04 Oct

Commercialisation des vins de Bordeaux : il faut incarner « la fierté » et « renouer avec 5,5 millions d’hectolitres »

Allan Sichel, le président du CIVB s’est montré très volontariste et souhaite que les vins de Bordeaux renouent très prochainement avec des volumes de 5,5 millions d’hectolitres, ce malgré une légère baisse de 3 % en France dans les grandes et moyennes surfaces. A l’export, ça se maintient, avec un joli rebond en Chine (+22%). Il prône « la fierté des vins de Bordeaux ».

L'entrée du CIVB © Jean-Pierre Stahl

L’entrée du CIVB © Jean-Pierre Stahl

Pour Allan Sichel : « la fierté, c’est un critère important. Il faut redynamiser cette envie autour du vin, soyons fier des vins que l’on produit à Bordeaux ! »

Le président a détaillé les chiffres concernant a commercialisation des vins de Bordeaux pour l’exercice du 1er août 2015 au 31 juillet 2016 : 4,930 hectolitres vendus. Ce dans un contexte toujours particulier et  « impacté par la petite récolte de 2013 (3,8 millions produits en 2013) et les récoltes moyennes de 2014 et 2015″.

Il a continué : »A l’export, nous constatons l’intérêt toujours aussi vif de la Chine pour les vins de Bordeaux (+ 22 % en volume sur 12 mois, arrêté à fin juin 2016) et une stabilisation de nos exportations sur les Etats-Unis et le Japon, mais nous avons aussi des parts de marché à reconquérir sur nos principaux marchés européens.

© archives JPS

© archives JPS

En France, en grandes et moyennes surfaces, nos ventes sont en baisse de 3 %. Au-delà de ce chiffre, deux indicateurs suscitent notre attention.

  • La progression des ventes des 4 à 15 €, cœur de gamme de Bordeaux (54 % des volumes vendus) : + 2 % pour la tranche 4 à 6 € / + 4 % pour la tranche 6 à 15 €
  • La baisse de 11% de la tranche 3 à 4 € (24 % des volumes vendus)

Cette reconquête, conformément au Plan Bordeaux demain, ne doit donc pas se faire par le prix le plus bas mais par la mise en avant de nos vins par l’attractivité, le goût, le plaisir et la diversité. Nous disposons d’atouts considérables qu’il nous appartient de montrer, de faire connaître et de faire apprécier ; c’est la fraicheur, la digestibilité, l’équilibre et l’harmonie qui constituent l’ADN commun dans la diversité des vins de Bordeaux.

« Il faut qu’on renoue avec des parts de marchés, pour nous 12 000 € le tonneau est un prix convenable avec les opérateurs, la filière pourra ainsi renouer avec 5,5 millions d’hectolitres, on sera alors très satistait. »

Regardez l’interview d’Allan Sichel le président du CIVB par Jean-Pierre Stahl et Nicolas Pressigout : 

Conférence de rentrée du CIVB : environnement et pesticides au coeur des préoccupations

Allan Sichel, le nouveau président du CIVB, a tenu sa 1ère conférence de presse où d’emblée il a évoqué le développement de meilleures pratiques et les pistes pour la diminution des pesticides  dans le vignoble. Voici en détail les orientations de la filière et ce qui est déjà engagé.

L'immeuble du CIVB à l'angle du Cours du XXX Juillet et des allées de Tourny à Bordeaux © JPS

L’immeuble du CIVB à l’angle du Cours du XXX Juillet et des allées de Tourny à Bordeaux © JPS

Après avoir abordé en préambule les vendanges qui se poursuivent partout dans le bordelais sur un millésime qui s’annonce « très prometteur » tant en blanc qu’en rouge, Allan Sichel a abordé le point qui depuis plus de 6 mois maintenant capte l’attention des réseaux sociaux, du grand public et des associations militantes : les pesticides à travers un chapitre entier intitulé « les enjeux environnementaux sont au coeur de nos préoccupations ».

Allan Sichel reconnaît qu’« après Cash Investigation, les opérateurs se sentent attaqués, ciblés, c’est parfois difficile de faire face à cela. » Aussi a-t-il entamé avec ses collègues du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux un discours et une séquence très pédagogique sur les bonnes pratiques et actions parfois engagées de longue date, mais sur lesquelles il n’y avait pas eu suffisamment de communication…

Nous sommes convaincus que ce n’est pas une solution unique, miraculeuse qui va nous permettre d’éliminer l’utilisation des pesticides, ce que l’on veut c’est une approche pragmatique, efficace et surtout en profondeur », Allan Sichel

Allan Sichel, président du CIVB © JPS

Allan Sichel, président du CIVB © JPS

Nous intensifions nos efforts et nous sommes bel et bien engagés dans la réduction des pesticides et le développement des bonnes pratiques. 45% du vignoble bordelais est déjà certifié par une démarche environnementale (viticulture biologique, biodynamique, intégrée et raisonnée) », Allan Sichel Président du CIVB.

Ce à quoi, Fabien Bova, le directeur du CIVB ajoute : »nous n’avons pas à rougir du vignoble en la matière, l’objectif est bien d’aller vers 100% de notre vignoble certifié. » Et de compléter : « 500 opérateurs sont engagés dans une démarche globale SME » (Système de Management Environnemental) depuis 2010, soit 15 % de la surface du vignoble bordelais.

« Dès 1989, la filière bordelaise a mené des recherches, afin de disposer de solutions alternatives ou de réduction des pesticides.

