02 Juil

Thomas Dutronc en tête d’affiche du 3e Confluent d’Arts au château de la Rivière

C’est un festival désormais incontournable chaque premier week-end de juillet : Confluent d’Arts au château de la Rivière. Vendredi soir, c’est Thomas Dutronc et les Esprits Manouches qui vont faire vibrer la scène désormais mythique de la Rivière. 3 jours de folie dès ce jeudi, les 4-5 et 6 juillet. 

Le © château La Rivière est déjà aux couleurs du festival Confluent d’Arts

Tout le monde a encore en tête le concert de l’an dernier avec Goran Bregovic qui a enflammé les 2000 festivaliers présents.Terrible ! Pour la première édition, c’était Youri Buenaventura qui avait mis une sacré ambiance. La 3ème édition de Confluent d’Arts du Château de La Rivière promet d’être très swing avec notamment une projection de LA LA LAND. Il y aura aussi des airs de jazz manouche avec Thomas Dutronc, à ne pas louper.

Un autre grand moment sera cet accord met et vins de la Rivière avec en guest star Ronan Kervarrec, le chef 2** au Guide Michelin  chef de l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion. 

Bref de quoi bien démarrer l’été

PAR ICI LE PROGRAMME

JEUDI 4 JUILLET :  CONCERTS ET CINEMA

  • Ouverture des portes à 18 h : « A la croisée d’univers musicaux ! », dans le parc des arts. GRATUIT
  • A partir de 19 h : Concerts sur la grande scène avec : JAZZ CHAMBER ORCHESTRA chansons, swing, humour, jazz, ce quintet à tout pour vous plaire !

LA Cie MOHEIN leur musique est nomade et ce collectif vous entrainera dans un voyage tout autour du bassin méditerranéen.

CINEMA en PLEIN AIR

  • 22h15 : projection sur écran géant du film LA LA LAND réalisé par Damien Chazelle avec Ryan Gosling et Emma Stone, sortie en 2016. (128mn en version française)

Ce film couronné par de nombreux prix nous raconte l’histoire d’une actrice en devenir qui rencontre un pianiste de Jazz, leurs passions sont respectives et alors commence le feuilleton de leur parcours artistique aux multiples rebondissements.

VENDREDI 5 JUILLET : MUSIQUE LIVE

  • Ouverture des portes à 18 h 
  • A partir de 19 h : dans le parc des arts sur la grande scène. Entrée payante

NAYA, est une jeune auteure, compositrice, interprète, cette chanteuse libournaise va vous présenter sur scène son nouvel album « Ruby » aux compositions électro/pop envoutantes.

THOMAS DUTRONC et Les Esprits Manouches.
Le dernier album live de Thomas Dutronc vient de paraître chez Blue Note le fameux et 
mythique label de Jazz d’Universal, l’ultime gage de reconnaissance pour les qualités de musiciens de Thomas Dutronc.  Pré-vente :27 euros et 32 euros à l’entrée.

SAMEDI 6 JUILLET : ARTS DE LA RUE 

  • Ouverture des portes à 15 h
  • De 16 h à 0h 30 Dans le parc des arts de la rue: Entrée Gratuite

Une après-midi et une soirée dédiées aux arts de la rue avec des spectacles de cirque, d’équilibre, de prouesses, d’humour, de chant, de feu, et un final de musiques et d’artifices, avec :

Les Güms, Cie Yifan, Cie Daromaï, Jacqueline Cambouis, Cie La Salamandre.

DEGUSTATIONS

19 h Dans le chai du Château :

« Le COOK-SHOW du Château » Démonstration culinaire avec le chef doublement étoilé Ronan Kervarrec de l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion: élaboration en direct d’une recette culinaire qui sera filmée et projetée sur grand écran et commentée par le Chef cuisinier. La dégustation du plat sera accompagnée d’une sélection de vins du Château de La Rivière. (Entrée payante : 15 euros en pré-vente sur réservation uniquement) (complet).

Musique Live : à 21 h et 23 h avec : The Very Big Small Orchestra composé en grande partie de membres illustres issus de la scène rock française, un alliage qui est très décapant, attractif et incisif.

Avec Château de la Rivière

Renseignements : Mairie de La Rivière : 05 57 24 98 28 Château de La Rivière : 05 57 55 56 56 Baz’art: 05 57 74 70 69 Le Rocher de Palmer: 05 56 74 80 00

25 Juin

20 ans de classement de Saint-Emilion au patrimoine mondial de l’Unesco

Ce week-end on célèbre à Saint-Emilion les 20 ans du classement de la Juridiction au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Une grande fête du vin et du jazz en écho à cette reconnaissance internationale qui fait venir des touristes du monde entier.

Une beauté unique au monde quand une Cité millénaire tutoie un vignoble tout aussi vieux © JPS

Saint-Emilion, ses Paysages, son Histoire… le 5 décembre 1999, c’est tout cela qui a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette inscription recouvre 8 copmmunes de la Juridiction de Saint-Emilion  (Saint-Emilion, Saint-Laurent des Combes, Saint-Christophe des Bardes, Saint Pey-d’Armens, Saint-Etienne de Lisse, Saint Sulpice de Faleyrens, Saint-Hippolyte et Vignonet) et 5000 hectares de vignes que nous fait découvrir ce vigneron Joël Dumas. Vigneron depuis 3 générations à Lussac, il aime faire découvrir avec ses voitures anciennes le vignoble, avec notamment sa vieille Citroën B12 de 1925, modifiée à l’époque pour transporter des barriques.

