22 Avr

On dirait le sud, suite et fin du récit de Cédric Rassat et Raphaël Gauthey au coeur de l’été 76

Eté 1976, quelque part dans le centre de la France. Comme partout ailleurs cette année là, il fait chaud, très chaud, et sec. C’est bien simple, on dirait le sud, un temps à ne pas traîner dehors. Et pas un nuage en vue. Pas une goutte de pluie annoncée. Rien de rien. Dans le ciel, seuls les hélicoptères s’aventurent encore pour s’assurer que la population respecte les consignes : pas d’eau pour les piscines. Tant qu’ils n’interdisent pas aux clients du bar local, le Sporting, de rallonger leur pastis, ça ne gène pas grand monde. Non, ce qui gène en cet été caniculaire, c’est le meurtre d’enfants dans le sud de la France. Accoudé au comptoir, on parle d’un gars en pull-over rouge, on imagine sa tête en haut d’un mât, on se réfère aux chansons de Michel Sardou et on regarde les étrangers d’un mauvais oeil… Ca occupe. Pendant ce temps-là, Max Plume, le syndicaliste de l’usine locale, un homme pourtant apprécié de tous pour son honnêteté et son intégrité, aide le patron à mette en place un plan de licenciement massif, sélectionnant avec minutie et peut-être même un certain sadisme les heureux élus…

Suite et fin de ce récit écrit par Cédric Rassat et dessiné par Raphaël Gauthey. Un récit qui nous ramène à une époque charnière marquant la fin des années d’insousiance des trente glorieuses et le début des années giscardiennes, de la crise pétrolière, du chômage, des fermetures d’usines… Avec un graphisme original, des textes qui sonnent justes et une narration simplement efficace, les auteurs brossent le portrait d’une France qui a disparu, du moins en partie, une France un peu désuète qui s’interrogeait encore sur l’utilité de maintenir la peine de mort, une France où les enfants n’étaient pas skotchés en permanence devant des écrans de console, d’ordinateur ou de télévision, une France qui se retrouvait au bar du coin, pour parler de tout et surtout de rien. Coup de coeur assuré ! EGuillaud

La Fin des coccinelles, On dirait le sud (tome 2), de Rassat et Gauthey. Editions Delcourt. 14,95 euros