29 Fév

Pesticides : « où est votre plan B » ou la lettre ouverte de la Confédération Paysane de Gironde

Demain à 16 h, Marie-Lys Bibeyran va remettre au Préfet de Gironde sa pétition qui a recueilli plus de 84000 signatures pour traiter en bio les vignes le long des écoles. En même temps elle a lancé un nouvel appel à manifester contre les pesticides juste avant devant la préfecture. De son côté, Dominique Techer de la Confédération Paysane a lancé cette lettre ouverte  aux responsables viticoles de Bordeaux.

Dominique Techer de la Confédération Paysane © Jean-Pierre Stahl

Dominique Techer de la Confédération Paysane © Jean-Pierre Stahl

« L’émission Cash Investigation a révélé au grand public, chiffres officiels à l’appui, que les appellations de Bordeaux sont parmi les plus gros consommateurs de produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR). Jusqu’à présent, vous, responsables élus ou cooptés des diverses institutions viticoles bordelaises, avez choisi de faire régner la loi du silence sur le problème des pesticides : silence sur les victimes, sur les dangers encourus par les utilisateurs et les populations voisines. Et la MSA refuse toujours, contrairement à la Sécurité Sociale, de communiquer les chiffres des maladies professionnelles. La Confédération Paysanne de Gironde a pourtant constamment attiré l’attention sur l’impasse de cette position de déni. Elle a aussi affirmé que les prix sacrifiés pratiqués sur les vins de Bordeaux ne permettaient sûrement pas les meilleures pratiques environnementales et sanitaires…

Aujourd’hui, la ligne de défense de l’omerta est morte. La carte de France de consommation des produits CMR est connue… et sera suivie de près chaque année. Les victimes n’hésitent plus à se faire reconnaître. Le ministre lui-même parle de « bombe à retardement » ! L’image des vins de Bordeaux est gravement abîmée et cela a déjà des conséquences commerciales. Des analyses de résidus de pesticides sont maintenant demandées par de plus en plus d’acheteurs de vins. Les appellations de Bordeaux ne peuvent plus se permettre de conflit avec les populations locales. Et en cas de problème, la responsabilité juridique reste toujours celle du vigneron.

Aujourd’hui, beaucoup de viticulteurs se sentent fragilisés, après avoir utilisé des produits pourtant homologués et recommandés! Quelles pratiques adopter maintenant? Ce sera forcément plus coûteux. Comment avoir une exploitation viable dans ces nouvelles conditions avec des prix qui, déjà aujourd’hui, ne couvrent pas les charges ? Le modèle économique est en cause.

Chers responsables, il va falloir faire face à cette question des pesticides cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques que vous avez jusqu’ici contournée. Vous ne pouvez continuer à observer le silence ou à temporiser.

Le rôle d’institutions si coûteuses serait de donner des orientations claires et efficaces sur le changement de modèle technique et économique. Vous auriez pu anticiper en prenant en compte ce que disait la Confédération Paysanne de Gironde. Aujourd’hui, avec l’étendue du passif, il faudra agir dans l’urgence .

La balle est dans votre camp : Quel est votre plan B ? » selon Dominique Techer de la Confédération Paysane.

Relire et revoir en vidéo la réaction de Bernard Farges, président du CIVB, suite à la diffusion de Cash Investigation, ainsi que les mesures déjà mises en place et qu’il préconise.

28 Fév

Saint-Amour : le film à voir sans modération

Sa sortie est prévue mercredi prochain, le 2 mars. Mais déjà on en parle à l’occasion du salon l’Agriculture, puisque ce film raconte une histoire insolite de Bruno qui fait la route des vins…sans sortir du salon de l’Agriculture. Un film drôle réalisé par Benoît Delépine et Gustave Kervern avec des pointures du cinéma Gérard Depardieu et Benoît Poolvoerde.

