08 Nov

Jappeloup, Tempête, Filou, Caramel, Rafal, Flash…Le cheval, nouveau roi de la bande dessinée jeunesse

Ça galope chez les éditeurs. Le cheval est devenu un animal très prisé depuis quelques temps. Jungle!, Glénat, Delcourt… chacun y va de sa série. En selles pour de nouvelles aventures…

image-46553On commence par Jappeloup. Inspiré d’une histoire vraie qui a déjà donné lieu à un film avec Guillaume Canet dans le rôle principal, cette adaptation en BD signée Maxe l’Hermenier et Béatrice Pence Sechi raconte l’histoire d’amour entre un cheval, Jappeloup, et son cavalier, Pierre Durand. Malgré des origines modestes et une faible hauteur au garrot, Jappeloup remporte de très nombreux prix, notamment la médaille d’or olympique en saut d’obstacles en 1988, et est considéré comme l’un des meilleurs chevaux de saut d’obstacles de tous les temps. En bonus au premier volet de cette nouvelle série publiée chez Jungle! un carnet de fiches pédagogiques qui aborde l’éthologie, l’alimentation, l’anatomie, la santé, les soins…

Contrairement à Jappeloup, Caramel n’en est pas à son premier galop d’essai. Sorti 501 CARAMEL T3[BD].indddébut septembre chez Glénat, en co-édition avec Cheval magazine, Caramel fait ses premiers pas est le troisième volet de cette série BD signée Patrice Marsaudon. Ce cheval facétieux est en fait apparu en 1991 dans les pages de Cheval Star. Ce sont d’ailleurs les tout premiers gags de Caramel publiés dans ce magazine équestre que l’auteur nous fait (re)découvrir ici – d’où ce titre – en y associant, et c’est plutôt une bonne idée, ses anecdotes et commentaires au fil des pages. C’est drôle et très bien dessiné. Preuve en est, notre héros cheval Couv_256868connaît une carrière internationale depuis une dizaine d’années, ses aventures sont publiées dans une quarantaine de magazines à travers 18 pays.

Toujours chez Glénat et toujours en co-édition avec Cheval magazine, la série Lilou & Filou en arrive à son deuxième album intitulé Que du bonheur!, que du bonheur pour le cheval Filou qui préfère jouer avec ses copains dans les herbages et s’empiffrer de pommes, que du bonheur aussi pour la jeune Lilou qui aime plus que tout son cheval. Des gags en une planche graphiquement agréables signés d’une passionnée, Fanny Ruelle, qui touche à tout, la bande dessinée mais aussi l’illustration, la peinture et la sculpture.

a-cheval-01-hip-hippique-hourraTout nouveau tout beau, le premier tome de A Cheval! paru chez Delcourt permet de découvrir la vie d’un centre équestre à travers – et c’est là l’originalité de cette série – le regard de ses pensionnaires, en l’occurence les chevaux. Au scénario, Miss Prickly, au dessin, Laurent Dufreney et dans les rôles principaux, Flash, Rafal, Mylord, Colt… ainsi que quelques humanoïdes pas toujours très intelligents. Le premier tome, Hip Hippique Hourra!  propose des gags là-aussi en une planche et en bonus des autocollants.

couv_tempete_ok_rvb_bdUn récit complet pour finir, Tempête au haras est l’adaptation en BD d’un roman de Chris Donner publié aux éditions Ecole des loisirs avec au dessin le talentueux Jérémie Moreau, précédemment responsable et coupable du Singe de Hartlepool (Delcourt). Contrairement aux autres albums, celui-ci ne joue pas sur le terrain de l’humour mais du drame. Jean-Philippe rêve de devenir jockey. Né dans le haras tenu par ses parents, il grandit aux côtés des poulains et n’est jamais aussi heureux qu’à cheval. Lorsque Belle-Intrigante met au monde une pouliche, Tempête, il en est certain, elle deviendra un crack ! Le crack qu’attendent ses parents depuis des générations et qu’il montera. Mais un soir d’orage, Tempête, affolée, piétine le dos de Jean-Philippe. Il devient tétraplégique… Ne pleurez pas tout de suite, les choses pourraient finir plutôt bien. Scénario carré, graphisme un peu plus adulte que dans les albums précédents, Tempête au haras trouve ici une très belle adaptation. Émotions assurées !

