30 Avr

Une subtile et magique dégustation de comtés et champagnes chez Jean d’Alos à Bordeaux

Un mariage savant, subtil et osé avait lieu ce mercredi soir chez Jean d’Alos, affineur fromager depuis plus de 30 ans à Bordeaux. Clarence Grosdidier proposait des dégustations horizontales et verticales de Comté, associées à des champagnes tout aussi délicieux. Le tout arrosé de conseils et commentaires d’un affineur franc-comtois et d’un sommelier bordelais.

Etonnant mariage qui vaut le détour © JPS

Etonnant mariage qui vaut le détour © JPS

Un subtil mariage entre la fierté de la Franche-Comté et le savoir-faire de la Champagne, et nous voilà en plein Bordeaux à essayer ces accords mets et vins étonnants : comté et champagne, il fallait oser, Clarence Grosdidier, Pdg de Jean d’Alos, l’a fait.

A gauche,

A gauche, Yannick Duffet, affineur, venu spécialement de Franche-Comté pour animer avec Alexandre Morin, sommelier, et Clarence Grosdidier, cette soirée d’accords comtés et champagnes © JPS

Avec son accent fleuri, il y avait là Yannick Duffet affineur à Pontarlier pour les Granges Narboz et le Fort Saint-Antoine ( 100000 meules dans chaque cave, ça en impose !). D’emblée, il explique que « c’est un travail énorme pour amener le fromage à ce qu’il peut donner de meilleur, aussi au cours de l’affinage tous les fromages doivent être goûtés plusieurs fois. » « Traditionnellement chez nous, on consomme le Comté quand il a entre 10 et 12 mois », comme pour en finir avec les préjugés où seuls les vieux comtés sont bons.

Une dégusation horizontale de 5 comtés de juillet et août 2014 © JPS

Une dégusation horizontale de 5 comtés de juillet et août 2014 © JPS

Ce jour-là, ce sont 5 comtés qui vont être dégustés dans cette merveilleuse cave d’affinage de Jean d’Alos en plein coeur du quartier des Grands Hommes à Bordeaux; une horizontale de comtés de 2014, rien que des pâtes jaunes.

Alexandre Morin, sommelier, a fait la sélection de champagnes pour accompagner les comtés © JPS

Alexandre Morin, sommelier, a fait la sélection de champagnes pour accompagner les comtés © JPS

Le premier est un comté d’août, un lait d’été, de paturage, de la fruitière Valoreille :  « une pâte très onctueuse avec une belle acidité, plûtot flatteuse au niveau des arômes, légérement amende,, presque un peu sucrée en fin de bouche, ce qui est assez rare », précise Yannick Duffet. Pour associer ces fromages, Jean d’Alos a recours à l’expertise d’Alexandre Morin, sommelier, qui propose sur ce premier comté un rosé d’assemblage, un 1522 rosé de fraîcheur de la Maison Philipponnat, qui a de la texture et qui est en plus millésimé 2006.

Autre terroir, mais avec le même type de lait, un comté de juillet 2014 des Hôpitaux Vieux, léger goût de cuir,  sur lequel cadre ici « un champagne plus puissant, Clos des Goisses, un blanc de noirs 2007, qui brille plus par son caractère vineux que par sa bulle », pour le sommelier Alexandre Morin.

Comté 026Et l’affineur de préciser: « on évalue en cours d’élevage la pâte au niveau de la microtexture, on vérifie que la pâte soit onctueuse, avec de la fraîcheur en bouche. »

Troisième mariage, un comté de la Chapelle d’Huin, d’août 2014 : « un super terroir où les agriculteurs sont encore à l’ancienne à 800 mètres d’altitude avec beaucoup de bon sens » On veut ainsi montrer qu’à 20 km d’écart, il y a une vraie diversité et qu’en cave on s’éclate bien », ajoute Yannick Duffet. Pour cet accord, un blanc de blanc.

Par cette horizontale et l’immense diversité qui caractérise le comté, on voit ainsi que le fromage est un produit vivant », Clarence Grodidier de Jean d’Alos.

