18 Mai

C’est aujourd’hui la sortie du guide de Jacques Dupont, l’occasion de reparler de ce fabuleux 2016 et de sa mise sur le marché

« Bordeaux, le millésime 2016 » vient de sortir dans les kiosques. Le guide de Jacques Dupont consacre 50 pages d’analyses très poussées au terme de 4 semaines de dégustations à Bordeaux. 818 vins ont été sélectionnés avec une note globale à souligner de 19 pour les rouges. Retour sur ce millésime grandiose avec propriétaire, maître de chai, courtier, négociant et bien sûr Jacques Dupont, interviewé par Côté Châteaux.

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Pascal Bosq et son maître de chai, Samuel Gavan, au château Liouner ont obtenu un 15/20 et un coup de coeur par Jacques Dupont © Jean-Pierre Stahl

Vigneron à Listrac,  Pascal Bosq vient de décrocher une bonne note de 15 sur 20 par le Point, une consécration pour ce viticulteur et son maître de chai australien Samuel Gavan. Ce 2016 va compenser en partie les lourdes pertes car ses vignes ont gelé à 70% il y a 3 semaines.

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« C’est vrai qu’on était parti sur quelque chose de magnifique, on était parti sur une récolte 2017 qui s’annonçait belle en quantité mais malheureusement il y a quelques jours en arrière on a gelé et on a beaucoup perdu 100% par endroits, 50% à d’autres », témoigne Pascal Bosq du château Liouner :

2016, ça va faire passer ce 2017 certes, nous on en est ravi, aujourd’hui on voit qu’on a été bien noté par différent journalistes, notamment dans le Point  on en est ravi que les gens voient que Liouner augmente petit à petit dans sa qualité, dans sa démarche et cela nous fait très plaisir », Pascal Bosq château Liouner.

Et de compléter :« Ce 2016, qui était sur le fruité, il a fallu préserver ce fruité et mettre en avant ce millésime là, sur le fruité mais aussi sur le côté tanique qu’il a, mais surtout sur le fruité. » L’expertise de son maître de chai y a été pour quelque chose, ce dernier a fait prendre au château Liouner différentes barriques pour élever ce fabuleux nectar avec des chauffes moyennes ou pas trop fortes, et en 500 litres s’il vous plaît.

Jacques Dupont et Olivier Bompas, les journalistes du Point ont dégusté durant 4 semaines à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Jacques Dupont et Olivier Bompas, les journalistes du Point ont dégusté durant 4 semaines à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Mis sur le grill par Côté Châteaux, Jacques Dupont et son compère Olivier Bompas du Point, ont sillonné durant 4 semaines le vignobles de Bordeaux pour déguster ce millésime 2016, globalement ils attribuent une note de 19 pour les rouges, c’est dire si le millésime est grandiose, 14 pour les blancs secs et 16 pour les liquoreux.IMG_5341

Je dirais que c’est un millésime de fraîcheur, il y a à la fois de la densité et à la fois de la fraîcheur, c’est vraiment un très très beau millésime à Bordeaux, cela fait très longtemps qu’on n’a pas eu un millésime de ce type là, Jacques Dupont journaliste du Point.

Basile Tesseron : coup de coeur et 16,5-17 © JPS

Basile Tesseron : coup de coeur et 16,5-17 © JPS

Et de compléter : « on avait eu des millésimes de chaleur avec beaucoup d’alcool finalement, et là on a de nouveau un vin frais avec de l’acidité, il ne faut pas oublier que le vin c’est une boisson acide au départ. Ce qui fait aussi que les grands Bordeaux se gardent, c’est la fraîcheur qu’il y a à l’intérieur, l’acidité et on renoue avec cela et cela fait très plaisir ».

La soirée du Point au Bistrot du Sommelier ce jeudi soir pour ce millésime grandiose © JPS

La soirée du Point au Bistrot du Sommelier ce jeudi soir pour ce millésime grandiose © JPS

Pour ces journalistes du Point, les appellations au top sont Saint-Estèphe, les crus bourgeois ou assimilés du Médoc, Blaye, Bourg et les Bordeaux Supérieurs. Et de donner un tuyau : « en grande année, il faut acheter dans les appellations peu chères » Dans leur nouveau guide sorti ce jeudi, ils ont sélectionné 818 vins dont 181 à moins de 10 euros.

Le château Doyac, en Haut-Médoc, avec Max et Astrid de Pourtales, a obtenu un coup de coeur et 15 par Jacques Dupont © JPS

Le château Doyac, en Haut-Médoc, avec Max et Astrid de Pourtales, a obtenu un coup de coeur et 15 par Jacques Dupont © JPS

« Bordeaux a eu deux chances : 1, un rendez-vous avec la météo tout au long de l’année impeccable, c’est même miraculeux car on a eu très peur tout au long de l’année, il a plu énormément, et puis tout-à-coup pour la floraison on a eu une petite semaine d’éclaircies, après il y a cette canicule de l’été, cette sécheresse terrible et à la fin la pluie qui arrive juste en sauveur, en zorro qui arrive au dernier moment et puis après un été indien formidable, tout cela a fait une très belle maturité sur les rouges

Hugo et Adrien Bernard, du Domaine de Chevalier, avec une note de 17 pour le 2016 et avec autre bon millésime de Bordeaux le 1986 © JPS

2, et puis il y a un deuxième phénomène qui se passe à Bordeaux, c’est que c’est la fin de la période Parker et des vins qui voulaient en démontrer beaucoup plus qui étaient tout en apparence, tout en chromes…des vins pour plaire au marché international. Mais cette époque là est finie, on renoue avec les vais Bordeaux et cela me fait très plaisir.

Thierry Decré, le PDG de LD Vins © JPS

Thierry Decré, le PDG de LD Vins © JPS

Ce millésime grandiose s’arrache déjà dans les maisons de négoce, commercialisé en primeur depuis 3 semaines, comme ici chez LD Vins, l’une des plus importantes et plus fameuses maisons de négoce de Bordeaux: 

 « On a beaucoup de demandes, on a pour l’instant des augmentations raisonnables, elles sont entre 10 et 15 %, on va peut-être maximiser jusqu’à 20 sur un grand millésime  et je pense qu’encore une fois on va pouvoir vendre nos vins dans le monde entier, on a une vraie demande sans exception de tous les pays du monde. » Thierry Decré PDG de LD Vins.

Un très joli début de campagne de primeurs 2016 chez LD Vins © JPS

Un très joli début de campagne de primeurs 2016 chez LD Vins © JPS

Yann Gestin, courtier de grands crus de Bordeaux pour Oenomedia confirme :  « le début de campagne a très bien commencé, les négociants ont envie d’acheter, de revendre et de se constituer du stock » car il faut reconnaître que « le 2016 s’est super bien goûté durant les primeurs, plein de fruit, très mûr, avec une bonne tension en bouche ».

Bordeaux revient dans la course, sur les grands vins, le 2016 arrive après deux autres grands millésimes 2014 et 2015, le marché est en train de redémarrer », Yann Jestin courtier en vins.

Yann Gestin, courtier en vins Oenomedia © JPS

Yann Gestin, courtier en vins Oenomedia © JPS

Quant à savoir si le gel aura une incidence ? « L’épisode de gel a un petit peu freiné les propriétaires, certains gardent un petit stock, compte tenu que la récolte 2017 sera faible mais les baisses de volumes de mise en marché seront assez faibles et de l’ordre de 10 à 15 % »

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Fort heureusement la production du millésime 2016 a été importante à Bordeaux avec 5,8 millions d’hectolitres, de quoi rassurer et contenter tout le monde.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot et Corinne Berge :