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Le scénario : « Tous les ans, Bruno fait la route des vins… sans quitter le salon de l’Agriculture ! Mais cette année, son père, Jean, venu y présenter son taureau champion Nabuchodonosor, décide sur un coup de tête de l’emmener faire une vraie route des vins afin de se rapprocher de lui. Et s’ils trinquent au Saint-Amour, ils trinqueront bien vite aussi à l’amour tout court en compagnie de Mike, le jeune chauffeur de taxi embarqué à l’improviste dans cette tournée à hauts risques entre belles cuvées et toutes les femmes rencontrées au cours de leur périple… »

Le Saint-Amour est avant tout une très belle appellation du Beaujolais : un cru au nom charmeur, le plus septentrional des crus du Beaujolais, presque exclusivement situé en Saône et Loire. Il donne des vin fins et équilibrés, il est l’expression  du cépage gamay, avec une robe rubis et des arômes de kirsch, d’épices et de réséda. Découvrez ici les vignerons de Saint-Amour.

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

Regardez la bande-annonce de Saint-Amour (réalisation Benoît Delépine et Gustave Kervern)

 

La Géorgie et son « vignoble invité » à la Cité du Vin : la vigne y est cultivée depuis 8000 ans !

La Cité du Vin va accueillir de nombreuses expositions à l’intérieur du batiment. La première, consacrée à la Géorgie, est très certainement l’un des plus vieux vignoble au monde car la vigne y est cultivée depuis 8000 ans. Ce jeudi la fondation pour la culture et les civilisations du vin a signé avec les autorités géorgiennes un contrat de coorganisation.

La signature entre les membres de la Fondation et les autorités géorgiennes ce jeudi. © La Cité du Vin

La signature entre les membres de la Fondation et les autorités géorgiennes ce jeudi. © La Cité du Vin

La Cité du Vin est gérée par la Fondation pour la culture et les civilisations du vin, une fondation reconnue d’utilité publique créée en décembre 2014. Elle a pour but : la défense, la valorisation et la transmission de la dimension culturelle du vin, c’est à dire qu’elle va rendre accessible ce patrimoine universel et vivant au plus grand nombre. Pour se faire, cette fondation va proposer, au delà de son parcours permanent, un regard renouvelé et pluridisciplinaire dans ses différents espaces au sein de la Cité

DEUX EXPOSITIONS ARTISTIQUES PAR AN

La Cité du Vin proposera aux visiteurs une programmation culturelle variée qui comprendra:

  •  deux expositions artistiques par an,
  • une exposition d’été autour d’un vignoble invité,
  • des conférences scientifiques et événements culturels en lien avec les civilisations du vin,
  • des ateliers de dégustation et
  • un centre de documentation.

La Fondation pour la culture et les civilisations du vin développera également des actions en dehors de La Cité du Vin, notamment par l’octroi de bourses de recherche et de création, des éditions d’ouvrages numériques ou papier, et le soutien à tout projet entrant dans ses champs de compétences.

Les kvevris sont des jarres en terre cuite enterrées dans le sol et dont la contenance est généralement de 300 à 800 litres © drink the world

EXPOS « VIGNOBLE INVITE » : LA GEORGIE OUVRE LE BAL EN JUILLET – AOUT 2017

Chaque année, un territoire viticole aura la possibilité de présenter une exposition culturelle dans les espaces d’exposition de La Cité du Vin, pendant une durée de 6 semaines. Ce vignoble sera placé sous l’angle culturel et civilisationnel avec la présentation d’objets patrimoniaux authentiques (œuvres d’art, objets).

Pour sa première exposition en juillet/août 2017, la Fondation a retenu la Géorgie, un des berceaux de la viticulture mondiale. La vigne y est cultivée depuis 8000 ans. Les traditions agricoles et viticoles les plus anciennes, comme la vinification en qvevris (vastes jarres de terre cuite) – une pratique maintenant listée au Patrimoine mondial de l’Unesco- y sont encore vivantes. C’est aussi un vivier de cépages originaux autochtones. Vigne et vin sont célébrés dans tous les arts : la poésie, la littérature, la musique, l’architecture, la peinture… Cela se traduit aussi bien à travers les objets liés à l’élaboration et à la dégustation du vin, par exemple les céramiques décorées de grappes de raisin, statuettes de bronze représentant des personnages buvants, cornes à boires du Musée archéologique de Tbilissi, qu’à travers les tableaux naïfs du peintre Pirosmani .

