arino vit seulement avec un peu plus de 10000€ de revenu fiscal à l’année… Il voudrait arrêter, mais ne voit pas de repreneur et ne voit que l’arrachage de ses 19 hectares primés pour s’en sortir. Il vient de remplir le document sur internet envoyé par la chambre d’agriculture recensant les viticulteurs en difficulté et leur volonté, mais sans trop y croire…

« Je ne peux pas prendre la retraite dans la mesure où je n’ai pas de repreneur et trop de surface en vigne qui me reste pour pouvoir demander mes droits à la retraite », commente Frédéric Arino vigneron coopérateur à Pujols. « A partir de là, je suis devant un statu quo, je ne peux plus ni avancer, ni reculer, je ne peux que subir… »

La présidente de la cave coopérative de Sainte-Radegonde, Martine Vacher, est aussi dans la même situation où à 61 ans et à la tête de 12 hectares de vigne elle cherche un repreneur ou à louer ses vignes en fermage… Mais c’est difficile… Pas le choix, il faut continuer…

« C’est quand même un dilemne, ou alors il faut qu’on continue, mais si les cours du vin continuent à baisser, on ne va pas couvrir les frais… »

L’arrachage est déjà pratiqué à Bordeaux…Des retraités comme un voisin de Frédéric Arino, âgé de 75 ans, l’a fait juste avant les vendanges cette année mais à ses frais pour continuer à toucher sa retraite… Son fermier a abandonné les vignes… « il avait même proposé un fermage à zéro mais personne n’en voulait… »

« De voir cela, c’est horrible, c’est détruire son capital qui avait de la valeur et qui ne vaut plus rien maintenant… », selon Frédéric Arino

Le collectif espère une aide de l’Europe ou du gouvernement pour un arrachage primé… L’estimation est d’environ 150 millions d’euros pour Bordeaux… Il y a urgence… L’année 2023 s’annonce déjà très dure…

17 Déc

Les Pirates à l’abordage : 52 cuvées qui cassent les codes de Bordeaux !

Lancé il y a 3 ans, le groupe Bordeaux Pirate sur Facebook s’est depuis organisé en association « l’Union des Vignerons Bordeaux Pirate » en septembre dernier. Elle continue ce travail de valorisation des cuvées élaborées par des vignerons qui ont une patte, un savoir-faire. A l’heure où les Bordeaux sont en pleine crise, eux se démarquent et viennent d’élire leur cuvées Pirate 2023.

On devine un Corbeyran derrière cette dégustation des © Bordeaux Pirate

Le 28 novembre dernier, un jury de dégustation s’est réuni pour élire les cuvées Pirate 2023… Un jury éclectique sans vigneron bordelais, histoire d’être plus objectif;  un jury composé avec la sommelière Emily Seguy, un vigneron de Cahors Denis Bessières, un agent de vignerons Jérémy Neyrat, un caviste Luc Ertoran, un oenologue Nicolas Jamin, un auteur de BD Corbeyran, un autre caviste Julien Tessier, un journaliste Henry Clemens, un oenologue Maxime Debure, une caviste Sophie Arnaud, une journaliste Maelys Detrie et un maître de chai Damien Menzato… ).

Revoir le reportage sur le boom des vins de France avec Jean-Baptiste Duquesne fondateur des Bordeaux Pirates

Ce qui était avant tout noté et apprécié était la qualité organoleptique, ainsi que l’originalité. Une note moyenne été établie pour chaque vin, avec une pondération respective de 2 / 3 et 1 / 3 pour les critères ainsi retenus précédemment.

Le jury de la dégustation des © Bordeaux Pirates

Ce sont au total 52 cuvées qui ont été retenues et élues « Pirate » , sur 79 présentées pour cette dégustation 2023. Bravo pour cette belle initiative.

Voir ou revoir le reportage de la dégustation des Pirate à Paname en février 2020 pour Wine Paris :

