29 Mai

La littérature ibérique cartonne dans le Midi

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Portugais, castillan, catalan, aragonais, basque et galicien. Six langues se côtoient sur la péninsule ibérique. Cette richesse est bien présente sur la Comédie du Livre grâce à l’Hispanothèque* de Montpellier.

« Trop souvent, on ne parle que de l’espagnol, c’est-à-dire du castillan. En France, nous avons du mal à appréhender la diversité linguistique du territoire ibérique. » Alain Barbara est trésorier de l’Hispanothèque. Jusqu’à demain, son association organise des ateliers de découvertes avec ces auteurs basques, galiciens, portugais et catalans.

« Aníbal Malvar, par exemple, écrit habituellement en galicien, mais pour son dernier roman, La Ballade des misérables, il a fait le choix du castillan, note Alain Barbara. » Selon la langue, les écrivains ne touchent pas le même public. 470 millions de locuteurs pour le castillan, et 260 millions pour le portugais, 10 millions seulement pour le catalan et environ 4 millions pour le galicien. « Tous les Espagnols qui vivent dans les régions sont bilingues. Ils parlent au moins castillan et basque, galicien ou catalan, nous explique Marc Osseguine, président de l’association Les Amis du Grain des mots et lecteur assidu de romans espagnols et portugais. Cela donne une littérature incroyablement vivante, diversifiée et dynamique. Surtout que les langues vont de pair avec des revendications régionales. Ce sont souvent des auteurs engagés. »

Cette richesse leur permet de franchir les frontières et d’attirer les lecteurs français, surtout dans le Midi. Le Prix Goncourt Lydie Salvayre, fille d’un couple de Républicains espagnols exilés dans le sud de la France, qui a reçu une carte blanche pour la programmation de la Comédie cette année, s’est mieux vendu à Montpellier qu’ailleurs en France. Vìctor del Arbol, auteur encensé par la critique espagnole, a d’abord connu le succès en France avant de vendre des milliers d’exemplaires dans son propre pays. « Même si certains auteurs sont difficiles d’accès, la curiosité des lecteurs français pour la littérature ibérique, et plus spécifiquement espagnole, est plus grande que pour les autres littératures étrangères », estime Yann Granjon, libraire chez Sauramps.

C’est pour cela que des associations sont nées pour valoriser les cultures hispanophones et lusophones. L’Hispanothèque en fait partie. Elle propose des cours de langues, mais aussi l’accès à des romans, essentiellement en castillan et en catalan.

Rencontre avec Mélanie, une des salariés de cet espace hispanothèque

A côté de l’Hispanothèque se trouve sa voisine portugaise. L’association Casa Amadis fait office de lusothèque*. Tito Livio Santos Mota, son président, connaît tous les rayons.

LISA MELIA

L’hispanothèque de Montpellier et l’association Casa Amadis se situent à l’Espace Jacques 1er d’Aragon (117 rue des Etats généraux à Montpellier).