  • Citons par exemple, le déploiement de la lutte biologique contre les acariens, la stimulation des défenses naturelles de la vigne, et la gestion de lutte des maladies avec notamment la modélisation (modèles de prévision simulant le développement des populations de l’agresseur en fonction de divers paramètres, pour permettre des traitements en préventif donc plus doux).
  • Bordeaux est le 1er vignoble à s’être engagé collectivement en matière d’environnement, avec le dispositif du Système de Management Environnemental initié en 2010. Près de 500 entreprises (viticulteurs et négociants) sont impliquées dans cette démarche de progrès environnemental durable et collectif. Ce dispositif couvre ainsi 15 % de la surface du vignoble bordelais et représente 30% des volumes de vin produits.
  • La filière a développé sur le territoire des Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON). Cette initiative collective permet la lutte contre la flavescence dorée (maladie de la vigne mortelle et très contagieuses) et elle a permis une réduction de 76% des insecticides utilisés depuis 2007.
  • L’utilisation des désherbants a pratiquement disparu : 95 % du vignoble de Bordeaux est enherbé.CIVB 007
  • De nombreux outils à destination des viticulteurs sont développés sur le site professionnel du CIVB : conseils destinés aux viticulteurs bordelais, avec la liste des produits dangereux contenant des agents CMR et proposition de solutions alternatives. En complément, de l’arrêté préfectoral d’avril 2016 visant à protéger au maximum la population, nous mettons à disposition un atlas cartographique des parcelles à proximité des sites accueillant des personnes vulnérables à tous les viticulteurs concernés (sur ce point particulier sur lequel les associations militantes réclament l’arrêt immédiat de ces produits contenant ces agents CMR : auparavant cette information était accessible, désormais ils ont des outils pour qu’ils identifient plus simplement les produits CMR et les produits alternatifs. »)
  • Ce dispositif est complété par la mise en place de chartes de bon voisinage dans certaines appellations du bordelais, pour les vignerons à proximité de sites sensibles et la mise en œuvre de plantations de haies arbustives protectrices depuis 1996.
  • Par ailleurs, le CIVB travaille activement pour obtenir de l’Administration française, l’inscription au catalogue de cépages résistants aux maladies. Pour le moment nous ne pouvons pas y recourir pour des raison règlementaires (impossibilité de les inscrire dans le cahier des charges des appellations). cette direction de recherches est menée avec l’INRA La filière s’est engagée pour que des cépages résistants déjà inscrits sur des catalogues italiens ou allemands soient inscrits sur des catalogues français. Mais il y a une démarche qui risque de prendre un peu de temps : « au niveau européen, on ne peut pas utiliser de cépage hybride dans les AOC… »
Bernard Farges, vice-président du CIVB expliquant les pistes sur les cépages résistants © JPS

Bernard Farges, vice-président du CIVB expliquant les pistes sur les cépages résistants © JPS

Cette direction de recherches sur les cépages résistants est menée avec l’INRA. La filière s’est engagée pour que des cépages résistants déjà inscrits sur des catalogues italiens ou allemands soient inscrits sur des catalogues français, »Bernard Farges, vice président du CIVB

Mais cette démarche risque de prendre un peu de temps : « au niveau européen, on ne peut pas utiliser de cépage hybride dans les AOC… »

Par ailleurs, Allan Sichel ajoute « en juillet 2016, le Conseil régional, la préfecture de région, les différents services de l’Etat, les Chambres d’Agriculture et le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux se sont unis pour élaborer une stratégie d’actions collectives. Stratégie visant à réduire durablement et dans les meilleurs délais l’usage des pesticides dans le vignoble ».

Quant à la cohabitation entre riverains proches des parcelles et les vignerons, Allan Sichel a souligné quelques avancées concernant les chartes de bon voisinage où plusieurs viticulteurs jouent le jeu de prévenir lors des jours de pulvérisation de produits phytopharamceutiques. « Les arrêtés préfectoraux ont eu aussi un effet au niveau des communes, l’ensemble des opérateurs est sensibilisé. Il y a un dialogue qui s’établit entre riverains et opérateurs, qui apaisent les oppositions qui peuvent exister. » Et Bernard Farges d’inviter ses amis viticulteurs à sortir « un bout de saucisson et un verre de vin avec les voisins pour échanger. »

Regardez les interviews d’Allan Sichel et Bernard Farges du CIVB réalisées par Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Boris Chague : 

Le Bistro du Sommelier : 30 ans de succès pour le concept lancé par Hervé Valverde

Lancé en décembre 1986, le Bistro du Sommelier s’est très vite imposé comme l’un des endroits les plus courus de Bordeaux. Hervé Valverde y a lancé un concept simple « démocratiser les grands vins » servis à table avec une cuisine traditionnelle, une bonne cuisine de brasserie. Ce samedi, il fêtait ses 30 ans d’existence avec ses clients et amis fidèles.

Hervé Valverde le patron et fondateur du Bistro du Sommelier et Jean-Pierre Darmuzey, directeur du château Castera et ancien sommelier lui-même © Jean-Pierre sTAHL

Hervé Valverde le patron et fondateur du Bistro du Sommelier et Jean-Pierre Darmuzey, directeur du château Castera et ancien sommelier lui-même © Jean-Pierre Stahl

Son nom n’est pas usurpé, car Hervé Valverde est vraiment sommelier. Il a exercé près de quinze ans dans un célèbre restaurant étoilé de Bordeaux et même à l’Elysée, avant d’ouvrir le « Bistro du Sommelier », un nom qui pour lui était évident !

