14 Avr

« Terra Australis » : 500 pages pour raconter la naissance de l’Australie, un album de Philippe Nicloux et Laurent-Frédéric Bollée

Les éditions Glénat parlent d’un nouveau « From Hell ». Sans aller jusque là, il faut bien avouer que l’ouvrage impose le respect. 500 pages réalisées au lavis pour raconter la colonisation de ce qu’on appelait à l’époque la Terra Australis Incognita ou Terre australe inconnue, un épisode important de l’histoire, un épisode finalement pas si éloigné de nous, 230 ans à tout casser. Et c’est vrai que, tant au niveau du scénario que du graphisme, l’ouvrage est plutôt pas mal léché. Et de nous entraîner dans les basfonds de Londres, ceux des sans grades, des sans sous, des brigands et des forçats. L’Angleterre croule sous ses prisonniers, la criminalité est en hausse, décision est prise d’en exiler vers l’île continent. Une dizaine de navires, 1000 personnes, des hommes, des femmes et des enfants, 24000 km à parcourir, une véritable armada se met en branle, enmenée par la capitaine Arthur Phillip. Et au bout, pour ceux qui survivront, l’espoir d’une autre vie, peut-être meilleure…

5 ans de travail ont été nécessaires pour réaliser Terra Australis, entre le moment où a germé l’idée dans l’esprit de Laurent-Frédéric Bollée et la livraison de la dernière page à l’éditeur. 5 ans de travail, de fouilles documentaires, de réflexions sur la mise en scène des événements, sur l’apparence des êtres et des choses, sur le découpage, 5 ans de recherches graphiques, de mise en images… et au bout du compte un album riche, très riche, qui a valeur de témoignage sur ce passé pas toujours glorieux et qui nous appartient collectivement. Un énorme boulot et un résultat très digeste, Terra Australis se lit d’une traite. Une magnifique aventure humaine ! Bravo. EGuillaud

Terra Australis, de Bollée et Nicloux. Editions Glénat. 45 euros