LE VIN EST OMNIPRESENT EN GEORGIE

La plus vieille jarre au monde © sommeliers-international.com (6000 – 4000 avant J.C.

Quand deux Georgiens se rencontrent, ils se disent : comment va ton vin ? En Géorgie le mois d’octobre est « gvinobistve », soit le mois du vin. Les liens entre vin et religion sont très forts, le vin occupant une place importante dans les célébrations orthodoxes.  La tradition religieuse relate que Sainte Nino évangélisa la Géorgie avec une croix faite de ceps de vigne. Pour de nombreux Géorgiens, le vin demeure un lien avec Dieu. Traditionnellement, les familles conservaient dans leur Marani (leur cave) un ou plusieurs qvevris de vin sacramentel (le vin Zedashe, rouge exclusivement) destiné à être offert aux églises et monastères orthodoxes pour les besoins du culte, dont on prenait grand soin.Le monastère d’Alaverdi, un des domaines monastiques phares, est devenu un centre de diffusion des connaissances sur la vinification traditionnelle. De très anciens sarments de vigne gainés d’argent découverts dans des tombes marquent aussi la place de la vigne et du vin dans cette société.

EN GEORGIE, LE VIN EST COMPAGNON DE LA FETE : VIVE LE « SUPRA »

Tout évènement est prétexte à l’organisation d’un banquet géorgien, appelé supra. Cette pratique alliant le boire, le manger et les toasts rituels est actuellement unique au monde. En écho au symposion grec antique, un maître de cérémonie, le tamada, dirige le déroulement du supra : il lance les discussions, porte de multiples toasts sur l’amour, la vie, Dieu… le banquet de Platon est toujours vivant en Géorgie.

Panorama de Tbilissi en Georgie ©

Panorama de Tbilissi en Georgie © sommeliers-international.com

On chante beaucoup entre les toasts (les chakrulo sont de magnifiques chants polyphoniques masculins sans instruments d’accompagnement), on boit aussi beaucoup : les Géorgiens ont remis au goût du jour les cornes à boire antiques, dont la contenance peut atteindre jusqu’à deux litres et que l’on ne peut reposer tant qu’elles ne sont pas vides. L’art de vivre géorgien était fameux au XIXème siècle : Alexandre Dumas qui voyagea en Géorgie participa à maints supras, Offenbach fit chanter l’amour du vin dans les Georgiennes. La Géorgie dispose ainsi de tous les atouts pour incarner la première région invitée de La Cité du Vin.

Avec La Cité du Vin (un concept de XTU Architects)

Pour aller plus loin : SI LA GÉORGIE M’ÉTAIT CONTÉE par Sommeliers International et L’art du Kvevri par Drink the World

A lire également Patrimoine : plus de 2000 ans d’histoire du vignoble à Bordeaux

27 Fév

Concours général agricole : 16 638 échantillons de vins en compétition

16 638 échantillons de vins en compétition présentés par 3846 producteurs au Concours Général Agricole de Paris cette année 2016, avec 3147 jurés vins. En 2015, 3741 vins ont été médaillés.jurés vins. En 2015, 3741 vins ont été médaillés.Concours-Gnral-Agricole-Paris

Rigueur, traçabilité et qualité

Le Concours Général Agricole des vins est une référence dans le monde viticole. Il est reconnu pour son impartialité, conséquence d’un processus rigoureux de présélections en région et de sélections à Paris et la valeur de ses résultats. C’est le concours qui compte le plus grand nombre de candidats et d’échantillons en compétition.