Une adresse très courue à Bordeaux, rue Bonnac © JPS

Une adresse très courue à Bordeaux, rue Bonnac © JPS

« J’ai ouvert en décembre 1986, avec une certaine appréhension, j’avais peur qu’il fasse froid…J’ai travaillé auparavant 12-13 ans chez Dubern, avant de partir pour l’Elysée : j‘y ai effectué mon service militaire en tant que marin, les cuisines et le service, étaient confiés à la marine nationale. C’était en 1977-78, Giscard était Président, Raymond Barre Premier Ministre et Jean-François Poncet secrétaire général de l’Elysée. Juste après je suis revenu chez Dubern, qui s’est vendu en mars 1986, et là je suis parti. »

La cave de service du Bistro du Sommelier © JPS

La cave de service du Bistro du Sommelier © JPS

« Le concept ? J’ai voulu démocratiser les grands vins. A l’époque j’étais au coin de la rue. J’achetais beaucoup de grands crus. Au début, je ne faisais que des entrecôtes-frites, des spécialités comme les tricandilles (tripes de porcs nettoyées, ébouillantées puis grillées), des grattons, bref des produits régionaux. J’ai pris une autre dimension quand j’ai pris des cuisiniers plus sophistiqués, qui mettaient un peu plus dans l’assiette. Après, c’était facile.Aujourd’hui, on a pas mal de monde… »

Jean-Jacques Casano, le sommelier du Bistro © JPS

Jean-Jacques Casano, le sommelier du Bistro © JPS

Mais Hervé Valverde fait partie de ces pionniers qui ont compris l’intérêt de faire déguster le vin au verre : « au départ, c’était une niche, on était 3 à Bordeaux. Le vin au verre ne se faisait pas beaucoup ». C’est ainsi qu’Hervé Valverde a commencé à se faire un nom, avec en prime des bouteilles sur tables vendues à des prix attractifs, sans trop multiplier le prix comme dans d’autres endroits, et aussi sur des millésimes anciens…

La terrasse fort sympathique l'été et même en arrière saison © JPS

La terrasse fort sympathique l’été et même en arrière saison © JPS

Jean-Pierre Darmusey, lui-même sommelier à l’origine, se souvient de leur complicité : « Le Bistro du Sommelier, c’est une belle réussite », me confie-t-il d’emblée. « On est resté très lié avec Hervé, d’ailleurs on a que 5 jours d’écart, on va fêter nos 60 ans l’année prochaine. » En attendant, l’ami de toujours est là pour les 30 ans du Bistro. Quand Hervé Valverde officiait chez Dubern, Jean-Pierre Darmusey était lui sommelier à « La Réserve » à Pessac, à l’époque 2 étoiles au guide Michelin où Mitterrand et Chaban avaient leurs habitudes.

Jean-Michel, Francis et Jean-Jacques, serveurs et sommelier © JPS

Jean-Michel, Francis et Jean-Jacques, serveurs et sommelier © JPS

Mais le Bistro du Sommelier a su aussi fidéliser ses clients, non seulement grâce à sa cuisine et à sa formidable carte des vins, mais aussi à son équipe de serveurs et sommelier qui sont restés durant des années dans cet établissement : ainsi Jean-Michel Dendary, ancien du Chapon Fin « j’y suis depuis le début, on était 5 au démarrage à l’angle de la rue et puis on est venu ici en 91-92. Il y a aussi Jean-Jacques Casano le sommelier, Claude l’écailler depuis 21 ans, Bruno qui fait aussi partie du noyau dur, sans compter les jumelles Carole et Sophie Rideau ». « 

Jean-Michel, Jean-Jacques et les jumelles Carole et © JPS

Jean-Michel, Jean-Jacques et les jumelles Carole et Sophie © JPS

Il y a eu de grands moments vécus ici comme Bègles devenu champion de France en rugby en 91; les personnalités politiques y ont leurs habitudes, comme Alain Rousset ou Alain Juppé, et bien d’autres encore ».

Jacques Dupont, le Monsieur Vin du Point y dévoile aussi chaque année en mai son guide sur les primeurs avec dégustation et présentation d’une quarantaine de châteaux.

« C’est ainsi rassurant de voir les mêmes personnes, » conclue encore Jean-Michel Dendary tout en croisant Francis un autre ancien qui vient de prendre sa retraite.

Le Bistro du Sommelier : 163, rue Georges Bonnac à Bordeaux, ouvert du lundi au samedi midi, tél 05 56 96 71 78

03 Oct

Des vendanges de plus en plus féminines en Médoc

Le château du Taillan, comme le château de la Lagune, ont écrit une page récente de leur histoire au féminin. A la tête de chacun des deux domaines, des propriétaires, mais aussi des responsables techniques et maîtres de chais femmes qui toutes démontrent un savoir-faire et une expertise extraordinaires.

Armelle Cruse, co-propriétaire du château du Taillan avec

Armelle Cruse, co-propriétaire du château du Taillan avec Noëlle Bellido, conductrice de la machine à vendanger © JPS

Au château du Taillan, on vit cette année des vendanges presque quasi féminines. Et pour cause, c’est Noëlle Bellido qui conduit la machine à vendanger, en tant que prestataire de services de la société Pascal Romain à Lussac.

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 055« C’est assez bien perçu, une fois qu’on nous a vu travailler, je dirais, car ils s’aperçoivent qu’on est assez douce, on fait attention, on respecte la vigne », selon Noëlle Bellido.

Armelle Cruse, oenologue, gérante et co-propriétaire du château du Taillan © JPS

Armelle Cruse, oenologue, gérante et co-propriétaire du château du Taillan © JPS

Avoir recours à une femme conductrice d’engin ne fait pas peur à Armelle Cruse, oenologue et gérante du château du Taillan. Elle-même a été très tôt, à 27 ans, en responsabilités, avec ses 4 soeurs, héritant du domaine de leur père disparu trop rapidement.

