16 Mai

Cantal : le député Alain Marleix… n’a pas le temps de débattre

Alain Marleix, député de la 2de circonscription du Cantal

Vous le savez, les électeurs auvergnats enverront, le 17 juin prochain, douze députés les représenter à l’Assemblée nationale. Douze, et non plus quatorze, après le redécoupage électoral supervisé en 2010 par Alain Marleix, député sortant de la 2è circonscription du Cantal.

Afin de donner la possibilité à un maximum de candidats d’exprimer leurs idées et programmes, la rédaction de France3 Auvergne a décidé d’organiser, avant le premier tour des élections législatives, un débat de 40 mns par circonscription, autour de 4 candidats, choisis en respect des règles d’équité, exigées par le CSA.

Imaginez… Douze débats avec quatre invités… soit 48 personnalités invitées… et…parmi elles… un seul qui ne trouve pas le temps d’y participer : Alain Marleix, candidat et député sortant dans la 2è circonscription du Cantal (Saint-Flour)

Il y a un mois, nous avons proposé au député Marleix et à trois autres candidats (représentant le PS, le Front de gauche et le FN) de venir débattre aujourd’hui 16 mai. Tous les candidats invités ont accepté…sauf le candidat sortant. Après plusieurs échanges téléphoniques avec son assistante parlementaire, et plusieurs messages laissés sur son répondeur… Alain Marleix nous a fait savoir que son « chemin de campagne » était fixé ce jour-là et ne pouvait être modifié. Tenant compte de cet empêchement, nous avons décidé de reporter ce débat. Nous avons donc fait modifier leur agenda aux trois autres candidats, afin de l’organiser le 23 mai prochain. Nous avons également proposé que le député-candidat à sa ré-élection soit représenté par son suppléant Jean-Yves Bony.

Nouvelle réponse négative de l’assistante d’Alain Marleix, par email : « il ne pourra  pas se libérer le 23 mai ; il est sur le canton de Saignes toute la journée et il ne peut vraiment pas reporter son programme. »

Ce qui n’inquiète pas outre-mesure M. Marleix, si l’on en croit un entretien donné récemment au journal La montagne. Dans cet article, il avoue parier sur un effet de… la faible participation « il faut s’attendre à une participation de 20 points inférieure par rapport à la présidentielle. Dès lors, passer la barre des 12.5% des inscrits revient à obtenir entre 22 et 25% des suffrages exprimés, ce qui permettrait au FN de se maintenir dans une vingtaine de circonscriptions, pas plus. »

Ses adversaires, eux, acceptent cette nouvelle date. Certains nous ont déclaré « ne pas être surpris de voir une nouvelle fois Alain Marleix fuir tout débat« … Les représentants du Front national, eux, ne « manqueront sous aucun prétexte l’occasion de représenter la droite à un tel débat en l’absence de l’ump. »

Pour notre part, nous regrettons l’absence annoncée du député sortant, dont le bilan et les propositions auraient sans doute enrichi le débat. Mais nous ne pouvons, pour un unique désistement, annuler ce rendez-vous d’informations que nous avons promis à nos internautes et téléspectateurs…

Analyse de politiquemania.com :

La 2e circonscription est composée des cantons d’Allanche, Champs-sur-Tarentaine-Marchal (DVG), Chaudes-Aigues, Condat, Massiac, Mauriac, Murat, Pierrefort, Pleaux, Riom-ès-Montagnes (UMP après une courte parenthèse à gauche), Ruynes-en-Margeride, Saignes, Saint-Flour-Nord, Saint-Flour-Sud (PS depuis décembre 2008), Salers.
Alain Marleix (66 ans dans moins d’un mois), élu depuis 1993 (après 8 ans comme eurodéputé), conseiller général de Masssiac et ministre de 2007 à novembre 2010, a été réélu au 1e tour en 2007 avec 63,72% contre Marie-Thérèse Salles (PS), arrivée 2e avec 14,69%. Il a été affaibli par sa défaite aux régionales, n’atteignant que 51,03% dans son département.
Le candidat que le PS lui oppose (Gérard Salat) n’est pas encore connu, mais la circonscription devrait rester à droite avec une certaine marge. Un succès de la gauche serait de l’obliger à un second tour.