24 Oct

Spirou par Jijé : une intégrale historique aux éditions Dupuis

COUV-SPIROU-PAR-JIJE-CopieIl n’a pas créé le personnage, c’est Rob-Vel qui l’a imaginé à la demande de l’éditeur Charles Dupuis, il n’en a pas fait non plus le mythe que l’on connait aujourd’hui, c’est Franquin qui s’en est chargé. Mais il lui a permis de traverser la Deuxième guerre mondiale sans trop de dommage. Et c’est déjà énorme !

Joseph Gillain, de son nom d’artiste Jijé, est devenu le dessinateur en titre des aventures de Spirou un peu par accident lorsqu’au début de la guerre et après l’invasion de la Belgique par les forces allemandes, il fallut reconstituer dans l’urgence une équipe d’auteurs autour du journal Spirou. Déjà connu pour ses aventures de Blondin et Cirage publiées dans une autre revue belge, Jijé semblait être l’homme de la situation. Il anima les aventures de Spirou pendant les années tumultueuses de la guerre jusqu’à l’interdiction du journal par les Allemands, puis à nouveau de la Libération jusqu’en 1951, date à laquelle Franquin prit la relève.

Une collaboration en pointillé rappellent les éditions Dupuis, qui permit tout de même de donner naissance au personnage de Fantasio, à quelques-unes des couvertures mythiques du journal Spirou, notamment au moment de la Libération, et à quelques 150 planches d’aventures qui allaient participer à la définition du style graphique de l’école dite de Marcinelle.

Cette magnifique intégrale publiée aux éditions Dupuis réunit les 150 planches dans une version restaurée mais aussi quantité de photographies, de documents, d’illustrations diverses, les commentaires toujours passionnants des spécialistes Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault ainsi que le fac-similé de l’affiche de Jijé illustrant les neuf commandements du code d’honneur des membres du club des Amis de Spirou. Noël approche, Spirou par Jijé fera briller les yeux de tous les amoureux du Neuvième art et de son histoire.

Eric Guillaud

Spirou par Jijé, L’Intégrale (1940 – 1951). Editions Dupuis. 35 €

© Dupuis - Jijé

© Dupuis – Jijé

23 Oct

Olympia : deuxième visite au musée pour le trio Ruppert, Vivès et Mulot

ruppertTrois années passées sans nouvelles de notre trio féminin préféré, ça commençait à faire long, très long. D’autant qu’on l’avait laissé dans une très mauvaise posture après le cambriolage du Louvre et la disparition de Carole. Le manque alimentant le désir, les retrouvailles ne pouvaient être qu’explosives, elles le sont. Première constatation, nos « drôles de dames » version frenchi n’ont pas changé d’un cheveu. Avec le temps, elles ne se sont aucunement assagies, même Carole – qu’on a finalement retrouvé – enceinte jusqu’aux dents.

Toujours aussi foldingues, Alex, Carole et Sam, sont prêtes à tout pour alléger les grands musées nationaux de quelques chefs-d’oeuvres inestimables qui pourraient bêtement prendre la poussière. Après La Grande Odalisque au Louvre, elles ont décidé de s’attaquer à l’Olympia de Manet exposé au Petit Palais à Paris. Et l’affaire ne s’annonce pas simple d’autant que le commanditaire leur a collé un de ses hommes aux basques pour surveiller le boulot, un gars pas franchement drôle et peut-être un peu dangereux…

Tout est fluide, le scénario, les dialogues, le dessin… Tout est fluide, tellement fluide qu’on en viendrait presque à penser que la bande dessinée est finalement un art facile. En quelques sortes oui, il suffit juste de s’appeler Vivès, Ruppert ou Mulot. Bon autant dire que ce n’est pas donné à tout le monde de faire simple et efficace, de faire du divertissement intelligent, léger, drôle, dynamique, contemporain… en un mot génial. Certes, je ne suis peut-être pas tout à fait objectif vu que j’adore le travail de Môssieur Bastien Vivès (Les Autres gens, Pour l’Empire, Polina, Le goût du chlore…) mais tout de même, arriver à glisser Lady Gaga dans une histoire de grande cambriole dans un musée français, il fallait oser. Et rien que pour ça je dis que, oui, La Grande Odalisque et Olympia sont des albums de génie.

