07 Sep

La Revue dessinée fête ses deux ans et travaille sur une déclinaison en direction d’un public jeunesse

reuvedessinée4500 abonnés, 20 000 exemplaires, 1500 points de diffusion… La Revue Dessinée fêtera ses 2 ans d’existence le 10 septembre prochain au moment de la sortie de son 9e numéro qui réunira comme d’habitude une trentaine de journalistes et de dessinateurs autour de reportages, d’enquêtes et de documentaires en bande dessinée.

De nouveaux projets en vue

Et notamment, une déclinaison du magazine en direction de la jeunesse. Même principe, des journalistes associés à des illustrateurs « proposeront des enquêtes et des reportages dessinés pour mieux appréhender le monde d’aujourd’hui« . Sortie prévue dans un an.

Mais aussi deux premiers albums pour les éditions La Revue Dessinée: #Cyberbook L’Admirable Saga de l’informatique et de la culture numérique d’Hervé Bourhis et Rudy Spiessert et Face B Les Figures pittoresques de la musique du XXe siècle d’Arnaud Le Gouëfflec et Nicolas Moog. Sorties prévues le 20 novembre 2015.

Eric Guillaud 

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04 Sep

Tyler Cross entre au bagne, Brüno passe aux aveux…

© éric guillaud

© éric guillaud

Vous n’avez jamais croisé Tyler Cross ? Heureusement pour vous. Ce personnage ne joue pas dans la catégorie bisounours. C’est un dur, un vrai, un tueur de sang froid, un gangster sans pitié. Fabien Nury et Brüno viennent de lui offrir une deuxième aventure. Pas sûr qu’il leur dise merci..

Nous n’avons pas eu besoin de le cuisiner longtemps pour qu’il passe à table. Il faut dire que nous étions venus en force ce jour-là, une équipe de la télé, une autre du Web. Une caméra, des micros, des smartphones, trois cerveaux, six yeux… de quoi enregistrer tout ce qui allait se dire dans la cellule du dessinateur, plantée quelque part dans le quartier Chantenay à Nantes. 

Une cellule, oui, l’image est assez juste, une cellule au fond d’un jardin, 10 m2 à tout casser, une porte blindée. Il va falloir se relayer. A l’intérieur, un bureau, un ordinateur, un tourne-disque, des vinyles… rien qui ressemble à un univers d’auteur de BD.

Et puis et puis, dans un coin, des grands classeurs noirs que Brüno attrape, pose sur le bureau et ouvre. A l’intérieur, la centaine de planches originales de l’album « Angola » fraîchement paru. Le choc…

Cette fois, la messe était dite. Pris la main dans le sac ou plus exactement le feutre sur la planche, Brüno ne pouvait plus se défiler. Tyler Cross, c’était donc lui, lui et son complice Fabien Nury. L’interrogatoire pouvait commencer…

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03 Sep

Le festival Formula Bula troisième édition à Paris du 25 au 27 septembre

Capture d’écran 2015-09-03 à 11.03.45« Formula Bula, c’est un festival de bd et plus si affinités, on y vient pour découvrir un auteur et voilà qu’on repart avec des acouphènes. On y vient pour danser et on repart les mains pleines d’encre. On y vient les mains vides et on repart la tête pleine…« . À en croire le dossier de presse, Formula Bula serait un ovni dans le monde des festivals de BD, posant son regard sur « des oeuvres insolentes, exigeantes, stimulantes et mutines sans se soucier des postures et du bruit ambiant« . 

Il est vrai que du côté des auteurs invités, les organisateurs n’ont pas tapé dans le mainstream. Visez plutôt : Masse, Liberatore, Blutch, Ayroles, Winshluss, Vivès, Rodolphe Burger (oui oui le musicien), Super Loto Editions, Jean-Pierre Dionnet, Chaumet… Ce qui risque bien de rendre le week-end inoubliable pour les amoureux de la BD alternative.