L’ensemble des vins participants au concours sont prélevés de MANIÈRE ALÉATOIRE par un agent de la Chambre d’Agriculture (ou mandaté par elle) dans le STOCK COMMERCIAL OU DIRECTEMENT EN CUVE. Les vins sont ensuite anonymés en vue de la présélection et de la finale.

Tout est mis en œuvre pour assurer la traçabilité des échantillons à l’aide notamment de codes-barres et de tables de correspondances informatisées entre les numéros d’inscription et les numéros d’anonymat. Des analyses et des échantillons témoins conservés pendant 1 an qui permettent de vérifier la conformité des échantillons et de comparer les vins présentés au concours et ceux commercialisés portant la médaille du concours, si nécessaire.

Le jugement des vins

Les échantillons sont soumis à l’appréciation de JURÉS POSSÉDANT UNE HAUTE EXPERTISE TECHNIQUE ET GUSTATIVE DES VINS leur permettant de déceler les arômes caractéristiques, de noter les qualités et les typicités pour une même catégorie. Ils peuvent être sommeliers, œnologues, producteurs, représentants des syndicats de vignerons ou encore consommateurs avertis. Une table de dégustation est composée de 6 jurés et en moyenne 15 vins sont dégustés lors de la finale. Chaque juré note les différents vins sur la base de critères organoleptiques prédéfinis. C’est la synthèse de leurs avis qui détermine l’attribution éventuelle de médailles aux meilleurs vins. LEUR JUGEMENT EST SOUVERAIN ET NE PEUT ÊTRE REMIS EN CAUSE PAR LES ORGANISATEURS OU PAR LES CANDIDATS.

Les jurys attribuent les médailles selon les niveaux de qualité. Les médailles d’or, d’argent et de bronze ne récompensent pas les 1ers, 2eme e et 3eme comme en matière sportive mais un niveau de qualité. Les jurés ont la possibilité de ne pas attribuer de médailles si le niveau de qualité des vins présentés n’est pas jugé suffisant.

Avec le Concours Général Agricole.

Le Président François Hollande chahuté au salon de l’agriculture

Le Président de la République a été fraîchement accueilli à l’ouverture du salon de l’agriculture. Entre sifflets et applaudissements, le Président continue sa visite et ses entretiens pour apaiser la colère des agriculteurs. Certains ont démonté le stand du Ministère de l’Agriculture, les CRS ont du intervenir.

La tension est palpable ce matin au salon de l'agriculture autour de François Hollande © AFP JOEL SAGET

La tension est palpable ce matin au salon de l’agriculture autour de François Hollande © AFP JOEL SAGET

Le malaise ce matin est bien visible et audible au salon de l’agriculture qui a ouvert à 9h. De nombreuses pancartes et slogans de revendications ont été déployés un peu partout sur les différents stands, notamment par les Jeunes Agriculteurs. Une tension palpable certains éleveurs n’hésitant pas à scandé « Hollande démission »…

Le chef de l’Etat, qui lors de ses dernières visites au salon avait plutôt un bon contact avec le monde paysan à Paris, passant de longues heures à déguster les produits des terroirs et notamment l’an dernier un vin de Bergerac pour lequel il avait lancé « c’est de la bombe », est cette fois malmené.

François Hollande est arrivé peu avant 7 h, il a été accueilli par le président de la FNSEA. Peu de temps après, il a pu apercevoir des éleveurs avec des t-shirts noirs sur lesquels était inscrit « je suis éleveur, je meurs. » Xavier Beulin, le président de la FNSEA lui a glissé: «Vous arrivez dans un contexte difficile. Un contexte de crise profonde. Elle dure».

Le Chef de l’Etat, qui a été hué par moments, a déclaré aux journalistes et aux agriculteurs :

La colère, je l’entends, je la comprends, » François Hollande, Président de la République

Et d’expliquer : « Je suis venu pour entendre, y compris les cris de douleur, de souffrance. Il va falloir prendre au niveau européen des mesures pour la régulation des marchés… » Ce matin, il a consacré une bonne partie de sa matinée à écouter les doléances lors d’ une table ronde avec une vingtaine de représentants des différentes branches du monde agricole. 2 pistes de mesures seront envisagées : en France, il a annoncé la révision de la loi qui régit les règles entre la grande distribution et les agriculteurs, et au niveau de l’Union Européenne il souhaite revoir l’étiquetage des produits transformés.

