21 Nov

Ambiance bio au marché Gourmand des Vins Bio : « jamais un pesticide, jamais un désherbant, jamais un insecticide… »

Vous avez rendez-vous avec les Vignerons et les Gourmands pour faire votre marché et pour des idées cadeaux, ce samedi et dimanche aussi, au stade André Moga à Bègles. Des producteurs authentiques qui vous proposeront des dégustations de ce qui fait leur fierté.

Anne-Lise Goujon, la présidente des vignerons bio d'Aquitaine avec Noël Mamère, pour un apéro bio © Jean-Pierre Stahl

Anne-Lise Goujon, la présidente des vignerons bio d’Aquitaine avec Noël Mamère, pour un apéro bio © Jean-Pierre Stahl

Ils sont 45 venus présenter leurs produits de toute l’Aquitaine mais aussi d’Alsace, de Champagne, de Cahors, des Côtes du Rhone, de la Loire et du Languedoc.

Un marché qui semble avoir bien commencé en ce samedi matin, avec le député-maire de Bègles, Noël Mamère, venu l’inaugurer : « c’est devenu une tradition à Bègles, nous sommes très honorés et très fiers. D’autant qu’en ce moment, il y a une plus grande exigence du consommateur pour une alimentation de qualité, après avoir constaté les dégâts sur l’environnement et la mal bouffe, il faut résister… »

Patrick Cokelaer, maraîcher ambulant à Blésignac dans l'Entre-Deux-Mers © JPS

Patrick Cokelaer, maraîcher ambulant à Blésignac dans l’Entre-Deux-Mers © JPS

Et le maire écologiste de constater : « dans le temps, nous avions des maraîchers à Bruges et au Bouscat, de nos jours la métropole bordelaise n’a plus que deux jours de suffisance devant elle. Aujourd’hui, il faut s’engager dans des réserves foncières : ainsi a Bègles, on 10 ha de réserves et 48 jardins partagés. On ne plante plus que des arbres fruitiers et plus d’arbres d’agrément, pour que tout le monde puisse en profiter. »

Parmi les viticulteurs présents, il y a Karine et Pierrick Lavau, un couple de jeunes vignerons, 8e génération à Saint-Emilion: ils sont à la tête de 20 ha répartis sur deux propriétés Tour Peyronneau au coeur de Libourne et Bernateau à Saint-Etienne-de-Lisse en Gironde.

Karine et Pierrick Lavau des châteaux Bernateau et Tour Peyronneau © Jean-Pierre Stahl

Karine et Pierrick Lavau des châteaux Bernateau et Tour Peyronneau © Jean-Pierre Stahl

Ils font déguster leur Tour Peyronneau 2012, le millésime de leur première année de certification: « on s’est tourné vers le bio en 2007 et( c’est en 2009 qu’on a commencé la certification ». C’est un assemblage 95% merlot et 5% cabernet franc, « un vin plutôt gourmand sur le fruit, avec une attaque assez poivrée, une minéralité, sur des sols d’argiles, de graves et sableux-argileux à Libourne ». Ils font aussi découvrir leur château Bernateau, « sur un plateau calcaire et des côteaux argilo-calcaires, on commerccialise 80 % à l’export, sinon on ne fait que quelques salons comme celui-ci ou le Grand Tasting à Paris dans deux semaines, on s’adresse aussi aux cavistes et aux restaurateurs. »

Ils sont de plus en plus à s’être lancés dans le bio: on dénombre plus de 700 propriétés en Aquitaine (3e région de France) sur presque 10 000 ha. « Les surfaces continuent à augmenter légèrement, on est passé de 9 à 12 ha en moyenne », précisent Anne-Lise Goujon, présidente, et Gwenaëlle le Guillou, directrice des Vignerons Bio d’Aquitaine; « il y a aujourd’hui une vrai diversité avec des grosses propriétés ou de grands crus (comme château Palmer), mais aussi des caves coopératives… »

Quinconces et vins bio 075Juste en face des Lavau, il y a le château Haut-Peyrous avec son propriétaire Fabian Goulard: « nous on est tout jeune dans le métier » me dit-il avec humilité, arrivé du Nord, originaire d’Armentières; il a en effet fait une première carrière dans le négoce de fournitures industrielles. « Jeune » mais aussi avec plein d’idées, il a non seulement dépoussiéré l’aspect des étiquettes de son château de Graves mais aussi a su s’adjoindre les conseils d’Hubert de Bouard, en tant que consultant.

Il fait déguster son « Epicurien » en 2013 , un assemblage merlot, cabernet sauvignon et cabernet franc, et « l’Elegant », une sélection des meilleures parcelles, élevé 14 mois en barriques…Et puis, il s’est lancé dans le fin du fin avec une cuvée spéciale « la perle de Haut-Peyrous », 3000 bouteilles sur le 2014, « tout a été vendu en primeur et il n’y a plus rien de disponible.  « Haut-Peyrous, c’est un vin qui se vend beaucoup en caves, l’étiquette marketting est agréable à regarder avec ces codes couleurs, mais le vin est tout aussi agréable à l’intérieur… »

Adrien David-Beaulieu à gauche, du château Coutet à Saint-Emilion © JPS

Adrien David-Beaulieu à gauche, du château Coutet à Saint-Emilion © JPS

Enfin, dans le style p’tit p’tit p’tit fillot, il y a au bout du chapiteau Adrien David-Beaulieu, « 14e génération de vignerons depuis 1599 ! ». Là ça en jette. Un grand gaillard, la relève, qui précise que son château « Coutet » à Saint-Emilion est labélisé depuis 2012, mais cultivé dans la plus pure tradition vigneronne depuis toujours: « jamais un pesticide, jamais un désherbant, jamais un insecticide ! », « avec juste de la bouillie bordelaise et 25 % de la superficie sans vigne. » Comme tous ces producteurs présents au stade André Moga, un passionné jusqu’au bout des ongles.

Château Coutet s’est vu remettre une médaille d’argent au 19e concours expression des vignerons bio. Une médaille d’or pour le Château Bernateau 2012 et une médaille d’argent pour le Château Tour Peyronneau sélection Pierrick Lavau également. Chapeau de Côté châteaux.