08 Avr

Jacques Dupont: au 13 ème jour, le jugement dernier sur le 2013

En l’absence de Parker, certains sont déboussolés…Côté châteaux, non. Jacques Dupont pourrait aisément le remplacer, mais lui même ne le souhaiterait pas forcément. Pourtant, il ne manque pas de bon sens et fustige barratin, langue de bois et autre Gepetto faiseur de Pinocchios à Bordeaux. Relayons simplement ici son dernier papier tourné de main de maître, à consommer sans modération sur le Point.fr.

20140317_122827Primeurs jour 13. Bordeaux 2013 : année de la fraîcheur ou du baratin

 Vessies, lanternes, canards sauvages et enfants du Bon Dieu, on ne confondra pas, de même qu’il ne faut pas laisser croire qu’un petit millésime peut en cacher un grand.

En ces périodes dominées par la politique intérieure, élections, remaniement, déclaration de bonnes intentions et coups de menton, refleurit – c’est le printemps – cette délicieuse langue de bois qui fait se redresser les vieilles promesses et les lendemains enchantés. Le « microcosme », comme le dénonçaitRaymond Barre, n’a pas le monopole du discours prêt-à-parler qui convient à toute situation et entretient les bonnes relations du sol au plafond. Raymond Barre disait aussi qu’il préférait « être impopulaire qu’irresponsable ».

À Bordeaux, tous ceux qui annoncent aux consommateurs que « certes le millésime fut difficile mais qu’on y trouvera des vins excellents, lalalère… » feraient bien de s’appliquer la formule barriste. Le millésime 2013, ce n’est ni 2004 ni 2002, comme on a pu l’entendre ou le lire ici ou là. Des millésimes de moyenne garde mais délicieux !

C’est davantage 1984 avec une bien meilleure maîtrise viticole de la part des vignerons. Point. (Mauvaise floraison en 1984, désastreuse sur les merlots et une fin d’été sous la flotte…)

Que ceux qui ont le devoir de vendre le vin, de faire vivre leurs entreprises fassent l’article et gonflent l’argumentaire de quelques superlatifs, soit. Ils sont dans leur rôle. Les autres, ceux qui s’adressent aux futurs acheteurs, non. Ils se doivent d’être critiques dans le sens noble du terme et le plus justement possible renseigner ceux qui les écoutent.

Il y aura de jolis vins en 2013 avec des fruités présents et de la fraîcheur. Il n’y aura pas de vins excellents capables de rivaliser avec ceux des grands millésimes. Comme nous le disait Anthony Barton (Léoville Barton) lors d’une dégustation, des 2006, une année en demi-teinte : « On ne peut pas faire des vins exceptionnels tous les ans, sinon ils ne seraient pas exceptionnels ! » 

Toutes ses notes et comptes rendus de visite dans Le Point du 22 mai. Là, c’est juste l’apéritif !

Consultez son dossier, réalisé avec Olivier Bompas : Journal des primeurs à Bordeaux

Et pour lire la suite de l’article ci-dessus de Jacques Dupont: Le Point.Fr

 

 

Quand les Québecois font la razzia à Bordeaux !

La puissante Société des Alcools du Québec avait envoyé son directeur du service des achats pour les primeurs à Bordeaux. Gilles Goulet a l’accent des cousins et il nous confirme que la SAQ en est à sa 25ème campagne des primeurs. Une fidélité et un amour des vins de Bordeaux qui ne se démentent pas au fil des millésimes…

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« Les primeurs, nous on les couvre depuis 25 ans, c’est pour vous dire l’importance ! » commence notre cousin Québecois, Gilles Goulet, à l’accent chantant (presque Robert Charlebois). « Les Bordeaux sont à Québec depuis 80 ans et le marché des primeurs, c’est la 25ème année. »

Quand a savoir si les primeurs représentent un sacré paquet d’argent: « les grosses années comme 2009 et 2010, 10 millions d’euros… » Effectivement, ça en impose, « mais les ventes de Bordeaux au Québec, ce sont 480 000 caisses de 9 litres (12 bouteilles) », renchérit-il.

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Gilles Goulet a sillonné tous les spots de dégustation de Bordeaux et notamment celui des Pessac-Léognan à Malartic-Lagravière © Jean-Pierre Stahl

Pourquoi venir à Bordeaux durant cette semaine des primeurs ?

« Au-delà des critiques, oui, le consommateur Québecois est sensible aux critiques internationales mais il a une certaine fidélité. Et il veut qu’on vienne se rendre compte réellement de l’état  du millésime. Au-delà de ce qu’on a entendu, voici en toute objectivité nos remarques. »

Un vrai sacerdoce cette semaine de dégustation ? « Oui, je dois vous avouer que c’est un travail très ardu, qui demande une bonne concentration tout au long de la semaine. C’est une semaine assez chargée: « on peut déguster entre 100 et 125 vins par jour donc c’est une concentration assez constante. »

Il y a une grosse attente des Québecois au niveau des primeurs; « je ne sais pas si c’est du aux origines francophones, mais ça fait de nous les plus gros consommateurs de vin en Amérique avec 23-24 litres par habitant. Donc, oui, Bordeaux a une place de choix chez nous. »

Et de conclure: « Les vins français, d’une manière générale, représentent 40 % de nos ventes dans le haut de gamme.  Au total toutes nos ventes, ce sont 3 milliards de dollars. »

Regardez l’interview de Gilles Goulet, le directeur du service des achats de la SAQ réalisée par Jean-Pierre Stahl et Olivier Prax

Après les primeurs, bonjour les primeurs chez Bernard Magrez

Après la folle semaine des primeurs, bonjour les nouvelles dégustations du 2013…C’est l’homme aux 4 grands crus classés qui veut permettre au grand public de se faire sa propre idée en primeur ! Bernard Magrez organise une soirée de dégustation spécialement ouverte aux non professionnels du vin le 17 avril prochain.

La Cave des Découvertes où aura lieu la dégusation © Bernard-Magrez.com

Importateurs, oenologues et journalistes spécialisés viennent de terminer le marathon des primeurs. Une tradition unique au monde qui permet de déguster le nouveau millésime 2013, d’émettre des appréciations et des notes pour enfin le vendre. Une spécificité enviée des Italiens ou des Espagnols, les deux autres grands producteurs européens.

Sachant que le vin acheté en primeurs n’est livrable que 18 mois à 2 ans plus tard en moyenne, les particuliers doivent généralement attendre. Mais certains comme les Graves place de la Bourse, ou encore Bernard Magrez, se disnet que les particuliers aussi ont bien le droit de déguster.

Ainsi Bernard Magrez organise le 17 avril prochain une grande soirée de dégustation ouverte aux non professionnels du vin. Dans la Cave des Découvertes du château Pape-Clément à Pessac, les amateurs pourront découvrir le millésime 2013 des 4 crus classés de Bernard Magrez: Château Pape Clément : Grand Cru Classé de Graves, Château La Tour Carnet : Grand Cru Classé du Médoc, Château Fombrauge : Grand Cru Classé de Saint Emilion, Clos Haut Peyraguey : Grand Cru Classé 1855. Ils seront accompagnés dans cette dégustation commentée par le maître de chai et de chef de culture de Pape-Clément qui leur feront découvrir également deux millésimes plus anciens. (à consommer avec modération)

Réservations et coût au 05 57 26 43 06