Stéphane Le Foll, le Ministre de l’Agriculture a estimé : »Siffler le président de la République pour moi ce n’est pas acceptable. En même temps on était parfaitement conscient qu’à l’occasion de l’inauguration de ce salon un certain nombre d’agriculteurs, d’éleveurs en particulier, allaient souhaiter exprimer la colère qu’ils ressentent« .

Le Président Hollande a finalement quitté le salon au terme de 6 heures de visite, la plus courte de toutes ses visites sur le salon de l’agriculture sous son quinquennat.

La video de l’arrivée sous tension du Président de la République par FrancetvInfo

26 Fév

Tour de France : les viticulteurs de l’Aude debouts sur les freins face au vin officiel qui sera chilien

C’est un peu la nouvelle qui fait tache…(de vin ?) Oui mais chilien. Non pas que Côté Châteaux ait à redire sur ces vins chiliens qui peuvent être de bonne facture, mais plutôt parce que les vignerons de l’Aude et Jeunes Agriculteurs sont vent debout contre ce choix de la société du Tour de France qui a choisi un vin chilien pour être partenaire officiel. Les viticulteurs de l’Aude ont déjà appelé à bloquer la grande boucle.

C'est ce pinot noir chilien choisi comme partenaire du tour de France qui a provoqué un tollé dans l'Aude © France 3 Languedoc Roussillon

C’est ce pinot noir chilien choisi comme partenaire du tour de France qui a provoqué un tollé dans l’Aude © France 3 Languedoc Roussillon

La cuvée a pourtant un nom évocateur : « Bicicleta », produite par le Chilien Cono Sur. Elle a été sélectionnée parmi les partenaires du Tour par l’organisateur Amaury Sport Organisation (ASO) pour être vin officiel du Tour de France 2016.

Alors que ce n’est pas une première puisque le groupe était déjà partenaire en 2014 et présent sur les trois premières étapes anglaises, puis en 2015, mais là  le contrat passé entre ASO et Cono Sur s’étend désormais jusqu’en 2017, ce qui a mis les nerfs à vifs des vignerons de l’Aude dans un premier temps puis du syndicat des Jeunes Agriculteurs audois qui juge inacceptable le choix d’un vin du nouveau monde. Ils menacent d’ailleurs de bloquer l’étape Carcassonne-Montpellier.

Il est inacceptable de laisser les dirigeants du Tour de France faire la publicité pour  un vin chilien (…). Nous connaissons la difficulté à laquelle font face tous les agriculteurs. (…). Il faut que le Tour de France soutienne les producteurs par des partenariats avec des produits français et non étrangers », selon les Jeunes Agriculteurs.

Le sénateur socialiste de l’Aude Roland Courteau avait enfourché sa bicyclette de défenseur des terroirs français et alerté le patron du tour Christian Prudhomme de la « très grande émotion et de  »l’incompréhension  suscitées par ce choix ».

Les organisateurs ne nous ont pas prévenu, c’est pour cela qu’on est dans une colère noire. On trouve cela scandaleux parce que le Tour de France est une vitrine de notre patrimoine culturel, sportif et économique. », Frédéric Rouanet, le président du syndicat départemental des vignerons de l’Aude.

Côté châteaux a joint hier Amaury Sport Organisation qui n’a pas répondu encore à sa demande de commentaires.

Le Tour aura lieu du 2 au 24 Juillet. Il passera notamment par Carcassonne où les vignerons de l’Aude se sont donc positionnés. Dans la région Aquitaine il est prévu une étape Pau/Bagnères-de-Luchon.. Les viticulteurs de Jurançon, de Madiran proches, et pourquoi pas de Bordeaux, pourraient rallier le mouvement de leurs collègues. Affaire à suivre.