LA LISTE DES CUVÉES 2023
POUR LES BLANCS :
  • Ovoid, Bordeaux, 2021, Château Haut Tellas  
  • Effect by Nokat – Sauvignon blanc, AOP Bordeaux BIO , 2021, Pure Line W&S  
  • Jeriko de Boutinet,IGP Atlantique, 2021, ChâteauBoutinet 
  • .Volcelest blanc, Vin de France, 2021, Domaine Jean-Yves Millaire 
  • 513 Sémillon, 2020, VDF, La Renouée
  • Embellie, VDF, 2021, Entre-Deux-Terres
  •  Métissage blanc, VDF, 2020, Ducourt Vins  
  • Sèm, Bordeaux, 2020, Vignobles Lopez 
  • Séric, VDF, 2021, Château Clos Séric 
  • Pot de terre blanc, VDF, 2021, Vignobles Gourgourio 
  • La Macération, VDF, 2020, Château Cazebonne 
  • L’aube de Chillac, VDF, 2021, Château Chillac 
POUR LES ROUGES :
  • Château Haut Tellas sans sulfite, Bordeaux Supérieur, 2020, Château Haut Tellas
  • S, Haut-Médoc, 2021, SKJ Domaines
  • Effect by Nokat, AOP Bordeaux rouge BIO , 2021, Pure Line W&S
  • La cuvée de nos pères, VDF, 2020, Château Chillac
  • Château Boutinet,Bordeaux Supérieur, 2020, ChâteauBoutinet
  • Loupiot, VDF, 2021, Domaine Jean-Yves Millaire
  • Volcelest rouge,Canon-Fronsac, 2019, Domaine Jean-YvesMillaire
  • L’autrement, Francs Côtes de Bordeaux, 2021, Domaine Haut Ventenac
  • Dans l’instant 2021, Bordeaux, 2021, Vignobles Mauro Guicheney
  • L’Echappée, VDF, 2019, Château Tire Pé
  • Tire Pé, Bordeaux, 2019, Château Tire Pé
  • Tire’Vin’ vite, Bordeaux, 2021, Château Tire Pé
  • L’Usufruit, Bourg, 2021, Clos du Notaire
  • [iconoKlaste], Bourg, 2021, Clos du Notaire
  • Les aigles d’Anthonic, Moulis en Médoc, 2021, Château Anthonic
  • M de Côts, Bourg, 2020, Vignobles Bergon
  • Métissage rouge, VDF, 2020, Ducourt Vins
  • PHi by EDMUS, Saint-Emilion, 2021, Château Edmus
  • Domaine de Chastelet, VDP Atlantique, 2017, Chastelet
  • A Chastelet, VDP Atlantique, 2016, Chastelet
  • Héritage, Bordeaux, 2021, Château Mallié Chante L’Oiseau
  • Excellence, Bordeaux, 2018, Château Mallié Chante L’Oiseau
  • Audace de Brunette,Côtes de Bourg, 2021, Expressiondes Domaines Corporandy
  • Bouchales 100%, Vin de France, 2016, Château de la Vieille Chapelle
  • Encore Soif Merlot, Bordeaux , 2020, Vignobles Chaigne et Fils
  • Encore Soif Malbec, Bordeaux, 2020, Vignobles Chaigne et Fils
  • La Clandestine de La Peyre, Vin de France, 2021, Château La Peyre
  • Château La Peyre « par nature », Bordeaux, 2021, Château La Peyre
  • Château Tour Calon Nature, Montagne Saint-Emilion, 2019, Lateyron
  • Comme en 1900, VDF, 2020, Château Cazebonne
  • Biographie, Bordeaux Supérieur, 2020, Vignobles Lopez
  • Cuvée Pauline, Bordeaux Supérieur, 2020, Château Clos Séric
  • Maison Blanche Nature, Montagne-St-Émilion, 2012, Vignobles Despagne Rapin

POUR LES ROSÉS :

  • La Colombine Vinum Clarum, VDF, non millésimé, Château Les Graves de Viaud
  • Clairet de Boutinet, Clairet de Bordeaux, 2020, Château Boutinet
  • Le Bonbon de Lestang, VDF, 2022, Vignobles Chaigne et Fils

POUR LES EFFERVESCENTS :

  • Bul’bonne, Petnat VDF, 2020, Château Cazebonne
  • Les demoiselles de Chillac, VDF, 2020, Château Chillac
  • Amélie Constant, Crémant de Bordeaux rosé, 2018,Vignobles Despagne Rapin

POUR LES LIQUOREUX :

  • Interstellar, VDF, 2020, Château La Peyre

14 Déc

A déguster, ce Côté Châteaux n°36 spécial Sauternes pour les fêtes….

 C’est le n°36 de Côté Châteaux, un numéro qui ne pouvait être que festif, à l’aube des fêtes de Noël et Nouvel An. Avec Alexandre Berne, je vous propose ce joli tour d’horizon entre les châteaux Caillou, Cantegril, Doisy-Daëne, Rayne-Vigneau, La Tour Blanche et Lafaurie-Peyraguey…

Château Caillou, cru classé de Barsac © JPS

Voici un numéro qui va vous donner le liquoreux à la bouche… Ce Côté Châteaux n° 36 tourné entre deux averses début novembre, à la fin des tries.