Le château du Taillan avec la vue sur ses vignes © JPS

Le château du Taillan avec la vue sur ses vignes © JPS

Armelle Cruse commente : « Ca me tient à coeur de leur donner leur chance, parce que pour moi par exemple, il a fallu que je me batte pour avoir la place que j’ai, et donc dans le monde du vin, c’est vrai que ce n’est pas toujours évident pour les femmes. »

Des journalistes chinois venus ce matin au château du Taillan © JPS

Des journalistes chinois venus ce matin au château du Taillan © JPS

Armelle Cruse a été à l’origine de la création de l’association des Médocaines, des femmes-propriétaires de châteaux du Médoc qui depuis 2005 ont fait parlé d’elles et ont réussi à se faire une place dans ce monde quelque peu macho à la base.

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 078Depuis 4 mois, Armelle Cruse vient de lancer également une étoile montante et de l’embaucher comme responsable technique : Joséphine Duffau-Lagarrosse (dont le père Vicent tient le domaine familial à Saint-Emilion), elle est oenologue titulaire d’un DNO mais aussi ingénieur agronome de l’ancien Enita, sans parler de son master de commerce international de l’ESC Dijon. Derrière elle, elle a une expérience en Nouvelle-Zélande, au Mexique et en Californie… On comprend pourquoi Armelle s’est précipité à lui donner sa chance.

© JPS

Joséphine Duffau-Lagarrosse, responsable technique du château du Taillan © JPS

« On travaille comme n’importe quel viticulteur, que ce soit un homme ou une femme, après ma différence, ce n’est pas que je sois une femme mais le fait que je soit jeune. »

Caroline Frey, depuis 2004 et l'âge de 26 ans à la tête de La Lagune © JPS

Caroline Frey, depuis 2004 et l’âge de 26 ans à la tête de La Lagune © JPS

A la tête du château La Lagune, depuis l’âge de 26 ans, Caroline Frey, oenologue, a été aussi l’une des plus jeunes à manager des équipes et à changer doucement mais sûrement le mode de culture du domaine : « il y a une sensibilité qui est la mienne…et j’ai réussi à la faire passer à toute l’équipe.

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 120Moi je suis arrivée avec beaucoup d’humilité et de modestie, très respectueuse de ce qui s’était fait par le passé même si j’avais quelques idées déjà, de petites choses à améliorer : on a amorcé tous ces changements très progressivement, il y avait une volonté de ma part de passer en viticulture biologique, mais tout cela s’est fait dans le temps en une dizaine d’années ».

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 111Depuis cette année 2016, La Lagune est certifiée bio et effectue ses premières vendanges certifiées sur tout le domaine.

VENDANGES AU FEMININ EN MEDOC 137Des vendanges suivies aussi avec une attention particulière par un maître de chai au féminin : Maylis de Laborderie:

Maylis de Laborderis, maître de chai du château de La Lagune © JPS

Maylis de Laborderie, maître de chai du château de La Lagune © JPS

« Un vin différent pas vraiment (par rapport aux hommes), disons qu’on apporte beaucoup plus de précision et de rigueur. La touche féminine, c’est pour moi apporter la précision surtout notamment dans les assemblages. »

Des destins de vigneronnes qui intéressent, outre Côté Châteaux, également la presse spécialisée étrangère : ainsi des journalistes chinois (dont la RVF Chine) sont venus faire un reporatge ce matin sur le château du Taillan, à l’occasion de ce coup d’envoi des vendanges en rouge dans le Médoc.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Nicolas Pressigout

01 Oct

Inauguration du nouveau ponton « La Cité du Vin »

Et de 11 ! Ce sont désormais 11 pontons qui sont en service sur la Garonne à Bordeaux. Le nouveau ponton va continuer à attirer de nombreux touristes à la Cité du Vin par voie fluviale.

Le Ponton Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Le Ponton Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Tous ensemble…tous ensemble…tous ! » C’était presque une manif sur le nouveau ponton de la Cité du Vin. Ca se bousculait en effet pour l’inauguration du nouveau ponton, en service depuis plusieurs mois déjà, après l’autre grande inauguration du 31 mai dernier avec le Président François Hollande.

Cette fois-ci, c’est Virginie Calmels, l’adjointe au maire de Bordeaux qui était sur le pont, en remplacement d’Alain Juppé, aux côtés de Jean-Luc Gleyze, le président du Conseil Départemental, mais aussi de Bordeaux Tourisme, de Gironde Tourisme et de la Nouvelle Aquitaine…

Chacun, la veille avait bien sûr pris la précaution d’envoyer son communiqué pour revendiquer la paternité :

« Le maire Alain Juppé a souvent affirmé sa volonté d’accueillir de grands événements autour de la Garonne et une vie fluviale diversifiée et réinventée, afin de redonner au port de la lune sa vocation. C’est ce qui a guidé la mise en place du schéma directeur de la vie du fleuve, finalisé en 2013 avec l’ensemble des acteurs institutionnels, économiques et associatifs. Plusieurs pontons et aménagements ont été créés, permettant de nouvelles activités liées à la valorisation du fleuve et à son développement touristique et économique.

Depuis la création du ponton d’honneur en 2011, véritable équipement fluvial structurant qui a permis de doper le tourisme fluvial et de se positionner sur de l’événementiel nautique (départ de la Solitaire du Figaro, double escale de l’Hermione …), la Ville de Bordeaux a réalisé 5 ouvrages (2 pontons et 3 postes d’accueil dédiés aux paquebots fluviaux), soit en moyenne un par an, pour 6,5 millions d’euros d’investissements, dont 3,6 millions propres de la Ville ».