Avec France 3 Languedoc-Roussillon et AFP

Ecoutez la réaction de Frédéric Rouanet, le président du syndicat départemental des vignerons de l’Aude :

Bordeaux : le milliardaire chinois Jack Ma, fondateur d’Alibaba, rachète le Château de Sours à Saint-Quentin de Baron.

Le fondateur du géant du commerce en ligne Alibaba vient de racheter au Britannique Martin Krajewski un vignoble bordelais, le Château de Sours, via l’une de ses sociétés hongkongaises. Plus de 120 propriétés sont aujourd’hui sous pavillon chinois dans le bordelais.

Le château de Sours en Gironde

Le château de Sours en Gironde

Ainsi, dans les Echos judiciaires girondins,  il est précisé que le nouveau gérant de la SCEA (Société civile d’exploitation agricole) Château de Sours, au nom de Junbao Limited, société basée à Hong Kong, est Kien Leong Lee, un Malaisien âgé de 40 ans demeurant à Singapour, homme de confiance de Jack Ma. Kien Leong Lee succède à l’épouse de Jack Ma, Zhang Ying,
qui avait assuré un intérim de quelques semaines au moment de l’acquisition. Dans l’annonce légale, il est indiqué que la nouvelle société est capitalisée à hauteur de 2.590.800 euroS; Interrogé par l’AFP, le Château de Sours, situé à Saint-Quentin-de-Baron, petite commune viticole de l’Entre-Deux-Mers girondin, s’est refusé à tout commentaire
et n’a pas souhaité révéler le montant de l’opération.

Le vignoble s’étend sur 80 hectares, produit 500.000 bouteilles de vin par an et comprend aussi une superbe bâtisse du 18ème siècle.
Sur son site, le Château de Sours, qui ne jouit pas d’une notoriété particulière, met en avant son rosé pétillant, dont l’essentiel de la production est exporté en Grande-Bretagne, tandis que la totalité des vins du domaine se situe dans la gamme de prix inférieure à 10 euros par bouteille.

Jack Ma, un ancien professeur d’anglais d’origine modeste qui a fait sa fortune en créant Alibaba en 1999, s’est engagé en décembre à préserver tous les emplois des 18 salariés de ce château en Appellation d’origine contrôlée (AOC) Bordeaux. Sours avait été racheté en 2004 par Martin Krajewski, ancien associé d’un cabinet de chasseurs de têtes dans la City de Londres, et converti au vin. Il a jeté l’éponge faute de rentabilité.

Son successeur, la deuxième fortune de Chine avec quelque 23 milliards de dollars, chercherait à appuyer sa stratégie d’implantation dans le Bordelais sur une maison de négoce du cru capable de fournir de gros volumes, vraisemblablement pour ses sites d’e-commerce.
Le Bordelais compte quelque 120 propriétés, avec des domaines viticoles à forte production et dotés d’un beau château ancien, qui sont tombées dans le giron d’investisseurs chinois et hongkongais. Soit environ 1,5 % de la surface du vignoble.
Avec Afp.

Pour aller plus loin : Le vin, le rouge, la Chine par Laurence Lemaire

25 Fév

La Cogedim « réduit la voilure » de la tour des bassins à flot à Bordeaux : La Cité du Vin restera la seule tour de 55 mètres en bord de Garonne…

 Il y a eu une véritable prise de conscience de tous. Après avoir lancé un projet de tour de 55 mètres, 17 étages, à deux pas de la Cité du Vin, la Cogedim a décidé de « réduire la voilure » selon son directeur Andras Boros. Cette tour revue à la baisse ne portera pas ombrage à celle de la Cité du Vin, le « phare de l’oenotourisme » en bord de Garonne.