Eric Guillaud

Olympia, de Vivès, Ruppert & Mulot. Editions Dupuis. 20,50 €

21 Oct

Bob Morane le retour : avant l’album, une exposition mais aussi des tables rondes, conférences et séances de dédicaces à Nantes…

6A9D2948-6F80-4927-95D2-EC6C3D588421« Et soudain surgit face au vent, Le vrai héros de tous les temps… » chantait le groupe Indochine. C’était en 1982. il y a une éternité. Mais les héros ne meurent jamais et Bob Morane est toujours là. 62 ans de bons et loyaux services, un cumulard qui a fait les beaux jours du roman, de la télévision, du cinéma, des jeux vidéo et bien évidemment de la bande dessinée. Plus de 85 récits existent en BD, le plus grand nombre publié au Lombard.

Et c’est justement cette maison d’édition qui a décidé de relancer les aventures du célèbre aventurier. Retour aux affaires prévu le 30 octobre prochain avec la sortie de l’album Les Terres rares, premier volet d’une nouvelle saga intitulée Bob Morane – renaissance.

« Sans rien avoir perdu de ce qui le constitue… », prévient l’éditeur, à savoir « son caractère, son sens de la justice, ses amis« , le nouveau Bob Morane évolue « dans un contexte entièrement renouvelé, contemporain et particulièrement explosif (…) Bob Morane, légende du passé, devient l’aventurier de demain! »

Bob Morane, légende du passé, devient l’aventurier de demain !

Aux manettes, le dessinateur  Dimitri Armand, les scénaristes Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray qui « ne se contentent pas de « rebooter » un personnage célèbre ; ils réinventent dans Les Terres rares, premier album d’un diptyque fondateur, le concept même de l’aventure, et font de leur héros le premier aventurier du XXIe siècle ! »

Bob Morane, un album, une expo, des tables rondes…

À l’occasion de la sortie du premier album de cette nouvelle série, La Mystérieuse librairie nantaise et les éditions du Lombard organisent un événement exceptionnel autour du travail des auteurs, une exposition intitulée Bob Morane: la renaissance nantaise de l’aventurier mais aussi des tables rondes avec la participation des auteurs (du 22 au 24/10), une séance de dédicaces (les 23 et 24/10) et une conférence (24/10).

Lancement officiel le jeudi 22 octobre

L’exposition présente une vingtaine d’œuvres originales de Dimitri Armand, des vidéos et une rétrospective des différents dessinateurs qui se sont succédés sur le personnage créé par Henri Vernes il y a plus de 60 ans. Le lancement officiel de l’événement se fera le jeudi 22 octobre en présence des auteurs. Conférence de presse, table ronde et inauguration officielle de l’exposition sont au programme.

En pratique

L’exposition mais aussi les tables rondes ou conférences se tiennent à la Maison de l’Avocat, 35 rue La Noue Bras de Fer à Nantes. L’exposition est ouverte du 14 au 31 octobre 2015, du lundi au samedi de 14h à 17h, entrée gratuite.

Eric Guillaud

© Lombard / Armand, Brunschwig & Ducoudray

© Lombard / Armand, Brunschwig & Ducoudray

 

Quai des Bulles : la BD fait son festival à Saint-Malo du 23 au 25 octobre

image.php« On va bien rigoler » annonce une mouette pas franchement rieuse sur l’affiche de cette 35e édition du festival de la bande dessinée et de l’image projetée. Sans réellement savoir si c’est un souhait, un ordre ou même une menace. C’est du Guillaume Bouzard tout craché, pardon tout dessiné. L’auteur a reçu le Grand prix de l’Affiche en 2014, il aurait pu recevoir le Grand prix de l’humour grinçant. Mais après tout, l’humour est sa marque de fabrique. Mégabras, c’est lui, La Bibite à Bon Dieu, c’est encore lui, Moi, BouzarD, c’est toujours lui.

