11 Août

Radioscopie de la vigne en France : des inquiétudes en Alsace, un peu en Bourgogne et en Val de Loire, le sourire à Bordeaux

C’est un millésime prometteur, les conditions d’ensoleillement ont été optimales, éloignant les maladies voire trop car la sécheresse pourrait peser sur les quantités et la taille des raisins notamment en Alsace. Dans le Bordelais on parle de scénario presque parfait avec les averses tombées ce week-end.

L'état du raisin dans l'Entre-Deux-Mers en Bordelais © Patrice Hateau

L’état du raisin dans l’Entre-Deux-Mers en Bordelais © Patrice Hateau

Plus de 70  départements en France sont rudement touchés par la sécheresse ce qui impacte bon nombre de productions agricoles comme le maïs mais la vigne, elle, ne craint pas outre mesure pas trop le soleil, sauf si la situation dure trop longtemps sans une goutte d’eau, ce qui a été plus ou moins le cas dans plusieurs AOC.

Car il faut bien reconnaître que la vigne « aime souffrir et on préfère la sécheresse à l’excès d’eau », selon Guillaume Lapaque, directeur des associations viticoles d’Indre-et-Loire  et de la Sarthe. Un temps sec maintient en effet à distance l’oïdium et le mildiou qui prolifèrent dans l’humidité.

Dans le Bordelais, après des craintes qui se sont faites jour à Pomerol notamment par un manque d’eau flagrant, on se réjouit désormais d’un scénario météo équilibré, « presque parfait » avec ensoleillement, temps sec, avec juste ce qu’il faut d’eau. Car il n’a pas arrêté de pleuvoir en fin de semaine dernière.

Je dirais, en termes de football, qu’on est en début de seconde mi-temps, avec 4-0 en notre faveur, et aucun blessé »,  Philippe Bardet, coprésident de la Commission technique du CIVB  

Et d’ajouter: « certes le match n’est pas fini. Il y a toujours un risque (grêle, pourrissement subit), mais factuellement, jusqu’ici, le scénario est assez extraordinaire » dans le Bordelais.

Il faut remonter à 2005 pour trouver une année aux conditions si favorables », Jean-Charles Chevalier, chef de culture à Château Fonreaud et Château Lestage (appellation Listrac-Medoc).

Pour le Muscadet, « les conditions météorologiques sont idylliques », dixit Joël Forgeau, président du Syndicat de défense de l’AOC. « Même c’est sûr qu’un petit peu d’eau ne ferait pas de mal pour assouplir la peau des grains » afin que leur maturation poursuivre sur sa lancée.

Toutefois, le manque d’eau va à coup sûr peser sur les quantités bon nombre de régions et notamment en Alsace :

Je suis installé depuis 1998 et je n’ai jamais vu cela: on n’a pratiquement pas reçu d’eau depuis fin mai », Jérôme Bauer, président de l’Association des viticulteurs d’Alsace. « Pour nous, ce sera la troisième petite récolte consécutive »

Dans le Beaujolais, on se risque déjà à annoncer une production en retrait d’un tiers avec des vendanges très précoces, selon Florence Hertaut, conseillère en viticulture à la Chambre d’agriculture du Rhône.

En Bourgogne, une des régions qui a le plus soif cet été, « une petite baisse de quantité est vraisemblablement attendue à cause de la chaleur », précise Christine Monany, qui suit la maturité des vignes au Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB).

Car le manque d’eau et les chaleurs peuvent stopper la maturité de la vigne, conduisant à la formation de baies particulièrement petites, avec le syndrôme « groseilles ».

Plus à l’ouest, « la situation est partagée en Indre-et-Loire. C’est préoccupant sur les blancs dans l’est où une partie de la récolte est déjà perdue. Dans le Loir-et-Cher, certains vignerons estiment qu’ils ont perdu la moitié de la récolte en Sauvignon. A l’ouest, en revanche, les sols calcaires servent d’éponge », rapporte Guillaume Lapaque.

Dans le sud de la France, pour l’instant les observations se veulent plutôt rassurantes.