Avec Alexandre Berne nous sommes allés à la rencontre de la famille Pierre qui détient depuis 1909 le château Caillou un grand cru classé 1855, Jean-Noël nous retrace l’histoire de ce domaine familial acheté par son arrière-grand-père et qu’il manage avec son frère Sébastien, c’est la 4e génération au manettes… Et la maman Marie-Josée de faire découvrir cette cuvée spéciale de 2001 sur des vieilles vignes qui ont plus de 100 ans, « une très très belle cuvée qui peut se déguster en fin de repas comme un digestif, elle a une telle complexité aromatique, c’est comme un vin de méditation… »

Marie-Josée et Jean-Noël Pierre de château Caillou © JPS

Et question méditation à Barsac les vignerons sont pas mal soignés avec ce terroir remarquable avec pas mal de fraîcheur…

On a à Barsac un sous-sol argilo-calcaire qui nous permet de faire des vins très complexes, dans la finesse et dans la fraîcheur… », selon Jean-Noël Pierre du château Caillou

Cette année a été particulière car le botrytis a eu du mal a démarrer : « cette année, oui cela a été très compliqué, même si on a fait les blancs secs au 15 août, pendant tout septembre le botrytis avait beaucoup de mal à s’installer, enfin des jours de pluie sont arrivés et là c’était le bonheur, avec aussi du très beau temps et le botrytis est enfin arrivé… »

Voilà et pour bien comprendre comment s’opère cette magie de la pourriture noble, vous pourrez voir ou revoir ce reportage réalisé début octobre au moment des premières tries aux châteaux Cantegril et Rayne-Vigneau…

L’occasion était toute trouvée pour rencontrer le co-président de l’appellation Barsac Sauternes, Jean-Jacques Dubourdieu au château Doisy Daëne, acheté par son arrière-grand-père en 1924 Georges Dubourdieu…

Sauternes Barsac, ce sont 140 vignerons répartis sur 1800 hectares et 5 communes », Jean-Jacques Dubourdieu président de l’ODG Barsac Saiuternes

Au niveau du millésime 2022 et de la production : « on est dans la moyenne, on espérait beaucoup au début, à la fin on est sur un rendement entre 10 et 15 hectolitres à l’hectare, et ici à Doisy Daene on est entre 17 et 18 donc c’est notre moyenne décennale… »

Quant à savoir si Sauternes revient sur le devant de la scène, en dehors des périodes festives de fin d’année : « oui ça revient, on est en nette augmentation, l’apéritif ça a été l’âge d’or de nos vins, le dessert c’est quelque chose d’assez moderne dans le mode de consommation de nos vins, mais aussi  le fait de consommer au verre du Sauternes à l’apéritif dans toute la mouvance bars à vins, et nos vins liquoreux avec du salé notamment s’accordent particulièrement bien… »

Et pour se rendre compte de ce nouvel engouement pour Sauternes, vous aurez droit à un reportage de Taliane Elobo et Guillaume Decaix à l’occasion des portes ouvertes des 10, 11 et 12 novembre à Sauternes.

Petit focus au château La Tour Blanche en compagnie de Miguel Aguirre, directeur d’exploitation, et de Philippe Pelicano le maître de chai qui nous expliquent ces soutirages : « les fermentations du millésime 2022 viennent de se terminer et on est en train de mettre au clair les vins qu’on vient de réaliser pour les préparer progressivement aux événements primeurs courant mars… », explique Philippe Pelicano.

« Chaque année, c’est un enjeu, un nouveau challenge, en faisant les plus beaux raisins jusqu’au 15 septembre et après c’est au petit bonheur la chance en fonction des conditions climatiques… », selon Miguel Aguirre. Il y a eu certaines années d’ailleurs où il n’y a pas eu de production, « des années où le botrytis a été très capricieux et n’a pas pu s’installer comme nous on souhaitait… »

Miguel Aguirre et Philippe Pelicano du château La Tour Blanche © JPS

Et ces deux sympathiques vignerons de nous faire découvrir la nouvelle boutique or et noir du chateau La Tour Blanche pour une dégustation des millésimes 2014 et 2004:  « l’oenotourisme est un axe de développement et c’est vrai qu’on a cet outil aujourd’hui qui est fabuleux pour accueillir dans de belles conditions nos clients et surtout leur faire vivre un moment d’émotion…' »

La dernière partie de ce côté châteaux nous mènera au Château Lafaurie-Peyraguey, à la rencontre du chef Jérôme Schilling, 2 étoiles au Guide Michelin depuis mars dernier avec son restaurant Lalique au sein du château et devenu Meilleur ouvrier de France en novembre à Grenoble. Un grand chef originaire d’Alsace…

L’Alsace est dans mon coeur et ma région natale, évidemment, c’est une grande fierté, 80 % de mes chefs étaient MOF donc c’est pour moi une grande fierté et un honneur de pouvoir rentrer dans leur famille« , Jérôme Shilling

