30 Août

Vendanges 2016 : espoirs contrastés, radioscopie des régions viticoles de France

Tous les vignobles français sont dans les starting-blocks pour les vendanges de septembre, mais les espoirs sont contrastés selon les régions. Voici un tour d’horizon des récoltes prévisibles de quelques régions viticoles de l’hexagone.

A SaintEmilion, une vigne assez homogène aussi, seuls quelques jeunes plants peuvent souffrir du manque d'eau © JPS

A Saint-Emilion dans un cru classé © JPS

VALLEE DU RHONE

Retour à un calendrier classique avec les zones les plus précoces de la partie méridionale de la vallée du Rhône qui vont commencer à récolter le raisin autour du 10 septembre tandis que les secteurs septentrionaux les plus tardifs débuteront les vendanges fin septembre.

« On retrouve le différentiel habituel d’une quinzaines de jours (entre les deux zones), l’année est classique à plus d’un titre », souligne  Françoise Dijon, responsable de l’Observatoire de la qualité et du vignoble pour Inter-Rhône, l’interprofession des vins de la vallée du Rhône. « Cet été on a été à l’abri, il n’y a pas eu d’accidents phytosanitaires ni climatiques », hormis un épisode de grêle sur les vignes de Tain-l’Hermitage (Drôme) en juin, ajoute-t-elle.

Les conditions climatiques sèches et chaudes pour la basse vallée du Rhône, mais sans pics de chaleur, ont été bénéfiques au vignoble qui présente « de beaux feuillages, des sorties de raisin régulières » avec néanmoins « quelques coulures sur le grenache en altitude dans les dentelles de Montmirail » (Vaucluse). Côté volume, les premiers prélèvements de maturité effectués laissent apparaître « des poids de baies très inférieurs par rapport à l’année dernière », mais les raisins sont encore en phase de maturité. Cependant, « si le phénomène de sécheresse se poursuit, ça peut impacter le volume à la baisse », souligne Françoise Dijon. Dans les vignobles septentrionaux, arrosés par des pluies régulières, « la charge est classique et confortable, sans excès, il n’y aura pas de petites récoltes. C’est plutôt bien », se réjouit l’oenologue.

CHAMPAGNE

L’Aisne se prépare avec anxiété. Au même titre que la Marne et l’Aube, 39 communes de l’Aisne se trouvent dans l’aire géographique de l’appellation Champagne et se tiennent donc prêtes pour les vendanges qui devraient démarrer aux alentours du 20 septembre. Environ 8.000 vendangeurs sont attendus pour travailler dans les 3.270 ha de vignes axonaises, selon les chiffres du Syndicat général des vignerons de la Champagne. La récolte s’annonce médiocre, l’Aisne n’ayant pas échappé aux aléas météorologiques de cette année. « Certains vignerons ont eu du gel au printemps puis de la grêle autour du 14 juillet, sans compter les gros écarts de température cet été », indique Isaline Sanches-Rego, exploitante viticole à Essômes-sur-Marne.

Après la prolifération du mildiou, les parcelles pourraient être touchées par la pourriture. « Nous sommes dans l’incertitude et tout va se jouer au dernier moment », admet-elle. Comme tous les vignerons champenois, les exploitants axonais pourront toutefois compenser leur mauvaise récolte en puisant dans leur réserve constituée de vin issu des récoltes précédentes.

BORDEAUX

Tous les signaux sont au vert. « « La floraison s’est très bien déroulée avec un bon potentiel à la sortie, la véraison s’est passée dans de très bonnes conditions et les maladies ont été contenues par les fortes températures, il y a aujourd’hui un joli état sanitaire au niveau du feuillage ».

Il y a de quoi être très optimiste car les conditions météorologiques ont été exceptionnelles », Paul Godard de Beaufort, oenologue-conseil à la Chambre d’agriculture de la Gironde.

On dit que le mois d’août fait la qualité du moût et il a été très sec avec des nuits assez fraîches, donc parfait ». Les vendanges devraient débuter début septembre pour les crémants, du 10 au 20 septembre pour les blancs et pas avant début octobre pour les rouges, soit un peu tardivement, mais tout dépendra de la climatologie de l’automne. « Un peu d’eau, quelques jours début septembre, ferait le plus grand bien avant les vendanges », espère-t-il.