Guillaume Bouzard sera présent au festival 2015 à partir du 23 octobre. Comme à peu près l’ensemble de la profession, éditeurs, dessinateurs, scénaristes, coloristes… Impossible de les citer tous mais seront notamment présents Edmond Baudoin, Christophe Chabouté, Efix, Etienne Davodeau, Olivier Jouvray, Killoffer, Nicoby, Terreur Graphique, Wandrille, Yoann, les éditions Dargaud, Dupuis, Delcourt, Casterman…

Des centaines de professionnels, des milliers d’amateurs qui pourront faire la course à la dédicace, admirer les expositions notamment consacrées cette année à l’album Le Petit Bleu de la côte ouest de Manchette et Tardi, à Fluide Glacial à l’occasion de ses 40 ans, à Nicoby ou encore au Moby Dick de Christophe Chabouté.

Expositions, dédicaces mais aussi cinéma, concours, rencontres, ateliers BD, animations diverses… cette nouvelle édition promet encore un beau voyage au pays de l’imaginaire.

Eric Guillaud

Toutes les infos pratiques sur le festival ici

20 Oct

Au revoir là-haut : Christian de Metter adapte le roman de Pierre Lemaître avec maestria

au_revoir_la_haut_01Je ne suis pas du genre à me jeter sur les Prix Goncourt, qu’il s’agisse de les acheter ou bien de les lire. C’est certainement une erreur. C’est en tout cas ici une grave erreur. Au revoir là-haut primé en 2013 est une histoire ahurissante qui nous entraîne dans les premiers jours de l’après Grande guerre. Pierre Lemaître en incroyable conteur nous raconte comment deux poilus, après avoir échappé de justesse à la mort dans les toutes dernières heures du conflit, vont affronter la démobilisation et le retour à la vie civile comme une ultime bataille, certainement pas la plus facile.

Aux héros, la patrie reconnaissante paraît-il. Sauf que nos deux poilus, Albert Maillard et Édouard Péricourt, n’ont pas le profil du héros ordinaire de la Grande guerre. Le premier échappe au peloton d’exécution pour avoir soi-disant fui devant l’ennemi. Le second revient avec la moitié du visage en moins. Édouard est ce qu’on appelle une gueule cassée qui refuse de retourner dans sa famille, se fait passer pour mort au champ d’honneur et ne touche par conséquent aucune pension. Le temps de se refaire une petite santé, de se confronter à la misère, et nos deux poilus se lancent dans une belle escroquerie aux monuments aux morts. De quoi ramasser pas mal de billets. Après tout, l’Etat leur doit bien ça…

L’histoire est incroyable par elle-même. Elle est encore sublimée par la mise en scène et le dessin de Christian de Metter qui, sur 150 planches d’une incroyable beauté, fait autant ressentir la folie, la haine et la cruauté collective de cette « putain de guerre » dirait Tardi que la tragédie de destins individuels, d’âmes perdues et de corps mutilés. Une adaptation d’une puissance émotionnelle absolument exceptionnelle !

Eric Guillaud

Au revoir là-haut, de Lemaître et De Metter. Editions Rue de Sèvres. 22,50 €

© Rue de Sèvres / Lemaître & De Metter

© Rue de Sèvres / Lemaître & De Metter

19 Oct

Sans interdits depuis toujours : Le Petit Spirou fête ses 25 ans avec un album hors série

51siOH0MrAL._SX363_BO1,204,203,200_Vingt-cinq ans ! Oh p….. !!! L’affaire ne nous rajeunit pas. Pire, elle nous ramène au siècle dernier, oui oui, au début des années 1990. A l’époque, internet n’était pas encore grand public, YouTube n’existait pas, pas plus que Facebook d’ailleurs, Corto Maltese n’avait pas encore vécu sa dernière aventure, , sous la plume du grand Hugo, et Spirou, pardon le grand Spirou, était en vadrouille du côté de Moscou. Les mauvaises langues ajouteront que la télévision était en noir et blanc et que le téléphone était encore à cadran rotatif. Et c’est presque vrai. Presque !

