17 Oct

Grand Conseil du Vin de Bordeaux : Francis Boutemy succède à Hubert de Boüard

La passation de pouvoirs s’est effectuée ce midi au bar à vins du Civb. Francis Boutemy va écrire une nouvelle page avec les passionnées de vins et les 3700 commandeurs du monde entier, ambassadeurs des vins de Bordeaux.

Hubert de Boüard, Allan Sichel du Civb, et Francis Boutemy © Jean-Pierre Stahl

Hubert de Boüard, Allan Sichel du Civb, et Francis Boutemy © Jean-Pierre Stahl

« Le Grand Conseil du Vin de Bordeaux est un outil remarquable à disposition de Bordeaux et de son vin, en phase avec les vues du Civb. Il n’y a pas de Grand Conseil, sans le CIVB et sans la ville de Bordeaux », ce sont par ces mots qu’Hubert de Boüard (château Angelus, représentant des vins de Saint-Emilion) a transmis le flambeau à Francis Boutemy (château Haut-Lagrange, représentant des vins de Pessac-Léognan). Mais ce n’est pas une surprise, au terme de ce mandat de 3 ans qui a vu notamment l’organisation du congrès mondial des commandeurs à Bordeaux avec 300 commandeurs, Francis Boutemy devient à son tour président du GCVB, s’étant lui-même pas mal impliqué dans cette institution de Bordeaux.

Grand Conseil du vin 043Le Grand Conseil du Vin de Bordeaux a été créé en 1952 sous la houlette d’Henri Martin. Aujourd’hui cette institution représente 3700 commandeurs et ambassadeurs du vin de Bordeaux dans le monde entier : ce sont 82 commanderies, des clubs amateurs dans 26 pays, et 3 nouvelles annoncées : à Paris, Stockholm et Miami.

Une passation de pouvoirs solennelle © JPS

Une passation de pouvoirs solennelle © JPS

Francis Boutemy a tout d’abord rendu hommage à ses illustres prédécesseurs parmi lesquels le « fondateur visionnaire » Henri Martin, mais aussi parmi les plus récents Emmanuel Cruse et Hubert de Boüard.

C’est pour moi, un petit stress et un sentiment d’humilité car la tâche est immense pour exploiter au mieux le potentiel des Commanderies », Francis Boutemy président du Grand Conseil du Vin de Bordeaux

Et de continuer : »il faut répondre à l’attente des amateurs de vins de Bordeaux, en étroite collaboration avec les ODG et les commanderies. Trois nouvelles vont se créer à Paris, Stockholm et  Miami.  7 autres ont été rayées, n’étant plus vraiment animées. »

Grand Conseil du vin 041Francis Boutemy a également remercié Sylvie Cazes avec la Cité du Vin qui jouent un rôle primordial : « cela permet aux hommes de mieux se connaître à travers ces civilisations du vin, plutôt que de se combattre. »

L’objectif affiché est de continuer vers cette « quête de l’excellence » pour les vins de Bordeaux et le Grand Conseil dont la devise est « Bordeaux, toujours Bordeaux ! »

Ecoutez Francis Boutemy le nouveau président du Grand Conseil du Vin de Bordeaux, interview par Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet :

Les associations anti-pesticides tirent une nouvelle sonnette d’alarme

Un arrêté de 2006 a été abrogé, il réglementait les règles pour utiliser les pesticides notamment sur la force du vent (pas plus de 19km/h) et sur les délais pour rentrer sur les parcelles (48h). Les associations de lutte contre les pesticides et les jeunes écologistes réclament des mesures plus protectrices pour les professionnels engagés dans les différentes cultures et notamment la vigne, ainsi que pour les riverains et les consommateurs.

Pulvérisation de produits phyto-sanitaires © JPS

Pulvérisation de produits phyto-sanitaires © JPS

L’Association Nationale Pommes Poires (ANPP) a obtenu le 6 juillet 2016 l’abrogation d’un arrêté de 2006 fixant les règles en matière d’utilisation de pesticides avec notamment des articles portant sur les périodes où ces pulvérisations ne peuvent pas se faire (force du vent, délais de rentrées sur les parcelles, zones sans traitement près des cours d’eau)

Pour le Collectif Info Médoc Pesticides, le projet en cours d’élaboration au ministère de l’Agriculture serait un véritable retour en arrière,  eu égard à « la mise en danger de la vie d’autrui« . Car celui-ci propose « une mesure gravissime de réduire le délai de rentrée de 48 h à 6 h sous condition du port d’EPI (Equipement de Protection Individuelle) ». « Cette réduction serait autorisée dans le cas de « circonstances exceptionnelles« .  

Marie-Lys Bibeyran à la tête du Collectif Info Médoc Pesticides © JPS

Marie-Lys Bibeyran à la tête du Collectif Info Médoc Pesticides © JPS

« On ne peut pas aujourd’hui envisager, accepter de rentrer dans une parcelle qui a été traitée depuis 6 heures, équipé d’un équipement de protection individuel, dont on connaît l’inefficacité ou tout du moins l’insuffisance, et cela c’est absolument inacceptable », explique Marie-Lys Bibeyran. Moi,  personnellement, en tant que travailleur agricole, je refuserais de rentrer au bout de 6 heures. Mais combien vont être coincés entre l’obligation de travailler et la protection de leur santé ? »

Pour cette association, « le risque serait  un accroissement des difficultés d’accès à la reconnaissance de maladie professionnelle. Un travailleur agricole malade ne se verrait-il pas oppsoer le fait de ne pas avoir respecté l’obligation légale du port des EPI ?

Cyril Giroud de Générations Futures © JPS

Cyril Giraud de Générations Futures © JPS

Par ailleurs, Générations Futures, le Collectif Alerte Pesticides et les Jeunes Ecologistes de Bordeaux-Aquitaine considèrent qu' »il faut maintenir cette interdiction de pulvériser lorsque le vent est supérieur ou égal à 3 Beaufort. » Et de préconiser la mise en place de manches à air sur les parcelles traitées par exemple.  On se souvient que lors de l’affaire de Villeneuve de Blaye en mai 2014 où une vingtaine d’élèves et leur institutrice avaient été intoxiqués,  la force du vent était mise en cause (supérieur à 3 Beaufort), le dossier est aujourd’hui à l’instruction.

Quant aux conséquences sur les riverains et les promeneurs, une information devrait être partagée pour « alerter par exemple les promeneurs que la parcelle vient ou va êter traitée par des pesticides de synthèse CMR ».

Ils réclament par ailleurs une reconnaissance de zones non traitées (ZNT) pour réduire l’exposition immédiate des populations, fonction de la toxicité des produits et du type de cultures concernées (notamment pour celles à forte dispersion comme les cultures hautes). De même, ce type de zones « ZNT le long des fossés limiterait grandement la contamination des eaux. »

Joint par téléphone, le Ministère de l’Agriculture a confirmé que l’arrêté serait pris avant la fin de l’année, avant un délai de six mois depuis l’abrogation du précédent arrêté, celui pris dix ans plus tôt.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Didier Bonnet, et Sarah Paulin :