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C’est peu après 14h mercredi qu ‘Andreas Boros, le directeur general Aquitaine Pays Basque de AltareaCogedim  me confirme la nouvelle en précisant tout d’abord :« il y a eu beaucoup d’attention sur cette envergure, effectivement notre projet initial prévoyait une tour de 55 mètres et 17 étages...Au total 400 logements sur le site Lesieur en accession à la propriété, logements sociaux et logements étudiants. Un foyer pour jeune travailleur également prévu ».

Et de poursuivre  : « mais aujourd’hui, on nous a demandé de revoir la voilure. On va retravailler le projet en bonne intelligence avec l’architecte (Xavier Leibar) et les services concernés. » 

Le projet initial © Cogedim de tour aux bassins a flot sur l’îlot Lesieur

L’affaire avait focalisé ces derniers jours une attention toute particulière, depuis l’ouverture de l’enquête publique mais aussi depuis le courrier du 10 février de la Ministre de la Culture Fleur Pellerin, répondant à la député de Bordeaux Sandrine Doucet et rappelant les règles du classement Unesco : « le quartier des Bassins (…) est inclus dans le bien « Bordeaux port de la lune », inscrit au patrimoine mondial. (…) Le projet de cette construction forme un point émergent et modifie plusieurs perspectives urbaines ; il peut donc conduire à faire courir un risque au bien inscrit au patrimoine mondial, compte tenu de son positionnement et de sa hauteur. »

« Le préfet de la région ALPC, préfet de Gironde, a dores et déjà fait part au maire de Bordeaux du souhait de l’Etat de voir de l’Etat modifié le projet… »

La maquette de la Maison du Projet aux Bassins à Flot attend toujours la représentation finale du projet, en face de la Cité du Vin © JPS

La maquette de la Maison du Projet aux Bassins à Flot attend toujours la représentation finale du projet, en face de la Cité du Vin © JPS

Du côté de la mairie, Elisabeth Touton, adjointe à l’urbanisme, confirme que : « effectivement il y avait un projet avec une tour d’environ 55 mètres, mais dès cet été Alain Juppé a demandé à ce que soient consultés les services de l’Etat sur cette hauteur, sur ce projet, ainsi que l’Unesco. Les services de l’Etat ont demandé à ce que la hauteur soit revue à la baisse… »

Les associations de quartier (en vacances mais jointes par téléphone) ont par ailleurs toujours témoigné leur « inquiétude par rapport à cette tour projetée. Non seulement, ça va densifier mais ça va masquer les immeubles d’à côté, en particulier la Cité du Vin », selon Robert Venturi, vice-président  de l’association de défense des intérêts du quartier de Bacalan.

Mais leur crainte est désormais dissipée car selon Elisabeth Touton pour la Mairie, comme Andras Boros pour la Cogedim, la tour en l’état n’existe plus. « Celle-ci si elle demeure sera rabaissé de plusieurs étages », d’une hauteur très significative.

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« Il y a quelques semaines Alain Juppé a demandé aux architecte et promoteur de revoir ce projet. Il est actuellement à l’étude, en lien avec l’architecte des batiments de France et la Direction des Affaires Culturelles. Et on attend, le résultat de ce nouveau projet, » selon Elisabeth Touton.

Philippe Dorthe, le conseiller départemental socialiste de Bordeaux 4 avait soulevé cette question de hauteur en écrivant au directeur du centre du patrimoine Mondial de l’Unesco début septembre 2015 : « l’Unesco s’est trouvé effectivement interloqué par ce sujet-là, ce courrier a été relayé par la député de la circonscription Sandrine Doucet auprès de la Ministre de la Culture Fleur Pellerin qui a signé juste avant de quitter son ministère un courrier comme quoi elle trouvait que ce projet n’était pas du tout adapté à ce quartier, dont je rappelle qu’il est inclus dans le classement Unesco. Et d’ajouter par rapport à la Cité du Vin, c’était vraiment antinomique : on veut avoir à la fois un geste architectural fort et inconstestablement il y est et on veut bâtir à proximité une sorte de pavé qui va étouffer totalement ce geste architectural. »

L’affaire au final, comme la tour, se dégonfle, l’ensemble des protagonistes est entré dans une nouvelle réflexion et la Cité du Vin va pouvoir se voir de toute part.