Pour le 4e comté issu de Vieux Creneux, entre 850 et 900 m, un champagne blanc de blanc millésimé 2006, un produit plus aérien, 100% chardonnay, pour un fromage plus végétal.

Alexandre Morin, sommelier, Yannick Duffet fromager-affineur, Clarence Grosdidier de Jean d'Alos et Olivier Ricaud de la Maison de Champagne Philipponnat © Jean-Pierre Sathl

Alexandre Morin, sommelier, Yannick Duffet fromager-affineur, Clarence Grosdidier de Jean d’Alos et Olivier Ricaud de la Maison de Champagne Philipponnat © Jean-Pierre Sathl

Enfin le dernier mariage de cette horizontale, sur un comté d’août 2014 de Combe des Bois, « un blanc de noirs 2005, très complexe charnu qui va adoucir le côté un peu austère du fromage », selon Alexandre Morin.

Une dégustation qui s’est poursuivie par une verticale avec comme clou de la soirée un Symphonie de Chapelle d’Huin de mai 2014, plus salé, plus animal avec un léger côté confit pour lequel Alexandre Morin a préféré associer un .Clos des Goisses 2005, comme il dit « la star de la soirée ».

29 Avr

Prochain arrêt…La Cité du Vin

Munissez vous d’un ticket de tram ou de votre carte d’abonnement et allez vite inaugurer l’arrêt de La Cité du Vin. Il s’agit en fait de l’ancien arrêt « Bassins à flots » qui a été officiellement rebaptisé « La Cité du Vin ». L’ouverture s’approche…le 1er juin.

© La Cité du Vin, le nouvel arrêt de la ligne B du tram

© La Cité du Vin, le nouvel arrêt de la ligne B du tram

LES HORAIRES D’OUVERTURE DEVOILES:

Du 01/06 au 31/08 Tous les jours de 9h30 à 19h30
Du 01/09 au 30/09 Du lundi au vendredi de 9h30 à 19h00
Samedis et dimanches de 9h30 à 19h30
Du 01/10 au 31/10
Semaine :
Du lundi au vendredi de 10h00 à 18h30
Week-ends et vacances scolaires :

Ouvert tous les jours de 9h30 à 19h00

Du 01/11 au 31/12
Du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00

Vacances scolaires :
Tous les jours de 10h00 à 18h30
Fermeture exceptionnelle le 25 décembre

 

EN TRAMWAY

L’arrêt de tramway le plus proche se trouve à 2 minutes à pied de La Cité du Vin :

  • Ligne de tram B, arrêt « La Cité du Vin »

Conseil pratique : privilégiez ce mode de transport !

EN BUS

La Cité du Vin est desservie par plusieurs lignes de bus :

  • Liane 7, arrêt « Bassins à flot »
  • Corol 32, arrêt « Bassins à flot »
  • Citéis 45, arrêt « Bassins à flot »

Conseil pratique : privilégiez ce mode de transport !

EN VOITURE
  • au pied du pont Chaban-Delmas
  • à 5 minutes de la rocade nord
  • à 5 minutes du pont d’Aquitaine
  • à 10 minutes de Bordeaux centre
  • à 20 minutes de la Gare Saint Jean
  • à 30 minutes de l’Aéroport Bordeaux Mérignac

PARKINGS À PROXIMITÉ :

  • Des places réservées aux personnes à mobilité réduite sont disponibles à l’entrée de La Cité du Vin
  • Parking payant en face de La Cité du Vin, entrée Quai du Maroc. Réservation possible
  • Parking payant au Hangar 19 (Quai de Bacalan)

Parking  Quai des Marques – Q-Park

À VELO

Station Vcub « Bassins à flot »

EN BATEAU

Ponton de La Cité du Vin pour navettes fluviales touristiques

Accès Batcub arrêt « Les hangars »

Avec La Cité du Vin

Ce week-end, Saint-Emilion vous tend les bras !