Eric Guillaud

Dans le détail

Jappeloup (tome 1), de L’Hermenier et Penco Sechi, Editions Jungle!. 10,45 €

Caramel (tome 3), de Marrsaudon. Editions Glénat. 11,50 €

Lilou & Filou (tome 2), de Fanny Ruelle. Editions Glénat. 9,99 €

A Cheval!, de Dufreney et Miss Prickly. Editions Delcourt. 10,95 €

Tempête au haras, de Donner et Moreau. Editions Rue de Sèvres. 14 € 

07 Nov

Bons baisers d’Iran : un carnet de voyage sans James Bond mais avec Lénaïc Vilain

9782365350969_1_75Bons baisers d’Iran n’est pas un livre d’espionnage, ni un documentaire géopolitique, encore moins un guide touristique…

C’est un carnet de voyage, tout simplement. 150 pages pour raconter le séjour de Lénaïc Vilain et de sa compagne dans un pays que nous connaissons finalement très mal. Et pour cause, l’Iran est toujours sous embargo. Mais la perspective d’une levée des sanctions économiques et financières fait que le pays s’ouvre un peu depuis quelques mois, notamment au tourisme.

Et c’est en touriste, oui oui ce n’est pas un gros mot, que Lénaïc Vilain débarque un beau jour en Iran, à Téhéran puis à Ispahan. Et c’est toujours en touriste qu’il nous rapporte son voyage en bande dessinée. Un regard vrai et senti sur le pays, sur son peuple, le quotidien, la condition féminine, la religion, le pouvoir, l’homosexualité, la nourriture, l’alcool…

Loin dans le fond et la forme du Persepolis de Marajane Satrapi, Bons baisers d’Iran est un livre plein d’humour qui veut tordre le cou à certains aprioris, et il y a arrive, sans éluder pour autant les sujets graves comme l’absence de liberté religieuse, les exécutions sommaires… Pour autant, l’auteur écarte toute tentative de morale à deux sous, de condamnation systématique, de sentiment de supériorité tendance Français moyen.

Lénaïc Vilain qui a longtemps exercé la profession d’agent de sécurité en complément de son travail dans la bande dessinée, il est aujourd’hui pion dans un lycée, a notamment signé R.A.S. aux éditions Poivre & Sel et Ainsi soient-ils chez Makaka. Un bon bouquin au graphisme plaisant, au ton léger et libre.

Eric Guillaud

Bons baisers d’Iran, de Lénaïc Vilain. Editions Vraoum! 20 €

03 Nov

Carnet de bagnoles: Lapin sort les chromes chez Glénat

Couv_258174Une chaise pliante, quelques crayons et un vieux registre de compta en guise de carnet de croquis, il n’en faut pas plus pour faire de Lapin un dessinateur heureux. Enfin si, il lui faut aussi quelques sujets qui en valent la peine. De vieilles bagnoles par exemple, rencontrées au fil de ses voyages, une 404 Peugeot au Maroc, une Fiat 500 à Naples, une chevrolet Bel Air aux Etats-Unis ou une Trabant à Berlin.

Français installé à Barcelone, Lapin aurait ainsi rempli plus de 160 carnets. Le premier d’entre-eux publié chez Glénat réunit une centaine d’illustrations de vieilles bagnoles passées au filtre d’un étrange et léger effet fish-eye. L’auteur s’est en plus amusé à représenter le plus souvent possible son reflet dans les chromes. En plus d’admirer les belles mécaniques, vous pourrez jouer à Où est Lapin ?