Depuis 4 ans, au sein de Lafaurie-Peyraguey 1er grand cru classé 1855, il est devenu le « cuisinier des vignes » comme il aime à se définir, en jouant du Sauternes sous toutes ses formes et textures depuis le végétal, la macération, les sarments, les pépins et marcs de raisin, mouts, verjus, une créativité de tous les instants…

Jérôme Schilling, chef 2** au Guide Michelin et MOF © JPS

« On me qualifie de cuisinier des vignes, finalement ma cuisine est toujours axée sur tous les tenants et aboutissants du monde viticole, que j’associe avec ma cuisine, pour pouvoir avoir du sens à ce que l’on fait tous les jours et être de bon sens avec le lieu et l’histoire que l’on porte »

Regardez le Côté Châteaux n°36 Spécial Sauternes réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne :

Diffusion sur France 3 NOA le 14/12 à 20h30, vous pourrez le voir aussi les 18/12 à 13h45 et 20h30, le 19 à 20h10 et le 23/12 à 0h50. Puis le 24/12 à 12h30 et 20h00, ça c’est Noël… le 26/12 à 20h10 et le 28/12 à 3h20 sur France 3 NOA

13 Déc

Un nouveau succès populaire: Bordeaux Tasting a rassemblé 6 500 amateurs pour sa 11e édition

Retour en 10 images sur cette 11e édition de Bordeaux Tasting, ce week-end place de la Bourse…Un nouveau succès populaire à vivre dans le prochain Côté Châteaux de janvier.

Samedi 10 et Dimanche 11 décembre, Bordeaux Tasting a rassemblé plus de 6 500 amateurs de vins, des épicuriens venus de Bordeaux, de son agglomération, de toute la Gironde et de Nouvelle-Aquitaine. Le palais de la Bourse était noir de monde, des queues à l’extérieur se sont formées devant les spots de dégustation de spiritueux au Musée de Douane et de champagne au Pavillon Patrimoine Mondial…

Un événement installé depuis plus de 10 ans et qui hormis la parenthèse des épidémies de covid a toujours rencontré un énorme succès variant de 6500 et parfois même 8000 personnes.

« Entrer à Bordeaux Tasting, c’est comme partir en week-end dans une ville européenne. Il faut un peu préparer son séjour, idéalement déguster les vins blancs en premier, les champagnes, les grands invités venus d’ailleurs et finir par une balade au fil des spiritueux. »

Il ne faut pas se ruer sur les grandes étiquettes mais flâner comme on flâne dans les ruelles de Venise ou de Soho et dénicher les pépites non classées qui font aussi la réputation de Bordeaux. Les valeurs sûres, les grands crus classés, viendront très logiquement valider et récompenser votre parcours et démontreront, au final, que Bordeaux tient son rang. Et qu’en les dégustant, on fait vraiment « waouh »… » , Rodolphe Wartel, directeur de Terre de vins

Ces amateurs et connaisseurs ont pu venir à la rencontre de quelques 200 propriétés de Bordeaux et d’autres régions viticoles pour déguster quelques jolis flacons parmi quelques 600 références.

Au total, ce sont 5 masterclass dont celle des 3 Bordeaux de légende et 23 ateliers de dégustations dont 19 réalisés par l’Ecole du Vin de Bordeaux qui ont également animé ce week-end.

Une organisation signée Terre de Vins et une machine bien huilées que vous découvrirez dans le prochain Côté Châteaux de janvier avec de nombreux reportages d’actualité et des intervenants des plus intéressants.

07 Déc

Après la manifestation des vignerons, une « cellule de crise » est ouverte en Gironde

Une « cellule de crise » sera ouverte la semaine prochaine en Gironde pour venir en aide à la filière viticole, dont plusieurs centaines d’acteurs ont défilé mardi à Bordeaux pour dénoncer leur « misère » face à une crise de surproduction.

La manifestation, qui a rassemblé 700 personnes selon la police, plus d’un millier selon les organisateurs, visait à obtenir un « plan social » sous la forme d’une prime à l’arrachage de vignes.

« Ce n’est pas possible », a-t-on répondu en préfecture, où une délégation a été reçue. Celle-ci a obtenu, en revanche, l’ouverture d’une cellule de crise qui mettra autour de la table, dès la semaine prochaine, services de l’Etat, Région, Département, collectif de vignerons, interprofession et organisme de gestion des vins de Bordeaux, Chambre d’agriculture et Mutualité sociale agricole (MSA).