Samedi et dimanche, ce sont les Portes Ouvertes de Saint-Emilion. 91 châteaux vous attendent pour un week-end de découvertes et de rencontres avec les vignerons de la Cité Millénaire connue du monde entier.

saint-emilion-portes-ouvertes-2016-article

Ce week-end les ‪#‎châteaux‬ des vins de Saint-Emilion, Lussac-Saint-Emilion et Puisseguin-Saint-Emilion vous ouvrent leurs portes.
Profitez de ces 2 jours pour découvrir la cité ‪#‎médiévale‬, déguster des ‪#‎vins‬ ou encore rencontrer les ‪#‎viticulteurs‬.

Retrouvez la liste des châteaux participants : http://goo.gl/V0MQ0W

28 Avr

Pierre Gagnaire arrive à Bordeaux : il succède à Joël Robuchon à la Grande Maison

Bernard Magrez a plus d’un chef étoilé dans son carnet d’adresse. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour connaître le nom du successeur de Joël Robuchon. C’est Pierre Gagnaire, élu plus grand chef étoilé du monde en 2015.

Pierre Gagnaire © AFP

Pierre Gagnaire © AFP

Pierre Gagnaire, 66 ans,  va reprendre les commandes fin juin des cuisines de la Grande Maison à Bordeaux ( l’établissement lancé en décembre 2014 par Bernard Magrez ), au moment de Bordeaux Fête le Vin. Un autre événement pour se réjouir.

Pierre Gagnaire et Bernard Magrez s’associent « pour une cuisine d’émotion ».

Ce grand chef a obtenu ses premières étoiles à Saint-Etienne sa ville d’origine. Il a réussi à obtenir trois étoiles en 1993 avant de réitérer cet exploit à Paris rue Balsac.

Après avoir ouvert en 2002 son premier restaurant à l’étranger à Londres, Le Sketch, il dirige ou conçoit aujourd’hui la carte de nombreux restaurants en France (sept étoiles au total) et dans le monde: outre l’établissement parisien triplement étoilé, aussi à Paris le Gaya Rive gauche, des restaurants à Courchevel (Savoie) et Gordes (Vaucluse), à Tokyo, Hong Kong, Danang (Vietnam), Séoul, Dubai, Las Vegas, Berlin, Moscou.

La cuisine ne se mesure pas en termes de tradition ou de modernité. On doit y lire la tendresse du cuisinier. » Pierre Gagnaire

Aujourdhui à la tête d’une bonne dizaine d’établissements prestigieux dans le monde, il vient compléter les autres grands chefs déjà présents à Bordeaux comme Gordon Ramsay et Philippe Etchebest. Il reprend donc le tablier laissé d’un commun accord entre Joël Robuchon et Bernard Magrez. Une nouvelle page va s’écrire rue Labottière, l’aventure de la grande gastronomie continue.

Lorsqu’il s’est agi de trouver un nouveau chef pour La Grande Maison, le nom de Pierre Gagnaire s’est imposé comme une évidence»,  Bernard Magrez.

Pierre Gagnaire a déclaré à l’AFP «Bordeaux est une ville magnifique au sein d’une région dynamique qui incarne l’art de vivre à la française et bénéficie d’une image exceptionnelle en France et à l’étranger grâce à sa gastronomie et ses vins».

Joint par l’AFP, Pierre Gagnaire a fait part de sa «grande surprise» et de «l’honneur ressenti»: «Bordeaux, c’est magnifique ! Je vais d’abord m’efforcer de comprendre la cité, de rendre hommage aux producteurs locaux, sans oublier la culture gastronomique espagnole toute proche, et faire la cuisine, avec ses qualités et ses défauts».

Avec AFP

En Bourgogne, des gelées matinales ont été fatales pour certaines vignes

On n’avait pas vu de telles gelées au printemps, déjà bien entamé, en Bourgogne depuis 1981. Ces sévères gelées ont sévi notamment dans la nuit de mardi à mercredi et ont causé des dégâts dans de nombreux vignobles de Bourgogne. Les viticulteurs se disent très inquiets, car le froid devrait persister jusqu’à la fin de la semaine.