Stéphan Delaux, président de l'Office de Tourisme de Bordeaux, Virginie Calmels adjointe au maire et Jean-Luc Gleyze président du Conseil Départemental © La Cité du Vin

Stéphan Delaux, président de l’Office de Tourisme de Bordeaux, Virginie Calmels adjointe au maire et Jean-Luc Gleyze président du Conseil Départemental, avec Gironde Tourisme et la Nouvelle Aquitaine © La Cité du Vin

De son côté le département avance qu’ en 2014, il « a attribué à la ville de Bordeaux une subvention de 90 000 euros au titre de la construction du ponton de l’entrée nord des bassins à flot ».

Et d’ajouter qu’ « en cohérence avec sa politique de soutien à la filière viti-vinicole, le Département de la Gironde a consacré 1 million d’euros en participant au financement de la plateforme oenotourisque de la Cité du Vin ». Un projet pour lequel initialement l’ancien Président Philippe Madrelle ne souhaitait pas participer au financement de la Cité du Vin, mais les temps changent …

Ce ponton est constitué de deux éléments de 45 mètres et 75 tonnes chacun, il a été construit en 5 mois par une entreprise spécialisée la CESM et monté sur le site de la société Balineau, spécialiste des ouvrages portuaires et des travaux nautiques.

Le nouveau ponton accueille désormais la desserte navettes fluviales de la Cité du Vin. Les voiliers en escale pourront aussi y accoster sans levage du pont Chaban-Delmas. Le tourisme fluvial est fomidable opportunité de développement pour la Cité du Vin, désormais reliée au centre-ville et aux vignobles de Bordeaux par bateaux.

30 Sep

Rouge sur rouge, c’est que du bonheur !

Quand le soleil paraît, les vendanges en rouge peuvent commencer… Le roi des astres marié aux matinées fraîches, et après juste ce qu’il fallait de pluie, ce cocktail invraisemblable va donner un résultat à la hauteur de ces images : une bonne année pour le rouge !

Quand Rochemorin s'éveille, c'est que les vendangeurs arrivent... © JPS

Quand Rochemorin s’éveille, c’est que les vendangeurs arrivent… © Jean-Pierre Stahl

« Ca se présente plutôt bien ! Mieux que ce que l’on présageait… », me confie Vincent Cruège des Vignobles André Lurton. « La pluie nous a sauvé et a relancé la maturation dans plusieurs endroits. Là on ramasse des raisins sains (à Cruzeau et Rochemorin en Pessac-Léognan), mais les conditions météos nous permettent de prolonger la maturation.

A Barbe-Blanche à Lussac, pour nous ce sera le démarrage de vendanges le plus tardif qu’on n’ait jamais fait : jeudi prochain, le 6 octobre », Vincent Cruège des Vignobles André Lurton.

Et d’ajouter : « on a ainsi des journées de maturations lentes, on est content, on avance à petits pas. »

A Léognan, les vendanges de merlot sont déjà à mi-chemin. Des vendanges dont le coup d’envoi général a été donné lundi dernier . Et toujours aux environs de 8 heures, à l’heure où le soleil offre ces jolies couleurs rouges, orangées, c’est le même rituel : le chant du sécateur et des grappes de merlot qui tombent dans les paniers. « Ce sera fini mercredi prochain, sauf pour La Louvière, on finira plus tard. »

Lever de soleil sur le château Smith Haut Lafitte © Jean-Pierre Stahl

Lever de soleil sur le château Smith Haut Lafitte © Jean-Pierre Stahl

Au château Smith Haut Lafitte, Fabien Teitgen, le directeur technique commente : « on a commencé les rouges la semaine dernière sur de jeunes vignes, mais on a démarré vraiment hier les merlots à Smith Haut Lafitte et on va continuer la semaine prochaine. »

Le ressenti est un peu comme le temps, ça va de mieux en mieux », Fabien Teitgen du château Smith Haut Lafitte.

« Les raisins se goûtent de mieux en mieux, il y a un goût de pulpe, de fruits, c’est super aromatique, on arrive à de très très belles maturités », continue Fabien Teitgen.  » En fin de semaine prochaine, on aura fini le merlot, on va enchaîner sur le petit verdot et le cabernet sauvignon. Tout cela va nous mener jusqu’à la mi-octobre »

Ca tombe bien, la vigne aura commencé à prendre ses couleurs automnales, pour finalement finir sur le rouge. On est raccord !

29 Sep

Avant-première, Pierre Gagnaire relance la Gastronomie à la Grande Maison : « je suis un poète de la cuisine et je veux continuer à m’amuser »

Pierre Gagnaire et toute son équipe sont « prêts pour le combat ». Ils l’affichent clairement sur le perron de la Grande Maison. C’est le goût pour une gastronomie artisanale mais de très bon goût qui le fait relever ce défi de reprendre avec son second Jean-Denis Le Braz le restaurant de la Grande Maison. Des menus plus accessibles seront donc proposés à la clientèle avec la volonté d’étonner et de mettre en valeur aussi les produits du terroir.

Bernard Magrez et Pierre Gagnaire écrivent ensemble une nouvelle page de la Grande Maison © Jean-Pierre Stahl

Bernard Magrez et Pierre Gagnaire écrivent ensemble une nouvelle page de la Grande Maison © Jean-Pierre Stahl

Avec son accent stéphanois fort sympathique en terre bordelaise, Pierre Gagnaire me confie d’emblée : « C’est incroyable, pour moi être là c’est inouï ! On n’avait pas de liens amicaux, jusqu’ici, avec Bernard Magrez et c’est une chance inouïe de faire un projet fort, singulier, une très belle cuisine avec un type hors norme ». 