« C’est une véritable avancée », s’est félicité un porte-parole des viticulteursau sortir de la réunion. « On a pris en considération notre souffrance, la Chambre d’agriculture va recenser toutes les exploitations en difficulté et trouver des solutions au cas par cas », a-t-il ajouté en invitant ses collègues à se signaler.

La manifestation, une première depuis 2004, s’est déroulée dans le calme. « Viticulture abandonnée, misère dans le Bordelais », « 1.000 viticulteurs en moins = 10.000 chômeurs en plus », « Boire un canon, c’est sauver un vigneron », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, accompagnés de nombreux élus et parlementaires locaux, dont ceux de la majorité.

Le plus grand vignoble AOC de France, avec ses 110.000 hectares cultivés dont 85% en rouge, est en plein marasme, exception faite des grands crus qui échappent à la crise.

Ce sont les appellations Bordeaux et Bordeaux supérieur, les plus importantes en volume pour le rouge, qui souffrent le plus de l’effondrement des prix, en particulier pour le vin vendu en vrac, et de la surproduction évaluée à un million d’hectolitres.

Une minute de silence a été observée devant le CIVB, l’interprofession locale, où un mannequin « Stop au suicide » a été pendu à un arbre. Les producteurs en difficulté reprochent à l’organisme d’avoir tardé à réagir face à la crise.

Le collectif « Viti 33 » voudrait arracher au moins 15.000 hectares de vignes, avec une prime de 10.000 euros/hectare. « On demande un plan social car le Bordelais n’arrive plus à vendre son vin », a déclaré à l’AFP son président, Didier Cousiney.

« La législation européenne ne le permet pas », a-t-on expliqué en préfecture, mais « d’autres pistes vont être étudiées » pour venir en aide à la filière, comme l’utilisation des fonds d’aide européens à la ruralité (Feader).

Dans le cortège, la chute de l’export vers la Chine, les taxes américaines, la baisse de la consommation en France, la hausse des coûts de production et la mauvaise réputation des vins de Bordeaux étaient mises en avant pour expliquer la crise actuelle.

Alors qu’un vigneron sur deux approche des 60 ans, la question de la retraite et de la transmission préoccupe nombre d’entre eux, comme Frédéric Salagnac, qui exploite 73 hectares à Sauveterre-de-Guyenne (73 hectares) avec ses deux filles. « C’était prévu qu’elles reprennent mais on ne va pas leur mettre un boulet au pied, aujourd’hui on ne vit plus de nos vignes », déplore-t-il. « Depuis trois ans, c’est l’enfer, on est au bout du rouleau. »

AFP

06 Déc

Bordeaux : les vignerons crient leur détresse et réclament un plan social d’arrachage de la vigne

C’est un cri du coeur qu’ils ont exprimé toute la journée à Bordeaux. Désespérés de ne plus vendre leur vin, ils réclament un plan d’urgence en 2023 maximum pour les aider à arracher au moins 10% du vignoble de Bordeaux en surproduction. Plus d’un millier de vignerons ont défilé et manifesté devant le CIVB, la Région Nouvelle-Aquitaine et la Préfecture de Gironde.

Des vignerons au bord du gouffre… Ils ont choisi de hisser ce pendu devant l’interprofession, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, en guise de symbole, pour dire leur désarroi de ne plus vendre de vin et notamment en vrac (40% de la production est ainsi écoulée à Bordeaux via le négoce bordelais).

La baisse des sorties de chais ces 3 derniers mois est vertigineuse -32% pour le vrac…!

On ne vend plus rien, l’avenir est complétement bouché, les structures elles sont dans dans système où on va exploser ! », Jean-François Pellet vigneron à Daignac

« Les chais sont pleins, c’est pour cela qu’on est là, c’est pour cela aussi que le prix baisse, » commente Danièle Moncla exploitante d’un domaine familial de 30 hectares à Capian.

Patrice et Franck Baratin © JPS

J’avais un fermage en bonne et due forme, avec un fermier qui avait un contrat de 9 ans… Et la personne a abandonné mes vignes, du jour au lendemain sans aucun préavis, selon Franck Baratin 68 ans, accompagné de son frère Patrice 75 ans. »

Venus de toute la Gironde, des dizaine de tracteurs et plus d’un millier de vignerons. Tous réclament l’arrachage de 15 % de vigne à Bordeaux, avec une aide de 10 000 euros à l’hectare arraché.

« Quand vous êtes acculé et que vous n’avez plus la possibilité de payer vos fournisseurs, votre banque pour les emprunts, de payer vos charges sociales et que tout le monde vous tombe dessus, qu’est-ce qu’il vous reste, il y arrive un moment où tout le monde ne résiste pas à la pression, » commente Bastien Mercier vigneron et maire de Camiran.