Un coup de vieux pour nous aujourd’hui, un coup de jeune à l’époque pour le Neuvième art. L’arrivée du Petit Spirou dans le cercle des enfants terribles de la BD n’est pas passée inaperçue. L’humour irrévérencieux et anticonformiste des premiers gags eurent l’effet d’une petite bombe et signaient la naissance d’une très grande série. 25 ans et dix-sept albums plus tard, le Petit Spirou est toujours au Top est mérite bien un beau cadeau. Au menu de cet album anniversaire : des extraits de planches,  des couvertures marquantes du journal Spirou, des commentaires, des anecdotes, du rire, beaucoup de rire… Pour tous ceux qui aiment le groom !

Eric Guillaud

Le Petit Spirou anniversaire, de Tome et Janry. Editions Dupuis. 19 €

L’info en +

Les éditions Dupuis ont lancé une page internet spéciale 25 ans avec des jeux, des cours de dessin, des gags… C’est ici que ça se passe !

© Dupuis / Tome et Janry

© Dupuis / Tome et Janry

13 Oct

Charlie Adlard Art Book : un véritable hommage au dessinateur de Walking Dead chez Delcourt

charlie-adlard-art-bookÀ un journaliste qui lui demandait en 1992 ce qu’il considérait comme la meilleure chose au monde, Charlie Adlard répondit sans ambages : les comics.  Et son rêve le plus fou ? Dessiner Spider-Man mais en lui infligeant un sacré lifting.

A seize ans, sa voie était toute tracée. Charlie Adlard ne pouvait que devenir l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération et apporter du sang neuf aux comics et notamment aux comics d’horreur. Et il le devint même s’il hésita un temps à faire carrière dans le milieu cinématographique. Nourri à la BD britannique puis américaine, mais aussi au cinéma des années 80, Stars Wars et Alien en tête, le jeune homme commença par dessiner Judge Dredd sur un scénario d’Alan Grant. Pas mal pour un début ! Il travailla par la suite sur X-Files, Armitage, Rogue Trooper, Warheads, The Crow, Savage… et bien sûr Walking Dead qui lui apporta une reconnaissance internationale.

« Bien entendu, un bon scripte est nécessaire pour créer quelque chose de mémorable. Mais le dessinateur remplace les acteurs, les décors, et les accessoires, les costumes et les effets spéciaux… Il réalise donc une incroyable performance », écrit Jonathan Ross, star de la BBC et scénariste de comics à propos de Charlie Adlard. Pour vérifier ses paroles, il suffit de vous jeter à corps perdu dans ce copieux album publié aux éditions Delcourt. Vous pourrez parcourir les différentes étapes de la carrière du dessinateur à travers quantité de planches, couvertures, crayonnés, illustrations promotionnelles, croquis…Ajoutez à cela les commentaires signés notamment de Robert Kirkman, créateur de la série Walking Dead, et de Greg Nicoreto, spécialiste des effets spéciaux, et le bonheur sera complet. Un album très riche qui se déguste dans les moindres détails.

Charlie Adlard Art Book, de Charlie Adlard. Editions Delcourt. 22,95 €

Eric Guillaud

© Delcourt / Charlie Adlard

© Delcourt / Charlie Adlard

06 Oct

Le voyage de Phoenix : Destins croisés autour de la guerre de Corée

Couv_255326Né à Séoul en 1965, adopté par une famille belge à l’âge de six ans, Jung nous avait déjà bouleversé avec son album précédent, le récit autobiographique Couleur de peu : miel publié en trois volets aux éditions Soleil et adapté en 2012 en film d’animation. Il y racontait son parcours d’orphelin coréen et son retour au pays du matin calme à l’âge de 40 ans, à la recherche de ses racines.

L’auteur récidive avec Le voyage de Phoenix, une fiction cette fois, une fiction qui flirte pourtant avec le réel, le dramatiquement réel, avec toujours en toile de fond la guerre de Corée et ses conséquences humaines désastreuses. Sur 320 pages d’un noir et blanc particulièrement sobre et délicat, Jung met en scène trois destins. D’un côté, une famille américaine désireuse d’adopter un enfant, de l’autre Jennifer, 23 ans, qui travaille à l’orphelinat américain de Séoul, une jeune femme profondément marquée par l’absence de son père, un soldat américain qui a trahi sa patrie en passant en Corée du Nord. Et au milieu, un enfant né coréen, Kim, qui aurait dû grandir aux Etats-Unis s’il n’avait été victime d’un grave accident.