En Vallée du Rhône, « au 11 août, le vignoble se porte plutôt pas mal après un hiver pluvieux, un printemps humide et un mois de juin arrosé. Donc le vignoble encaisse plutôt bien, même si, c’est certain, la récolte ne sera pas pléthorique », pour Nicolas Constantin, directeur délégué du laboratoire Dioenos Rhône.

En Provence, « la chaleur impacte ponctuellement des zones en bordure littorale et des zones dans l’arrière-pays où les sols sont peu profonds. En revanche, on est à la limite et si les fortes chaleurs durent, on pourrait voir les vignes se mettre en pause », selon Michel Couderc du Conseil interprofessionnel des vins de Provence.

Nul doute qu’il reste encore quelques jours en août même si les récolte en blanc pourraient commencer d’ici la dernière semaine d’août, quant aux vendanges en rouge, dans l’ensemble on devrait avoir 8 à 10 jours d’avance par rapport à une année classique. Reste le facteur pluie:  « si on a pas de pluie dans les jours qui viennent alors, oui, il y aura un véritable impact », avertit Jérôme Despey, président du conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer (ministère de l’Agriculture).

On croise les doigts pour que toutes nos régions viticoles d’y retrouvent et en qualité et si elles le peuvent avec une quantité correcte.

Avec AFP.

Pesticides à Preignac : le rapport de l’Institut National de Veille Sanitaire qui accuse !

Des pesticides d’origine viticole pourraient être à l’origine de cancers développés chez des enfants scolarisés dans une école de Preignac en Gironde. Selon ce rapport publié le 5 août, « la contribution des pesticides au risque cancer ne peut être exclue. » 4 cas de cancers ont été relevés entre 1999 et 2012.

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La municipalité de Preignac a décidé d’acheter les vignes autour de l’école afin de limiter les risques potentiels © Didier Bonnet

Le 19 décembre 2012, le maire de Preignac Jean-Pierre Manceau interpellait par courrier l’INVS, l’Institut national de veille sanitaire. Le maire faisait état de cas de cancers déclarés chez des enfants fréquentant ou ayant fréquenté l’école primaire de la commune, une école qui jouxte des parcelles viticoles traitées régulièrement par des pesticides.  

Le rapport de l’INVS, qui a donc réalisé son enquête, est éloquent:   » Si l’on prend en compte l’ensemble des cancers de l’enfant, il semble y avoir un excès relativement faible au cours des 14 dernières années (4 cas observés pour 0,8 attendu), confirmant la perception initiale du maire de la commune. [….]Si l’on ne peut écarter l’absence d’excès de cas de cancer sur Preignac ou sa zone, celui-ci reste faible et ne concerne pas un type de cancer spécifique. »

Par précaution, la municipalité a décidé de racheter la parcelle d’1 hectare et demi proche de l’école: « cela permettra à l’école de ne plus avoir de vigne à ses abords, et de répondre de la manière la plus forte aux normes en vigueur aujourd’hui et il n’y aura plus de traitement phytosanitaire à moins de 200 m des école », précise Jean-Michel Lecomte, adjoint au maire de Preignac chargé de l’environnement et de l’urbanisme ».

Et le rapport d’enfoncer le clou: « il est recommandé par précaution de mettre en place des actions, au-delà des mesures de prévention initiées par le maire en terme d’urbanisme (zone tampon de protection entre habitat ou école et vignes dans le cadre du plan local d’urbanisation). Ces actions pourront porter sur la diminution de l’exposition aux pesticides au niveau de l’école et une surveillance sanitaire renforcée… »

Le rapport rélève que est la seule source de polluants sur la commune de Preignac est ces traitements phytosanitaires, ce qui abonde bien sûr dans cet idée de principe de précaution qui a poussé la commune à prendre des mesures.

« La commune de Preignac est caractérisée par une forte activité viticole, et par une proximité des habitations et de l’école par rapport aux vignes. Il existe donc une exposition possible aux épandages de pesticides des enfants de l’école, sans que l’on puisse à ce jour la quantifier ».

