31 Mai

Yves Desmazes, de policier à romancier

Yves Desmazes. ©Lisa Melia

Yves Desmazes. ©Lisa Melia

Yves Desmazes en est déjà à son huitième roman. Il vient présenter Les enfants perdus de Saint-Félix à la Comédie. Mais dans une autre vie, il était commandant de police. Et bien sûr, il écrit des polars !

« Est-ce que vous avez un mandat ? » De plus en plus de policiers, qui procèdent à des perquisitions, entendent cette petite phrase venue tout droit des séries télévisées américaines. Sauf que les mandats, en France, ça n’existe pas. Pour remettre les pendules à l’heure, Yves Desmazes a pris la plume : « J’ai toujours beaucoup lu de romans policiers, mais ça me chagrinait que les procédures policières et judiciaires soient si mal décrites. »

Dans les histoires de Mary Higgins Clarck, qu’il apprécie, Yves Desmazes s’agace de voir les coupables avouer dès que le héros les découvre. Dans la vraie vie, des vrais policiers, l’enquête est un peu plus compliquée… « Et il y a aussi le rôle de la justice. J’ai fait des écoutes téléphoniques en tant que policier. L’autorisation nous vient de la justice, la police ne le décide pas elle-même. »

Yves Desmazes commence sa carrière dans un commissariat parisien, puis dans la brigade de répression du banditisme. Il revient dans le Sud-est, enseigne à l’école de police de Nîmes avant de passer à l’état-major à Montpellier, sa ville natale. Son premier roman Le pont du diable sort en auto-publication. Le succès est au rendez-vous : il vend 6 000 exemplaires à Montpellier. « Une jolie performance » lui dira-t-on chez Sauramps. Son dernier roman s’est classé deuxième meilleure vente de la librairie. 

« Un flic diacre, ce n’est pas banal ! »

Le héros des romans d’Yves Desmazes respecte donc le code de procédure pénale. Il agit sur commission rogatoire. Il n’entrave pas le travail de l’avocat pendant les gardes à vue. Il n’agit pas comme bon lui semble comme si les frontières – géographiques ou éthiques – n’existaient pas. Kevin Normand, son héros, n’est pas tout à fait les autres. Yves Desmazes voulait quelqu’un d’original : « Il est diacre ! C’est un peu comme un religieux qui n’a pas prononcé les voeux. Sinon, il ne pourrait pas être policier. J’ai réellement rencontré un gardien de la paix diacre à Paris. La semaine, il maniait la matraque et le week-end, le goupillon. »

Il est toujours risqué de créer un seul personnage qui traverse tous les romans, comme un Sherlock Holmes ou un Hercule Poirot. Mais ça marche pour Kevin Normand. Son couple avec Charlotte, journaliste et formatrice à l’ESJ PRO de Montpellier, séduit les lecteurs. « Ils me demandent comment ils vont évoluer. Après tout, un diacre est censé rester célibataire ! », sourit Yves Desmazes.

LISA MELIA