Joël Dumas, du château Bois Dumas, à bord de sa Citroën B12 de 1925 © JPS

Elle fait partie du patrimoine car elle portait les barriques vers les gabarres qui partaient entre les 2 guerres à Bordeaux et puis elle revenait avec les premiers produits de traitement, car on ne faisait pas de voyage à vide. C’est un modèle unique qui est très regardé… et qui a joué dans pas mal de films. Elle est vraiment dans son jus. Joël Dumas

Ces paysages, faits de vigne, de bois, de coteaux, de plaine et de plateau, ont été  façonnés depuis l’époque romaine jusqu’aux XVIII et XIXe siècles avec la construction de châteaux, avec également une activité viticole intense dès le Moyen-Age. Il faut dire que Saint-Emilion était sur la route de Saint-Jacques de Compostelle d’où ses nombreuses églises…monastères et hospices construits à partir du XIe siècle. Eh bien, ces paysages sont parvenus intacts jusqu’à nos jours. Jean-François Galhaud, le Président du Conseil des Vins souligne le rôle primordial de l’homme dans cette inscription.

C’est ce savoir-faire, cette transmission, l’histoire de la Jurade, c’est mille d’histoire, voire 2000 ans d’histoire qui remonte aux Romains », Jean-François Galhaud Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion.

Chaque jour, des centaines de visiteurs, plus d’un million à l’année, viennent admirer le patrimoine de cette Cité Médiévale. Ils sont subjugués par l’histoire du moine Emilion, conté par les guides de l’Office de Tourisme, et une légende de fertilité qui perdure au fond de la grotte. « C’est absolument magnifique, c’est pittoresque, c’est mignon, même s’il pleut… » commente Calsy Jonhson du Minnesota aux Usa « C’est merveilleux, je suis très contente d’être ici, je ne m’imaginais pas que c’étais aussi beau », renchérit Marisa Verdes de Malaga en Espagne.

Entre la collégiale, son cloître, et l’église monolithe, Saint-Emilion regorge de monuments chrétiens séculires car la Cité était sur la route de pélerinage pour Saint-Jacques de Compostelle.

« Nos catacombes datent du 8e siècle, c’était un espace funéraire destiné à enterrer l’élite de la population de Saint-Emilion, les moines, les nobles et les nouveaux-nés considérés purs » explique Alexis de l’Office de Tourisme.

L’histoire de Saint-Emilion et de son vignoble a été particulièrement marqué par la Jurade de Saint-Emilion comme l’explique son Premier Jurat Hubert de Boüard :

La Jurade a commencé en 1199 en pleine occupation anglaise et le roi Jean Sans Terre a signé avec les Jurats une charte à Falaise leur octroyant un certain nombre de droits…Ce sont ces Jurats qui vont administrer Saint-Emilion et qui vont aider à façonner ces paysages, ce bâti, cette organisation merveilleuse  jusqu’à la révolution française… » Hubert de Boüard Premier Jurat.

Une famille de touristes indiens en haut de la Tour du Roy © JPS

Et en haut de la Tour du Roy, quoi de plus étonnant que de croiser des Indiens de Bombay : « On a aimé déguster le vin et ces macarons, et le site est absolument fun, et je vais dire tout le monde de venir ici » et Dieu sait que si toute l’Inde vient visiter cela risque de doubler le nombre de touristes à Saint-Emilion !

DEMANDEZ LE PROGRAMME : DES 28, 29 ET 30 JUIN

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine, Boris Chague et Véronique Lamartinière:

16 Juin

La Belle Epoque renoue avec la tradition des belles brasseries bordelaises d’antan

C’est une nouvelle page d’histoire qui s’écrit pour la Belle Epoque, l’une des plus vieilles brasseries de Bordeaux, qui remonte à 1865. Un trio gagnant du monde du vin a décidé de lui redonner tout son cachet et de mettre en avant des pépites et vins de Bordeaux. Sophie Wolff, Laurie Mouyen et Marcello Roudil vont faire revivre ce bel endroit situé sur les quais et décoré de faïences Vieillard.

Sophie Wolff, Marcello Roudil et Laurie Mouyen, à la tête de la Belle Epoque © JPS

1855…1865 ! La Belle Epoque a ouvert 10 ans après le fameux classement des vins de Bordeaux, réclamé par Napoléon III. Lorsqu’elle ouvre, l’Empereur est encore au pouvoir, mais dans la seconde partie de son règne, un peu plus éclairé, moins absolutiste. Avant d’être ce restaurant que tout le monde connaît, il s’agissait d’un hôtel, l’Hôtel de Nantes, qui aujourd’hui a disparu, mais dont demeure cette salle de restaurant et le fumoir. C’est en 1870, que la décoration actuelle a été exécutée, le propriétaire souhaitant un décor inspiré de ce qui se faisait de mieux à Bordeaux à l’époque, les faïences de la faïencerie Vieillard : Amédée Caranza s’inspira ainsi des motifs abstraits et végétaux que l’on retrouve dans la céramique orientale et qui ornent les murs et plafonds.

