06 Jan

David, les Femmes et la mort, de Judith Vanistendael. Editions Le Lombard. 25,50 euros.

Le choc ! David vient d’apprendre qu’il a un cancer du larynx supraglottique. De type T3N26Mo. Son médecin est formel : il peut s’en sortir ! Mais pour l’instant, David doit l’annoncer à sa femme et à ses deux filles. Pas facile d’autant qu’un heureux événement est attendu. Il va être grand-père. Une petite Louise. La vie, la mort… Pour lui, l’important est maintenant de profiter du moment, des siens, de sa fille cadette Tamar, 9 ans seulement. Faire comme si tout allait bien, supporter les séances de chimio et de radiothérapie, s’offrir quelques jours de répits, pêcher sur un lac, respirer, ne pas se plaindre… Silence ! Mais la maladie est là. Malaise, hôpital, chambre stérile, opération… et la mort au bout du couloir !

Après La Jeune fille et le nègre qui narrait l’histoire d’amour entre une jeune Belge et un réfugié politique togolais (sélection officielle Angoulême 2009), la Bruxelloise Judith Vanistendael nous offre un roman graphique extraordinaire de justesse et d’émotion sur un sujet pourtant extrêmement difficile : la maladie et la mort. « Je voulais raconter ce moment dans la vie, cette impuissance que l’on ressent tous, un jour, face à la mort. C’est aussi un livre sur le silence », confie-t-elle. De fait, ses protagonistes féminins, en plus d’être confrontés à la maladie de David, doivent supporter ses silences… « Chacun, seul, dans son cocon de tristesse », regrette l’épouse de David. En 280 planches, toutes réalisées à l’aquarelle, toutes sublimes, Judith Vanistendael explore une nouvelle fois l’invisible, l’intime, avec beaucoup de délicatesse, une touche de poésie et un sens de la tragédie exceptionnel. Magnifique ! E.G.

Sortie prévue le 13 janvier