01 Juil

Grêle en Bourgogne, l’appel au secours des vignerons: « j’ai 61 ans, mais je n’ai jamais connu 3 années de suite comme cela ! »

Les viticulteurs de la côte de Beaune, touchés comme jamais, lancent un appel à l’aide. La grêle qui a ravagé en partie Meursault, Pommard, Volnay et Santenay est la troisième grêle consécutive en 3 ans.

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Ce sont les vignobles prestigieux de Meursault, Pommard, Volnay et Santenay qui ont été frappés par la grêle ce week-end. Une centaine de viticulteurs ont manifesté leur inquiétude devant la sous-préfecture de Beaune ce lundi 30 juin 2014.

Certains viticulteurs de la Côte de Beaune ont perdu 90 % de leur récolte en quelques minutes, ce samedi 28 juin, le labeur de toute une année. 

J’ai 61 ans, mais je n’ai jamais connu 3 années de suite comme ça. 3 années de suite,  où les impacts sont très forts…Non, je n’ai jamais vu cela ! » Pascal Bouley viticulteur à Volnay.

grele bourgogneLes politiques sont tout de suite montés au créneau pour défendre les viticulteurs dans le malheur: François Sauvadet, député UDI et président du conseil général de la Côte-d’Or a participé à une rencontre avec les présidents des syndicats viticoles touchés par la grêle lundi 30 juin 2014, à 14h, à la mairie de Volnay.

De son côté, Edouard Ferrand, conseiller municipal de Sens et député européen Front National a estimé: qu’alors que « l’Union européenne est une fois de plus singulièrement absente, il est impératif de débloquer immédiatement une aide nationale d’urgence pour les viticulteurs bourguignons ». L’élu du Front national déclare encore que que « la région Bourgogne, de son côté, plutôt que de financer, entre autres, des projets d’électrification en Amérique latine, devrait y prendre sa part, sachant que c’est une activité économique essentielle pour notre région qui est atteinte aujourd’hui ».

Soit on laisse mourir les vignerons, soit on préserve l’agriculture et le monde viticole, car outre les coûts de production, nous avons des taxes à payer, des coûts de fermage, etc, cela crée un déséquilibre financier. » Nicolas Rossignol, vigneron.

Remonté également, Thiébault Huber, le président du syndicat des vignerons de Volnay, n’a pas mâché ses mots vis-à-vis des élus locaux. « A chaque fois, ils viennent tous nous voir, nous plaindre « on va se mobiliser etc », mais pour l’instant zéro. On a eu zéro en 2012, zéro en 2013. En 2014, s’ils veulent qu’il y ait encore des exploitations familiales, il va falloir y aller. Je sais qu’il n’y a pas de sous dans les caisses, mais nous, on n’a jamais rien demandé. Mais, ce coup-ci, on va en demander ».

Il devait rencontrer ce jour le nouveau préfet de la région Bourgogne et préfet de la Côte-d’Or, Eric Delzant, qui se rendra sur le terrain pour rencontrer les viticulteurs touchés par les orages de grêle.

Reportage de Pauline Ringenbach et Christophe Gaillard de France 3 Bourgogne. Intervenants: 

  • Pascal Bouley, viticulteur à Volnay
  • Pierrick Bouley, viticulteur à Volnay
  • Thiébault Huber, président du syndicat des vignerons de Volnay

A lire l’article de la revue du vin de France: « Soit on laisse mourir les vignerons… »