Partout sur les murs, des faïences Vieillard, un décor imaginé par Amédée Caranza © JPS

« J’ai toujours adoré cet endroit, j’y venais déjà avec mon grand-père », me confie Sophie Wolff, « fille et ex-femme de négociant » (comme elle aime se définir), qui dirige la Belle Epoque avec ses deux associés. Restauratrice, elle a commencé il y a 25 ans, a travaillé « chez Jean-Marie (Amat) au Saint-James », au Café des Quinconces, au Bistrot Bordelais et avait repris avec un associé le Café de Lugon à la gare… « Je me disais qu’il y avait quelque chose à faire ici, en petit dépoussiérage, en gardant bien sûr ces faïences qui sont classées. C’est très gai cet endroit. » 

« L’idée était déjà de remettre la Belle Epoque dans le jus, on a repeint les murs en blanc, pour réhausser les faïences; avant c’était une couleur plutôt jaune et sombre sur les murs », commente à son tour Marcello Roudil. Marcello est le directeur du Bachelor Commercialisation des Vins et Spiritueux et du MBA 1 Wine & Spirit à l’INSEEC, l’école de commerce de Bordeaux dont il a accompagné son développement (« en 2006, on avait 50 étudiants, aujourd’hui 450… »). « Moi, je passe devant la Belle Epoque tous les jours, j’ai des bureaux près du conservatoire et habite près de l’Intendant. Je venais y déjeuner, passais aussi en tramway et voyais la terrasse souvent vide, je cherchais une activité connexe dans l’esprit de ce que je faisais déjà, et je me suis intéressé à l’affaire. Une amie, Nathalie, m’a présenté Sophie, qui est devenue mon associée. »

Cette nouvelle casquette pour Marcello Roudil est venue aussi tout naturellement: « je suis au resto tous les jours, je n’ai qu’une petite cuisine chez moi, et je passe mon temps dans les restaurants…En plus, j’ai le sens du détail et du service, je fais le service ici une fois par semaine, j’aime, cela permet de comprendre ce qui se passe, de parler avec les gens et d’être au service au sens propre… » Marcello Roudil a les yeux qui brillent, il aime le contact, les gens, parler et les recevoir, il se souvient d’ailleurs de ses débuts dans le commerce, lorsqu’il menait de front ses études de droit, il voulait à tout prix rentrer chez Weston, cela était pour lui un rêve, il l’a réalisé. Un peu comme la Belle Epoque aujourd’hui. De plus, il est aussi associé à Laurie Mouyen, ancienne avocate et camarade de fac de droit, également directrice du Bachelor Real Estate à l’Inseec. « Moi, je suis passionnée d’art depuis toujours, je vais beaucoup au resto et j’ai envie que les gens viennent ici et s’approprient le lieu ».

Laurie Mouyen ne manque pas d’idées, comme avoir réalisé une carte des petits princes et princesses à colorier, avec à la base une photographie détourée par Arnaud Brukhnoff de la place des Quinconces…à garder en souvenir. Une idée qui a même plu à des touristes étrangers adultes venus se restaurer, et qui ont gardé leur propre oeuvre. Laurie a travaillé aussi avec Christine Valette (cf ancienne propriétaire de Troplong Mondot à Saint-Emilion, malheureusement disparue) pour l’ouverture des Belles Perdrix, et depuis « j’ai toujours eu envie d’avoir un restaurant… » De plus elle a eu cette idée originale : « on souhaiterait renouer avec un menu Belle Epoque, avec des plats traditionnels de 1900-1920, pour avoir cette continuité historique car le lieu est très très beau… » 

Marcello Roudil, Laurie Mouyen, Sophie Wolff, Vincent Vigneau, le chef SteeveJudith et les reste de l’équipe © JPS

Quant à la carte des vins,  » on souhaite avoir 25 à 30 références, je bosse avec Alexandre Morin, sommelier consultant, sur certaines et Nicolas Touchez, qui lui est un dénicheur de vins à Paris », explique Marcello Roudil. « Je travaille un tiers avec l’un, 1 autre tiers avec l’autre et pour le dernier tiers ce sont les vins des amis…comme le blanc, le Thieuley  des soeurs Courselle, le rouge de Haut-Marbuzet, on travaille aussi avec Nicolas Despagne (Maison Blanche) et François Despagne (Grand Corbin Despagne), Olivier Fleury du château Pavillon à Sainte-Croix-du-Mont. Je fais goûter le vin à tout le monde et je vois à qui ça plaît et pourquoi ça ne plaît pas. En tout cas, on ne fait pas de gros coefficient sur le vin, moins que l’ancien propriétaire, proposé au verre ou à la bouteille…L’idée est de faire aussi une autre carte en parallèle, avec des crus classés ou assimilés, comme des crus bourgeois ». Alors que bon nombre de commentateurs critiquent les restaurants qui n’ont pas ou peu de Bordeaux à leur carte, ici ce n’est pas le cas bien au contraire :  » Les gens prennent beaucoup de Bordeaux parce qu’on a pas mal de clientèle étrangère qui passe ici, on a beaucoup de gens qui apprécient les vins blancs. J’ai aussi l’idée de trouver un formule où le vin sera au prix des négociants, pour redonner au vin la place qu’il mérite… » Et en face des quais d’où partaient les barriques en bateau autrefois, cela a du sens bien évidemment…

Enfin, « la mixologie, c’est une chose qui se développe à Bordeaux, j’ai fait venir Vincent Vigneau qui m’a été recommandé par le chef sommelier du Mama Shelter, on va explorer et développer  l’offre cocktail », poursuit Marcello Roudil. Avec ce fabuleux bar remis en l’état, cela va avoir de la gueule dans cet endroit central de Bordeaux juste en face des Quinconces et des fameuses colonnes Rostral…

10 Juin

Château Pavie : une « signature Perse »

Un nouvel ouvrage vient de sortir aux éditions Glénat. « Château Pavie, Signature Perse » par Jean-François Chaigneau, grand reporter, écrivain et créateur de la rubrique vin à Paris Match et Anne-Emmanuelle Thion, photographe. Un joli livre à lire cet été.