Eric Guillaud

Carnet de bagnoles, de Lapin. Editions Glénat. 19 €

@ Glénat / Lapin

@ Glénat / Lapin

02 Nov

« Franquin, Chronologie d’une oeuvre » : un ouvrage de référence sur l’un des plus grands auteurs contemporains

franquinC’est du lourd, du très lourd même. 2,4 kg (j’ai pesé!). 384 pages (j’ai compté), des centaines de documents, illustrations, croquis, couvertures, crayonnés, planches et photos. Et au bout du compte une oeuvre, magistrale, essentielle, fondatrice, celle de Franquin, André Franquin, l’homme qui a fait de Spirou et Fantasio des personnages à la fois modernes et mythiques, l’homme qui a créé Gaston Lagaffe, le Marsupilami, Modeste et Pompon, qui a illustré Les Idées noires, ses idées noires, l’homme finalement qui a créé un style graphique et révolutionné le Neuvième art en son temps. Alors oui, le livre pèse son poids mais il a de très bonnes raisons pour ça.

Année après année, album après album, Franquin, Chronologie d’une oeuvre nous fait pénétrer dans l’intimité créative du maître, décortiquant son parcours, son trait, son humour. Tout commence en 1946 avec la première histoire de Spirou dessinée par Franquin et publiée dans le journal Spirou très vite suivie du récit Le Tank publié quant à lui dans l’Almanach 1947. Et tout se termine avec les ultimes planches de Gaston et notamment la planche restée inachevée, publiée dans le tome 19 des aventures de Gaston Lagaffe. André Franquin décède le 5 janvier 1997 laissant ses héros de papier et quelques centaines de milliers de fans orphelins.

Dans leur ouvrage, José-Louis Bocquet et Eric Verhoest rappellent que pour Franquin, la possibilité de passer à la postérité n’a jamais été de mise. Et de le citer : « L’idée d’être dans le dictionnaire ne m’intéresse pas du tout. Si on le faisait, j’aimerais qu’on signale simplement Gaston ». Une phrase à l’image de l’auteur, géniale et modeste, un homme capable de s’effacer au profit de ses personnages.

Une citation parmi des centaines d’autres contenues dans l’ouvrage Franquin, Chronologie d’une oeuvre, les auteurs ayant souhaité pour ce « voyage initiatique » s’appuyer au maximum sur la propre parole de Franquin. « Si celui-ci… », expliquent-ils, « n’a jamais voulu être l’exégète de son propre travail – sa modestie, qui n’était pas feinte, excusait cette posture -, ses propos éclairent, toujours avec justesse, souvent avec humour, les grandes et petites étapes de son cheminement d’auteur ».

Pour la troisième édition de cet ouvrage de référence, les éditions Dupuis ont doublé la pagination afin de donner l’espace nécessaire à l’exceptionnelle iconographie présentée. Un livre remarquable sur une oeuvre exceptionnelle !

Eric Guillaud

Franquin, chronologie d’une oeuvre, de José-Louis Bocquet et Eric Verhoest. Editions Dupuis. 59 €

@ Dupuis Patrimoine / Franquin

@ Dupuis Patrimoine / Franquin

01 Nov

Les Ogres-Dieux et Soucoupes, deux albums sinon rien récompensés aux Utopiales, le festival de science-fiction de Nantes

Couv_230942Ce n’est pas un mais deux albums qui ont été récompensés hier lors de la cérémonie de remise de prix de la seizième édition des Utopiales, le Festival international de science-fiction à Nantes. Le premier volet des Ogres-Dieux de Hubert et Bertrand Gatignol, aux éditions Soleil a reçu le Prix de la meilleure bande dessinée de science-fiction. L’album Soucoupes de Obion et Arnaud Le Gouëfflec aux éditions Glénat a été désigné album coup de coeur du public.

Côté illustration, le génialissime Manchu a reçu le Prix Extraordinaire.