Le gel sur les bourgeons © France 3 Bourgogne

© France 3 Bourgogne

« L’année 2016 démarre mal. Il y a 15 jours, nous avons subi un orage de grêle sur le Mâconnais qu’on n’avait jamais connu au mois d’avril. Aujourd’hui, c’est le gel, » a confié Jean-Michel Aubinel, le président de la Confédération des Appellations Viticoles de Bourgogne.

C’est assez grave dans certains secteurs. C’est le cas notamment dans le Chablisien et la Côte-d’Or (côtes de Nuits, côtes de Beaune) ainsi que dans la côte chalonnaise », Jean-Michel Aubinel, président de la Confédération des Appellations Viticoles de Bourgogne.

« Le millésime 2015 nous avait donné un peu de répit. Nous étions repassés au-dessus de la barre des 1,5 million d’hectolitres après trois années très difficiles (2012, 2013, 2014). Là, on a une récolte 2016 qui est impactée et on n’a pas besoin de ça au niveau de la viticulture bourguignonne. On a besoin d’avoir une production qui permette d’honorer l’ensemble de nos marchés. C’est un nouveau coup dur », précisait encore le président de la CAVB.

Dans certaines régions de l’Yonne, il a fait jusqu’à – 4 degrés ces derniers jours. Dans le Chablisien, des vignerons ont choisi la technique de l’arrosage pour protéger les bourgeons.

Avec France 3 Bourgogne, regardez le reportage de mes confrères Michel Gillot et Christophe Gaillard: intervenant Raphaël Dubois, viticulteur à Premeaux-Prissey

Comme promis, le tout nouveau meilleur sommelier du monde 2016, animera le Vinexpo Challenge qui aura lieu le 24 Mai à Vinexpo Hong Kong.

Jon Arvid Rosengren, le Meilleur Sommelier du Monde 2016 qui a décroché son titre à Mendoza le 19 avril dernier, sera bien à Vinexpo Hong Kong. Il animera le Vinexpo Challenge le 24 Mai prochain.

Jon Arvid Rosengren et Guillaume Deglise © Guillaume Deglise

Jon Arvid Rosengren et Guillaume Deglise © Guillaume Deglise

Vinexpo sera le premier grand évènement international auquel participera  Jon Arvid Rosengren. Ce sommelier, suèdois de 31 ans, a remporté le titre de Meilleur Sommelier du Monde le 19 Avril 2016 à Mendoza, Argentine.

Guillaume Deglise, Directeur général de Vinexpo et Jon Arvid Rosengren invitent à s’initier à l’art de la dégustation à l’aveugle en découvrant une sélection de dix vins d’exception, mis à disposition par des exposants de Vinexpo Hong Kong.

Le nombre de participants au Vinexpo Challenge est limité à 150 dégustateurs, qui peuvent s’enregistrer sur le site de Vinexpo Hong Kong. La validation des participants se fera dans l’ordre des inscriptions. Le ticket d’entrée est de 250$HK par personne.

Vinexpo se réjouit de son partenariat avec l’A.S.I. (Association de la Sommellerie Internationale), et soutient la candidature de la France pour organiser le prochain concours du Meilleur Sommelier du Monde dans trois ans lors de Vinexpo Bordeaux 2019, comme Côté Châteaux vous l’avait dévoilé dès Vinepo Bordeaux en juin 2015.

27 Avr

Le CIVB évoque pour la première fois « une sortie de l’usage des pesticides »

Lors de son assemblée générale lundi, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux a affirmé souhaiter une sortie de l’usage des pesticides et aider les viticulteur en ce sens.

Bernard Farges le président du Civb © Jean-Pierre Stahl

Bernard Farges le président du Civb © Jean-Pierre Stahl

Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), représentant de la filière viticole bordelaise, s’est positionné pour la première fois lundi pour « une sortie de l’usage des pesticides » dans le vignoble girondin, sans toutefois avancer d’échéance.