Château Pavie, c’est l’un des 4 premiers crus classés A de Saint-Emilion. Un château mythique qui tutoie l’excellence, voulue par Chantal et Gérard Perse. D’un beau vignoble acheté en 1998, ils en ont fait une pépite, repensant totalement le château entièrement reconstruit et décoré sous la direction d’Alberto Pinto, mais ils ont aussi fait de cette colline qui surplombe cette plaine de Saint-Emilion un vignoble remarquable avec ces terrasses en pierre, un suivi du vignoble réalisé avec l’aide de Michel Rolland.

Un travail qui a été encensé par le célèbre critique en vin Robert Parker (qui a officiellement pris sa retraite) il y a quelques années: « Pavie est aujourd’hui l’un des meilleurs vins au monde », avait-il déclaré en décernant la note maximale de 100 au millésime 2000.

Gérard et Chantal Perse dans le livre Château Pavie © Anne-Emmanuelle Thion

Cet ouvrage réalisé par Jean-François Chaigneau, ancien rédacteur en chef adjoint de Paris Match (jusqu’en 2008), responsable des pages cultures et art de vivre et de la rubrique vin, et par la photographe Anne-Emmanuelle Thion, retrace le parcours incroyable de Chantal et Gérard Perse.

Henrique Da Costa, Chantal et Gérard Perse, leur fille Angélique Da Costa et Ronan Kervarrec © JPS

« Ces entrepreneurs qui se sont faits eux-mêmes » ,anciens propriétaires de supermarchés en région parisienne, sont tombés amoureux du terroir de Saint-Emilion, ils se sont offerts dans un premier temps Monbousquet puis Pavie, en donnant à ce dernier l’aura internationale que l’on connaît.

Dans l’ouvrage, on découvre la passion aussi du chef de l’Hostellerie de Plaisance Ronan Kervarrec © Anne-Emmanuelle Thion

Ils ont aussi su porté haut les couleurs de l’Hostellerie de Plaisance, dirigée par Chantal et Angélique Perse, en confiant les cuisines au très doué chef Ronan Kervarrec, qui y a déjà décroché deux étoiles au Guide Michelin. Une histoire qui se poursuit avec la relève Angélique Perse et son époux Henrique Da Costa, qui est également pleinement investi dans cette formidable saga dans le monde du vin.

Gérard Perse dans le chapitre les Millésimes © Anne-Emmanuelle Thion

Château Pavie, Signature Perse, par Jean-François Chaigneau et Anne-Emmanuelle Thion, collection Le Verre et l’Assiette, 288 pages, aux éditions Glénat

A lire ou relire :

La famille Perse célèbre ses 20 ans à château Pavie

08 Juin

Le Jardin Millésimé : un jardin paysagé inspiré par les millésimes du château Larrivet Haut-Brion

C’est un doux rêve imaginé par Emilie Gervoson et Soline Portmann, qui aujourd’hui est réalité. Un jardin dédié au monde du vin. Un jardin qui évoque la vigne, déjà à travers ses piquets que l’on retrouve dans les rangs de vigne, mais aussi à travers ses senteurs végétales. Initialement baptisé le Jardin d’Ivresse, il porte désormais le nom de Jardin Millésimé… Une création végétale dédiée aux vins qui a conquis de nombreux visiteurs ce samedi à l’occasion des « rendez-vous aux jardins »

Emilie Gervoson, propriétaire du château Larrivet Haut-Brion et Soline Portmann scénographe-paysagiste dans le Jardin Millésimé © Jean-Pierre Stahl

Tout est parti d’une petite création paysagère pour arriver à un plus grand jardin, le Jardin d’Ivresse… Au départ, il y a cette volonté de créer un espace avec cette rose unique créée en hommage aux 3 filles des propriétaires Christine et Philippe Gervoson : Emilie, Charlotte et Valentine. Une rose créée en 2013 par la maison Meilland Richardier et baptisée « les Demoiselles de Larrivet Haut-Brion », du même nom que le second vin de la propriété achetée en 1987 par la famille en Pessac-Léognan (même année que la création de l’appellation).

Et puis, après le vin, la rose, vint le jardin : un jardin lancé en juin 2015 sous le joli nom de Jardin d’Ivresse, mais pour lequel il était difficile de communiquer et d’inciter les gens à venir boire, un verre, car la loi Evin se serait rappelé aux initiateurs, d’où ce nouveau nom original de Jardin Millésimé:  « ce changement de nom me va très bien, car on parle beaucoup de millésimes dans le jardin… », me confie Emilie Gervoson.

On déguste un jardin, comme on déguste un vin, on joue sur la vue, le nez, et on a planté ces arbustes à cassis et framboises que l’on retrouve dans les vins rouges » Soline Portmann scénographe-paysagiste.