 

Les autres prix décernés
Prix Julia Verlanger à Lum’en de Laurent Genefort, éd. Le Bélial, 2015
Mention spéciale du jury à L’Adjacent de Christopher Priest (traduction de Jacques Collin), éd. Denoël, 2015
Prix du meilleur scénario de jeux de rôle à Un prophète de Jean-Marc Choserot pour le jeu Cthulhu
Prix du meilleur jeu vidéo réalisé à la Game Jam Button Factory de Samuel Bouchet (Dev), Pierre Chabiland (Dev), Rémi Gourrierec (Graph) et
Louis Godart (SD)
Prix du Jury – compétition internationale de courts-métrages à World of Tomorrow de Don Hertzfeldt / États-Unis, 2015
Mention spéciale du jury à Pelle Öhlund, acteur principal dans Man Without Direction de Johannes Stjärne Nilsson, Pelle Öhlund
et Nina Jemth / Suède, 2015
Prix Canal+ – compétition internationale de courts-métrages à Portal to Hell !!! de Vivieno Caldinelli / Canada, 2015
Prix du public – compétition internationale de courts-métrages à Juliet de Marc-Henri Boulier / France, 2015
Grand Prix du Jury – compétition internationale de longs-métrages à Évolution de Lucile Hadzihalilovic / France-Belgique-Espagne, 2015
Prix du public – compétition internationale de longs-métrages à Moonwalkers d’Antoine Bardou-Jacquet / Grande-Bretagne, 2015
Prix Utopiales Européen Jeunesse à Humains de Matt Haig (traduit par Valérie Le Plouhinec), éd. Hélium, août 2014
Prix Utopiales Européen à L’Autre Ville de Michal Ajvaz (traduit par Benoît Meunier), éd. Mirobole, 2015

Eric Guillaud

31 Oct

L’histoire d’un monde truqué : les coulisses du film d’animation avec Tardi et Legrand

9782203099906« Une bonne partie du métier de scénariste consiste à se creuser les méninges 24h/24, à se torturer le ciboulot, à tenter de noter au passage tout ce qui vous file par la tête… ». Et il en a des choses qui lui traversent la tête cet homme-là. Il s’appelle Benjamin Legrand. Il est écrivain, scénariste pour la bande dessinée, pour la télévision et pour le cinéma. Il a notamment écrit Le Cul des anges et La Face perdue de la Lune, Il a repris l’univers du Transperceneige à la mort de Jacques Lob, signé deux saisons de Nestor Burma, créé avec Amélie Aubert et Philippe Druillet la série télévisée d’animation Xcalibur et bien sûr déjà partagé quelques petites pépites avec Tardi, son ami, son complice de toujours ou presque. A commencer par la bande dessinée Tueur de cafards, album sorti en 1984, et le roman Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec en 2010

Rien de moins naturel donc que de les retrouver tous les deux associés à cette nouvelle aventure cinématographique. En salle mercredi prochain, Avril et le monde truqué est un film d’animation réalisé par Franck Ekinci et Christian Desmares sur une idée originale de Benjamin Legrand et d’après l’univers de Jacques Tardi.

Le récit repose sur une uchronie, une réécriture de l’histoire. Nous sommes en 1941, la lignée impériale est restée au pouvoir, Napoléon V règne sur la France où comme partout sur la planète, depuis 70 ans, des savants disparaissent privant l’humanité d’inventions capitales. Pas d’électricité, pas d’aviation, par de moteur à explosion, le monde en est resté à la vapeur.

Impliqué dans le projet, Jacques Tardi va en définir la charte graphique et réaliser un story board, un univers à la Tardi, on en demandait pas moins. Ce beau livre qui ressemble à s’y méprendre à un cadeau de Noël réunit les dessins réalisés par l’auteur (ébauches de personnages, esquisses des machines…) et bien sûr les commentaires de son ami Benjamin Legrand. Autant vous dire que les cent trente pages du livre se dévorent à la vitesse de la lumière. Une belle mise en bouche en attendant la sortie du film le mercredi 4 novembre…

Eric Guillaud

L’histoire d’un monde truqué, de Tardi et Legrand. Editions Casterman. 25 €

30 Oct

Miles Hyman Drawings : un livre en hommage à l’un des plus grands illustrateurs contemporains