La filière viticole bordelaise est sous la pression grandissante d’associations et de riverains, qui dénoncent les effets toxiques d’herbicides et fongicides de synthèse sur la santé et l’environnement.

Assurant que le CIVB est engagé depuis plusieurs années sur une réflexion pour diminuer les traitements phytosanitaires, son président Bernard Farges a estimé que « notre filière des vins de Bordeaux dans son intégralité a les mêmes attentes que les associations qui nous interpellent ».

« Oui, la filière des vins de Bordeaux a pour objectif la diminution forte, voire la sortie de l’usage de pesticides », Bernard Farges, président du CIVB

« Nous avons donc un objectif commun avec nombre d’associations nous interpellant sur le sujet. Notre chemin pour y arriver peut être différent de celui réclamé par ces associations, toutefois l’objectif est commun« , a-t-il assuré lors de l’assemblée générale du CIVB lundi à Bordeaux.

« Cet objectif, partagé par tous, ne sera pas atteint en opposant les modèles, qu’ils soient conventionnels, certifiés, bio, biodynamie. Les solutions seront diverses et complémentaires », a-t-il ajouté, citant notamment l’engagement de la filière en faveur de la recherche sur les « cépages résistants ou tolérants », permettant de limiter l’usage des produits phytosanitaires.

Le président du CIVB n’a toutefois pas mentionner d’échéance: « Cet objectif, le diminution forte voire la sortie des pesticides, ne sera pas atteint en quelques semaines, ni avec des mesures simplistes, mais bien avec des choix, des engagements, des investissements à court terme, à moyen terme, à long terme, de l’ensemble de la filière ».

Il a notamment appelé les membres de la filière à être, « à court terme, exemplaires sur nos comportements près des lieux de vie ».

La préfecture de Gironde avait pris le 22 avril un arrêté qui renforce les mesures applicables aux abords des établissements scolaires prises en juin 2014, après que des enfants d’une école à Villeneuve-de-Blaye eurent été incommodés par des traitements de viticulteurs jouxtant leur établissement.

Associations et riverains réclamaient que les vignes à proximité de lieux sensibles ne soient plus élevées qu’en agriculture biologique.

La France est le second plus gros consommateur européen de pesticides derrière l’Espagne, le 9e à l’hectare. La Gironde est elle le plus grand département viticole de France et, si la viticulture ne représente que 3% de la surface agricole en France, elle consomme 20% des pesticides.

AFP.

Sylvie Cazes : ce soir il y aura une grande vente aux enchères chez Sotheby’s New-York au profit de la Cité du Vin

La présidente de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin revient sur la question du mécénat au sein de la Cité du Vin. Elle explique particulièrement comment se concrétise la participation des amis américains de la Cité du Vin qui progressivement continuent de boucler le financement de l’auditorium Thomas Jefferson. Ceux-ci organisent d’ailleurs ce soir une vente aux enchères chez Sotheby’s à New-York. Elle est l’invitée de Parole d’Expert dans Côté Châteaux.

Sylvie Cazes devant la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Sylvie Cazes devant la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Le fonds de dotation American Friends of La Cité du Vin, structure jumelle à la Fondation pour la culture et les civilisations du vin, basé aux Etats-Unis, organise une vente aux enchères chez Sotheby’s à New-York ce mercredi 27 avril 2016. Les fonds collectés seront dédiés au profit de l’auditorium Thomas Jefferson, lieu emblématique de La Cité du Vin.

Jean-Pierre Stahl: « Sylvie Cazes, où en est-on du mécénat et spécialement du mécénat américain concernant le financement de la Cité du Vin et de son auditorium? »

Sylvie Cazes : « Il n’y a pas de souci pour le financement puisque tous les co-financiers se sont engagés bien sûr. Nous avons levé 19 millions d’euros de mécénat. Le 20e million doit être et sera apporté par la fondation américaine, American Friends of La Cité du Vin. Simplement, ils se sont engagés à le faire dans la durée, dans les deux, trois ans qui viennent.