Au menu notamment, une soirée « Je hais les dédicaces », une rencontre avec le physicien Etienne Klein et l’auteur Masse, des dédicroisières…

Eric Guillaud

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01 Sep

Après Le Pogo aux yeux rouges, Eugénie Lavenant adapte Babyboom de Jean Vautrin

51X8dqYhYuL._SX369_BO1,204,203,200_Tracy veut un enfant ! Duncan veut Tracy. Un couple comme tant d’autres, pas vraiment sur la même longueur d’onde. Ils ont quand même essayé d’avoir cet enfant le plus naturellement possible. Rien à faire. Mais Tracy veut quand même un enfant. Elle veut tellement un enfant que ça lui donne des envies de fraises et de gros ventre. Pour le gros ventre, un oreiller sous ses vêtements fait l’affaire. Pas longtemps. Tracy veut vraiment un enfant. Alors, son thérapeute lui conseille de prendre un bébé-choux, une vulgaire poupée de chiffons, un substitut. Duncan doit jouer le jeu, choisir ses traits physiques, la couleur de ses yeux, son caractère et surtout le sexe. Ce sera une fille. Esprit créatif et synthétique, impulsive et parfois coléreuse. Bien sûr, comme tous les bébés, elle ne devra pas faire ses nuits et avoir l’appendicite. Une bonne rougeole aussi. Et les oreillons. Duncan n’en peut plus mais Duncan veut toujours Tracy. Alors Duncan fait comme si…

Une histoire troublante, une adaptation éclatante ! Et éclatée. Une centaine de pages, un texte morcelé, des cases parsemées, Babyboom ressemble plus à un livre illustré qu’à une bande dessinée. « L’éclatement des cases dans la mise en page faite par Stéphane Bienfait colle bien à l’histoire », nous confie la dessinatrice Eugénie Lavenant, « Paradoxe de l’éclatement, le blanc de la page apporte pourtant de l’air, une respiration au lecteur dans cet univers clos« . Et de l’air, on en ressent effectivement le besoin tant la lecture de Babyboom peut déstabiliser, effrayer et finalement interroger.

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Comment un couple peut-il en arriver là ?  A trouver un substitut d’enfant dans une vulgaire poupée de chiffons ? « En fouillant dans les archives internet, j’ai découvert qu’il existait aux Etats Unis un poupon appelé « Garbage Kids » que l’on pouvait adopter avec sa carte d’identité, son prénom propre et ses comportements respectifs… Mais l’écriture de Jean Vautrin n’est pas une moquerie au sens premier du terme, elle est plutôt une douce ironie, car il aime profondément les gens, éprouve beaucoup de tendresse pour les gens fêlés ou marginaux dans la vie« .

C’est en 2012 que la dessinatrice rencontre Jean Vautrin et qu’ils décident ensemble de collaborer sur un premier livre paru aux éditions Sarbacane, Le Pogo aux Yeux rouges. « J’ai découvert Jean Vautrin en achetant un de ses livres à la la librairie « la Hune » dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris. J’avais la notion que c’était un très bon écrivain sans toutefois pouvoir le situer réellement. Je ne savais pas qu’il avait eu le César du scénariste pour le film « garde à vue », je ne connaissais pas non plus ses prix Goncourt. J’ai été captivée par son écriture et ai décidé de lui envoyer mes livres sur Amy Winehouse « Cocaïne et chaussons blancs » et le livre que j’avais fait avec Marc Villard auteur de roman noir : « La messe est dite ». J’y ai joint une lettre. Jean m’a rappelé et nous avons décidé de travailler ensemble. C’est seulement après que j’ai découvert son palmarès« .

Sur le texte puissant de Jean Vautrin, qui s’est suffit à lui-même pendant une trentaine d’années, vient donc aujourd’hui s’ajouter la griffe d’Eugénie Lavenant, un trait imprégné de ses modèles graphiques, notamment Muñoz, Tardi, le groupe Bazooka et plus largement l’art contemporain. On feuillette cet ouvrage avec un double plaisir, littéraire et graphique. Et c’est bien là l’essentiel…

Eric Guillaud

Babyboom, de Lavenant et Vautrin. Editions La Boîte à bulles. 19 €