03 Mai

Conséquences du #gel : moins de main d’oeuvre actuellement dans les vignes du bordelais

Première conséquence directe, les châteaux sévèrement touchés par le gel ont appelé les prestataires de service pour leur dire de ne pas venir pour le moment. De nombreux ouvriers viticoles appelés habituellement pour l’épamprage vont devoir attendre. Pourtant, il va y avoir du travail dès que la vigne va repousser…

Quelques ouvriers viticoles ce jours dans les vignes de Saint-Emilion, employés par Banton et Lauret © JPS

Quelques ouvriers viticoles ce jours dans les vignes de Saint-Emilion, employés par Banton et Lauret © JPS

UNE VOILURE REDUITE CHEZ LES PRESTATAIRES

« Aujourd’hui, on n’a pas la capacité d’employer tous les gens qu’on emploie habituellement » commente Benjamin Banton, gérant de la plus grosse entreprise prestataire de services pour les châteaux, avec 182 employés en CDI. – Banton & Lauret à Vignonet, non loin de Saint-Emilion.

Benjamin Banton, gérant du plus grand prestataire de travaux viticoles à Vignonet © JPS

Benjamin Banton, gérant du plus grand prestataire de travaux viticoles à Vignonet © JPS

On a entre 600 et 800 pendant cette période, et là sur le mois de mai, on va tourner entre 50 et 80 personnes », Benjamin Banton de Banton & Lauret.

Danny, chef d'équipe chez Banton et Lauret © JPS

Danny, chef d’équipe chez Banton et Lauret © JPS

Et d’ajouter : »Aujourd’hui, on a beaucoup de clients qui nous disent on avait prévu de faire les travaux avec vous, mais ne venez pas pour l’instant, ce n’est pas la peine… » Fort heureusement, tous les châteaux n’ont pas été touchés, il y a donc quelques travaux d’épamprage et de dédoublage dans la vigne épargnée, que l’on peut apercevoir, comme une note d’espoir et de nature qui va aussi reprendre ses droits.

A gauche une branche fructifère pas impactée, à droite un peu touchée par le gel © JPS

A gauche une branche fructifère pas impactée, à droite un peu touchée par le gel © JPS

« LES TRAVAILLEURS DES VIGNES, LES PREMIERES VICTIMES » 

Marilys Bibeyran, ouvrière viticole, se désole en voyant l’immensité des parcelles touchées par le gel :

Les travailleurs des vignes sont les premières victimes du gel. La passion et la douleur chevillées au corps, c’est le fruit de leur labeur qu’ils ont vu disparaître. « 

Pour Marie-Lys Bibeyran

Pour Marie-Lys Bibeyran : « Les travailleurs des vignes sont les premières victimes du gel » © JPS.

Et de dénoncer l’attitude de certains châteaux du bordelais qui pour l’heure donnent moins de travail ou prévoient moins de primes :

« je pense que c’est une solution de facilité d’amputer d’ores et déjà les travailleurs ou de leurs revenus -en les mettant au chômage technique- ou de leurs primes, primes saisonnières et primes de vendanges, il y a déjà des domaines viticoles qui ont averti leurs personnels que ces suppléments de salaires seraient déjà supprimé au moins pour l’année à venir, voire pour l’année prochaine ».

Une fois passé le cap des 15 prochains jours, et d’un mois de mai difficile, la vigne devrait repousser en buisson, et donner quelques grappes, mais de là à connaître exactement sa réaction : « personne n’est capable de dire, si on va avoir du raisin », ajoute Benjamin Banton. A l’été, il y aura sans doute des travaux d’effeuillage et de vendanges « en vert », normaux pour les vignes non touchées, mais très réduits pour les vignes impactées car les domaines ne vont certainement pas faire tomber le peu de grappes qui viendront à repousser.

A suivre…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Nicolas Pressigout sur les conséquences sur les sous-traitants :

Gel à Bordeaux : la Chambre d’Agriculture considère que plus de la moitié du vignoble a été sévèrement touché.

La Chambre d’Agriculture de la Gironde et ses équipes de terrain sont fortement mobilisées depuis les épisodes de gel à recenser les parcelles touchées et venir en aide aux viticulteurs. Ce mercredi, ils sont une fois de plus sur le terrain et ils ont mis en place un numéro d’appel pour toute question des viticulteurs.

Les dégâts du gel dans le blayais © Jean-Pierre Stahl

Les dégâts du gel dans le blayais © Jean-Pierre Stahl

> Accompagner les viticulteurs

Une mission d’évaluation se rendra demain, mercredi, sur le terrain.

Une réunion de crise se tiendra, vendredi 5 mai, à la Chambre d’Agriculture, avec tous les acteurs concernés afin de dresser un bilan plus complet des dégâts et appréhender les mesures à mettre en œuvre pour venir en aide aux viticulteurs et agriculteurs.

La Chambre d’Agriculture invite les agriculteurs du département à déclarer les dégâts subis directement en lignesur www.gironde.chambagri.fr afin d’évaluer de façon précise l’étendue du sinistre. Un numéro d’appel a également été ouvert pour répondre à leurs questions : 0800 002 220 (coût d’un appel local).

> Un premier bilan

  • Médoc : la moitié des surfaces est touchée de façon significative. Les zones intérieures sont très touchées alors que les parcelles de bord de Gironde ont été plus épargnées. Le Sud Médoc est tout particulièrement atteint ; sur de nombreuses zones, les dégâts atteignent les 80 voire 100%.
  • Haute-Gironde (Bourg-Blaye) : ces secteurs, cumulant les dégâts dus aux 2 épisodes successifs, sont particulièrement atteints.
  • Libournais : sur l’ensemble de la zone, nombre de parcelles sont touchées de 80 à 100%. Les zones situées autour des communes de Montagne et Saint-Christophe des Bardes ont cependant été épargnées.
  • Entre-Deux-Mers : de gros dégâts sont à déplorer dans la plaine de la Dordogne et de nombreuses parcelles sont très touchées dans l’ensemble de l’Entre-Deux-Mers.
  • Graves-Sauternais : de nombreuses parcelles sont détruites dans le Sauternais. Dans le reste de la vallée de la Garonne, un grand nombre est atteint à plus de 50%. Pour la plupart, la totalité de la récolte est perdue.

Avec chambre d’agriculture.