En fait, ils vont lever des fonds grâce à des événements, il y en a eu déjà un au Nations-Unies, le 30 avril 2015, et il y en a un ce mercredi 27 avril à New-York chez Sotheby’s, un très grand événement où des lots extraordinaires vont être offerts aux enchères par tous les 1ers et grands crus de la région. 120 personnes y assisteront, extrêmement motivées par cette vente aux enchères et pour découvrir la Cité.

Il y aura d’autres événements dans les 2 ans à venir qui vont permettre d’apporter ce million que nous attendons de la part des Américains, mais ce qui est important de comprendre c’est que nos amis Américains, Bob Wilmers et George Sape, se sont engagés dans la durée : ils sont bien sûr partenaires pour la construction puisqu’ils veulent que l’auditorium porte le nom de Thomas Jefferson et par la suite ils nous aiderons à financer la politique culturelle de la fondation, c’est-à-dire les expositions, les événements, les séminaires, les colloques, des tas de sujets ».

JPS: « Pour l’heure, pour cet amphithéâtre, combien manque-t-il ? »

Sylvie Cazes: « Je n’ai pas exactement le détail, mais au moins la moitié de la somme a été apportée, c’est simplement un apport qui est différé dans les deux prochaines années, comme d’ailleurs nous avons conclu ce type de partenariat avec d’autres financeurs, il n’y a rien de spécial, mais je crois qu’il y avait eu un malentendu justement sur cette fondation américaine. »

JPS: « Donc au final, ils vont financer davantage que ce qui est annoncé environ 1,5 millions de dollar ou 1 million d’euros ? »

Sylvie Cazes :« Oui car en définitive, Bob Wilmers, propriétaire du château Haut-Bailly a apporté lui-même 500000 euros spécialement sur l’auditorium Thomas Jefferson, et il les a déjà apportés. Et la fondation américaine apportera 1 million supplémentaire. Donc au total ce sera de la part de nos Amis Américains, 1 million et demi sur la Cité du Vin. »

Regardez l’interview de Sylvie Cazes réalisée ce mardi 26 avril par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

26 Avr

Quand les vignobles Ducourt expérimentent les cépages résistants, comme alternative à l’usage des pesticides…

Bernard Farges a affirmé hier lors de l’assemblée générale du CIVB que « sortir des pesticides était l’objectif des vins de Bordeaux ». En Gironde, la famille Ducourt est un exemple en ce domaine, s’étant engagée dans l’agriculture raisonnée depuis 2004 et ayant planté des cépages résistants en 2014.

Jeremy Ducourt devant un pied de Réselle, un cépage résistant en blanc © Jean-Pierre Stahl

Jeremy Ducourt devant un pied de Réselle, un cépage résistant en blanc © Jean-Pierre Stahl

Dans l’Entre-Deux-Mers, Jérémy et Jonathan Ducourt, les deux frères des vignobles Ducourt à Ladaux (Gironde) ont planté 3 ha de cépages résistants en 2014. Ce sont les pionniers en Gironde mais pas en France car depuis 10 ans la famille Pugibet a lancé des cépages naturellement résistants aux maladies (40 ha), telles que le mildiou,l’oïdium ou le botrytis, sur le Domaine de la Colombette dans l’Hérault.

Jonathan Ducourt y est allé d’ailleurs en explorateur en novembre 2013. Il en est revenu extrêmement enthousiaste avec « cette conviction qu’il y a une piste à explorer dans le bordelais pour améliorer considérablement nos pratiques, afin d’élaborer des vins encore plus respectueux de l’environnement ».

Le nouveau cépage ses futures grappes © JPSRéselle planté fait apparaître

Le nouveau cépage Réselle planté à Ladaux © JPS

Début juin 2014, ils ont donc planté 1,3 ha de Réselle (cal 6-04), un cépage blanc venu d’Allemagne, issu d’un croisement de sauvignon, de riesling et d’une variété résistante et 1,7 ha de cabernet juval (cabernet jura), un cépage rouge venu de Suisse, issu d’un croisement de cabernet sauvignon et d’une variété résistante. Ces deux cépages ayant un intérêt important car proche des deux variétés connues à Bordeaux le sauvignon blanc et le cabernet sauvignon.