Jean-Denis Le Braz avec Pierre Gagnaire © JPS

Jean-Denis Le Braz avec Pierre Gagnaire © JPS

Pierre Gagnaire, le grand chef de 66 ans, 3 étoiles au Guide Michelin avec son restaurant rue de Balzac à Paris et désigné « le plus grand chef étoilé du monde » par ses pairs en 2015 est en effet dans les starting-blocks: ce soir il va préparer son premier repas gastronomique pour 20 journalistes de la presse spécialisée et 20 invités de marque. Que ce soit dit : la cuisine gastronomique redémarre à la Grande Maison !

Un dessin de Paul Bocuse et de Pierre Gagnaire par Simon Andriveau trône fièrement sur une des cheminées de la Grande Maison © JPS

Un dessin de Paul Bocuse et de Pierre Gagnaire par Simon Andriveau trône fièrement sur une des cheminées de la Grande Maison © JPS

Pierre Gagnaire a pris la succession de Joël Robuchon, l’autre grand chef qui avait lancé le restaurant de La Grande Maison et obtenu directement 2 étoiles au guide Michelin en février 2016 : « c’est pour moi le meilleur » dit avec modestie Pierre Gagnaire qui a pris la suite dès le 24 juin, mais au début de l’été,  il avait surtout écrit « le Début de l’Histoire » comme l’affichait d’ailleurs sa carte à l’extérieur de la Grande Maison.

Un nouveau rayonnement pour la Grande Maison © JPS

Un nouveau rayonnement pour la Grande Maison © JPS

C’était une « soft opening » avec un menu déjeûner à 65 € et un menu à 135 €, menus qui sont toujours d’actualité, mais désormais le Grand Menu vient compléter l’offre avec 7 plats. Un menu plus abordable à 185 € (précédemment il était de 285 €).

L'une des entrées au menu gastronomique à base de produites de la mer © JPS

L’une des entrées au menu gastronomique à base de produites de la mer © JPS

« C’est un modèle économique qui vise désormais l’équilibre » me confirme Bernard Magrez, « les menus (il y en a 3) sont plus accessibles, on n’est ni à Tokyo, ni à New-York, il y a moins d’étrangers », tout comme Pierre Gagnaire qui ne va pas faire de la Grande Maison un endroit moyen mais « une offre sans doute plus accessible mais toujours avec une cuisine pour se faire plaisir ». Et il explique comment s’y prendre : « Précedemment, il y avait une proposition de 18 pains différents, on va nous n’en mettre que 3. » Mais l’essentiel est surtout sur le nombre de cuisiniers et de pâtissiers qui est plus mesuré : 9 et 4″. Pierre Gagnaire a lui-même connu par le passé des difficultés avec son restaurant étoilé de Saint-Etienne en 1996 : « il y a 20 ans, j’ai tout perdu et fait faillite, à cause d’une grève interminable dans les transports…J’ai ensuite créé mon restaurant à Paris qui a obtenu 3 étoiles où j’ai un modèle économique qui fonctionne : on ne perd pas d’argent. »

La Grande Maison en mode team sportive avec au centre Piere Gagnaire et Jean-Denis Le Braz à gauche © Jean-Pierre Stahl

La Grande Maison en mode team sportive avec au centre Piere Gagnaire et Jean-Denis Le Braz à gauche © Jean-Pierre Stahl

La philosophie de Pierre Gagnaire, c’est avant tout d’être « un poète de la cuisine », on est des « artisans », des « bricolos de la cuisine » et « on continue à s’amuser ». Sur la cheminée du salon de la Grande Maison trône ce dessin réalisé par Simon Andrineau : un crobard de Paul Bocuse chez qui il a fait ses premières armes en 1965 où il estime à l’époque qu’il n’avait pas pris suffisamment la mesure de ce qu’était ce Dieu vivant de la gastronomie, mais il aime sa manière de faire « clanique » : « il a un clan, il le protège ».

Bernard Magrez est allé chercher un autre grand chef étoilé © JPS

Bernard Magrez est allé chercher un autre grand chef étoilé © JPS

Pierre Gagnaire lui est venu avec son bras droit Jean-Denis Le Braz. « J’ai travaillé avec lui durant 4 ans dans mon restaurant de Hong-Kong (il a obtenu 2 étoiles à HK) et aussi à Londres : si je n’avais pas eu cet homme, je n’aurais pas fait ce projet ». Et d’ailleurs il a déjà réalisé un bout de chemin avec « le Début de l’Histoire ».

Des volatils venus spécialement d'Ecosse avec un goût de tourbe et de whisky parait-il © JPS

Des volatils venus spécialement d’Ecosse avec un goût de tourbe et de whisky parait-il © JPS

Parmi les 7 plats du menu gastronomique, Pierre Gagnaire prépare actuellement ses grouses pour amateurs de gibiers, qui ont paraît-il « un parfum de tourbe et même de whisky »…

Pierre Gagnaire avec les chefs pâtissiers © JPS

Pierre Gagnaire avec les chefs pâtissiers © JPS

La concurrence avec les autres chefs, notamment ceux de la place de la Comédie, Philippe etchebest et Gordon Ramsay, ne fait pas peur à Bernard Magrez, c’est d’ailleurs plutôt une saine émulation : « Je crois que c’est bon pour Bordeaux, chacun va essayer de faire mieux. »

7 desserts en dégustation dans le grand menu © JPS

7 desserts en dégustation dans le grand menu © JPS

Quant à Pierre Gagniaire, il s’est déjà mué en entraîneur d’une équipe de rugby ou d’une écurie de boxeurs : « le combat, le combat » scandent-ils sur le perron de la Grande Maison.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Eric Delwarde, Hugues Orduna et Emmanuel Cremese :

Le chianti, star vieille de 300 ans, cherche un nouvel élan

En Toscane, on fait du vin depuis des siècles dans un décor de collines, cyprès, oliviers et villages plusieurs fois centenaires, et les choses semblent immuables. Mais dans la région du Chianti, où la première appellation contrôlée a vu le jour il y a 300 ans, des producteurs veulent changer la donne…

Il Chianti Agriturismo agriturismolaselva.it

Il Chianti Agriturismo © agriturismolaselva.it

Le 24 septembre 1716, Cosimo III, grand-duc de Toscane, décide par décret que le vin de Chianti devra uniquement provenir d’une zone délimitée entre Florence et Sienne. La toute première appellation contrôlée pour un vin est née.