24 Fév

A Bordeaux, le « Ponton Cité du Vin » est désormais en place !

Un événement marquant ce matin : le grutage de la passerelle et la mise en place de la moitié du ponton de 90 mètres juste en face de La Cité du Vin. Ce sera l’un des rares endroits au monde où l’on partira découvrir le vignoble par le fleuve.

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C’est à 10h30 que le bateau Burdigala a largué les amarres pour prendre  la direction de la Cité du Vin, avec notamment à son bord Stéphan Delaux, Président de l’Office de Tourisme et adjoint au maire de Bordeaux, et Philippe Massol, le directeur de la Cité du Vin.

Stephan Delaux et Philippe Massol © JPS

Stephan Delaux et Philippe Massol © JPS

Sur zone à 10h45, journalistes, salariés de la Cité du vin et acteurs du tourisme de Bordeaux peuvent assiter au grutage de cette longue passerelle qui s’arime sur le ponton baptisé « ponton Cité du Vin » (c’est assez simple pour tous). Une opération délicate menée par deux sociétés spécialisées girondines qui ont réalisé l’ensemble : Balineau pour les pieux (basé à Pessac) et CESM (pontons de Saint-Loubès).

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Ce ponton dont le budget est de 1,7 millions d’euros est le 5e du genre sur la Garonne après le Ponton d’Honneur mis en place en 2011 du côté de la Maison Eco-Citoyenne, non loin du Pont de Pierre, et 3 autres embarcadères le long des quais rive gauche.

A bord du Burdigala pour cette "croisière inaugurale" du ponton de la Cité du Vin © JPS

A bord du Burdigala pour cette « croisière inaugurale » du ponton de la Cité du Vin © JPS

Un ponton qui va répondre au boom des croisières fluviaves de découverte du vignoble, car on comptait en 2015 de plus en plus de touristes dans les croisères fluviales, comme maritimes et autres:

 « Tout confondu ce sont 70000 à 80000 touristes intéressés motivés à découvrir le vignoble par le fleuve », Stéphan Delaux Président de l’Office de Tourisme de Bordeaux.

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Cela se traduit par de nombreux américains qui se déversent chaque année sur ces nouveaux bateaux de croisière fluviale dont on en compte 7 aujourd’hui : « c’est vrai que ça plaît à une clientèle notamment de plus de 50 ans, à fort pouvoir d’achat. Au lieu de partir dans des hôtels avec leurs bagages, ils les laissent en cabine et prennent un autocar pour visiter le vignoble du Médoc ou de cadillac par exemple », précise Laurent Hodebar directeur de la Mission Tourisme à Bordeaux Métropole.

Regardez l’interview de Philippe Massol par Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet

(La Cité du Vin est un projet de XTU Architects)

23 Fév

Le ponton de La Cité du Vin mis en place ce mercredi matin : vive le tourisme fluvial !

C’est une nouvelle étape qui marque le boom de l’oenotourisme et du tourisme fluvial à Bordeaux. Le ponton de la Cité du Vin est mis en place ce mercredi en fin de matinée du côté de Bacalan.

pontonC’est un nouveau moment fort. Le président de l’Office de Tourisme de Bordeaux, Stéphan Delaux, et le directeur de la fondation pour la culkture et les civilisations du vin, Philippe Massol, embarquent ce matin à 10h15 pour assister au grutage de la passerelle d’accès et au réglage du 1er morceau de ponton de la Cité du Vin.

Le ponton de 90 mètres avançant sur les berges de la Garonne sera un point d’arrivée et de départ exceptionnel pour La Cité du Vin. Il sera également un prolongement de la plateforme oenotouristique qui permettra au visiteur de partir en bateau à la découverte des richesses du vignoble de la région.

(La Cité du Vin est un projet de XTU Architects)