601 MILES HYMAN[BD].inddIllustrateur mais aussi peintre et auteur de BD. Miles Hyman a plus d’une corde à son arc et plus d’un pays dans son coeur. Entre l’Europe et les Etats-Unis, l’artiste a multiplié les aller-retours comme quelque chose de naturel ou presque…

« Quitter son pays, choisir de vivre ailleurs que là où on est né est un processus complexe, parfois difficile à expliquer aux autres », peut-on lire en ouverture de ce livre. Un processus difficile que Miles Hyman a en tout cas artistiquement assumé, travaillant aussi bien pour des revues du vieux continent (Libération, Le Monde, Télégramme…) que pour les supports du nouveau (The New York Times, The International Herald Tribune…).  L’homme s’est aussi fait un nom dans la réalisation de couvertures de livres pour Gallimard, Le Seuil, Denoël et la série du Poulpe chez La Baleine. Enfin, il a illustré divers romans, notamment Manhattan Transfert de John Dos Passos, L’Agent secret de Joseph Conrad, Lorsque Lou de Philippe Djian.

Bref, Miles Hyman est partout, ses dessins nous accompagnent depuis la fin des années 80 et ce très bel ouvrage proposé chez Glénat n’est que pure récompense, pour lui peut-être mais surtout pour nous. On y retrouve près de 200 illustrations publiées des deux cotés de l’Atlantique, parfois inédites, le tout accompagné des textes de Michel Rime, Jean-Luc Fromental, Etienne Robial, Matz, Jérôme Charyn, Jean-Bernard Pouy… Tous parlent de lui, de l’homme aussi bien que de l’artiste, de leurs rencontres, mais aussi de ses dessins, de ses couleurs, de ses cadrages, de cet univers si particulier qui le rapproche selon les spécialistes d’un Edward Hopper. Un très très beau livre, très bien fait, intelligent, qui met en valeur le travail de l’artiste et nous plonge dans une douce atmosphère.

Eric Guillaud

Miles Hyman Drawings, de Miles Hyman. Editions Glénat. 39 €.

L’info en +

Jusqu’au 14 novembre 2015, l’artiste expose ses plus beaux originaux aux cimaises de la galerie Champaka à Paris.

@ Glénat / Hyman

@ Glénat / Hyman

26 Oct

Utopiales 2015 : la bande dessinée à l’honneur !

utopiales_affiche-384411Le festival international de science-fiction de Nantes débute dans quelques jours, le 29 octobre pour être précis. 5 jours pour se confronter aux « réalité(s) », thème de cette 16e édition.

Au menu, un peu beaucoup énormément de rendez-vous autour de la littérature, de la recherche scientifique, du cinéma, des jeux vidéos, de la culture nippone et bien entendu de la bande dessinée.

Parmi les auteurs de BD invités : Denis Bajram, Florent Calvez, Olivier Cotte, Florence Dupré la Tour, Fred Duval, Emem, Jaouen, Louise Joor, Olivier Ledroit, Arnaud Le Gouëfflec, Florence Magnin, Valérie Mangin, Marek, Marc Antoine Mathieu, Orion, Stéphane Melchior, Jean-Pierre Pécau, Fabien Vehlmann, Colin Wilson, Yoann…

Des dédicaces, des tables rondes…

Dédicaces mais aussi tables rondes ou conférences, les auteurs se relaieront pour nous parler de science fiction et répondre aux nombreuses questions autour de leurs oeuvres.

… et des expos

Deux expos d’importance cette année pour les amoureux du Neuvième art : Manchu sa vie son oeuvre et les 20 ans de la collection Série B des éditions Delcourt.

Eric Guillaud

Plus d’infos sur le site du festival

L’Empire des steppes : le nouveau Jour J de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau avec Guéra au dessin

jour-j-22-l-empire-des-steppesEt si les armées mongoles ne s’étaient pas arrêtées en Autriche au XIIIe siècle mais avaient poursuivi leurs conquêtes jusqu’à Rome et au-delà ? C’est le postulat de ce nouvel album de Jour J, une uchronie prévue en deux volets, L’empire des steppes que nous pouvons d’ores et déjà tenir entre nos petites mains fébriles et Stupor Mundi prévu pour le deuxième semestre 2016.