Didier Cousiney, l’organisateur et porte-parole du collectif des vignerons © JPS

On réclame un plan social, pour nous sortir de l’ornière…Cela fait plusieurs mois qu’on le dit, ca fait 18 ans qu’on vend notre vin à moitié prix, à 50% de son coup de revient, on a plié le dos, courbé l’échine et raclé les fonds de tiroir et aujourd’hui on est au bout on ne peut plus… », Didier Cousiney porte-parole du collectif des vignerons.

Il y a 10 ans, la consommation de vin rouge était nettement plus importante, elle a baissé de 30%. Bordeaux produisait plus aussi et a perdu 1 million d’hectolitre de vente en 10 ans aussi.(Moins de 4 millions vendus aujourd’hui). Aussi les aides d’arrachage de la vigne seraient bienvenues, mais pour cela il faut revoir les textes européens…

« Il y avait un outil qui existait au nouveau européen avant 2008, qui n’est plus en place aujourd’hui. On souhaiterait nous Bordelais le voir renégocier… Pour autant ce sujet n’est pas encore ouvert pour l’instant… », commente Bernard Farges vice-président du CIVB.

« Les autres pays peuvent nous accuser de concurrence déloyale donc il faut qu’on trouve cet espace de dialogue ce qui peut prendre beaucoup de temps, » selon Nathalie Delattre Sénatrice du Mouvement Radical.

Mais du temps, ils n’en n’ont pas beaucoup… En 2023, certains risquent de mettre la clé sous la porte. Le collectif a eu comme remontée d’information que 500 exploitations seraient en difficulté aujourd’hui. (Bordeaux compte 5300 exploitants viticoles). Aussi ils interpellent l’Etat et la Région…

« Nous on interviendra sur la partie installation, reconversion et accompagnements, parce que là on a le droit d’intervenir… », selon Alain Rousset venu à la rencontre des vignerons après l’entrevue avec Didier Cousiney et la délégation. Pour ces viticulteurs, le gouvernement doit faire pression sur Bruxelles, à moins d’aider directement la filière « Il va falloir qu’on soit sur des fonds d’Etat donc à un moment donné il faut qu’on ait des mesures d’urgence… » selon Dominique Techer porte-parole de al Confédération Paysanne.

Et comme un avant-goût de ces 10000 à 15 000 hectares à arracher, de nombreux ceps de vigne ont été déposé devant ces institutions…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Thibaut Grouhel, Charles Rabréaud suivi de l’entretien de Didier Cousiney porte-parole du coillectif des vignerons avec Sandrine Papin dans le 19/20 de France 3 Aquitaine:

02 Déc

Château Lascombes, ce 2e grand cru classé de Margaux à l’heure américaine

Carlton Mc Coy est arrivé au domaine, le directeur associé, bras droit de Gaylon Lawrence qui a acheté 2/3 de château Lascombes à MACSF prend ses marques et est venu rencontrer l’équipe. Un bel investissement pour un 2e cru classé 1855 que ces américains souhaitent porter au plus haut sur le marché français d’abord et américain ensuite.

Karine Barbier, Carlton Mc Coy et Delphine Barboux © JPS

C’est la plus grosse vente de domaine à Bordeaux réalisée cette année 2022. Château Lascombes, 2e grand cru classé de Margaux a été racheté aux 2/3 par le milliardaire américain Gaylon Lawrence, homme d’affaire américain très actif dans l’agriculture aux Etats-Unis avec la culture de coton, de maïs et de soja… Aujourd’hui son bras droit Carlton Mc Coy est arrivé à Margaux pour rencontrer la team du château et se projeter dans l’avenir…

Gaylon Lawrence et Carlton Mc Coy © Châteua Lascombes

« Nous avons déjà investi en Napa Valley, dans les wineries, on s’occupait de 6 domaines jusqu’ici, et là l’opportunité s’est présenté avec la vente de château Lascombes et on a sauté dessus… On s’est dit que peut-être une opportunité pareille ne se représenterait pas… Et vous savez Bordeaux a de bonnes relations avec les Etats-Unis depuis des années… », selon Carlton Mc Coy directeur associé de château Lascombes.

Et Carlton Mc Coy de visiter le tout nouveau cuvier du château mis en service pour la vendanges du millésime 2021 et inauguré ce printemps lors des primeurs :

« Qu’est ce que vous pensez du millésime 2022 ? », lui demande Delphine Barboux la directrice technique… « C’est fantastique…Pas trop riche, très long en bouche, très élégant et avaec une belkle acidité, rond, c’est un très bon Margaux », commente Carlton Mc Coy en rentrant dans le cuvier signé par l’architecte bordelais Arnaud Boulain, de BPM Architectes.

