16 Fév

#SmartNomination contre #NekNomination !

video smartnomination

Thomas Despin et Julien Voinson font le buzz avec la « SmartNomination » © plus de 600 000 vues sur youtube ce lundi à 11h

Le salut viendra des jeunes ! Ils sont inventifs et viennent de lancer la SmartNomination ou encore la SolidarityNomination pour contrer la NekNomination qui craint pour la santé des jeunes…

C’est un jeu stupide et très dangereux qui fait tache sur la toile: la « NekNomination » (en anglais: bois ton verre cul sec)(un jeu parti d’Australie (lire l’article de BFM TV)). Il consiste à lancer un défi à plusieurs connaissances pour qu’elles se filment à boire cul sec de l’alcool (parfois une bouteille entière de vodka !) et à poster sur you tube et les réseaux sociaux cette video. Et peu importe qu’elle soit dérangeante et avilissante, montrant des jeunes dans des états seconds, proches du coma éthylique…Sauf que certains en sont morts en Europe ! 2 cas recensés en Irlande, avec le témoignage déchirant d’un père qui a perdu son fils…4 morts déjà, 4 de trop ! (lire article 24matins.fr) Et même 5 selon le Miror de ce lundi matin !!!!

Pour dire stop, ou pour ne pas apparaître trop en marge, des jeunes se sont dit on peut penser différemment: « Think Différent ! ». Ils ont lancé la « SmartNomination ».

Regardez l’invention de SmartNomination de Julien Voinson

Le Bordelais, Julien Voinson mais aussi l’un des trois qu’il a nominé à son tour, Thomas Despin (video ci-dessus), et d’autres Parisiens se sont filmés en répondant différemment et intelligemment à ce défi:

« quitte à être nominé, autant faire quelque chose qui soit intelligent et utile ! »

 Et voici la réponse de Thomas Despin nominé à son tour

 

 Au lieu de boire de l’alcool cul sec, ils dégustent et apprécient modérément, et surtout montrent leur inventivité en donnant à manger à des SDF ! Un bel élan de solidarité à méditer !

Ils ont créé une page Facebook : Smart Nomination qui déjà a recueilli des milliers de « like » très rapidement.

 http://www.bfmtv.com/video/bfmtv/societe/neknomination-risposte-intelligente-se-nomme-smartnomination-17-02-177692/

Pour Xavier Pommereau, célèbre psychiatre bordelais (directeur du Pôle Aquitain de l’adolescent au Centre Jean Abadie du CHU Pellegrin) qui suit depuis des années les jeunes, cette alcoolisation massive peut avoir des répercussions destructrices sur la santé des adolescents et des jeunes femmes et hommes. C’est du « binge drinking » ou pire de la « beuverie express » selon le Monde. En tout cas, du binge drinking qui rencontre les réseaux sociaux (lire Huffington Post Québec), et là c’est dément et à proscrire.

« Des jeunes filles accueillies dans mon service présentaient jusqu’à 3,5 grammes d’alcool dans le sang ! »

Et d’ajouter « il y a 20 ans, on ne voyait cela que dans des cas très particuliers, chez des clochards notamment… » Lire l’interview dans Sud Ouest: « l’alcool et les jeunes: pourquoi la NekNomination inquiéte les médecins »

A Bordeaux, la question est d’autant plus sensible que ces dernières années 7 jeunes sont morts noyés dans le Garonne à cause d’une trop forte alcoolisation.

Bravo à ces jeunes qui ont eu ces lueurs d’esprit. Ils ont retourné ces situations de défis, en défiant le défi par un autre. Voilà le salut des jeunes…à saluer et à « liker » !

Des étudiants parisiens ont eux baptisé leur opération SolidarityNomination

« SOS vignerons sinistrés » : « ça fait 10 ans que la grande majorité des vignerons travaille… à perte ! »

Parole d’expert a interviewé Dominique Techer, secrétaire de « SOS vignerons sinistrés » à propos du malaise des petits viticulteurs, des difficultés de survie pour certains et de la restructuration du vignoble qui s’est opéré depuis 10 ans.

20140213_114358

Dominique Techer, secrétaire de « SOS vignerons sinistrés » © Jean-Pierre Stahl

Dominique Techer : « ça fait 10 ans que la grande majorité des vignerons de Bordeaux travaille à perte ! Les cours depuis au moins 2003 ne rémunèrent plus le travail, donc les gens ont décapitalisé, ils ont vendu des petites propriétés, des bouts de terrains à bâtir pour continuer à s’en sortir. Mais, en fait, c’était toujours du travail à perte. On ne peut pas continuer indéfiniment sur cette lancée…Les enfants n’ont plus envi de reprendre, parce que quand on voit l’esclavage que c’était pour leurs parents, ce n’est pas non plus attractif ! Il y a de moins en moins de gens dans les promotions viticoles, dans les lycées. Donc c’est logique, on a dégoûté les gens d’exercer cette profession ! »

« Les épisodes climatiques qui arrivent maintenant (cf orages de grêle lors des nuits du 26-27 juillet et du 2 août 2013) viennent achever plein d’exploitations si on ne fait rien. Si on ne prend pas de mesures, ça va finir de les achever. Maintenant, c’est peut-être l’occasion de rebondir pour enfin comprendre ce qu’il faut faire pour que tout fonctionne… »

JPS : « Ces épisodes climatiques sont-ils vraiment un couperet pour certaines petites propriétés ? »

DT : « Oui, c’est un couperet car, avant la grêle, les chiffres officiels plutôt sous-estimés donnaient 2 000 exploitations dans le rouge. Quand les exploitations perdent 50 % d’une récolte ou quelques fois tout, c’est immédiatement le trou. Donc elles ne peuvent pas s’en sortir s’il n’y a pas des mesures substantielles qui sont prises, pas des mesures cosmétiques. Aujourd’hui, c’est bien plus de 2 000 exploitations qui sont dans le rouge ! »

JPS : « Des mesures substantielles, ça représente quoi d’après vous ? »

DT : « Aujourd’hui les 1000 mesures annoncées, ça représente peanuts ! Ca représente 5 millions d’euros au mieux sur au moins 150 à 200 millions de pertes. Il faut aligner en face des chiffres qui soient à la mesure et surtout qu’on se pose la question comment toutes ces exploitations vont pouvoir tourner avec des marges normales ! On parle toujours de commerce équitable pour le cacao et le café mais ici aussi il faudrait peut-être à faire un commerce équitable des produits agricoles et du vin en particulier. »

 « C’est ce sur quoi il faut se pencher : d’une part des aides directes, l’accès au crédit pour ces vignerons-là que les banquiers vont lâcher gentiment et puis des prix de marché sur lesquels il va falloir travailler. Aujourd’hui, ils montent un peu car il va y avoir une pénurie. Mais on arrive à peine au prix de revient aujourd’hui. Alors qu’on a perdu 40 % de la récolte. C’est la dessus que « SOS vignerons sinistrés » veut travailler. Pas seulement pour ceux qui ont eu la grêle mais pour tous ceux qui ont été victimes des aléas climatiques de cette année. »

Interview par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer de Dominique Techer