Après Dragon rouge et Le Crépuscules des damnés, deux aventures qui prenaient corps au milieu du siècle dernier, les scénaristes Fred Duval et Jean-pierre Pécau nous invitent à effectuer un sacré saut dans le passé, huit siècles, rien que ça, pour nous plonger au coeur des royaumes d’Europe en l’an 1242. Rome n’est plus alors qu’un tas de cendres après 6 jours et 6 nuits de pillages et d’incendies par les hordes mongoles et les royaumes francs sont à leur tour menacés. Réfugié à Avignon, le Saint-Père en appelle à l’ultime croisade pour éviter le désastre. De tous les royaumes d’Occident montent les chevaliers prêts à en découdre. « Tous avaient juré qu’ils mourraient sur place et que pour un moine guerrier, ils emporteraient 50 cavaliers diaboliques. C’était le dernier rempart de la chrétienté, le dernier recours des Francs… »

Au dessin, Guéra, un petit nouveau dans la série mais pas dans la bande dessinée. Né à Belgrade et résidant aujourd’hui à Barcelone, Guéra a notamment réalisé l’adaptation en BD du film Django Unchained et travaillé sur la série Le lièvre de Mars. Son graphisme réaliste prend toute sa dimension dans les scènes de combat. La couverture de l’album a été confiée aux talentueux Manchu et Fred Blanchard.

Lancée en avril 2010, il y a donc un peu plus de cinq ans, la série Jour J compte déjà 22 albums couvrant toutes les périodes de notre histoire. Un boulot de titan pour les scénaristes qui ont pour l’occasion fait appel au talent d’une quinzaine de dessinateurs, parmi lesquels Emem, Damien, Colin Wilson, Gess, Philippe Buchet… A chaque album, une réécriture de l’histoire à partir de faits incontestés. Et si les Russes avaient réussi à marcher sur la Lune avant les Américains ? Et si l’Allemagne avait gagné la Première guerre mondiale ? Et si l’imagination avait finalement pris le pouvoir en 1968 ? Dans une veine réaliste, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau nous illustrent ce qui se serait passé si l’histoire avait pris un autre cap… Toujours instructif !

Eric Guillaud

L’Empire des steppes, Jour J (tome 22), de Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Guéra. Editions Delcourt. 14,50 €

@ Delcourt / Duval Pécau et Guéra

@ Delcourt / Duval Pécau et Guéra

25 Oct

L’art n’a qu’à bien se tenir : un plongeon humoristique dans l’art contemporain signé Klub

9782365351096_cgFaut-il un permis pour critiquer l’art contemporain ?

Dans le doute, l’auteur de ce petit livre vous en délivre un gratuitement. Il vous suffit de marquer votre nom et prénom, de coller une photo, de signer et vous serez autorisé à dire du bien ou du mal des oeuvres mais aussi de tout ce qui tourne autour, artistes, galeries, critiques d’art, amateurs, vendeurs, acheteurs…

Klub ne s’en prive pas en tout cas. Dessinateur de presse et illustrateur pour la jeunesse, cet auteur français vit à Berlin, haut lieu de la création contemporaine. Et c’est en fin connaisseur de ce microcosme qu’il nous offre aujourd’hui sa vision un brin ironique.

Alors que se tenait ce week-end la FIAC à Paris, la Foire internationale d’Art contemporain, l’album de Klub, avec ce titre qui rappelle l’artiste Ben, nous offre une petite centaine de dessins où l’on croise quelques amoureux d’art mais aussi pas mal de pique-assiettes, de subversifs, de réactionnaires, de plagieurs, de spéculateurs, d’artistes bio… beaucoup de monde en somme dans un petit album conçu comme une oeuvre d’art. On aime.

Eric Guillaud

L’Art n’a qu’à bien se tenir, de Klub. Editions Warum?. 14 €

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