Et c’est ainsi qu’a émergé en face du château et des chais ce merveilleux Jardin Millésimé sur 4000 m2, avec ses piquets en bois rouge, de 20 centimètres à 4 mètres de hauteur; un jardin savamment étudié pour évoquer dans sa première partie les vins blancs, avec 7500 végétaux dont ces « cheveux d’ange qui apportent un aspect très aérien » mais aussi une palette de végétaux aux robes anis, vert amande, jaune paille, aux senteurs d’agrumes. Dans la seconde partie, l’évocation des vins rouges avec 15000 végétaux, avec des teintes rubis des persicaires « blackfield », des pétales bordeaux des échinées « vintage Wine » et des iris merlot. Au total 150 espèces différentes. « Ce jardin, c’est vraiment par passion », commente Emilie Gervoson, devant un parterre de passionnés de jardins et amateurs de vins aussi.

L’originalité de ces deux espaces (occupés à 20% par les blancs et 80% par les rouges, en respect de la proportion des vignes de la propriété et de ses cépages en blancs et en rouge) tient également dans la floraison: « une floraison précoce, printanière et en début d’été en avril-mai et en juillet pour la 1ère partie du jardin qui incarne les vins blancs, avec un mélange de graminées, de plantes vivaces et de plantes aromatiques ; une floraison plus tardive en août-septembre-octobre pour la 2e partie rouge avec des graminées et vivaces et ces massifs de cassis et framboisiers. Au coeur de la déambulation, j’avais vraiment envie qu’on ait toutes ces touches de surprises. »

Et des surprises, il n’en manque pas dans ce vaste parc de 13 hectares, avec aussi ce deck créé juste en face du Jardin Millésimé, un lieu de fête, d’événements avec une double vue sur le château et ses chais, sans oublier le plan d’eau où les poules d’eau se font entendre, comme pour dire, ce jardin d’ivresse, il est à nous aussi…ne seraient-elles pas enivrées par toutes ces senteurs ?

Une visite de plus d’une heure qui s’est conclue par une dégustation toute aussi originale des vins de la propriété : avec des magnums en blanc des Demoiselles de Larrivet Haut-Brion (95% de sauvignon et 5% de sémillon, élevage 30% en oeufs béton et 70% en barriques « on cherche un vin de partage, entre copains, on recherche de la fraîcheur » selon Emilie Gervoson) et des Demoiselles en rouge (70% merlot, 30% cabernet sauvignon, élevé 1/3 de barriques neuves, 1/3 en foudres et 1/3 en cuves) :

« là on est sur des vins gourmands alors que sur les 1ers vins on est sur des vins plus structurés ». Une dégustation agrémentée par les senteurs de plantes aromatiques disposées sur la table. Une invitation à l’évasion sensorielle dans un cadre idyllique.

Si vous aussi, vous voulez vivre cette expérience unique dans cette propriété viticole: le Jardin Millésimé se visite de mai à octobre : visite du jardin avec carnet de route 6€, visite du jardin et dégustation de 2 vins 15€. Le château Larrivet Haut-Brion se situe à Léognan, 84 avenue de Cadaujac, tél 05 56 64 99 87.

03 Juin

Exposition « Cross River, le sanctuaire du vie sauvage » au château Lafon Rochet

A vos tablettes ! Le Château Lafon-Rochet, 4ecru classé de Saint-Estèphe, propriété de la famille Tesseron, expose dans ses chais les photographies de Mathieu Garçon sur l’action menée au Cameroun par l’association ERuDEF pour le combat de la survie des gorilles Cross River et autres primates. Une exposition à voir jusqu’au 31 août, et un château à visiter par la même occasion.

Exposition Cross River, photographies © Mathieu Garçon

Le gorille de Cross River est très certainement l’une des espèces de primates les plus menacées au monde. Il vit dans la région des hauts plateaux de Lebialem au coeur d’une vaste zone de vallées fertiles et de collines abruptes, dans la forêt primaire subtropicale, au sud-ouest du Cameroun. Cette région abrite le sanctuaire de Tofala Hill où vit 20% de la population restante du gorille de Cross River…

L’association ERuDEF (Environment and Rural Development Foundation) a créé ce sanctuaire en y développant des activités économiques et sociales génératrices de revenus dans les villages situés en périphérie. L’objectif est pour elle de préserver et protéger une biodiversité animale et végétale dont la richesse est incontestable, sur un territoire de plus de 8 000 hectares.

Le photographe Mathieu Garçon, a suivi dans une nature luxuriante et parfois hostile durant plusieurs semaines, d’anciens braconniers devenus producteur d’huile par le biais de l’association ERuDEF, il a ainsi pu se mettre sur les traces de quelques 60 individus et leurs familles installés paisiblement dans cette zone forestière où plus aucun coup de feu ne trouble la vie de ces gorilles.

L’ensemble de son travail est donc à voir jusqu’au 31 août au château Lafon Rochet. Ses photos sont en effet exposées sur les cuves en ciment des chais. Elles plongent véritablement le visiteur au coeur de la forêt subtropicale des hauts plateaux de Lebialem et sensibilisent à cette action écolo-humanitaire et à la situation fragile de ces grands singes. Et pour cette bonne cause, tous les tirages exposés seront en vente au profit de l’association ERuDEF.

20 Mai

Le château de Malleret se pare d’un nouveau chai magnifique qui n’attend plus qu’une belle récolte

Aymar du Vivier avait hâte de dévoiler au monde du vin son nouveau chai signé par l’architecte Sylvain Dubuisson. Un « outil magnifique qui ne demande qu’à être exploité » selon la maître de chai Marine Manassero, car Malleret a connu deux années terribles : 2017, le gel et 2018, la grêle. Malleret mise désormais sur 2019 pour sublimer encore davantage son Haut-Médoc et son Margaux avec ses nouvelles installations.