Aujourd’hui, cette région de 70.000 hectares produit 35 millions de bouteilles par an de chianti classico, l’un des vins les plus connus de la planète.
Environ 80% de cette production est exportée vers une centaine de pays et la réputation de cette région toscane n’a cessé de se renforcer pour en faire l’un des lieux cultes des amateurs de vin.

Diya Khanna, Canadienne installée à Berlin, a fait le voyage jusqu’à Greve in Chianti, et ne le regrette pas. « Au Canada, on pense que le chianti est un seul et unique vin, mais quand on vient ici on comprend vraiment ce qu’il en est. Il y a tellement de styles différents », se réjouit-elle, un verre à la main. « Les classicos que nous avons goûtés ont tous cette touche veloutée sur la fin, comme une chanson qui finit en douceur », explique-t-elle.

Bouteille entourée de paille

Pourtant, le chianti n’a pas toujours été associé avec cette douceur et du chianti ordinaire est aujourd’hui produit dans toute la Toscane, au-delà de l’appellation d’origine « chianti classico ». Car depuis 2010, il n’est plus possible d’en produire dans le « classico », où les grands producteurs ont obtenu gain de cause pour protéger leur appellation.

Généralement moins cher, plus léger et moins contraignant à produire, le chianti ordinaire reste associé pour beaucoup à la bouteille entourée de paille que des centaines de trattorias dans le monde utilisaient dans le passé comme bougeoirs. L’idée à l’origine du décret pris en 1716 était de garantir un style et une qualité liés à une combinaison bien précise: la terre de Toscane, son climat et le savoir-faire local. Trois siècles plus tard, cette idée perdure, mais l’accent est également mis sur certains micro « terroirs »: la nature de certains sols, leur exposition, leur altitude…

Changer les règles

A Querciabella, non loin de Greve in Chianti, Manfred Ing, originaire d’Afrique du Sud, considère avec satisfaction les grappes de sangiovese – le principal cépage rouge du chianti – qui promettent une belle récolte et un bon cru. Querciabella est à l’avant-garde d’une volonté de certains producteurs de chianti classico de changer les règles afin de leur permettre de « labelliser » leurs vins selon des micro-zones, sur le modèle de ce qui se fait en Bourgogne où pas moins de 84 appellations d’origine contrôlée cohabitent.

Comme beaucoup de grands crus de Bourgogne, les vins de Querciabella sont produits sans engrais artificiels ou pesticides et selon des principes biodynamiques. « Si nous voulons être en mesure de faire encore du chianti ici dans 300 ans, c’est la route qu’il faut prendre », assure Manfred Ing, tout en expliquant par exemple que des récoltes en hiver de moutarde sauvage aident à reconstituer les sols sans avoir recours aux engrais.

Dans la Toscane viticole, il y a autre chose qui a changé: l’arrivée des femmes dans ce petit monde fermé. « Nous sommes un petit club, mais en pleine expansion », assure Susanna Grassi, qui a renoncé en 2000 à son poste dans une entreprise de lingerie pour sauver une exploitation familiale vieille de quatre siècles. Son domaine, « I Fabbri » (les forgerons), couvre neuf hectares de collines et met l’accent sur la finesse et l’élégance. « Les femmes ont une sensibilité différente quand il s’agit de faire du vin », estime-t-elle. « Peut-être est-ce à cause de la grossesse qui nous enseigne la patience, sachant que le résultat final sera « bello »!

AFP

28 Sep

Le 2e marché des producteurs, c’est ce dimanche au Saint-James à Bouliac

Après le succès de la 1ère édition en juin dernier avec plus de 850 personnes, le Chef étoilé Nicolas Magie organise le 2e Marché des Producteurs le dimanche 2 octobre au Saint-James à Bouliac. Stéphane Derenoncourt et Vivien Durand seront de la partie.

Marché des producteurs de Nicolas Magie © Nicolas Claris

Marché des producteurs de Nicolas Magie © Nicolas Claris

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir faire son marché comme les plus grands Chefs français ? 

Sélectionner ses produits parmi les meilleurs de chaque catégorie, échanger directement avec les producteurs, recevoir les conseils de Chefs étoilés : c’est ce que propose le Marché des Producteurs, lancé par le Chef étoilé du Relais & Châteaux Le Saint-James, Nicolas Magie. 

Un cuisinier raisonné fonctionne selon la saisonnalité, c’est pourquoi le Chef propose de renouveler cet événement quatre dimanches par an, de 9h à 13h, au gré des saisons et sous l’égide d’un Chef invité partenaire de l’événement, où des produits de terroir auront la tête d’affiche ! L’occasion de découvrir de nouveaux produits, de petits producteurs, et d’accéder à la vente directe de produits régionaux. 

BBB

Le second Marché des Producteurs aura lieu le dimanche 2 Octobre 2016 de 9h à 13h, sur la terrasse du Saint-James.