Pour l’heure, le lien entre ce grand nombre de cancers et l’épandage de pesticides, n’est pas établi formellement par les experts, seule la justice pourra le faire, avec des études plus importantes. Malgré tout, l’INVS n’écarte pas la responsabilité des susbtances chimiques : « Si l’excès de cancer reste modéré, la contribution des pesticides au risque cancer ne peut donc être exclue. »

Marie-Lys Bibeyran réclame pour sa par une généralisation de mesures par rapport aux écoles, voire aux habitations à proximité immédiate de parcelles de vignes qui sont régulièrement traitées: « comment face à un taux aussi inquiétant, on peut se contenter de mesures uniquement sur la commune de Preignac ? Et ne pas alerter l’ensemble des communes viticoles, et ne pas diligenter des enquêtes sur l’ensemble des communes viticoles nationales pour comparer aux communes non viticoles ? »

A la lecture de ce rapport réalisé après coup, on ne peut que s’interroger sur la proximité immédiate de l’école et des vignes traitées, du nombre multiplié par 4 du nombre de cancers (4 au lieu de 0,8), d’un grand vide par manque d’études et de conclusions à tirer. Il serait grand temps entre cet exemple, celui de Villeneuve où nombre d’enfants avaient été pris de malaises, que les pouvoirs publics prenne cette question de santé publique au sérieux et mène des enquêtes plus poussées sur l’utilisation des pesticides et les conséquences irréversibles sur nos chères têtes blondes…

Pour en savoir plus sur cette enquête :Investigation d’une suspicion d’agrégat de cancers pédiatriques dans une commune viticole de  Gironde

A lire également le papier de Marie-Lys Bibeyran: Villeneuve-Preignac : mêmes causes mêmes effets. Combien de temps allons-nous encore compter les cercueils ?

Regardez également le reportage et réactions recueillies par Guillaume Decaix et Didier Bonnet

Michel Rolland the king…du premier concours de sommellerie de la Grande Région Aquitaine

Le célèbre oenologue Michel Rolland sera l’heureux président du premier concours de sommellerie du Salon professionnel de l’Hôtellerie et de la Restauration, le 23 novembre prochain, au Palais des Congrès de Bordeaux. 

Michel Rolland, 30 ans de carrière en parallèle et d'amitié avec Robert Parker © Jean-Pierre Stahl

Michel Rolland lors des primeurs au château La Dominique © Jean-Pierre Stahl

L’oenologue Michel Rolland va présider le 23 novembre au Palais des congrès de Bordeaux le premier concours de sommellerie du Salon professionnel de l’Hôtellerie et de la Restauration ouvert à tous les professionnels de la sommellerie travaillant dans la future région regroupant l’Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes.

Les serveurs, chefs de rang, sommeliers et maîtres d’hôtel candidats seront départagés par un jury qui sélectionnera 50 compétiteurs. Huit finalistes seront sélectionnés lors d’une épreuve théorique, puis départagés par une dégustation de vins à l’aveugle.

Lundi 17 août, c’est le 2ème apéro-vignerons à la Maison des Vignerons de Duras : ambiance Nouvelle-Orléans !

Rendez-vous au prochain apéro vignerons, car c’est l’animation phare de l’été de la Maison des Vignerons de Duras. Au programme dégusation, jazz et ambiance Nouvelle-Orléans

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© New Bumper Jazz band

Ce 17 août ce sera la soirée à ne pas manquer du côté de Duras dans le Lot-et-Garonne. Elle offre aux visiteurs la possibilité de découvrir les vins rouges, rosés, blancs sec et moelleux avec les vignerons de Duras en savourant un repas gourmand élaboré par le chef David Foulou Sentier D’Epices, tout en écoutant un groupe musical, et quel groupe !

La soirée sera animée par le célèbre groupe de swing new orléans le New Bumper Jazz band. Cet orchestre tient à perpétuer les origines du jazz (New Orleans) tout en y apportant ses propres compositions.www.leblog-jazz-maniac.com Mise en page 1

C’’est l’occasion également de visiter en soirée, en accès libre, l’exposition les clés du vignoble et de parcourir le jardin des vignes.

Les domaines présents : Domaine Mauro-Guicheney, Domaine les Hauts de Riquets, La Cave Berticot et le Domaine de Laulan.

On peut venir simplement déguster les vins des domaines présents et écouter le groupe musical sans réserver ou bien prendre la formule repas (sur réservation) 

Réservations et renseignements au 05 53 94 13 48