Aymar du Vivier, propriétaire du château de Malleret et Marine Manassero, maitre de chai © JPS

Aymar du Vivier a cette noblesse de l’âme de continuer l’oeuvre de ses ancêtres et de l’embellir. Descendant de la famille Clossmann des négociants d’origine allemande à Bordeaux dès le XVIIIe siècle et d’une famille dont il a des traces jusqu’au XIIe m’a-t-il confié, il a eu cette vision de faire un grand chai avec l’un des meilleurs architectes designer le Parisien Sylvain Dubuisson, originaire de Bordeaux. Et le résultat est sincèrement bluffant, un peu comme son vin le château de Malleret, une pépite en AOC Haut-Médoc, avec aussi un autre vin le Margaux de Malleret produit en appellation Margaux bien sûr. 

 Malleret a réussi une transformation en profondeur, déjà au niveau du vignoble : « on a restructuré complètement le vignoble en 2014, aujourd’hui la propriété compte 54 hectares (dont 3,5 ha à Arsac pour le Margaux de Malleret), plantés en cabernet sauvignon, merlot et petit Verdot, on a aussi du sauvignon blanc », commente Marine Manassano, maître de chai de Malleret.

Le château de Malleret alors qu’il était parti sur de bonnes bases, avec à sa tête Paul Bordes comme gérant, a connu deux années de malchance, subissant le gel en 2017 avec 95% de perte, puis la grêle en 2018 avec 90% et une faible production de seulement 240 hectolitres. « Sur l’assemblage 2018, nous avions d’exceptionnels cabernet-sauvignons à 70% pour 30% de merlots », commente la maître de chai.

C’est un outil magnifique qui ne demande qu’à être exploité…On trépigne tous pour avoir de la récolte », Marine Manassano, maître de chai de Malleret.

Impressionnant ce nouveau cuvier avec une cinquantaine de cuves en béton teintées dans la masse avec une couleur chaude orangée, des cuves de 60 à 140 hectolitres en fonction de la pente descendante, pour faire du parcellaire. « Enfin un endroit qui ne ressemble pas à une laiterie », plaisante le truculent Aymar du Vivier qui se rappelle de ses anciennes mais tout de même  jolies cuves inox.

   « Au niveau thermique, on est géré avec des puits canadiens, tous les bâtiments sont passifs. Et de contempler son nouveau chai à barriques qui n’attend plus que ses 1000 barriques, chai à côté duquel trône une cheminée double et une superbe salle de dégustation.

« Chez Sylvain Dubuisson, c’est un souci du détail avec aussi ses luminaires tombant en verre, tout est comme cela, » commente Aymar du Vivier qui frétille à juste titre à dévoiler à son assistance tout ce travail de grande tenue.

Et s’il n’y avait que cela, mais il y a aussi cette passion et cette tradition pour les chevaux partagée par Aymar, qui a connu à Malleret les chevaux depuis son enfance. Il les a fait revenir, il y en a une vingtaine, qui offre un magnifique spectacle dans son nouveau manège, contigu aux écuries.

Alfonso et Claire y dévoilent la noble discipline du dressage avec de superbes chevaux de race hollandaise ou allemande. Et avec des miroirs partout dans le manège pour que l’art et la musique se répondent dans la grâce et la beauté de cet art.

Aymar du Vivier aime aussi partager ces moments d’allégresse avec ses amis du monde du vin qu’il avait associés à cette soirée mercredi dernier en pleine semaine de Vinexpo : Philippe Dambrine du château Cantemerle (Haut-Médoc), Sylvie Cazes du château Chauvin(Saint-Emilion), Tristan Kressmann du château Latour-Martillac (Pessac-Léognan), Antoine Couthures du château Grand Corbin (Saint-Emilion) et Charles Philipponnat de la Maison de Champagne Philipponat, le tout sur un dîner orchestré par le talentueux Nicolas Nguyen Van Hai, chef du Chapon Fin à Bordeaux.

Philippe Dambrine, Sylvie Cazes, Tristan Kressmann, Aymar du Vivier, Paul Bordes, Antoine Couthures, Nicolas Nguyen Van Hai et Charles Philipponnat © JPS

Et qui dit art dit Aymar, la boucle est bouclée. Vive cet esthète du château de Malleret.

04 Mai

Patrick Bruel : « on s’était dit rendez-vous dans dix ans… » au Domaine de Chevalier

C’est un monument de la chanson française qui s’est produit hier à l’Arena de Bordeaux : « Patriiiiick », comme le scandaient les jeunes et jolies filles des années 90, dont certaines étaient de nouveau présentes à l’Arena. Un moment de partage et de générosité puisque le chanteur a reçu les lecteurs de Sud-Ouest avant le concert et a été lui-même bien reçu au Domaine de Chevalier, dont il est un grand amateur. Instants d’émotions entre fans de musique et fans de vin…

Patrick Bruel et Olivier Bernard au centre, avec les musiciens du chanteur et la famille Bernard © Domaine de Chevalier

Patrick Bruel continue de rassembler les foules. A l’Arena hier soir, il a fait salle comble, 7700 personnes, avec des réservations de longue date. Le chanteur de « Casser la voix » qui en son temps a cassé la baraque n’a jamais cessé d’être ce chanteur populaire qui rassemble plusieurs générations. A quasiment 60 ans, le 14 mai prochain, il a montré hier soir qu’il n’avait rien perdu de la fougue de ses débuts, avec « Marre de cette nana-là » en 1984 qui l’a fait connaître, avant son succès planétaire de « Casser la Voix » (Album « Alors Regarde » en 1989), reprenant ses standards mais aussi les titres de son nouvel album « Ce soir on sort » (2018).

