03 Mar

L’Expression de Fronsac présente en primeur son 2015 au Grand Hôtel de Bordeaux : « un millésime sur le fruit et soyeux »

12 châteaux de Fronsac et Canon Fronsac ont ouvert le bal des primeurs, ce matin au Grand Hôtel de Bordeaux. Une dégustation de haut vol de ce fameux millésime 2015 qui va faire parler de lui sur la planète vin.

Pierre Rebaud, Manon Deville et Xavier Buffo du château La Rivière © Jean-Pierre Stahl

Pierre Rebaud, Manon Deville et Xavier Buffo du château La Rivière © Jean-Pierre Stahl

« Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! » L’expression n’a pas sa place ici, bien qu’en terre bordelaiseil y a ce passé anglais et au Grand Hôtel il y a l’Ecossais Gordon Ramsey qui officie. Non, ce matin l’expression de mise est l’Expression Fronsac…

L’Expression Fronsac, c’est ce club de 12 châteaux de Fronsac et Canon Fronsac, associés depuis 25 ans, qui partagent « la même philosophie du travail bien fait », comme le souligne Xavier Buffo directeur général du château de la Rivière. Et puisqu’ils n’ont pas l’habitude de laisser la politesse à d’autres, ce sont eux qui historiquement tirent les premiers et font déguster en primeur le nouveau millésime: le 2015 tant attendu. Cette année, ils ont 150 invités négociants et courtiers qui se sont inscrits pour cette dégustation, de 10h à 13h au Grand Hôtel de Bordeaux, 30 de mieux par rapport au 2014.

La première dégustation au 1er étage du Grand Hôtel Intercontinental de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

La première dégustation au 1er étage du Grand Hôtel Intercontinental de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Parmi les figures connues, Danny Rolland, la célèbre oenologue présente son château Fontenil 2015 : « un 100% merlot », « c’est un millésime qui n’a pas la densité tannique aussi puissante comme le 2005, on a travaillé la durée de maturation et l’infusion. On a commencé tôt les vendanges à Fontenil, le 21 septembre, puis on a attendu et fait des vendanges à la carte sur de vieilles vignes (50 ans en moyenne). Ce Fontenil est riche en alcool, avec une acidité relativement basse, une année souple, voluptueuse, on n’a pas d’arrière goût de végétal. Sur les terroirs argilo-calcaires on s’en tire toujours très bien.

Dany Rolland, un 100% merlot pour ce Fontenil 2015 © JPS

Dany Rolland, un 100% merlot pour ce Fontenil 2015 © JPS

Pour ce 2015, « c’est moi qui ai fait l’assemblage avec 15% de presse », ajoute Dany Rolland. Il a un nez très pur, on a un très beau fruit, on n’a pas eu ce stress hydrique, ni de blocage de la vigne et du raisin . Au départ, on a pensé qu’il pouvait ressembler au 1982, mais au final il va se rapprocher plutôt du 2001, il est moins suave que le 2009″.

Parmi ces 12 châteaux qui se positionnent comme des vins de qualité, il y a le célèbre château de la Rivière, le château qui surplombe l’appellation, qui fut restauré par Viollet le Duc et marqué par la disparition de ses propriétaires. Xavier Buffo confie à Côté Châteaux:

On est très content et très fier, c’est un millésime qui est mûr, avec des notes de fruits noirs et de belles maturités » Xavier Buffo du château de la Rivière

Les 12 châteaux de l'Expression Fronsac © Jean-Pierre Stahl

Les 12 châteaux de l’Expression Fronsac © Jean-Pierre Stahl

Pierre Rebaud, responsable commercial, confirme « on a eu de belles vendanges, bien étalées » et Manon Deville, directrice technique, de compléter :« on a pu repousser le début des vendanges jusqu’à octobre, le 5 octobre, car l’état sanitaire était très bon. » « Oui, on peut affronter les dégustations à venir avec sérénité, » renchérit Xavier Buffo. « 2010 était jusqu’ici notre meilleur millésime, mais avec 2015 on est au-dessus, avec des sélections parcellaires et micro-parcellaires.

Le château Vieille Cure

Frédéric Labatut et Céline Bourg du château la Vieille Cure © JPS

Il y a aussi le château la Vieille Cure, propriété d’un groupe américain depuis 30 ans, représenté par Frédéric Labatut son maître de chai et Céline Bourg sa commerciale : une propriété où la volonté a toujours été de s’entourer de gens compétents et de maintenir cette propriété à un niveau élevé. Depuis 3 ans, le château la Vieille Cure a recours au consultant Jean-Luc Thunevin. « On fait un tri par densité, on est les seuls à le faire sur Fronsac. On est ainsi sûr à 99% que la maturité de nos baies sera homogène », explique Frédéric Labatut.

Stéphanie Barousse, à droite, faisant déguster La Dauphine 2015 © jps

Stéphanie Barousse, à droite, faisant déguster La Dauphine 2015 © jps

Autre poids lourd de Fronsac, le château de la Dauphine, propriété de la famille Halley. Une belle propriété XVIIIe, de 40 ha qui produit 200 000 bouteilles.Pour Stéphanie Barousse, directrice du château:

On est sur un vin soyeux, velours, avec des tanins fins. On est sur le fruit, avec beaucoup d’élégance », Stéphanie Barousse château La Dauphine

Si l’appellation « souffre encore d’un léger manque de notoriété » comme le souligne Stéphanie Barousse, elle peut « rivaliser avec des grands crus de Saint-Emilion ou Pomerol situés juste à côté, car à Fronsac on a de grands vins ».