Jung évoque bien évidemment la guerre de Corée, les blessures de tout un peuple mais aussi la difficile reconstruction psychologique après un profond traumatisme comme la mort d’un enfant ou la disparition d’un père. Le voyage de Phoenix est un concentré d’émotion, un album à la fois beau et bouleversant!

Eric Guillaud

Le voyage de Phoenix, de Jung. Editions Soleil. 19,99 €

05 Oct

QRN sur Bretzelburg, un chef d’oeuvre de Franquin réédité dans la collection 50/60

D2lHvvbtQjw7fYLI6BB9xGQHtlEw2XV6-couv-1200-846x806C’est l’une des plus belles aventures de Spirou et Fantasio époque Franquin et au delà serais-je tenté d’écrire. Un petit chef d’oeuvre d’humour publié dans le journal Spirou entre 1961 et 1963 sous une pagination particulière : une demi-planche en première page et une planche complète en dernière page du journal. De quoi nécessiter une recomposition complète du récit au moment de sa parution en album.

Pas de souci par contre pour sa publication dans la collection 50/60 des éditions Niffle qui présente justement les oeuvres sélectionnées par demi-planches en noir et blanc associées aux commentaires du spécialiste Hugues Dayez. Et c’est bien là que réside tout l’intérêt de cette édition, les commentaires nous en apprennent énormément sur le travail de l’auteur, en l’occurrence ici Franquin, sur ses choix au niveau du dessin comme du scénario, sur les difficultés rencontrées lors de l’écriture ou de la publication du récit, et même sur l’état de santé de l’auteur, obligé de s’arrêter 15 mois pour dépression au beau milieu du récit.

Alors, bien sûr, rien n’est dû au hasard dans QRN sur Bretzelburg, pas même l’appel téléphonique en page 3C du directeur des éditions Dupuis, furieux de ne pas pouvoir se faire entendre auprès de Fantasio à cause du bruit ambiant. Hugues Dayez explique : « Comme une amusante mise en abîme, Franquin fait intervenir ici par téléphone Monsieur Dupuis, mais ni Fantasio, ni le lecteur ne connaîtront la raison de son appel : excédé par le boucan généré par le Marsupilami, l’éditeur écourte la conversation… Or, c’est l’interventionnisme de Charles Dupuis qui vient de placer le dessinateur dans une situation délicate : quelle suite donner à cette aventure si Zorglub en est exclu ?« .

L’affaire aura échappé au simple lecteur mortel mais, effectivement, le boss de la maison d’édition avait formellement interdit à Franquin de faire réapparaître le personnage de Zorglub alors même que l’histoire était lancée, les premières pages écrites et publiées. Exit le méchant, il fallait trouver un plan B en urgence, ce sera QRN sur Bretzelburg, une sombre histoire de transistor avalé par le Marsupilami et de roi fantoche prisonnier dans son propre royaume. Pour les fans de Spirou !

Eric Guillaud

QRN sur Bretzelburg, de Franquin. Editions Niffle. 29 €

Réalités obliques : Clarke remet l’imaginaire d’aplomb

Couv_256338Une jeune femme qui existe un jour sur deux, une autre qui doit se concentrer pour rester réelle, un homme qui vit en différé, en retard par rapport à lui-même… Voilà un échantillon des histoires que nous propose Clarke dans ce recueil paru au Lombard.

Un petit album au format carré très agréable, quatre cases par planche, quatre planches par histoire, 25 récits en tout, pas de couleurs, un noir et blanc de toute beauté, une maquette ultra-léchée… Réalités obliques est une petite curiosité graphique à dévorer de toute urgence. L’auteur de Mélusine, Charly ou encore de Durant les travaux, l’exposition continue… explore ici un monde parallèle où tout est envisageable, « un endroit entre ombre et lumière, fait de leurres et de guets-apens, où la réalité devient sournoise… ». En route pour l’imaginaire !

Eric Guillaud

Réalités obliques, de Clarke. Editions Le Lombard. 16,45 €