UN MOMENT PARTAGE ENTRE PASSIONNES

Patrick Bruel est aussi un passionné de vin, et c’est à ce titre qu’il a été invité à déjeuner, hier midi avant le concert, par la famille Bernard au Domaine de Chevalier à Léognan.

« Patrick Bruel a découvert Chevalier il y a un moment déjà grâce à Philippe Faure-Brac », me confie ce matin Adrien Bernard. « Mon frère Hugo et sa femme Coralie l’avaient rencontré aux Etats-Unis et c’est comme cela qu’il a pu venir à Chevalier accompagné de ses musiciens pour partager un joli moment sympathique de passion. Il y a une vraie amitié avec les vins de Chevalier et il les connaît bien. »

UN CONCERT A BORDEAUX DE PLUS DE 2H30

Véritable monument de la chanson française, tout comme ou après Johnny, il a montré hier sa générosité avec un concert de plus de 2 heures 30 : « c’est quelqu’un de très humain, engagé vraiment approchable et d’une profonde gentillesse. Ses musiciens sont des gens aussi à cette image. On n’imagine pas la tournée qu’ils font en ce moment et l’attachement qu’a ce garçon pour son métier et ses fans », complète Adrien Bernard du Domaine de Chevalier.

Un petit clin d’oeil de Côté Châteaux à ce moment délicieux, car Côté Châteaux c’est le blog où l’on trouve aussi la « place des grands hommes… »

Regardez le reportage sur le concert de Patrick Bruel, vendredi 3 mai à l’Arena, de Louis Roussel, Ludovic Cagnato et Charles Rabréaud :

14 Mar

« rEnVerSaNt ! » : quand la Cité du Vin explore « l’uni….verre » des contenants du Vin, c’est époustouflant !

C’est la nouvelle expo de la Cité du Vin : « Renversant » à voir absolument. Une exposition autour des contenants du vin, verres, carafes, décanteurs, bouteilles et autres objets insolites qui font référence à la vigne et au vin. Une exposition du 15 mars au 30 juin, salle des colonnes. 

Des affiches Renversant accompagnent le visiteurs jusqu’à l’entrée de la Cité du Vin…Renversant, non ? © JPS

En préambule, je ne vais pas en faire tout un plat, mais en matière de verre et de cristal… eh bien oui, ce sont encore les Lorrains qui ont marqué l’Histoire, avec ces célèbres cristallerie de Baccarat, Saint-Louis ou Daum, et je ne vous parle même pas de Lalique en Alsace…Renversant, non ?

Les verres à nez par Anthony Duchêne © JPS

Mais « Renversant », c’est surtout une exposition tout-à-fait en phase avec le XXIe siècle, une exposition 100% contemporaine, conceptuelle, avec près d’une centaine d’objets en verre, de créateurs, d’artistes ou de maîtres verriers,  comme ce « jardin d’addiction » par Berdaguer & Péjus (ça me rappelle l’ancien maire en verlan bien sûr, pour lequel Bordeaux avait aussi son addiction), ces « équilibres » (j’oserai dire fragiles), ou ce « calendrier de verre », des 4 saisons, réalisé pour le compte de la Maison de Champagne Ruinart.

Marion Eybert, responsable des expositions temporaires devant l’oeuvre de Fabien Verschaere © JPS

Sur cette exposition autour du verre et des contenants du vin, il fallait que l’on démarre par l’explication de ces objets et de leur usage. Donc dans la 1ère partie de l’exposition on va avoir des décanteurs, des verres à boire et des bouteilles », Marion Eybert, responsable des expositions temporaires.

Palette de 100 magnums de Romanée Conti DRC 1946, un millésime qui n’a jamais existé, pour cause d’arrachage par Nicolas Boulard © JPS

Pour cette exposition, des élèves ont planché sur des prototypes de carafes, réalisés avec des maîtres verriers du CIA, centre international d’art verrier, de Meisenthal, où l’industrie du verre est apparu dès le XVe siècle dans ces Vosges du Nord en Moselle : « pour l’atelier, ce sont 17 propositions d’étudiants qui ont travaillé durant deux semaines sur le décanteur, la carafe et ses usages et notamment l’oxygénation du vin.

« Du coup, ils ont fait 17 propositions extrêmement différentes, ce sont des écoles allemandes et belges qui ont travaillé sur ces projets-là, souvent avec beaucoup d’humour et d’inventivité. Il y a toute une série de carafes qui interrogent sur l’oxygénation du vin, comment le vin doit tourner dans la carafe, pour s’aérer, comme cette carafe toupie tout-à-fait étonnante, ou une autre qu’on peut utiliser soit couchée, soit debout en fonction du vin qu’on va boire…. »

La commissaire de l’exposition Bettina Tschumi au milieu du calendrier de verre ou les 4 saisons de verre © JPS

Des « fonctions » aux « symboles », en passant pour « les détournements » et « les images du vin ». Des tableaux qui parlent aux épicuriens et amateurs d’art.