Archis Cité 141

Jérémy Ducourt, le vigneron en charge de la partie production, est ainsi fier de nous montrer sa parcelle de cépage blanc :« En face de vous un pied de Réselle, un cépage blanc, un hybride produit à partir de sauvignon, de riesling et d’un parent résistant qui a donné des gênes qui lui confèrent la capacité de résister naturellement aux principales maladies cryptogamiques de la vigne. »

L’histoire semble être un éternel recommencement. Au début du XXe siècle après l’épisode du phylloxéra, les premiers cépages résistants ont été planté puis progressivement abandonnés sous cette forme, comme le précise Jérémy Ducourt:

La production de cépages résistants un jour, bientôt dans ces chais © JPS

La production de cépages résistants un jour, bientôt dans ces chais © JPS

« Les variétés hybrides ont été abandonnées dans les années 50 car elles avaient le défaut de donner des arômes particuliers, des goûts foxés, et de produire aussi un sous produit de la fermentation, le méthanol, qui est nocif pour la santé s’il est absorbé à très forte dose. »

Ces nouveaux cépages nouvellement croisés, plus robustes, ont déjà prouvé en deux ans, leur intérêt dans la réduction des pesticides par rapport aux cépages traditionnels de Bordeaux, soumis à l’influence océanique:

Archis Cité 148

« ces variétés vont permettre une réduction importante des volumes de produits employés car dans une campagne classique on va traiter 10 à 12 fois par an, sur les variétés résistantes on se limitera à 1 ou 2 traitements à l’année, d’où une réduction de 90% des produits phytosanitaires », selon Jérémy Ducourt.

Une autre expérimentation

Une autre expérimentation au château des Demoiselles postée sur Tweter par © Jonathan Ducourt

Déjà on distingue les futures grappes de raisins sur ces jeunes vignes dont la maturité optimale est prévue pour 2017 pour commencer réellement à produire environ 10-14000 bouteilles de vins blancs et 13-18000 bouteilles de vins rouges, des vins sans IG (indication géographique).

Archis Cité 129

Ce projet est aussi porté par le Fédération des Grands Vins de Bordeaux, comme me l’a confirmé Laurent Gapenne son président, qui tend à faire reconnaître 25 nouveaux cépages… qui pourraient écrire une nouvelle page de l’histoire de Bordeaux.

Si l’expérience se montre concluante, comme ils l’entrevoient, les Ducourt espèrent planter prochainement 4 hectares supplémentaires de cépages résistants. Une goutte d’eau pour l’heure par rapport à leur 450 ha de vignes qu’ils exploitent en AOC Entre-Deux-Mers, en AOC Bordeaux, Castillon -Côtes de Bordeaux; toutefois ils réalisent de gros efforts en investissant dans des appareils de traitement confinés, effectuant des desherbages mécaniques, recensant les habitations alentours et plantant des haies.

L’objectif est pour eux de limiter autant que possible les doses de traitements, tout en assurant une protection optimale des salariés et des voisins des vignobles Ducourt.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lecuyer :

25 Avr

Bordeaux : 2015, ce millésime « exceptionnel » qui va relancer les affaires

Début avril, les dégustateurs du monde entier sont venus à Bordeaux pour les primeurs 2015. Les commentaires y allaient bon train: « un très grand millésime, à classer du côté des « exceptionnels », et qui devrait relancer les affaires après un 2013 de pauvre facture et de faible quantité et un 2014 plus classique. Retour sur cette semaine folle en attendant les notes et les prix des grands châteaux.