ALSACE

Retour à la normale en vue. « Nous attendons une belle récolte, de l’ordre de 1.180.000 hectolitres, qui constituera un retour à la normale après trois années de petites récoltes déficitaires », estime le directeur du Comité interprofessionnel des vins d’Alsace (CIVA), Jean-Louis Vézien.

« Alors que nous avons eu ces dernières années des vendanges précoces, celles-ci devraient commencer à une date plus proche des moyennes historiques, traditionnellement début septembre pour les crémants, et à partir de la mi-septembre pour les vins tranquilles, du fait d’un printemps froid et pluvieux qui a retardé la floraison. L’Alsace a été épargnée cette année par les catastrophes climatiques: ni gel, ni grêle dans le vignoble. Et le mildiou a été maîtrisé, malgré quelques dégâts ici ou là ».

JURA

Des dégâts mais du volume. « Le vignoble du Jura a échappé aux gelées printanières et il a été épargné par la grêle, mais 20 à 25 % des grappes ont disparu à cause du mildiou et l’esca, une maladie qui conduit à la mortalité des pieds de vigne, a également fait des dégâts avec un taux de mortalité des ceps de 5%. Deux cépages, le savagnin, avec lequel on fait le vin jaune, et le trousseau ont été particulièrement touchés », détaille Jean-Charles Tissot, président du Comité interprofessionnel des vins du Jura. Mais malgré ces maladies, il espère une récolte
« globalement supérieure à celle de l’année dernière » (70.000 hectolitres en 2015). Les vendanges jurassiennes débuteront entre le 20 et le 25 septembre.

AFP

Rencontre avec Pierre Arditi à l’Institut Bernard Magrez le 13 septembre

L’Institut Culturel Bernard Magrez vous propose de partager un moment exceptionnel avec l’un des grands acteurs français Pierre Arditi autour de sa vie d’acteur et de ses choix d’art de vivre.

Pierre Arditi, une passion en bouteilles... © JPS

Pierre Arditi, une passion en bouteilles… © JPS

L’interprétation de Pierre Arditi a marqué « ART » la pièce de Yasmina Reza longtemps demeurée à l’affiche. Portant des interrogations souvent évoquées au cours des rencontres organisées par l’Institut Culturel Bernard Magrez – Qu’est-ce que l’art ? Quand un travail pictural, sculptural, devient-il une oeuvre d’art ? Quel rôle l’art joue-t’il dans la culture et ses incidences sociales ? – « ART » met en scène la création contemporaine.

Associant culture et l’art de la dégustation, depuis cinquante ans Pierre Arditi mène de front sa carrière de comédien et – en parallèle – celle d’amateur éclairé de vin… ses deux passions ayant fusionné pour produire la série télévisée très populaire « Le sang de la vigne ».
Faisant partie des grands acteurs de cinéma et de théâtre français, Pierre Arditi baigne dans l’univers artistique dès sa plus tendre enfance avec un père, Georges Arditi, célèbre pour sa peinture, mais pas pour ses goûts viticoles « Mon père n’y connaissait rien et buvait de la piquette. »

C’est sur les conseils de sa soeur, l’actrice Catherine Arditi inscrite au cours d’art dramatique de Tania Balachova, que le jeune Pierre Arditi décide de prendre des cours de comédie.

Si c’est sur les planches qu’il entame sa carrière en 1974, c’est au cinéma que le grand public le découvre en 1979, dans le film « Mon oncle d’Amérique ». Dès lors, son succès ne se dément plus. Pierre Arditi enchaîne les collaborations de haut vol avec les plus grands réalisateurs.

Il vient à l’Institut Culturel Bernard Magrez pour se confier sur sa vie d’acteur et sur sa passion épicurienne et philosophique pour le vin ainsi décrite « Quand on boit du vin, on goûte le monde, on boit l’humanité, dans tous les sens du terme. On boit une géographie, des paysages, des hommes ou des femmes, on boit nos vies passées, présentes et, peut-être, à venir. Faire du vin, c’est créer. On fait le vin du vigneron et de l’homme qu’on est. De la même façon qu’on est l’acteur de l’homme qu’on est. »

Rencontre avec Pierre Arditi à  20 h au château Labottière, avec en suivant dégustation des vins de Bernard Magrez et de tapas dans les salons du château (participation 12 €, étudiant 6€)

Réservation au 05 56 81 72 77 ou http://www.institut-bernard-magrez.com/