Le Chef étoilé du restaurant Le Prince Noir à Bordeaux, Vivien Durand, est l’invité de cette seconde édition, aux côtés du Chef Nicolas MagieIls réuniront chacun 12 producteurs.

Il s’agira d’un week-end placé sous le signe de la gastronomie, mais aussi de l’œnologie : Stéphane Derenoncourt, le célèbre consultant en vin sera aussi de la partie.

D’autres producteurs de vins viendront également faire découvrir leur crus spécialement pour l’occasion, et se mêleront ainsi  à tous les producteurs de produits locaux (viandes, poissons, coquillages & crustacés, fruits & légumes, fromages, pains, miel…).

Et pour consacrer à cette journée gastronomique, un menu spécial mettant à l’honneur les produits des producteurs sélectionné par le Chef Nicolas Magie, sera à la carte du Café de L’Espérance, (30 euros). 

Avec Saint-James

27 Sep

Coup d’envoi des vendanges en rouge dans le Bordelais : « au niveau qualitatif, on a de très belles choses »

Depuis le début de semaine, de nombreux domaines ont commencé les vendanges de merlot à l’instar du château de France. En Pessac-Léognan où les terroirs sont plus précoces, le gros des vendanges est lancé, en Saint-Emilion et Pomerol, ça a démarré pour certains, on annonce un démarrage plus important à partir de mercredi. Dans le Médoc, ce sera surtout « branle bas de combat » la semaine prochaine.

Arnaud Thomassin, propriétaire du château de France © Jean-Pierre Stahl

Arnaud Thomassin, propriétaire du château de France, pour ce premier jour de vendanges © Jean-Pierre Stahl

Depuis lundi, de nombreux châteaux de Pessac-Léognan ont lancé leurs vendangeurs dans les rangs de vigne : c’est parti à Haut-Bailly, mais aussi à Latour-Martillac, ça a continué à Haut-Lagrange (lancé mardi et mercredi), à Smith-Haut Lafitte (démarrage jeudi dernier) et au château de France, ce lundi.

Ce sont en effet 25 vendangeurs qui ont donné hier à 8 heures les premiers coups de sécateurs sur une « parcelle historique » du château de France à Léognan, au lieu-dit la Gravette. Ici étaient plantés de très vieux pieds, âgés de plus de 60 ans, ils ont été arrachés en 2010 et voici les nouveaux qui commencent à bien donner sur cette superbe croupe de Graves.

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L’endroit est assez magique, en pente, chose assez rare dans le Bordelais comparé aux coteaux de Bourgogne. Arnaud Thomassin, le propriétaire, est venu voir  son équipe : « c’est une équipe très soudée, les vendangeurs viennent depuis plus de 10 ans ».

A Saint-Emiliion, le mythique Cheval Blanc, 1er cru classé A, a aussi donné le coup d’envoi, l’Union des Producteurs aujourd’hui, et château Fonroque en Saint-Emilion Grand Cru demain.

Au château de France (batisse en fond), on s'attend à un bon millésime © JPS

Au château de France (batisse en fond), on s’attend à un bon millésime © JPS

Même si sur cette parcelle les rendements ne sont pas plétoriques (à cause d’un peu de gel), « c’est très sain, très mûr, ça se présente pas mal commente Arnaud Thomassin. Il faut dire que le domaine repart d’un bon pied après avoir traversé quelques années difficiles : « en 2011, on avait brûlé, l’outil de production est parti en fumée ». Un tracteur avait en effet pris feu et les ateliers et le chai avaient été sérieusement touchés par cet incendie. Fort heureusement « la solidarité vigneronne a joué » et le château Haut-Bailly a pu prendre en compte la récolte des blancs, quant aux rouges ils étaient vinifiés au château Haut-Gardère.

VENDANGES EN ROUGE 106Le propriétaire s’est battu et a pu reconstruire un nouveau chai de vinification, quant au hangard agricole, il est aujourd’hui séparé pour éviter les risques de propagation. La première vendange sous de meilleurs auspices s’est déroulée en 2014, depuis ce ne sont que de bons millésimes qui se succèdent.

VENDANGES EN ROUGE 141Au niveau qualitatif, cela se présente très très bien, les couleurs sont jolies, les pellicules sont mûres, on est sur des tanins bien mûrs aussi, on est plutôt très content, cela envisage de très belles choses », Arnaud Thomassin du château de France.

Quand la magie commence à opérer dans en cuve...© JPS

Quand la magie commence à opérer en cuve…© JPS

« Par rapport à 2015, c’est un millésime différent, encore un millésime un peu inconnu pour nous car cela fait partie des climatologies qu’on n’a pas l’habitude d’avoir, on a eu deux mois et demi très très sec, sans eau, mais les vignes ont plutôt bien supporté, vous pouvez le voir, le feuillage reste vert, les vieilles vignes ont très très bien supporté cette chaleur et pour l’instant, on est sur des équilibres qui sont bien et par rapport à 2015, on est plutôt optimiste. »

Par rapport au 2015 toujours en barrique, jusqu'en janvier,

Par rapport au 2015 toujours en barrique, jusqu’en janvier, « on est plûtôt optimiste » explique Arnaud Thomassin © Jean-Pierre Stahl

Du côté du CIVB, Christophe Châteaux confirme la tendance à la mobilisation générale : « ça va démarrer partout cette semaine, mercredi et jeudi à Pomerol et Saint-Emilion, et dans le Médoc en fin de semaine mais le gros des vendanges en Médoc pour lundi. Les conditions demeurent favorables avec les températures fraîches le matin et agréables l’après-midi et en plus il n’y a pas d’eau annoncé pour les prochains jours. »

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Thierry Julien, Hugues Orduna et Thierry Culnaert diffusé au 19/20 :

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