La Commissaire de l’Exposition Bettina Tschumi, formée à l’histoire de l’art à l’Université de Lausanne, nous parle de l’oeuvre assez renversante et pour cause de verres cassés de fin de soirée de Beth Lipman: « Beth Lipman une Américaine propose une oeuvre fantastique qui s’appelle « Still Life with Detritus », elle est fascinée par les peintures mortes de la peinture occidentale, en particulier hollandaise, et elle transpose cet univers en 3D et en verre exclusivement. 

« Still Life with Detritus » by Beth Lipman © JPS

« C’est une oeuvre en verre et en cristal qui symbolise l’univers mélancolique après une fête, un banquet… C’est univers est associé au cristal dans l’univers collectif…C’est pourquoi l’artiste a recours a ce matériau pour évoque la fragilité et la mélancolie. Le transport et le montage depuis les USA a demandé beaucoup de temps et de précaution. Chacun des éléments arrive séparément et il faut véritablement composer cette installation, faite d’objets en verre et en cristal soufflé, qui sont ébréchés et donc particulièrement coupants. »

« Vino sospeso »  par Matali Crasset © JPS

Parmi les grands intervenants, il y a Matali Crasset, artiste designer qui a réalisé un projet baptisé « Vino sospeso » : avec les verriers du CIAV de Meisenthal, elle a dessiné « l’objet à boire » nomade Vino Sospeso, des verres tout en rondeurs suspendus aux branches d’un arbre imaginaire, comme une invitation à déguster en pleine nature : « Le projet, c’est de réinventer un rituel de dégustation pour du vin en biodynamie. Donc l’idée, c’est de se donner rendez-vous dans la nature, on va choisir un arbre, et on va réaliser l’accroche de verres et y mettre le vin à l’intérieur.Le verre quand il a un pied, il est domestiqué, il est à l’intérieur de la maison et il a une sorte de posture… »

Là, l’idée c’est de revenir à un geste beaucoup plus naturel, non seulement sentir le vin, c’est important avant de le déguster. En fait on va simplement prendre le verre, on va boire et on va le redonner en fait comme si on venait ponctionner juste temporairement, le rendre à son cadre naturel dans lequel il s’est épanoui », Matali Crasset designer.

 

« Eat me », service de 24 pièces par Fabien Versachaere © JPS

Dans la dernière section de l’exposition, ce sont « les images du vin » qui sont à l’honneur : « l’idée c’est de parler à la fois des images de prestige (avec l’exposition Baccarat et ses traditionnels verres Harcourt redesignés par Philippe Starck), et puis des images un peu plus détournées. L’oeuvre que l’on présente ici est celle d’un artiste Fabien Versachaere, qui est plutôt un artiste plasticien du dessin, et qui là s’est expérimenté à la matière verre avec un atelier de création. Il propose son univers d’artiste avec des démons et des diables mais dans un service de 24 pièces tout-à-fait conventionnel…avec les assiettes, les couverts et les verres , mais qui sont en forme de diable, d’ange voire de tête de mort quelque fois… »

« Renversant ! »: à la Cité du Vin À Bordeaux, du 15 mars au 30 juin, regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Xavier Granger :

04 Fév

Gros plan sur la barrique en cristal Lalique, une pièce unique pour sublimer le Sauternes

 C’est une première mondiale, une barrique réalisée en cristal. Une barrique de 225 litres à l’identique des bordelaises, avec ses cerceaux en cuir, rivets et bonde aussi en cristal. Cette barrique trône fièrement au beau milieu du chai du château Lafaurie-Peyraguey à Bommes. Côté Châteaux en immersion.

Cette barrique pèse 400 kilos et elle contient un 1er cru classé de Sauternes : le château Lafaurie-Peyraguey.

Ce n’est pas une surprise que cette idée ait germé ici à Sauternes, car le propriétaire de ce château n’est autre que Silvio Denz, le président de Lalique.

 

David Bolzan, le directeur des Vignobles Silvio Denz, avec la barrique en cristal © JPS

C’est une véritable prouesse technique d’avoir fait cette barrique, pour tout vous dire on a pris à peu près deux ans pour la réaliser, on a envoyé une vraie barrique en bois à la Manufacture Lalique à Wingen-sur-Moder et ils ont reproduit quasiment les mêmes mensurations d’une barrique pour la faire en cristal. Il a fallu 2000 heures de travail, 12 corps de métier différents », David Bolzan directeur des Vignobles Silvio Denz.

Le fond de cette barrique reproduit la gravure « femme et raisin » très art déco réalisée par le maître verrier et bijoutier René Lalique (1860-1945), que l’on trouve également dans l’Orient Express.

Une sacrée transparence © Jean-Pierre Stahl

Cette barrique qui trône fièrement au beau milieu du chai est bien sûr une véritable oeuvre d’art, plus qu’une barrique d’élevage, le vin pourra y poursuivre son vieillissement.

La bouteille avec gravure en or, finalisée dans les fours Lalique © JPS

Effectivement la barrique en chêne est le symbole de l’élevage des grands vins, en l’occurrence ici la barrique en cristal servira de vieillissement ». 

« L’avantage du chêne, c’est qu’il laisse passer un petit peur d’air et il y a un  mélange intéressant entre l’air et le vin, qui permet un élevage en douceur, là c’est hermétique,  en revanche au dessus de la barrique il y a une bonde elle-même en cristal, et par ce trou-là il peut y avoir aussi un effet part des anges… »

Non content d’avoir réalisé la barrique en cristal, le château a lancé une série limitée de 100 bouteilles à l’or fin.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Charles Rabréaud et Véronique Lamartinière.