Michel Chasseuil, le plus grand collectionneur de vins au monde © JPS

Michel Chasseuil, le plus grand collectionneur de vins au monde, lors des primeurs © JPS

En ce lundi 4 avril, ça se bousculait dans les salles de dégustation. Négociants, importateurs, critiques ou cavistes attendaient depuis longtemps pour se faire leur propre opinion du millésime 2015…

C’est le meilleur que j’ai jamais dégusté. Les vins sont jeunes mais déjà très accessibles avec un formidable fruit. Ce millésime est exceptionnel », assure Neil Pendock, propriétaire d’une cave à vins à Capetown (Afrique du sud).

Stéphane Toutoundji, oenologue consultant à droitel © Jean-Pierre Stahl

Stéphane Toutoundji, oenologue consultant à droitel © Jean-Pierre Stahl

« Ce 2015 est réussi dans toutes les appellations du Bordelais, avec certes quelques petites inégalités. On a de très beaux vins blancs, étincelants, et des rouges qui sont soyeux, croquants avec beaucoup de fruit et d’élégance. Il est dans la lignée des derniers grands, les 2005, 2009 et 2010″, abonde Stéphane Toutoundji, oenologue-consultant du laboartoire Oenoteam.

« Il y a de quoi s’enthousiasmer, c’était de grands raisins et c’est un grand millésime avec des vins précis, meilleurs que ceux que l’on a jamais fait », confirmait le célèbre Michel Rolland.

« Pour le comparer dans l’échelle des grands millésimes, on a la puissance des 2005, des tanins très soyeux, de la densité et de la belle longueur et la rondeur et le charme solaire des 2009 » Michel Rolland.

Les primeurs ne concerne qu’environ 150 crus classés de Bordeaux, soit 2% de la production. Cette période correspond à la vente à des négociants suivant des contrats d’exclusivité puis la revente immédiate à des particuliers qui ne recevront leurs vins que lors de la mise en marché d’ici 18 mois à un tarif généralement supérieur (ou pas) à celui qu’ils auront payé.

Avec ce millésime 2015, toute la filière entend en profiter et profiter de l’aura médiatique : cette prophétie a été annoncée depuis des mois comme quoi c’est un divin enfant attendu et que ce 2015 aura de bonnes joues rouges. Bon partout ou presque, Jacques Dupont n’est pas tout-à-fait de cet avis. Et heureusement qu’il y a une multitude d’avis différents, c’est ce qui fait avancer l’information et au final que l’amateur se forge sa propre opinion.

Toutefois pour Michel Rolland :  « L’avantage des grands millésimes fait que chacun dans sa catégorie a fait de très bons vins. Le problème c’est que l’on focalise toujours sur le top Bordeaux, les classés, mais il y a de très bons vins à des prix très abordables à Bordeaux, il faut le dire plus ».

PRIMEURS 2 685Les notes des critiques les plus influents sont très attendues et elles détermineront en partie la tendance globale qui devrait selon toute vraissemblance se ressentir à la hausse concernant les grands crus classés dont le prix pourrait être connu fin mai..mais « attention de pas casser le magnifique jouet des primeurs » prévient un courtier influent de la place bordelaise, chargé d’authentifier les transactions entre propriétés et négociants et qui appelle les propriétaires « à la mesure ».

Depuis la flambée des prix sur les millésimes 2009 et 2010, en grande partie conséquence de l’intérêt de nouveaux acteurs chinois, la qualité des millésimes
suivants n’était pas au rendez-vous alors que les prix sont restés relativement voire démesurément hauts.

Cette année était marquée par la présence de nombreux Américains, grands acheteurs de Bordeaux en primeurs lors de grands millésimes. « Sur ce 2015, les Américains seront intéressés. Le marché des cadeaux en Chine, qui avait porté les primeurs 2009 et 2010 s’est, lui, effondré. Mais les conditions sont là pour que tout le monde fasse de très bonnes affaires », concluait ainsi Olivier Bernard, le président de l’Union des grands crus de Bordeaux, organisatrice de cette folle semaine des primeurs. Alors haut les coeurs, avec des prix raisonnables !

Avec AFP.