Ici c’est un bâtiment hyper moderne avec 40 nouvelles cuves en inox thermorégulées : « l’idée c’était de multiplier les cuves pour multiplier notre parcellaire à Lascombes. On a beaucoup de parcelles et l’idée c’est de laisser s’exprimer chaque parcelle le mieux possible », commente Delphine Barboux.

Et Carlton d’expliquer : « c’est un très beau cuvier, il est fonctionnel à souhait. Et je pense qu’il va nous permettre de monter encore et encore la qualité du vin dans les prochaines années, c’est notre intention… »

Château Lascombes est le plus grand domaine à Margaux, 120 hectares en AOC Margaux (et 10 en Médoc) . Ce château s’était vendu déjà en 2011, par le fond d’investissement Colony Capital à la Mutuelle d’Assurances du Corps de Santé Français (MACSF) qui vient de vendre les 2/3 à Gaylon Lawrence. Le prix de la transaction est resté secret. Toutefois en 2011 la vente s’élevait aux environs de 200 millions d’euros. D’après un spécialiste interrogé par l’AFP, la valorisation actuelle du domaine pourrait être entre 300 et 400 millions, considérant qu’un hectare à Margaux se négocie entre 1,5 et 3 millions d’euros.

Dans l’immense chai à barriques, Carlton et Delphine vont travailler de concert : « tout ce qu’on fait en Napa Valley ou ici, c’est de produire la meilleure qualité d’abord », commente Carlton Mc Coy. « En Napa Valley, c’est un climat plus chaud et c’est très facile de produire des vins puissants, mais pour nous c’est pas forcément ce que l’on aime boire, on aime l’élégance et la fraîcheur dans les vins » Et à Lascombes, c’est en tout cas ce qui est recherché.

Histoire de goûter l’esprit du lieu, tous deux ont choisi de déguster ce matin un joli millésime 2016 avec toute la subtilité et belle expression de ces cabernets sauvignons qui font la typicité de ces grands vins de Margaux et du Médoc. Nul doute que les Américains, 1er marché consommateur de vin au monde, en redemandent: « les Américains adorent les vins de Bordeaux et les grands Bordeaux notamment… Le futur, on le voit par une belle connection entre Lascombes et le marché américain…  Mais la France reste la priorité n°1 pour nous, Lascombes reste un château iconique en France, et en deuxième lieu on travaillera sur les Etats Unis. »

01 Déc

Et voici l’étiquette de Mouton-Rothschild 2020 signée par l’artiste Peter Doig

C’est une fois de plus une étiquette originale, unique, celle de Mouton Rothschild 2020 dessinée par l’Ecossais Peter Doig; particularité cette année, un lot de ce millésime 2020 avec la nouvelle étiquette est vendu en ligne et aux enchères chez Sotheby’s jusqu’à demain vendredi 2 décembre au profit des pompiers de la Gironde pour les doter de moyens supplémentaires pour lutter contre les incendies.

C’est un paysage de songe, célébrant la culture du raisin et sa récolte… L’artiste britannique d’origine écossaise a souhaiter renouer avec ces artistes comme Millet, Van Gogh ou Bacon qui ont déjà peint des travailleurs dans les vignes… Là il y a cette touche originale d’un guitariste en hommage aux ouvriers agricoles de Cézanne et au Semeur de Van Gogh…

Il est également né d’une inspiration personnelle ; celle de son ami de Trinidad, un artiste connu sous le nom d’Embah (Emheyo Bhabba), qui, lors d’une de ses expositions à Paris, avait apporté un cuatro – une guitare à quatre cordes – et ses poèmes qu’il avait partagés en musique lors de la soirée.

« Cette oeuvre montre un peu les coulisses de la production de vin, ce qui se passe « derrière la scène ». « C’est une sorte d’ode aux travailleurs, à tous ceux qui interviennent dans les différentes étapes de l’élaboration du vin jusqu’à la mise en bouteille finale. C’est un songe teinté de romantisme, comme si quelqu’un décidait spontanément de chanter dans les vignes. C’est un moment de poésie, où l’on peut prendre son temps. Ce n’est ni vraiment le jour, ni vraiment la nuit, mais plutôt un entre deux, entre le réveil et le sommeil. Il est possible d’y voir un périple, un voyage rêvé dans le monde des vendanges », selon Peter Doig

Cette nouvelle oeuvre continue de perpétuer la tradition à Mouton-Rotschild où depuis 1945 chaque étiqiuette est confiée à l’imagination d’un artiste, sous le regard bienveillant de la famille du Baron Philippe, de Philippine et aujourd’hui de ses 3 enfants Philippe et Camille Sereys de Rothschild et Julien de Beaumarchais de Rothschild.

VENTE AUX ENCHERES AU PROFIT DES POMPIERS DE LA GIRONDE

À l’occasion de la révélation de la nouvelle étiquette, Baron Philippe de Rothschild SA propose, en partenariat avec Sotheby’s, une vente aux enchères en ligne exceptionnelle, d’un lot unique de Château Mouton Rothschild 2020. Les fonds récoltés seront intégralement reversés aux pompiers de la région bordelaise pour les doter de moyens additionnels de prévention des incendies.

Le lot comprend un large éventail de formats, avec un double magnum exclusif dont l’étiquette sera signée par l’artiste et la famille, six bouteilles, trois magnums, une impériale et le seul nabuchodonosor disponible à ce jour. Le Château invitera également l’adjudicataire et cinq convives à venir retirer le lot en personne à la propriété. Ils bénéficieront d’une visite privée et seront invités à un déjeuner exclusif avec l’un des propriétaires de Château Mouton Rothschild.

La vente aux enchères se clôturera le vendredi 2 décembre à 19h00

30 Nov

Vinitech : crise ou pas crise ? Quid des investissements dans la filière viti-vinicole ?

Après 4 ans d’absence, Vinitech-Sifel fait son grand retour mais le contexte économique est difficile entre la hausse du prix des matières premières, des équipements et une crise commerciale qui touche une partie des vins de Bordeaux.

Les visiteurs sont bien présents et montrent de l’intérêt, de là à investir… Certains le font bien sûr, d’autres sont dans l’attente ou essaient de trouver d’autres alternatives , le tout dans un contexte économique tendu.

Pour Benjamin Sichel, vigneron et co-propriétaire du château Angludet : « aujourd’hui on est toujours dans la recherche de mieux travailler les sols , dans la recherche d’un travail plus précis avec de nouveaux matériels et si ça le fait l’investissement en vaut la chandelle en général.« 

« C’est compliqué maintenant d’avoir des machines neuves, on va beaucoup sur l’occasion, plus facilement que sur du neuf« , commente à son tour David Simonnet du GAEC Rousseau-Pallard dans le Lot-et-Garonne.

Depuis la guerre en Ukraine, tous les prix ont augmenté : l’inox pour les cuves, l’aluminium pour les capsules de bouteilles, et même les barrique en chêne… D’ici 2024, leur coût pourrait augmenter de 30% d’où la création à la tonnellerie Baron d’un marché de l’occasion en ligne ReOaked, lancé pour Vinitech.

« Un fût qui se vendait 750€ pourrait se vendre aux allentours de 1000€ le fût de 225 l en chêne français, le marché des fûts d’occasion va aussi muter. Il va falloir mieux valoriser pour les vignerons pour compenser la hausse des fûts neufs. Car en fûts neufs, on perd des clients ». « 

Pour les bouteilles à 10-15€, c’est très difficile d’utiliser du fût neuf clairement. Aujourd’hui toute la clientèle haut de gamme à 50-60€ peut encore se payer des fûts mais plus ça va plus le panel d’acheteurs potentiels de fûts neufs va se réduire… »commente Lionel Kreff directeur commercial de la tonnellerie Baron.

Depuis plusieurs mois, les 3 gros fabricants de bouteilles en verre produites à partir de gaz travaillent à flux tendus... Leurs distributeurs du coup ressentent également la forte pression du marché pour fournir les vignerons…

Le but c’est d’avoir beaucoup de stock et on essaie de monter des stocks, mais bien entendu c’est difficile parce qu’il n’y a pas de bouteilles sur le marché….Mais on fait le maximum pour avoir du stock et livrer nos clients dans les meilleures conditions », commente Eric Citone Pdg de Berlin Packaging (basé à Nice) qui distribue 100 millions de bouteilles sur le marché bordelais.

Il y a 10 ans, Bordeaux produisait plus de 5 millions d’hectolitres et en commercialisait autant. Aujourd’hui, ce sont moins de 4 millions commercialisés, avec une production qui s’est rapproché des 4 millions aussi du fait des aléas climatiques. Néanmoins la filière a besoin d’y croire.

« C’est absolument nécessaire d’investir, on va vers une viticulture de plus en plus précise, avec de plus en plus d’exigence…Le contexte nous oblige aussi à nous projeter vers l’avenir… », selon Allan Sichel, président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.

Le marché le plus touché actuellement est celui des vins en vrac où l’activité est à l’arrêt. Sur ce secteur, les petits vignerons vont manifester mardi prochain à Bordeaux. Ils réclament des primes à l’arrachage…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Stéphanie Plessis :